7. La faute de trop

Write by SSS

………. Le lendemain matin………

*****Imani******

Le bus vient de nous déposer à la Prison Centrale pour femmes. Nous sommes au moins 10 nouvelles et je semble être la plus jeune. Je devrais avoir la trouille mais je suis plutôt tranquille et curieuse de découvrir à quoi va ressembler ma nouvelle vie. Au moins je serai loin de ma soi-disant famille pétrie d'hypocrisie.

Les gardiennes nous mettent en rang, nous fouillent de long en large pendant un bon moment et nous remettent nos nouvelles affaires. Quand nous entrons dans le compartiment des cellules, les anciennes détenues se mettent à siffler et crier derrière leurs barreaux comme si nous étions du nouveau gibier. Ça me fait un peu flipper mais je préfère positiver. Après tout, j'y suis déjà donc autant assumer.

On me fait entrer dans une cellule qui fait à peine la moitié de mon ancienne chambre à coucher. Il y a deux petits lits d'une place superposés d'un côté et de l'autre, un lavabo et un W.C. Le strict minimum donc. Il y a une femme assise sur le lit d'en haut qui n'arrête pas de me regarder depuis mon entrée dans la cellule.

  • Elle: Alors, c'est toi ma nouvelle voisine?

Je ne lui répond pas, tellement elle me fait peur avec ses grands yeux rouges et son corps mince couvert de tatouages dégueulasses.

  • Elle: T'es muette ou quoi??? Répond !

  • Moi: Euh… Oui.

  • Elle: Super. Moi c'est Tiny mais tout le monde ici m'appelle Killer T. Et toi? Tes parents t'ont collé quel name?

  •  Moi: Enchanté, euh… Imani.

  • Elle: Ah quel coïncidence ! La dernière personne que j'ai buté s'appelait Imani.

Une tueuse en plus. Il ne manquait plus que ça. Elle descend du lit et se met à tourner autour de moi en se léchant vicieusement la bouche.

  • Elle: T'a un bon petit cul et un joli minois tu sais. Tu dois pas être du ghetto toi. J'espère juste qu'on va très bien s'entendre et que tu vas pas me faire chier… (Elle se rapproche de mon oreille) sinon tu vas finir comme mon ex camarade de cellule: aux urgences! 

J'ai un peu peur mais j'essaie de paraître sereine. Elle remonte dans son lit en haut.

  • Elle: Ce lit est à moi! Tu prends celui d'en bas et surtout tu ne t'approche pas du mien sinon je t'excise direct. 

  • Moi: T'inquiète pas, je sais me tenir à carreaux.

J'étend mon drap et je pose mes affaires sur le lit. Ça sent la poussière et les toiles d'araignées recouvrent le plafond. Je sens que ces 5 années seront très longues.

Quelques heures plus tard, une gardienne vient nous amener à la douche. Ici, on ne prend qu'une douche par jour et de façon collective. Autrement dit, tout le monde peut mater ton cul et tu as droit à toutes les sales fesses des autres. J'essaie de me faire à l'idée tout en passant le savon sur mes pieds. Je sens les regards sur moi et ça en devient gênant.

  • Oulala, quel cul! Crie l'une des détenues.

Tout à coups, je sens un doigt entrer dans mon vagin à l'improviste. Je me retourne brusquement et je tombe sur une femme géante et obèse, le crâne rasée qui se lèche le doigt avec avidité.

  • Elle: Et tu as un bon goût en plus! Comment tu t'appelle ma petite noire et belle?

  • Imani! crie Killer T de l'autre bout de la pièce.

  •  Elle: Un joli petit prénom pour une belle fille toute fraîche. Moi c'est Jennifa mais tout le monde ici m'appelle Big Mama « La Montagne Vivante ». Viens pour qu'on fasse plus ample connaissance.

Elle me plaque contre le mur et essaie de m'embrasser de force. Je ne tiens absolument pas à goûter à la bouche de cette hideuse pétasse. Je me défend et essaie de la repousser de toutes mes forces, ce qu'elle n'a pas l'air d'apprécier. Elle me donne un coup dans le ventre, ce qui me fait tomber sur le sol. 

  • Elle: Je vais t'apprendre à être docile moi!

Elle se met à me rouer de coups sous les cris des autres qui ont l'air d'adorer le spectacle. Le supplice dure et les deux minutes qui suivent semblent être une éternité. J'ai le nez en sang et je n'arrive même plus à bouger. 

  • Laisse la gamine tranquille! Crie une voix féminine aux intonations très graves.

Les coups s'arrêtent aussitôt et un silence sépulcral s'installe dans la pièce, comme si elles avaient toutes peur de la personne qui venait de parler.

  • Jennifa: (s'adressant à la dame) L'Alpha, sauf ton respect, cette histoire ne te regarde pas.

  • Je t'ai dit de la laisser tranquille Jennifa.

  • Jennifa: Arrête d'accord ? Tu viens interférer dans nos affaires en te prenant pour la cheffe des lieux mais ici tu n'es qu'une prisonnière comme les autres alors laisse nous en paix!

  • Fais ce que je dis, sinon tu sais très bien de quoi je suis capable. Laisse cette fille tout de suite.

Elle n'a même pas crié mais Jennifa s'est écarté et est partie en marmonnant des jurons. L'autre dame s'accroupit près de moi mais je tombe dans les pommes…

………………..

Je me réveille dans un lit très confortable. J'ai été nettoyée, habillée et pansée. À mon chevet, il y a une belle dame, la trentaine avancée, en tenue de détenue qui me regarde.

  • Enfin, tu t'es réveillée. Bienvenue dans le monde des vivants. Ici c'est ma chambre, tu y est en sécurité.

C'est la voix de tout à l'heure. C'est donc elle, l'Alpha. Elle dégage un aura qui impose naturellement le respect, c'est impressionnant.

  • Moi: Merci pour m'avoir sauvé tout à l'heure, c'était chouette.

  • Elle: Je n'aime pas qu'on s'en prenne aux nouvelles de cette façon, c'est trop lâche.

Elle a un regard intimidant.

  • Moi: Vous aidez tout le monde tout le monde comme ça ?

  • Elle: (rire) bien sûr que non, je ressemble à la Croix Rouge? J'aide quand je vois que la personne en vaut la peine. Quand tu es entrée dans le compartiment des cellules, je t'ai vu d'ici et tu m'as automatiquement rappelé quelqu'un mais je ne sais pas qui. J'ai senti quelque chose en toi, un sentiment que je ne saurais décrire. Je me dois donc de te protéger. Et en plus, physiquement notre ressemblance est époustouflante et ça m'étonne.

En effet, quand je la regarde, j'ai l'impression de me voir en plus vieille. On a la même corpulence, le même teint et elle a même un grain de beauté au dessus de sa lèvre supérieure, comme moi. Est-ce quelqu'un de ma famille, une tante peut-être ? Ou peut-être juste un sosie? 

  • Moi: Pourquoi tout le monde a autant peur de vous et vous appelle l'Alpha?

Elle sourit, laissant apparaître une denture parfaite.

  • Elle: Imani, c'est ça ? Tu sais Imani, je ne suis pas n'importe qui et les pétasses de cette piole le savent. Je peux en finir avec chacune d'entre elles sans effort, il suffit que je le décide. Le respect ne s'est pas forcé, il s'est installé tout seul. Regarde ma cellule, il y a la télé, une cuisinière, des meubles, une moquette et ce grand lit. Bientôt, j'aurai un frigo rempli de bonnes choses. Tout ça, c'est grâce à ma renommée.

  • Moi: Mais tout ça est interdit ici. Vous êtes quoi, une chef de gang?

Elle rit de mon ignorance. Elle se lève, enlève son haut et me montre son dos sur lequel est tatoué un immense serpent enroulé dont la tête se trouve au bas du cou et dont la queue se termine à la naissance du pli inter-fessier.

  • Elle: Tu vois ce tatouage? C'est le signe distinctif des membres du Mamba Noir, le plus grand cartel de drogue de l'Afrique Noir dont je suis la cheffe incontestée.

  • Moi: Waouh… Vous m'impressionnez de plus en plus. J'adorerais être comme vous, puissante et sans aucune peur. Mais hélas…

  • Elle: Tu peux l'être si tu veux. Tu en as pour combien de temps ici?

  • Moi: 5 ans

  • Elle: Moi j'en ai normalement jusqu'au cercueil mais je sortirai à peu près en même temps que toi. À partir d'aujourd'hui tu es sous mon aile et tu vas rester dans cette cellule avec moi. Si quelqu'un t'approche de toi, il aura affaire à moi. De tout façon, toute seule tu te feras défoncer. Et s'il te plaît, tutoie moi.

  • Moi: Euh d'accord. Merci beaucoup pour ton aide. Du coup, je t'appelle l'Alpha ou….?

  • Elle: Mon vrai prénom c'est… Lucette. 

  • Moi: Oh c'est mignon ça !

  • Elle: Tu le prononce en dehors de cette cellule et je te pète les genoux, c'est clair???

  • Moi: Oh oui, promis juré! Merci.

Elle me remet un plat de hamburger-frites que je m'empresse de dévorer. Si on m'avait dit que c'était ça que j'allais bouffer en tôle, j'aurais été bien plus enjaillée. J'ai vraiment beaucoup de chance d'être tombé sur cette femme. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je vais trouver à ses côtés l'affection profonde, la protection et l'approbation que j'ai longtemps cherché.

*****Nikita*****

J'ai atrocement mal au ventre. Et pour cause.

Je viens de me faire avorter à la clinique par notre docteur.

Ça a été rapide et un peu douloureux. 

Physiquement je me sens vide. Moralement je me sens mal. Je ressens de la culpabilité, comme si j'avais fait quelque chose de vraiment horrible. Mais le mal étant déjà fait, je préfère penser à autre chose ou tout au moins essayer.

Après avoir pris des antibiotiques et des anti douleurs à la pharmacie, je suis partie au domicile de mes parents pour voir ma mère que j'avais dû laisser hier. 

La pauvre, elle se sent un peu mieux mais son visage est toujours froissé par la tristesse. Je me suis assurée qu'elle mange et prenne ses cachets. Je parle de parler de tout et de rien pour la faire sourire en vain. Et papa qui est encore en voyage je-ne-sais-ou. 

Je vais à la cuisine pour prendre un verre d'eau quand mon téléphone se met à sonner. C'est mon chéri Brad, cela me redonne un peu le sourire.

  • Moi: Allô mon coeur, comment tu…

  • Lui: Nikita tu as avorté?

Sa colère n'est pas passée apparemment. Le ton de sa voix le montre assez.

  • Moi: Oui comme je te l'ai dit. 

  • Lui: Ah bon? OK. Il faut qu'on parle ce soir. Tu passes à 18h?

  • Moi: Euh oui si tu veux. Il y a t-il un problème ?

  • Lui: On en parle ce soir. À tout à l'heure.

Il raccroche aussitôt. Même pas un mot d'amour, même pas une petite attention. Je me demande bien ce qu'il y a pour qu'il me parle comme ça parce-que c'est la première fois que ça arrive. J'espère juste qu'il n'y a pas de mauvaises nouvelles.

******Brad*****

...Au bureau

J'ai longuement réfléchi à ma discussion d'hier avec Céline et ça m'a complètement retourné. J'ai pris une décision radicale et je compte en faire part à Nikita. C'est pour notre bien à tous les deux et j'espère qu'elle comprendra.

Céline vient me faire part du programme de la journée et de l'avancement des affaires en cours. Celle qui m'intéresse le plus est celle qui implique ce porc de EBAHO. Heureusement, Céline m'informe que Cynthia s'est réveillé hier soir et que nous pourrons enfin l'interroger. De plus, l'identité de la petite de la vidéo de S.M. a été découverte : Jessica ANOYA, 15 ans, portée disparue depuis bientôt 2 ans. Des enquêtes ayant été effectuées en vain, l'affaire a été classée.  On est donc face à un cas de kidnapping, de proxénétisme et de trafic d'êtres humains. On a du pain sur la planche.

Je donne quelques instructions à Céline et elle s'en va. 

Je m'attaque ensuite à Samuel DAN, le vendeur de petites filles. J'appelle son numéro en utilisant un téléphone prépayé et je me fais passer pour un riche pédophile en quête de chair fraîche. Il hésite dans un premier temps mais je suis si bon menteur qu'il finit par me croire. Je lui précise que je veux des filles de 15-16 ans, minces et brunes. Avec un peu de chance, Jessica s'y trouvera. Il me donne rendez-vous dans un club chelou à l'autre bout de la ville demain soir vers 22h pour me montrer son catalogue de filles.

Cette histoire devient intéressante et je sens que je vais beaucoup m'amuser.

******Terrence********

 En partant de la maison ce matin, Nikita m'a dit qu'elle allait voir sa mère. Puis le chauffeur m'informe qu'elle est allé à la clinique et ensuite chez sa mère. 

Elle ne me dit toujours rien sur sa grossesse et sa visite à la clinique en cachette m'inquiète. J'ai l'impression qu'une mauvaise nouvelle m'attend. Si ce bébé n'est pas de moi, je n'aurais d'autre choix que de l'adopter comme le mien pour éviter le scandale mais si c'est le mien, et Dieu fasse que ce soit le cas, je serai le plus heureux des hommes. Ma défunte épouse Diane a fait ce tragique accident de voiture alors qu'elle était enceinte de notre premier fils, ce qui m'a énormément affecté. Si c'est une nouvelle chance pour moi d'avoir un enfant, je ne serai pas contre.

Je demande à mon assistante de me faire livrer  un grand bouquet de roses rouges et une belle orchidée à la Maison des Gouverneurs d'ici ce soir. Ensuite je passe un coup de fil à notre docteur pour savoir le motif de la visite de Niki.

  • Lui: Monsieur je vous respecte énormément mais c'est beaucoup trop délicat pour que m'en mêle. Elle devra vous le dire elle même.

  • Moi: Je sais que vous êtes tenu au secret médical mais parler maintenant vous évitera beaucoup plus que le mécontement passager de mon épouse, si vous voyez ce que je veux dire. Votre licence est entre mes mains alors ne déconnez pas avec moi. Je vous écoute.

  • Lui:...

  • Moi: OK, commencez à chercher une autre source de revenus alors. Bonsoir chez vous.

  • Lui: Attendez! Votre épouse a …

  • Moi: Je suis tout ouïe. Ma femme a?

  • Lui: Votre femme a… avorté ce matin. 

Le coup de massue. Non elle n'a pas fait ça. Elle n'a pas osé.

  • Lui: Je suis désolé Son Excellence.

Quelque chose vient de faire tic dans mon cerveau. Nikita EBAHO, fallait pas me réveiller, oh non fallait pas. Si elle a la malchance que cet enfant soit de moi, elle va me sentir passer, et très profondément.

……..Quelques heures plus tard…….

****** Brad******

Je viens de rentrer chez moi. Il est bientôt 18h et j'attends la venue de Nikita avec une petite boule au ventre. En attendant, je prend une douche rapide et je range un peu le salon.

À peine ai-je arrangé le dernier coussin que quelqu'un sonne à la porte. Ouf elle est là. Je suis stressé et à la fois pressé d'en finir. Je prend tout mon temps pour ouvrir.

  • Moi: Bons… Céline???

  • Elle: Hey! Tu ne m'attendais pas je suppose. Je faisais un tour dans le quartier et j'ai voulu te faire un coucou. Allez, pousse toi.

Elle entre et va directement dans la cuisine se servir un verre d'eau. Elle a toujours été comme ça cette femme, tête en l'air, agaçante et à la fois attachante. Je m'assieds d'abord dans le sofa.

  • Moi: Qu'est-ce que tu fais ici Céline?

  • Elle: Ah je voulais te faire un coucou comme je te l'ai dit et...te montrer aussi ça.

Elle vient se placer devant moi et défait la fermeture de sa robe, découvrant son corps magnifique sculpté par des années de sport intensifs dans une lingerie qui ferait bander un mort.

  • Elle: Alors? Ça te plaît ?

  • Moi: Céline, c'est pas le moment…

Elle met sa main sur ma bouche et s'assied à califourchon sur moi, m'entourant de ses cuisses. Sa poitrine généreuse est juste sous mon nez.

  • Elle: Ne me dit pas que tu n'as pas envie de te défouler après une semaine aussi stressante. Laisse moi prendre soin de toi comme cela se doit.

  • Moi: Je ne suis pas d'humeur Céline… 

  • Elle: Laisse moi te donner envie alors.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle plaque sa bouche contre la mienne. Inconsciemment, mes mains empoignent ses fesses. Au même moment, quelqu'un sonne à la porte. Oh non, ça doit être Nikita. Céline, frustrée, va à la douche en poussant des jurons. 

J'ouvre la porte et je tombe sur une Nikita au visage fatigué. Je l'installe et je lui sers un verre d'eau. Elle a l'air très épuisée et triste. L'avortement sans doute. Mais cela ne change en rien ma décision.

  • Elle: Mon amour, qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur tu sais. Tu as même refusé mon baiser tout à l'heure. Qu'est-ce que je t'ai fait?

  • Moi: (la mine serrée) Donc tu as vraiment fait cette bêtise Nikita? 

  • Elle: Puisque je te l'ai dit. Ma décision était irrévocable.

  • Moi: Mais comment peux-tu…

  • Elle: (me coupant) À qui appartient cette robe Bradley???

Oh non, Céline n'a pas pris sa robe et Niki l'a vu. Je n'avais pas du tout prévu ça. L'expression de son visage change du tout au tout.

  • Elle: Je te le redemande: À qui est cette robe?

  • Moi: Personne…

Céline sort de la douche et vient se placer devant moi, toujours en sous-vêtements.

  • Céline : Qui est ton personne KAMDJI???

Oh non, ça sent pas bon du tout. Nikita roule de grands yeux et son visage est envahit par la colère.

  • Elle: Ah bon? Donc Monsieur se tape des gonzesses alors qu'il me raconte des bobards? Que c'est moi qu'il aime, qu'il ne jure que par moi? Espèce de menteur!

  • Moi: Il ne s'est rien passé d'accord? Et même si quelque chose c'était passé, tu n'as pas le droit de me juger pour ça OK?

  • Elle: Ah bon? On est censé avoir des sentiments l'un pour l'autre! 

  •  Moi: Ah bon? Parce-que toi tu ne couches pas avec ton mari alors que tu m'as dit le contraire??? Tu es même tombé enceinte de lui je te rappelle!

  • Elle: Mais...je n'avais pas le choix! 

  • Moi: Ouais c'est ça ! Tu trouves toujours un argument toi. Tu es tellement égoïste!

Une larme dévale sa joue. Céline toute souriante se rhabille en toute hâte.

  • Céline: On se voit demain au bureau mon petit coeur (me soufflant un bisou) . Bye, dit-elle en claquant la porte derrière elle. 

  • Niki: Tu vois ça ? Et c'est moi l'égoïste???

  • Moi: Oh que oui! Tu ne pense qu'à toi et à tes intérêts. Pas une seconde tu ne pense à mes sentiments ou à ceux de ton mari mais uniquement ce qui t'arrange. Bien sûr tu ne quitteras jamais ton mari mais tu veux quand même que je reste là, à attendre les miettes d'attention que tu voudras bien me consentir. Tu as avorté cet enfant sans l'avis de son géniteur juste parce que cela t'arrangeait. Non Nikita, je ne suis pas dans ça. Retourne auprès de ton mari et prend soin de lui parce que toi et moi c'est fini!

Elle s'approche de moi en pleurs.

  • Elle: Brad ne me fais pas ça je t'en prie. Ne me quitte pas…

  • Moi: Je ne peux plus rester avec toi. Tu n'es plus la Nikita Lily-Rose que j'ai connu et c'est mieux ainsi. Cela est beaucoup mieux ainsi. Je pense définitivement qu'on n'est pas faits pour être ensemble.

  • Elle: Tu me quitte encore une fois Brad??? Encore???

  • Moi: Je suis désolé mais oui. Et cette fois-ci, j'ai raison et tu le sais. Il est temps que tu y ailles.

Elle reste figée à me regarder. Ça me bousille le coeur de faire ça mais j'ouvre la porte et je l'invite à sortir. Elle me lance un dernier regard avec les yeux les plus chargés de tristesse que j'ai jamais vu et s'en va. 

Ma tête va imploser, je le sens.

J'attrape le premier truc qui me tombe sous la main et je le pulvérise sur le mur.

Je dois boire ce soir, beaucoup boire et je sens que tout mon minibar va y passer.

*****Nikita*****

Brad me quitte. Pour une seconde fois.

Je ne peux pas aller plus mal que ça. Il m'abandonne encore alors que j'ai plus que jamais le moral dans les chaussettes.

 Mais après, puis-je réellement lui en vouloir? N'y a-t'il pas une part de vérité dans ce qu'il a dit?

Pour l'instant, je suis trop sous le choc pour réfléchir. Après que le taxi m'ait déposé à la Maison des Gouverneurs, j'ai foncé directement dans la chambre à coucher en ignorant les salutations des employés. Quand j'y entre, je suis surprise de voir Terrence sur le balcon, un verre de whisky à la main. Je ne l'ai jamais vu prendre ainsi de l'alcool à part une ou deux gorgées de vin occasionnellement.

Il regarde dans le vide de façon bizarre. L'air dans la chambre est froid, voir glacial. J'essuie machinalement mes larmes.

  • Moi: Bonsoir Terrence.

Il se retourne, me regarde un instant et vient s'asseoir dans le fauteuil devant moi. Son regard froid et profond croise le mien et ne semble pas vouloir s'en détacher. C'est assez intimidant. 

  • Lui: Bonsoir ma chérie. Ta journée s'est bien passée j'espère. Tu as l'air très triste, qu'est-ce qu'il y a?

  • Moi: Euh... ça va.

  • Lui: Vraiment ? Tu n'avais pourtant pas l'air bien quand tu venais de chez Bradley.

Bradley??? Comment sait-il que je viens de chez lui? Donc il me fait suivre tout le temps et moi comme une idiote je n'ai rien remarqué. Est-ce qu'il sait que Brad et moi on… Oh non, il va me tuer!

  • Lui: T'inquiète pas, je sais pour vos petites escapades amoureuses. Tu n'es vraiment pas douée pour la triche ma chérie. Je sais tout, et quand je dis tout c'est tout.

Le calme total avec lequel il parle me fait froid dans le dos. Mes doigts tremblent tout seuls.

  • Moi: Terrence ce n'est pas…

  • Lui: Je ne veux même pas parler de ça. La seule question que j'ai pour toi et à laquelle tu as intérêt à répondre est la suivante: l'embryon que tu as avorté ce matin est-il de moi?

Oh non il sait aussi pour le bébé… Cette fois-ci c'est définitif, il va en finir avec moi.

  • Lui: Répond moi Nikita. Juste un oui ou un non.

  • Moi: Terrence je ne pouvais pas…

Il se lève et se rapproche de moi, me dominant de toute sa hauteur.

  •  Lui: Pour la dernière fois: cette grossesse était-elle de moi?

J'ai le souffle court tout à coup, comme si la réponse m'étouffait. Alors je dis tout simplement oui. Il sourit et repart tranquillement s'asseoir.

  • Lui: Nikita Lilly-Rose EBAHO, la rebelle, L'Insoumise, la farouche. L'hypocrite, l'actrice parfaite, la grande menteuse. Dans le fond, tu es comme ton père sauf que toi, tu essaies de te donner une bonne image, de faire paraître de fausses valeurs mais malheureusement, ta nature finit par revenir au galop. Nikita… Tu n'imagine pas tout ce que tu aurais pu obtenir de moi. Tu aurais pu me demander ce que tu veux dans n'importe quel domaine et je me serais fait un devoir de te le donner. Je voulais vraiment que ça marche entre nous et pour ça, j'aurais fait les changements nécessaires pour te plaire, pour te rendre heureuse. Tu aurais pu avoir la clinique de tes rêves si tu le voulais. J'aurais tout fait, même adopter l'enfant s'il le fallait pour éviter que ton nom soit sali.

Je ne sais quoi dire. Il y a un véritable tourbillon dans ma tête et je ne peux m'empêcher de me sentir comme une merde actuellement.

  • Moi: Je veux désormais la paix dans ma tête et mon esprit. Pour ce faire, j'ai transféré tes affaires dans une des chambres d'amis. Je parle bien sûr des affaires que tu as amené dans cette maison toi même. Tout ce que je t'ai donné, des robes aux bijoux en passant par ton véhicule privé, tout a été donné ou vendu. Le compte bancaire que j'ai fais ouvrir pour toi a été gelé. À partir d'aujourd'hui, je ne suis ton mari que sur le papier. Tu peux faire ce que tu veux, aller où tu veux comme tu le veux, ce n'est plus mon problème. Je te demande juste une chose: ne me trompe pas sinon je le saurai et je ferai buter ton amant. Arrange toi pour ne pas me croiser dans la maison, ne me parle pas, ne m'appelle pas car je ne le ferai pas. Oh, une dernière chose: jamais au grand jamais je ne t'accorderai le divorce, qu'il pleuve ou qu'il neige. 

C'est le trop plein pour aujourd'hui. Mes sens commencent à me lâcher, mes jambes tremblent et vacillent. D'un coup, je perd connaissance et finit sur la moquette…

Trou noir.

À suivre… 

La Femme du Gouverne...