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~~~~Le monologue intérieur de Pupuce.~~~~

Il est 14 heures ce 17 août.
Les gens peuvent bien défiler pour célébrer le 55ème anniversaire de l’indépendance de ce pays.
Ici dans ma vie, c'est la dictature qui règne.
Et j'emmerde tout le monde.

Cette femme qui me sert de tante m'a tellement secoué là, il y a un quart d'heure, qu'elle aura presque réussi à me faire cracher tous mes secrets !
C'est quoi cette histoire !
Elle pense qu'elle peut faire de moi la petite fille modèle comme elle a réussi à le faire avec sa parfaite TANIA ???

Je me mire longuement le matin avant de sortir de la douche.
Je ne sais pas trop.
Il me semble que je ne suis pas trop moche.
J'ai de longues jambes toutes fines.
J'ai une poitrine généreuse et de belle lèvre.
On m'a toujours envié le dessin de mes sourcils.
Malgré ma grossesse gémellaire, j'ai le corps aussi mince qu'avant.
Pourtant, je dis bien pourtant...on ose préféré le gros popotin de Jileska et ses rondeurs aux miennes.
Qui aurait envie d'aller se vautrer au lit avec quelqu'un qui fait d'énormes jambonneaux comme cuisses, un tonneau pour fessier et des seins aussi rikiki que des mandarines ?
Qui dîtes-moi, serait assez bête pour refuser le corps athlétique que j'ai pour le corps paresseux et empotée de Jileska ?
Qui dîtes-moi ?
Je suis épuisée.
La vie m’assomme.
J'étais sur un petit nuage.
Il a fallu une seconde pour que je retombe sur terre.
Et j'ai salement atterri face contre terre.
Je suis lessivée.

Et quand tante Bernadette ose me crier dessus et me dire que je comprends tout à l'envers, elle me donne le coup de grâce.
Elle a le chic pour me rappeler chaque jour que sa chère Tania est si parfaite.
Oui, quoi ?
Vu que c'est elle qui l'a élevée, elle suppose toujours que SA FILLE est supérieur à moi, en beauté, gentillesse et tendresse.
18 ans que je subis cela.
Depuis que je suis consciente, on m'a fait sentir cette différence et la préférence que les gens de cette famille ont pour Tania.
Nous nous ressemblant physiquement.
La différence se fait à notre mode vestimentaire et à nos coiffures.
Comment ces gens-là ont-ils pu décider dès notre naissance, que je serais moins bien que ma sœur ?
Oui, je dis depuis notre naissance car j'ai toujours eu l'impression que madame Bernadette avait choisi la MEILLEURE !

J'en ai franchement marre des gens de cette famille.
J'en ai marre de grand-mère qui de toute manière pense que je ne vaux pas un clou.
Elle a cette manière bien à elle de m'ignorer.
J'en ai que foutre de cet Akendengué de malheur qui est venu l’affubler de son nom comme si je lui ai demandé quelque chose.
J'en ai marre de ce fichu oncle Alexandre, qui pendant les grandes vacances, payait un billet de bateau à Tania pour qu'elle aille chez lui alors que moi, je devais mendier un peu de son attention.

J'en ai plus qu'assez de cette famille !
Si au moins ça marchait côté amour ! Non.
Il fallait que je tombe sur ce blanc-là.
Je ne lui ai rien demandé, pourtant.
Tout allait bien entre nous.
J'étais prête à tout pour lui.
Et la nuit où enfin ont fini par faire l'amour ensemble, le type ose crier le nom de Jileska lorsqu'il jouit !!!????
Ils peuvent aller au diable tous les deux.
Qu'il aillent croupir en enfer.
Il a beau s'excuser, m'envoyer des sms pour me dire qu'il est désolé, ça va changer quoi.
J'ai pensé que la première nuit, il avait peut-être fait une erreur.
Mai, lorsqu'on refait la chose le jour d'après, il me rejoue le même coup !
Qui donc a envie de faire appeler par le nom d'une autre pendant qu'on lui fait l’amour !?

Le ciel ne m'aime pas, sinon, il m'aurait envoyer un type bien.
Un type cool.
Un type qui m'aurait fait oublié cette saleté de Peter Malonga que je hais plus que tout.
Si je l'avais là devant moi, je le tuerais à main nue.

Seigneur, dit moi un peu, toi qui m'a envoyée sur cette terre, est-ce que je ne mérite pas un peu de bonheur ?
C'est quoi cette humiliation que me fait vivre Patrick.
S'il voulait cette imbécile de Jileska qui ne m'arrive même pas à la cheville pourquoi être venu me fatiguer ???

J'ai le corps qui plaît aux blancs, on me l'a toujours dit.
La grande Pulchérie, la voisine de Sunita me l'a encore répété.
Elle me l'a dit : mon corps, les blancs mourraient pour l'avoir.
Mais, voilà...ce blanc-là préfère le corps grassouillet de ce 1 mètre 60 de Jileska.
Il préfère la bêtise de cette fille à mon intelligence.
Je me sens carrément insultée non parce qu'il a fait, mais par le fait que ce soit elle qu'il préfère.
Quand on veut une rivale, au moins qu'elle soit de taille.

Beurkkk ! J'ai envie de gerber en les imaginant tous les deux.
Seigneur, merci de m'avoie empêcher de tomber raide amoureuse de ce type.
Je voulais simplement l'avoir pour le fun et surtout, pour faire comprendre à la sœur que tu m'a infligée, que je peux moi aussi attirer un homme beau et riche.
Bref, je suis privée de sortie.
Prisonnière dans cette maison.
Parce que madame Bernadette a piqué sa crise.

Depuis ce matin, elle m'a déjà fait deux sermons.
On m'a dit que je comprends à l'envers.
Que je n'ai aucune intelligence pratique.
Et que je ne comprends strictement rien à la vie.
Et que je ne sais pas apprécier les bonheurs que la vie met sur mon chemin.

Donc, le bonheur c'est ça, quoi !!!??? avoir deux enfants sans père à 18 ans ???
Vraiment tante Bernadette se moque d'elle-même.
Elle me fous tellement les boules, que je préfère rester dans la chambre.
Plus que quelques jours à tenir, et le 1er septembre, je monte dans un avion et ciao ce fichu Gabon.
Il ne me verront plus ici.

Je m'inventerai une nouvelle vie dans laquelle, je n'aurai ni sœur ni enfant.
Et tout le monde ira se faire foutre.

~~~~Le monologue intérieur de Sunita.~~~~

C'est quoi mon problème si ces deux-là ont atterri à l’hôpital ?
Maman vient me voir et me raconte la scène comme si quelqu'un lui a dit que ça m’intéresse.
Étant donné que je ne réagis pas comme elle le veut, elle ose me dire :
« Bon, tu prends la navette mercredi. Je t'envoie chez tes parents à Ndjolé. J'en ai marre de te voir. »
M'en fous.
Je m'en vais.
Je ne vais pas rester là regarder cet imbécile d'Alec roucouler avec cette Gaëlle qui me sort par les oreilles !
Avant de partir, je dois faire un tour chez la grande Pulchérie pour lui dire que sa fameuse mama Lolo nous a bien eu.
Ça c'est quel vaccin qu'elle est parti me faire à la quequette !?
Vaccin de mes fesse, oui.
J'ai bazardé les dernier 75 milles qui me restais pour que cette fameuse mama Lolo me travaille le corps.
Au lieu de me faire un bain d'attirance, elle est partie me faire un bain répulsif !
Oui, je dis bien répulsif, car depuis ce jour-là, Alec a réussi à me glisser dans les mains comme un silure, alors que je l'avais là, dans le creux de ma main.
Yo !
Cette vieille va m'entendre.
Elle m'a bien dit qu'il suffisait qu'on couche ensemble et que dès lors, c'était bon.
Mais comment j'allais réussir à coucher avec lui si le bain d'attirance ne faisait pas son effet ???

Elle va m'entendre.
Je me fous pas mal qu'elle ait déjà 60 ans.
Elle va m'entendre.
Elle va me dire quelle qualité de vaccin elle m'a fait : et pourquoi son fameux bain a fait fuir Alec au lieu de l'emprisonner tranquillement dans ma main.

Si on ne peut plus avoir confiance aux feuilles, on va faire comment ????