6. L'inattendu

Write by SSS

……...Le lendemain matin……..

****** Nikita******

Je dormais encore quand Terrence est parti faire une interview pour la chaîne nationale. Il a essayé de me réveiller mais je n'ai pas pipé mot. Je me suis levée bien après son départ et j'ai appelé papa pour le prévenir de mon arrivée. 

Je suis sur le point de sortir de la maison quand Linda m'arrête.

  • Elle: Excusez moi beaucoup madame mais vous n'avez pas pris votre petit déjeuner.

  • Moi: Est-ce que j'ai l'air d'avoir faim Linda??? C'est pour ça que tu m'arrêtes?

  • Elle: Pardon Madame. Je voulais aussi  vous demander qu'elle serait le menu de la semaine.

  • Moi: Tu fais comme tu faisais d'habitude. Tu ne cuisinais pas avant mon arrivée ???

  • Elle: Oui mais maintenant vous êtes là et… Comme vous êtes la maîtresse de maison…

  • Moi: Tu veux me donner des leçons Linda??? 

  • Elle: Surtout pas madame… Excusez moi.

  • Moi: Bien, c'est mieux pour toi. Tu fais comme tu veux OK? Bonne journée à toi.

Je n'ai pas de temps à perdre avec ces futilités. Le chauffeur me dépose à la résidence de mes parents avec Lorenzo qui me suit comme comme mon ombre. Franchement je ne sais pas à quoi il me sert, cette sangsue!

Je revois notre beau jardin, la petite piscine et la merveilleuse maison dans laquelle j'ai grandi. Après avoir dit à Lorenzo de m'attendre dans la voiture, je rentre dans mon ancien chez-moi.

 Maman est assise au salon, le regard vide et les cernes profondes. Je la salue mais c'est à peine si elle me répond. Elle est tellement soucieuse et triste, tout ça à cause de cette tête en l'air d'Imani!

Je monte à l'étage au bureau de papa qui est entrain de lire le journal, comme chaque matin à 10h. Un large sourire se dessine sur son visage de sorcier quand il me voit.

  • Lui: Ma seule chérie, mon petit coeur, ça me fait tellement plaisir de te voir. Allez viens m'embrasser.

Je ne bouge pas d'un poil. S'il savait à quel point j'ai envie de l'étriper!

  • Moi: Sache que le plaisir n'est pas réciproque. Tu sais très bien pourquoi je suis là alors j'irai droit au but.

  • Lui: Orr toi et tes humeurs! Prend au moins la peine de t'asseoir mon coeur.

  • Moi: Il n'est pas l'heure de s'asseoir. Papa je t'en supplie, pardonne Imani. Je sais que s'enfuir de la maison n'a pas été très intelligent de sa part mais tu ne dois pas l'abandonner pour autant. Tu ne ressens pas ne serait-ce qu'un peu d'amour pour elle? Tu as la capacité de la faire sortir dès aujourd'hui alors pourquoi tu ne le fais pas?

  • Lui: C'est seulement pour ça pour ça que tu es là? Et moi qui pensais que tu étais venu me voir. Le pire c'est que je ne sais même pas de qui tu parles ma chérie.

  • Moi: Mais papa arrête un peu !

  • Lui: Non toi arrête ! Je ne connais personne répondant au prénom d'Imani. Au moment où elle a traversé le portail de cette maison avec ses affaires, elle est morte pour moi. Vous les enfants d'aujourd'hui, vous pensez que vous êtes devenus comme les blancs non? Vous fuguez aussi non? Allez-y, partez! Cela me fera moins de dépenses inutiles.

  • Moi: Inutiles? Mais c'est de ta fille qu'il s'agit!

  • Lui: Oui inutile! J'ai beau dépenser sur la tête de l'enfant là mais elle est toujours nulle à l'école. Une paresseuse dans tous les domaines, une menteuse, une voleuse et maintenant plot twist, une dealeuse! Quelque chose comme ça ne peut pas être ma fille. Tu veux que mon illustre nom soit sali par les agissements de cette fille? Le Buffalo ne se mêle pas avec les rebus de la société et les voyous.


Je suis tellement dépassée par ses mots que je reste sans voix. Mon père est ce qu'il est, il ne changera jamais. Son sourire méchant ne le quitte pas. 

  • Moi: Tu me dégoûte si seulement tu savais!

  • Lui: C'est très blessant ce que tu dis ma chérie mais je te comprend. 

Comment j'ai pu descendre d'un homme pareil? S'en est assez, je m'en vais.

  • Lui: Ah j'oubliais, et ton mari? Tout se passe bien entre vous?

  • Moi: On ne peut mieux merci.

Sans en entendre plus, je sors et me dirige vers la sortie. Maman se précipite vers moi pour m'arrêter. 

  • Elle: Ma chérie, il a dit quoi?

  • Moi: (soupir) Rien à dire maman, ton mari est une ordure. Bon ménage à vous.

Je retourne dans le véhicule. Je demande au chauffeur de me déposer à la prison pour femmes pour que je vois ma soeur. La pauvre, elle doit être tellement triste.

Les gardes me font entrer dans la salle de visite, sombre et lugubre. Quelques minutes après, Imani entre à son tour et s'assit en face de moi. Qu'est-ce que j'aimerais la prendre dans mes bras!

Ça me fait bizarre de la voir en tenue de prisonnière.

  • Elle: (ironiquement)  Que me vaut l'honneur de la visite de la première dame??? Je suis heureuse que tu sois venue me voir!

  • Moi: Ima je ne suis pas contente de toi. Comment as-tu pu faire une chose pareille? Tu ne manquais de rien pourtant! À cause de toi maman ne dort plus et…

  • Elle: Si c'est pour les reproches que tu es là, tu peux te retourner car je n'en ai pas besoin.

  • Moi:(soufflant d'abord un coup) Ima, il faut que tu comprenne que tes agissements peuvent impacter négativement les gens qui t'entourent. Je me fais un sang d'encre terrible pour toi. 

  • Elle: (regardant en l'air) Ah bon? Et votre manière de traiter les gens hein? Ton père me parle comme si je n'était pas sa fille. Comment peut-il me dire qu'il va me renvoyer de la maison si je rate le BAC? J'ai toujours su qu'il ne m'aimait pas autant que toi. 

  • Moi: Mais non, tu te trompe…

  • Elle: Non j'en ai ras-le-bol! Si je suis partie de la maison et que j'ai commencé ce trafic, c'est pour lui prouver que je n'avais plus besoin de lui. Au moins avec Edou, je me sens heureuse et libre.

  • Moi: Edou???

  • Elle: C'est mon copain, je squatte chez lui. T'inquiète pas pour moi Madame la First Lady, je vais m'en sortir et beaucoup mieux que vous ne le croyez.

Je lis tellement de colère dans son regard… 

  • Moi: Terrence va te trouver un avocat qui va bien te défendre. Tu vas voir que tout va bien se passer.

  • Elle: ( ironiquement) Oh mais c'est que vous êtes gentils! Je te remercie grande soeur mais je vais me contenter d'un commis d'office. Maintenant si ça ne te dérange pas, je retourne à ma cellule.

  • Moi: Imani laisse moi t'aider. Moi je t'aime et je veux ton bien.

  • Elle: Au-revoir Nikita. Bien le bonsoir à ton «mari». Et, le procès sera fait dans un mois pile. À nos revoirs donc, enfin si tu veux y assister bien sûr. En attendant, je ne veux voir personne, aucun d'entre vous.

Elle se lève et la gardienne la raccompagne à sa cellule. J'ai mal au coeur. Pourquoi est-ce qu'elle oppose un refus aussi farouche à ceux qui l'aiment? Papa, on peut comprendre mais maman et moi, pourquoi ?

Je retourne dans mon véhicule et nous prenons la direction de la maison. Que puis-je faire? Je vais appeler Brad encore une fois. Espérons qu'il accepte de m'aider cette fois.

******Brad******

Je suis à mon bureau. Je suis concentré sur mes dossiers mais je ne empêcher mon esprit de se diriger vers Nikita. Surtout que hier, on s'est séparé un peu bizarrement.

Ah elle m'appelle. Je m'empresse de décrocher.

  • Moi: Mon amour, ma joie m'est revenue quand j'ai vu ton appel. Comment tu vas?

  • Elle: Comment puis-je me sentir quand ma soeur bien-aimée est derrière les barreaux? Et toi qui refuse de m'aider alors que tu es le chef de la police!

  • Moi: Pff on en a déjà parlé Nikita. Je ne vais pas encourager le trafic de drogue en aidant ta soeur.

  • Elle: Je t'en supplie, juste cette fois. Je ferai tout ce que tu veux.

  • Moi: Ton mari est le Gouverneur et ton père est l'un des hommes les plus riches que je connaisse alors pourquoi te tournes-tu vers moi? Demande leur de t'aider. Moi je ne peux pas le faire désolé. Ta soeur ira apprendre sa leçon en prison.

  • Elle: C'est à moi tu fais ça Brad??? Celle que tu prétends aimer??

  • Moi: ce n'est pas une affaire d'amour mais de raison. Je ne veux pas intervenir et c'est ma dernière parole. Dis, on se revoit quand ?

  • Elle: Dans tes rêves Brad, dans tes putains de rêve!

Elle raccroche.

Si elle pense que je vais flancher parce-que je l'aime, elle a menti. Je sais très bien dissocier mes sentiments de ma raison. Ça aurait été ma mère, j'aurais fait pareil car un criminel reste un criminel et doit être puni. Si elle veut bouder, c'est son problème.

Céline est assise en face de moi entrain de me faire les points de la journée précédente.

  • Elle: (taquine) Un problème avec ta donzelle? Ça a l'air d'être tendu là!

  • Moi: Évitons s'il te plait. Tu disais?

  • Elle: Hum. En tout cas, hier j'ai vu une dame sortir de ton immeuble et je suis certaine qu'elle venait de chez toi. Je ne l'ai vu que de dos mais quelle forme, waoh! T'a vraiment du goût. Compte sur moi pour découvrir qui s'est.

  • Moi: Céline! On peut parler du boulot maintenant ???

  • Elle: Ou la la, relaxe chef! Bon, comme je le disais, nous sommes allés au domicile de Maria SARE hier et nous l'avons retrouvé dans un état complètement brouillon: toutes ses affaires étaient renversées à même le sol, les placards et armoires vidées. Soit elle est extrêmement désordonnée, soit elle cherchait quelque chose dans la précipitation ou… 

  • Moi: Soit quelqu'un a fouillé dans ses affaires. Vous avez questionné la concierge de l'immeuble à propos du genre de personne que Maria est?

  • Elle: Oui. Apparemment Maria est une vraie vicieuse: elle sortait pratiquement tous les soirs dans des tenues très sexy et revenait au petit matin, parfois accompagnée d'hommes beaucoup plus âgés qu'elle. Elle vit sûrement de l'argent de ces hommes puisqu'elle n'a aucune autre activité connue. Parfois elle amenait des adolescentes dans sa chambre et ensuite il y avait des bruits, des gémissements de douleur, parfois des cris. 

  • Moi: Hum je vois, probablement une proxénète. À tout les coup, elle s'est faite sacrifiée par l'un de ces hommes pour de l'argent. Ça devient courant de nos jours.

  • Elle: Justement, nous avons interrogé son amie qui avait signalé sa disparition pas plus tard que ce matin et elle nous  a dit qu'il y en avait un qui la voyais plus souvent que les autres. Un homme très connu d'ailleurs mais dont elle a refusé de nous donner l'identité par crainte. Mais elle nous l'a un peu décrit : court, chauve, le ventre un peu bedonnant et les cheveux grisonnants, toujours très chic et distingué. 

Je ne sais pas pourquoi mais mon esprit se porte sur Évariste EBAHO. Après tout, il aime bien les ados au vu de l'autre vidéo. Et si…

  • Moi: Céline,dit à la jeune fille de passer au commissariat dès ce soir. J'ai des questions pour elle.

À coup sûr, cette histoire n'est pas une simple fugue. Je vais découvrir tout ça très bientôt.

En attendant, j'ouvre mon courrier qui s'est entassé sur mon bureau depuis 3 jours. Des lettres, des factures et… une lettre anonyme accompagné d'une clé USB. 

«  Cette clé contient une vidéo du Buffalo avec une autre jeune fille. Elle n'a que 15 ans. Vous trouverez aussi l'adresse et le numéro du gars qui lui fournit ces petites filles à prix d'or. Vous aurez d'autres preuves plus tard. S.M.»

Le fameux S.M. 

Je m'empresse de mettre la clé dans mon ordi. Ce que je vois alors sous mes yeux m'inspire du dégoût: une jeune fille très mince attachée de la tête aux pieds dans une position foetale reçois des coups de martinet sur les fesses de la main de ce sorcier de Évariste EBAHO. Cet homme m'horripile. Il y a aussi un numéro et une adresse que je devrai sûrement exploiter.

Pour la dernière vidéo, on a pas pu faire grand chose car le visage de la fille ne se voyait pas bien donc impossible de prouver que c'est une mineure. Sur celle-ci le visage est bien distinct alors je pense pouvoir en faire quelque chose. 

Et dire que j'aime la fille de ce monsieur. Le hasard fait des choses bizarres.


*******Terrence*******

Au bureau.

J'ai fini mes obligations de la matinée mais j'ai une réunion avec mes collaborateurs dans quelques minutes. J'en profite pour appeler Lorenzo car je n'ai pas eu le temps de lui parler hier soir.

Il me dit que d'après ses enquêtes auprès du concierge de l'immeuble où habite la supposée amie de ma femme, l'appartement où Nikita se rend souvent n'est pas habité par sa mystérieuse amie, mais par le Chef de la Police en personne, Bradley KAMJI. 

Nikita me ment. Nikita me trompe.

Elle me prend vraiment pour un imbécile cette femme. La mascarade d'hier nuit ne m'étonne même pas venant d'elle.

Alors comme ça, elle a un probablement un amant qui n'est autre que l'homme que j'ai personnellement nommé Chef de la Police il y a un an. J'essaie de ne pas me mettre en colère parce-que j'ai besoin de tout mes sens pour bien agir. 

Pour l'instant je vais en faire fi parce-que les affaires de L'État m'importe plus actuellement. 

Quelques heures plus tard, la réunion finie, je retourne à la Maison des Gouverneurs. Après les salutations du personnel, je rejoins la chambre à coucher où je vois Nikita allongée sur le lit, en pleurs. Dès qu'elle me voit, elle se met à pleurer d'avantage. 

  • Elle: Terrence tu dois m'aider, je t'en supplie! Imani est la personne de ma famille que j'aime le plus. Je ne pourrai pas la laisser là bas, mon coeur n'est pas tranquille. Imagine un peu le scandale que ça va occasionner!

Je m'assieds sur le lit et lui prend la main.

  • Moi: Je suis désolé pour ta soeur mais son crime est trop flagrant. Comme je te l'ai dit, l'un de mes avocats peut se charger de son cas.

  • Elle: Mais elle n'en veut pas !

  • Moi: Alors je n'ai plus rien à faire.

Son regard vire au noir dans la seconde et elle arrache sa main de la mienne.

  • Elle: Espèce d'égoïste! Vous êtes tous les mêmes de toute façon.

Elle sort de la chambre et ferme bruyamment derrière elle. Et ça, c'est sensé être mon épouse. 

Je vais tranquillement me doucher et je viens me coucher, essayant d'oublier le stress de la journée et les frasques de Madame GARBRO.

………………………………...

………...UN MOIS PLUS TARD………


 TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE 

  *****Nikita******

5 ans.

Imani vient d'être condamnée à 5 ans de prison ferme. 

Seules Maman et moi sont venues à son procès. Les journaux de la place se sont enflammés car c'est la première fois qu'un scandale de ce genre tombe sur la famille. 

L'avocat commis d'office a fait de son mieux et Imani a plaidé coupable. À la seconde où le juge a prononcé la sentence, Maman a failli s'évanouir et mon coeur s'est noué. Mais Imani n'a même pas bougé d'un poil, comme si ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle n'a pas regardé dans notre direction une seule fois et a refusé de nous saluer avant que les policiers ne l'emmènent.

Ma mère est dévastée, et c'est compréhensible. J'ai tenu à la raccompagner chez nous et j'ai appelé notre docteur pour qu'il l'examine au cas où. Il lui a prescrit quelques calmants et du repos. 

Je me sens tellement triste mais il faut qu'on s'y fasse car c'est le choix d'Imani de nous rejeter.

Je vais rester un ou deux jours avec maman le temps qu'elle se stabilise. Je demande au chauffeur de m'amener à la Maison des Gouverneurs pour chercher quelques affaires.

Après quelques minutes de trajet, je commence à avoir le tournis. Ah, d'où me viennent ces subites nausées? Je n'ai pourtant rien manger depuis hier. J'arrête la voiture un instant et je sors pour vomir le maigre contenu de mon intestin. Mais qu'est-ce qui m'arrive??? Tout s'emballe autour de moi, je ne sens plus mes jambes. En un instant, je me retrouve sur le sol…

Trou noir…

……………………………..

Je me réveille sur un lit d'hôpital, avec un homme en blouse blanche à mon chevet. Il s'agit de notre docteur.

  • Lui: Ah Madame Garbro, vous êtes enfin réveillée. C'est votre chauffeur qui vous a amené il y a un moment. Vous sentez-vous mieux?

Je hoche la tête pour lui répondre. J'ai un abord veineux sur la main qui me picote un peu. 

  • Lui: Je vous ai prélevé pour faire un test de grossesse. Les résultats arrivent dans quelques minutes. En attendant, je vais vous faire une petite échographie pour affirmer ou infirmer la présence d'un embryon.

Une grossesse??? Non, impossible. Brad s'est toujours protégé et… 

Oh non.

Pas Terrence…

On ne s'est pas protégé l'autre fois. Si je dois être enceinte, ça ne peut être que de lui.

Le docteur m'installe et réalise l'échographie. Il affirme qu'il y a bel et bien un embryon dans mon utérus. Les résultats du labo viennent confirmer mes craintes. Je suis bel et bien enceinte.

S'il est de Terrence, je ne veux absolument pas le garder. Je ne tiens pas du tout à avoir un enfant maintenant. Je serai encore moins libre que je ne le suis actuellement et ça, il n'en est pas question.

  • Moi: Docteur, je souhaite avorter le plus rapidement possible. Demain serait souhaitable.

Il semble un peu étonné et me demande si j'y ai bien réfléchi, ce à quoi je répond sans hésiter que c'est bien réfléchi. Je prend donc rendez-vous pour le lendemain matin pour l'opération. 

C'est vrai, je vais commettre un meurtre mais cet enfant a vraiment choisi le mauvais moment pour venir. Je suis émotionnellement fatiguée, j'ai besoin d'une échappatoire. Je prend mon téléphone et je compose un numéro.

  • Moi: Allô Brad? Comment tu vas?... Oui je sais, j'étais trop en colère... je suis désolée. J'ai vraiment besoin de te voir aujourd'hui, s'il te plaît… OK, merci. À tout à l'heure.

Je glisse des billets à mon chauffeur pour qu'il rentre à la maison et je prend un taxi en direction de chez Brad. Ses bras me feront le plus grand bien.

******Bradley******

Ça fait un mois que Niki me boude et là, juste comme ça elle m'appelle et vient me voir. Cette femme m'intriguera toujours. Et le comble, c'est que je n'arrive pas à lui résister.

Elle est sûrement secouée par le procès de sa soeur qui a suscité un tollé dans la presse aujourd'hui. 

En attendant qu'elle vienne, je me creuse la tête à propos de l'affaire Maria SARE. Jusqu'ici, on a pas retrouvé ses traces et je commence à penser que cette affaire est plus dense qu'elle n'y paraît. Je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me dit que les deux affaires sont intimement liées, surtout que l'affaire des videos a commencé en même temps que la disparition de Maria.

Pour ne rien arranger, l'amie de Maria qui devait venir pour un interrogatoire il y a un mois a fait un grave accident juste avant de venir à la police et est dans le coma depuis. 

Le numéro que S.M. m'a donné est celui d'un certain Samuel DAN, un homme impliqué dans une vieille affaire de proxénétisme mais qui s'en est sorti sans aucune égratignure tout en continuant ses affaires en douce. J'ai élaboré un plan pour infiltrer son réseau, le démanteler et atteindre le Buffalo par la même occasion. D'une pierre deux coups.

La sonnerie me tire de mes réflexions. Je vais ouvrir la porte et je tombe sur Nikita, le visage recouvert de pleurs. Elle se jette dans mes bras et m'embrasse.

  • Moi: Qu'est-ce qu'il y a ? Ta soeur?

  • Elle: Fait moi l'amour Brad, j'en ai besoin. S'il te plaît.

Je ne me le fais pas dire deux fois. Je la soulève et l'amène sur mon lit où je passe les deux prochaines heures à lui faire l'amour passionnément. 

Son visage se détend enfin.

  • Moi: Maintenant dis moi ce qu'il y a.

  • Elle: J'ai eu un malaise aujourd'hui et on m'a amené à l'hosto.

  • Moi: Oh non, qu'est-ce qu'il y a? Ça …

  • Elle: Je suis enceinte Brad.

Sa phrase me cloue le bec. Enceinte???

  • Moi: Mais c'est pas possible, on s'est toujours protégés…

  • Elle: Il est de Terrence. On l'a fait sans protection une fois, le jour de mon ovulation. Je vais avorter Brad.

  • Moi: (abasourdi) Pourquoi ???

  • Elle: Je ne veux pas de cet enfant, pas maintenant.

  • Moi: Mais il n'a rien fait de mal! Il n'a pas demandé à venir. Et en plus ton mari doit pouvoir donner son avis.

  • Elle: J'en ai assez que les autres décident pour moi! Je ferai ce qu'il y a de mieux pour moi cette fois ci!

  • Moi: Et tu penses que c'est ce qu'il y a de mieux pour toi? Fais pas ça Niki, s'il te plaît. Sois raisonnable cette fois ci. Cet enfant est sûrement l'une des plus belles choses qui t'arrivera.

Sans me répondre, elle se lève et va sous la douche. Après y avoir passé près de 20 minutes, elle se sèche et s'habille en toute hâte.

  • Elle: Je rentre. Brad, que ce soit clair: rien ni personne ne me feras changer d'avis. Je vais en finir dès demain.

  • Moi: Si tu fais ça, je t'en voudrai énormément. Et ton mari...hum je n'imagine même pas !

  • Elle: OK mais je le ferai quand même.

  • Moi: Nikita! Ne fais pas cette bêtise.

Elle sort de l'appartement en claquant violemment la porte. Cette femme est vraiment trop têtue ! Et voilà, elle a réussi à me mettre en colère ! Sa décision n'a aucun sens, mis à part son égoïsme parfois démesuré.

Je me sers un verre de whisky pour calmer mes nerfs. Cette fille me met hors de moi! Avorter? Elle est folle ou quoi?

Quelqu'un sonne encore à la porte. Si c'est Nikita, wallah je vais lui dire deux mots. 

  • Moi: (énervé) Tu reviens en… Céline??? Si je m'attendais à te voir! 

Elle me darde de ses grands yeux en amande.

  • Elle: Et moi alors, je ne m'attendais pas à voir sortir d'ici Nikita EBAHO, épouse GARBRO! Tu sors avec la femme du Gouverneur? Tu es fou Brad!

Je la fais entrer avant toute explication. Même quand je lui explique de long en large notre histoire et la nature de nos sentiments, elle ne veut rien comprendre.

  • Elle: Je maintiens que tu es quand même fou! Tu crois quoi? Qu'il te fera des bisous et des câlins quand il va l'apprendre??? Il a le pouvoir de te tuer Brad! 

  • Moi: Je n'arrive pas à lui résister Céline. Je sais très bien que tu as raison mais…

  • Elle: Mais rien du tout triple idiot! Laissons même le côté dangereux. Tu penses qu'elle va quitter un mariage de cette ampleur pour s'enfuir avec toi comme dans les romans? Tu n'as aucun avenir avec elle Brad. Vous vous aimez, OK right mais tu ne seras toujours qu'un amant. Tu sais ce que tu es ? Une échappatoire, un moyen de fuir momentanément un mariage qu'on lui a imposé. Mais chaque jour que Dieu fait, elle retournera à sa réalité et toi tu seras toujours là, à attendre comme un mendiant qu'elle revienne te donner un brin d'attention. Goumin+danger de mort, mon frère, faut quitter dedans hein!

 Très direct mais totalement vrai. Je sais très bien que Nikita ne quittera jamais son mari. Et de plus, elle vient me voir quand elle se sent mal. J'ai l'impression qu'elle ne pense qu'à elle et que moi je suis juste son pion. Ça ne peut pas continuer ainsi.

Il faut que je prenne une décision.


******Terrence******

Je suis en route pour la maison, escorté par mes gardes du corps. Le chauffeur de Nikita m'a informé des événements de la journée y compris de son malaise. Je n'ai pas eu de temps aujourd'hui pour appeler le docteur pour demander ce qu'il y a. Je ne compte pas appeler Madame parce qu'elle va se mettre encore à jouer à la capricieuse.

Faut dire que depuis que j'ai appris pour son infidélité, je me suis un peu éloigné d'elle à cause de mon ego. Les discussions se font plus rares et plus courtes, ce qui n'a pas l'air de la déranger puisqu'elle veut qu'on la laisse tranquille.

  • Moi: Allô. Bonsoir Docteur OBÔ. 

  • Lui: Bonsoir Son Excellence. Que me vaut le si grand honneur de votre appel?

  • Moi: Ma femme a eu un malaise aujourd'hui et est venu à votre hôpital. Je veux que vous disiez clairement de quoi elle souffre.

  • Lui: Euh… Il faut qu'elle vous le dise elle-même. Secret médical oblige.

  • Moi: Depuis quand vous me refusez de telles informations ? Vous avez intérêt à parler tout de suite sinon c'est vos vieux secrets à vous qui seront dénoncés.

Il a des dossiers compromettants avec moi donc il sait qu'il doit m'obéir.

  • Lui: C'est que… Votre femme est enceinte.

Ai-je bien entendu?Enceinte??? 

  • Moi: De combien de temps?

  • Lui: Quatre semaines environ.

Ça coïncide avec notre petit épisode sexuel. Elle est donc enceinte de moi… Ou de cet autre homme. Je préfère choisir l'option qui me donne le moins de maux de tête.

Je raccroche sans en entendre plus. Étant arrivé à destination, je fonce directement dans la chambre à coucher où je retrouve Nikita devant le miroir de sa grande coiffeuse, brossant sa longue chevelure. Les salutations sont froides comme d'habitude. Je vais d'abord prendre une douche et me changer. À mon retour, elle est déjà couchée dans le lit. Je m'assieds sur le rebord du lit.

  • Moi: Nikita, tu n'as rien à me dire?

  • Elle: Euh non, pourquoi ? Il y a un problème?

  • Moi: Je posais juste la question. Je serais dans mon bureau.

Ça ne m'étonne même pas. Je vais dans mon bureau pour travailler. Je ne peux m'empêcher de penser que si elle ne me dit rien, c'est que cet enfant n'est pas de moi. Mais comme rien n'est sûr, je préfère prendre mon temps.

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