60: your promise
Write by Gioia
***Garcelle Ekim***
Ma mère c’est le genre de personne qui ne lâche pas un point quand elle le tient. Depuis que je suis rentrée elle me rabâche sans cesse les oreilles avec cette histoire de rentrer au pays.
-C’est pour ton propre bien que moi j’en parle hein parce que celle qui se plaint de ne rien trouver hormis des CDD depuis qu’elle a fini l’université c’est toi ma chérie
-J’ai compris maman. Comme on ne peut plus se plaindre un peu ici sans respirer, j’ironise
-Franchement je ne te comprends pas. Ton père a une compagnie déjà établie et on sait tous qu’il attend seulement le retour de l’un d’entre vous pour lui laisser totalement les rênes. Ta vie au pays sera nettement meilleure à ce que tu vis ici, dans ce petit appartement donc qu’est-ce qui peut bien te retenir
-Papa a déjà proposé la direction de sa compagnie à Ray. En plus il est l’aîné, je réponds, évitant soigneusement la réelle raison
-Et tu peux la diriger avec lui, ce n’est pas interdit. En plus tu as étudié en Marketing, donc tu pourras l’assister comme il se doit
-Et puis quoi encore? Ray m’a fait quoi pour que je l’aide? Depuis que je vis en France il est déjà venu me voir? m’aider les fois où j’ai déménagé? Quand je suis malade il est présent? Le type vit sa vie dans son coin et c’est à moi de l’aider à gérer la compagnie parce que quoi? Pff
-Arrête de voir les choses comme ça Garcie. C’est pour le bien de la famille entière
-La famille dont tu parles c’est dans ton esprit qu’elle est maman. Laisse-moi je me gère ici avec mes stages, je réplique avant de me rendre dans ma chambre
Plus que quatre jours à supporter son discours inspiré des câlinours et elle s’en ira pour l’Australie. J’ai hâte même si je l’aime. Elle m’épuise avec son forcing sur le devoir familial.
Le réveil le lendemain est brutal. Je me prépare à pas d’escargot. Dieu merci maman m’a fait mon lunch donc ça m’ôte un poids sur les épaules. La journée se déroule plus normalement. Kristina m’amuse par messages avec ses anecdotes sur ses cours. Depuis un an je la trouve différente. Moins timide et plus drôle. Peut-être c’est le changement de filière qui y est à la base. Après tout elle sera agent touristique à la fin donc bonjour les beaux touristes qui viendront visiter la France. Vu que ça ne manque pas dans le coin. Ça serait le métier de rêve vu la facilité de la chose. Tu parles seulement et on te paie. Mais j’ai fait des recherches sur la paye et franchement c’est risible. On ne me verra jamais dans ce genre de domaine. Je suis déjà habituée à une vie confortable. Impossible que je descende.
Mon cœur se réchauffe quand je tombe sur TH et maman à mon retour. Dans un autre scénario on penserait que je reviens vers ma famille. Et Thierry discute avec sa belle-mère. Si seulement ça pouvait se faire au plus vite! J’en ai marre de patienter. Pour l’heure j’ôte mes bottines et les rejoint à table, tout en les saluant, tandis que maman dépose des fruits dans mon panier.
-Je dis tu ne m’avais pas dit que le marché de Wazemmes ne verra pas tes pieds toute cette semaine? Je taquine maman
-Mais oui, je n’y suis pas allée, C’est Thierry qui m’a ramené les effets
-Toi Thierry tu as trouvé le temps quand ça? Ou ce n’est pas aujourd’hui que tu travailles à la poste?
-Si si, j’avais échangé mes heures avec un ami donc j’ai eu le temps de finir plutôt et y faire un saut pour maman avant la fermeture
-Ah oui hein, pour maman, rien que ça quoi. Je t’ai dit que si tu continues à écouter cette femme ici tu vas faire tout le tour de Lille, je les taquine tous les deux
-Laisse-nous faire nos choses Garcelle. Ça nous regarde, maman dit
-Lol je vous ai déjà laissé. Alors tu fais quoi debout TH? Assieds-toi on mange non
-Merci de lui dire. Avant ton arrivée il me fatiguait les oreilles sous prétexte qu’il doit rentrer
-Mec tu fatigues ma vieille pourquoi? Assieds-toi on mange.
-Lol c’est pas l’envie qui me manque vous même vous connaissez mon amour pour le poisson salé aux choux et carottes mais ça me prend une heure en transport commun pour arriver à la maison. Vu qu’il est déjà 19h, c’est mieux que j’y aille déjà
-Cette sorcière te....
-Garcie attention avec tes mots, m’avertit maman mais je l’ignore. Mon sang chauffe déjà
-Donc la sorcière continue à te faire des problèmes?
-Oh laisse, il répond avec un faux sourire
-Je t’ai déjà dit que chez moi c’est chez toi Thierry. Je ne sais pas pourquoi tu t’entêtes à vivre chez cette femme qui te traite comme son boy. Tante ou pas, tu as le droit de refuser
-Garcelle du calme, il faut procéder avec sagesse
-Tchrrr il faut donc dire à la tante de le faire non? En tout cas, c’est toi qui voit TH. Si ça ne te dérange pas qu’on te fasse nettoyer la merde d’un vieillard continue, je dis remontée et me rend en chambre
Non mais il faut m’expliquer. La tante de Thierry qui était plutôt sympa au bled s’est laissée transformer en total bitch par le type qui l’a fait venir, son mari.
Tout ce que le mec dit, la tante suit comme un mouton. Pourtant il ne dit rien de bien sur TH. Quand ce n’est pas que Thierry traîne dans les rues de Lille au lieu de rentrer à l’heure, c’est qu’il appelle la mère de mon type pour se plaindre que son fils est rentré avec une seule bouteille de coca comme s’il vivait seul. C’est devant mes propres yeux que le gars a lavé Thierry juste parce que ce dernier avait laissé une tasse dans l’évier. Or il était juste rentré super fatigué la veille et comptait la laver le lendemain. Ajoutez maintenant à ça le fait qu’ils aient transformé Thierry en infirmier pour le papa du mari de la tante. Un vieux mourant là. Je suis même intervenue chez la tante pour attirer son attention sur l’attitude de son mari. Elle avait pourtant bien pris la chose mais par la suite, ce sont les problèmes qu’elle a fait chez sa sœur, la mère de TH. Comme quoi, il va raconter les choses de son foyer à l’extérieur, qu’il a même la chance de vivre en France sans payer de loyer mais veut repayer avec l’ingratitude. Et plein d’autres âneries. C’est depuis ce jour je pense que Thierry ne me raconte vraiment plus rien. Je sors et m’arrête un instant pendant que maman le conseille. Je suis assez cachée donc ils ne me voient pas.
-Tiens voilà, dis maman en lui remettant des Tupperware
-Un grand merci maman. Je vais essayer de venir avant ton départ mais....
-Je comprends mon garçon. Tu as à faire et je t’ai beaucoup dérangé comme l’a dit Garcelle
-Non oh, tu sais que tu ne peux pas me déranger. Ça me fait plaisir de t’aider. En plus je pars les mains remplies et merci encore de ramener les colis de maman et Vieira.
-Je t’en prie. Fais très attention Thierry. Et comme je t’ai dit, je sais que ce n’est pas facile du tout. Mais comme tu vois, tu as déjà fait deux ans ici. Plus qu’un et tu auras la licence. Accroches-toi. Ne prête même pas attention à ce que tu entends à la maison là-bas. Des fois il y’a des choses qu’on ne peut pas comprendre dans la vie. Le plus important c’est que tu ne perdes pas ton but de vue. Une fois que tu auras ta licence, tu pourras déployer un peu tes ailes. Ta maman et Vieira comptent sur toi. Dieu est au contrôle
-Amen, merci pour l’encouragement. On reste en contact et dis à Deno que je cherche activement un autre meilleur ami hein comme il refuse seulement de venir me voir là, il blague
-Tu sais que ce sont les études qui le préoccupent sinon il serait ici chaque année, maman comme d’hab défend son chouchou, ce qui fait rire TH, puis il s’en va après avoir demandé qu’elle me souhaite bonne nuit aussi
Une semaine après le départ de maman, j’ai invité Thierry dehors, pour qu’on aille traîner un peu. On s’est pris une glace chacun avant de marcher un peu
-Tu sais que maman est de la vieille époque n’est ce pas
-Heu oui? Il fait confus
-Ses conseils bien que jolis à entendre sont un peu arriérés. Je te le répète. Je ne sais pas pourquoi tu insistes autant pour vivre chez ce type et ta tante. Chez moi il y’a assez de place même si je n’ai qu’une chambre. En plus déménager ne me dérange pas du tout. Je l’ai fait assez avec Kris avant que chacune ne prenne sa route quand j’ai eu mon master 1. Donc....
Mes mots s’envolent dans l’air quand il me prend la main. Son air très sérieux fait virevolter trouble mes sens.
-Garcelle, Je suis reconnaissant pour l’intérêt que tu m’accordes. Sincèrement...
-Ne dis pas non, je le coupe.
-à l’heure où on se parle je n’ai pas les moyens de payer un loyer même si on partageait un logement. Ce que je gagne me suffit à peine pour les cours, mon déplacement et j’ai aussi Vieira au pays. Tu pourras dire que ça ne te dérange pas mais moi oui. Je ne peux pas vivre à l’aise sachant que tu me prends limite en charge. Ça ne me fait pas honneur.
-Et si....si j’étais ta copine tu le verrais ainsi? je demande de but en blanc. Je ne sais même pas pourquoi j’ai demandé ça. Je suis tellement nerveuse. Et il me regarde comme si on vient de laisser une grosse bombe sur lui
-Copine? Qu...est-ce que tu...essaies de dire?
-tu as du mal avec le français maintenant?! je dis agacée et lui tourne le dos pour continuer la marche mais il me rattrape en prenant mon bras
-Mais pourquoi tu te fâches subitement? On discutait non? il chuchote près de mon oreille
Ça me prend une seconde pour comprendre qu’il me colle et mon cœur se met à s’affoler.
-Je.....
-Tu veux être ma copine c’est ça? Je sens son souffle sur ma nuque.
Si ce n’est vraiment pas encore un de mes fantasmes, qu’il fasse quelque chose pour le confirmer. Ses lèvres froides déposent un bisou sur ma nuque et mon corps entier se tend comme un arc
Je me tourne automatiquement et l’embrasse. Oh mon Dieu que c’est différent. C’est nettement meilleur que mes fantasmes. On s’embrasse avec tellement de ferveur que j’oublie l’endroit où nous sommes et remonte son T Shirt. Heureusement l’un de nous a encore ses esprits. Il me prend la main et la pose dans le bas de son dos.
-Je ne vais quand même pas vivre avec toi Garcie.
-Mais....., je fais décontenancée
-Copine ou pas, je ne vais pas sucer une femme. Enfin pas comme ça, il se reprend avec un sourire carnassier qui me fait fondre rien qu’à l’idée.
-On pourrait rentrer, je propose, et me mord l’intérieur de la joue d’impatience. Mais son sourire carnassier disparaît aussitôt pour un regard doux. Il prend ma main qui est dans le bas de son dos et la porte à ses lèvres
-Si on rentre maintenant je vais te baiser comme jamais. Je n’ai pas eu d’action depuis un moment
-Je...je ne suis pas contre, dis-je le souffle court, et le minou rempli de picotements
-Moi si. Actuellement je n’ai aucune idée de relation en tête. Comme tu le sais déjà j’ai à peine le temps quand je finis les cours et mes petits boulots. En plus je suis connu pour mon sale comportement quand je suis sur les nerfs ce qui est souvent le cas avec ce qui je vis. La dernière chose que je veux c’est t’imposer ça. En plus d’être la soeur de mon meilleur ami, tu es importante pour moi. Je ne veux pas gâcher tout avant même qu’on ait officiellement commencé.
-lol qu’est-ce que tu peux me faire que je ne peux pas supporter? Je ne suis pas une petite chose qui pleure à tout bout de champ.
-Ce n’est pas une question de petite chose. Je me connais et honnêtement c’est mieux que tu ne l’expérimentes pas, il dit déterminé. Tchh est-ce qu’on fait ça? Promener l’os devant le chien et lui refuser. J’ai géré des mecs qui se croyaient malins donc sa mise en garde là c’est pour les fifilles comme Kristina.
-Donc qu’est-ce que tu me proposes? je reprends
-Tu peux me donner jusqu’à la fin de ma licence?
-C’est dans quoi un an?
-À peu près. L’année qui suivra je pense être capable de quitter ma tante et son mari. Si tu es toujours partante, on pourra explorer cette petite histoire entre nous
-Hum c’est long.
-Lol ah nous sommes tous esclaves du temps
-Tchhh, En tout cas sache que j’ai des pointeurs donc dépêche toi parce que je ne vais pas attendre toute la vie non plus, je dis et il rigole
C’est une promesse. Cette fois enfin on avance. Je vais bien dormir malgré la faim qu’il refuse de soulager dans mon entrejambe.
***Toni Ekim***
Maman m’a choisit en dernier comme destination pour son tour du monde. Son chouchou Denola gradue donc elle n’a pas le temps des vieux que nous sommes. J’imagine déjà le torrent de larmes qu’elle va verser là-bas lol.
Après quatre ans à Gold Coast pour sa licence en sciences en médicales, il a poursuivi à Brisbane pour y faire sa maîtrise, qu’il a bouclé il y’a deux mois. Le petit veinard a déjà trouvé un emploi à Perth aussi. Ce qui veut dire que bientôt je dois aller voir ce que Perth raconte de bon vu que j’ai déjà fait les deux endroits où il a vécu en plus de quelques coins ici et là. C’est pas mal l’Australie mais tellement loin. Jusqu’à présent je me demande ce qui a poussé ce petit à s’exiler dans ce coin.
Pour le moment j’admire le fessier de ma future conquête qui nettoie une table non loin de mes yeux. C’est tout un art d’être si petite en haut mais généreuse en bas. Son uniforme lui colle comme une seconde peau. Elle soulève sa tête et me donne ce petit sourire coquin avant de s’approcher de ma table
-Bonjour toi, je t’apporte ton verre de Perrier orange?
-Ça et ton numéro, je réponds sur un ton taquin
-Dommage l’autre n’est pas sur le menu, dit-elle après un rire cristallin
-Dommage effectivement, je poursuis amusé
Elle me dépose le menu avec ce regard malicieux et s’en va. C’est ma septième visite ici. À ce stade, Ray doit me trouver une carte de fidélité au moins. La seule chose qu’il m’a filé comme info pour le moment c’est le nom de ma petite sirène, Leah. Mais comme c’est Ray il m’a formellement interdit de déranger la fille. Comme quoi c’est la petite sœur d’une amie de Garcelle. Qu’elle n’a que 20 ans. Qu’elle est là pour les études. Bla-bla-bla. Comme si j’ai empêché quelqu’un d’étudier. D’ailleurs je ne ferai que l’aider à se concentrer davantage parce qu’en la voyant c’est clair qu’elle n’est pas la petite innocente que Ray imagine.
Cette fille flirte indirectement avec moi depuis que je viens ici. On pourrait dire que c’est pour m’encourager à revenir parce que je donne des pourboires conséquents mais ce n’est pas juste ça. J’ai réussi à piquer son intérêt. Juste qu’elle n’est pas encore prête à mordre à l’hameçon. Et je suis confiant en ce qui concerne mon observation parce que sans me vanter je suis bon pour étudier les gens.
-Tu as besoin d’un an pour te trouver un appartement? me demande mon frère dès qu’il ouvre sa porte et me trouve affalé sur son sofa
-Bonsoir, je dis amusé. La France t’a décidément fait oublier les bonnes manières.
Il me dépasse sans un mot, mine toujours froncée. Ce gars aime les rides, c’est ce que j’ai conclu avec le temps
-J’ai quand même fait bouillir des pâtes pour toi, ne me remercie pas, je lui dis pendant qu’il est dans sa cuisine
-Je t’ai dit que je voulais manger les pâtes?
-Ah quand c’est comme ça on écrit à son frère chéri au lieu de rentrer gronder comme un vieux père de famille de cinquante ans. Tu peux sourire, on ne va pas te frapper, je l’embête quand je le vois lutter pour que ses lèvres ne s’étirent pas
-Celle qui va te frapper dans quelques jours c’est Elikem. Elle arrive bientôt donc une raison de plus pour t’activer dans ta recherche d’appartement.
-Je compte sur tes muscles pour me protéger
-Je serais le premier à t’attacher pour qu’elle t’écrase les boules avec ses chaussures
-Ouch, je grimace en fermant mes jambes rien qu’à l’idée. Pourquoi tant de violence contre mon humble personne? Je suis le seul à pouvoir te rendre tonton quand même
-Lol c’est ça. Je ne cherche pas de neveux et si c’était le cas, il y’a Garcelle et Deno, il dit et je rigole
-Deno il faut seulement oublier, Garcelle pourquoi pas, si elle arrive enfin à retenir l’attention de Thierry
-Thierry? Attend tu parles du seul qu’on connaît? Il dit étonné
-Lui-même, je fais amusé
-Thierry qui est son petit frère? Tu vois bien Garcelle qui aime tant se vanter, prendre un homme plus jeune? Elle va se dégoter un gars bien assis et établi oui
-Lol comme d’habitude tu te trompes sur les gens. Garcelle est grande gueule c’est vrai mais elle n’est qu’une personne et comme tout le monde elle ne peut pas contrôler vers qui son attention se tourne
-Moi je te dis que seul un gars établi peut attirer son attention. Je la connais mieux que toi
-Okay oh. Bref je veux aussi voir le petit docteur
-Elle a un nom, il me met en garde
-Tout doux, je rigole. Je dis ça seulement parce qu’elle est petite de taille
-Sa taille ne te concerne en rien.
-Vraiment on ne peut pas rire avec toi. Ça ne m’étonne pas que tu veuilles qu’elle me frappe
-pff parce que j’y gagne quoi? Elle vient te frapper parce que tu t’es moquée de son amie
-Aka je me suis moqué comment?
-Qu’est-ce qui t’empêchait de te séparer d’elle si tu n’en voulais plus? Il paraît qu’elle s’est lancée dans plein de dépenses pour votre fameux mariage et ne pourra plus se faire rembourser pour certaines choses
-Ça seulement je refuse d’en endosser la responsabilité. Elle ramasse ses pots cassés tout simplement parce que la meuf
est une grande rêveuse. Elle s’était construit un grand film dans lequel ses défauts ne sont que les standards élevés d’une Queen qui sait ce qu’elle vaut.
-Hein?
-Comme je te dis là. Et c’est elle même qui m’a sorti le truc de Queen aux standards élevés, juste parce que j’ai demandé pourquoi elle ne lave pas les ustensiles qu’elle utilise quand elle vient chez moi.
-Lol tu mens
-Qui inventerait quelque chose comme ça pour s’amuser? Le plus drôle c’est que selon elle, mon rôle c’était de la couvrir d’attention, de sexe, de cadeaux et de mots d’amour. Et selon son script, le fait que je jouisse mon rôle devait naturellement me rendre heureux et comblé parce que je n’ai été créé que pour ça.
-Et c’est là que le bandit est mort dans le film, il rigole
-Regarde comment tu es mauvais, on ne rit pas comme ça des gens
-la question c’est pourquoi tu ne l’as pas changé si tu n’aimais pas ce qu’elle faisait?
-Parce que je suis le St Esprit? À chacun son rôle hein. Je lui ai pointé ce que je trouvais bizarre chez elle. Si elle avait les oreilles disposées elle allait comprendre mais vu que non, j’ai laissé.
-Donc tu dragues comme ça mais tu n’es pas fichu de dominer une femme hein, il ironise. En tout ce n’est pas avec moi qu’elle se serait permise de faire ses caprices. J’allais la mettre au pas en un rien de temps
-Ah bon hein, je rigole. Ce qui est amusant avec les gens qui aiment les causes compliquées c’est que souvent vous pensez être plus sauvages que le reste, et que les causes compliquées vont se plier parce que c’est vous. Puis trois, cinq, dix, quinze ans plus tard, vous vous réveillez, amères, qu’on vous a perdu le temps pourtant on vous répète depuis que les gens changent quand ils veulent.
-Le discours des faibles
-Lol, dis moi donc ce que tu aurais répondu à Océane qui voulait des cadeaux pour toutes les fêtes y compris celle des mères
Il écarquille juste les yeux comme réponse et je ris davantage
-Oui fête des mères, je poursuis, parce qu’un jour elle sera la mère de mes enfants donc c’était justifié pour elle.
-Mince, entre temps j’ai Elikem qui ne m’a demandé qu’une fois un cadeau d’anniversaire
-Selon Océane, c’est parce que ta meuf n’a pas confiance en elle donc elle n’ose presque jamais
-Et qu’est-ce qu’elle a dit d’autre sur elle?
-Assieds-toi si tu veux tant savoir. Ça risque d’être long
***Elikem Akueson***
-Hello, je vais prendre mon vol dans quelques heures là. Tu fais quoi? Tu as mangé? j’envoie à Océane
-Je viens juste de me garer chez nous.
-Ok tu manges en premier. Tu me ranges ta carte bancaire. J’ai fait la cuisine. Va voir dans le frigo
-Wow merci, mais tu as fait ça quand? Je t’ai entendu rentrer une heure avant mon départ non?
-Je l’ai fait la veille avant de partir à l’hôpital. Tu me vides aussi les box de pizza de la maison. Et je suis sérieuse pas de mal bouffe. Tomber sur un con ce n’est pas une excuse pour faire souffrir son organisme non stop pendant un mois.
-Sheesh okay maman. Tu ne vas pas me manquer
-Lol comme si j’allais penser à toi. Reste en vie d’ici là.
-Toi aussi, Love you
-Les cœurs, je lui réponds et continue avec mes bagages ici
Des fois je fais des folies quand même. Je n’avais qu’une semaine de libre mais je force quand même pour aller mes personnes en France parce qu’ils me manquent.
Je n’ai donné que trois à mon papounet qui ne le digère toujours pas. Va savoir comment il se sentirait s’il savait que les trois jours même c’est parce qu’Aurore et Macy vivent à la maison. Arthur m’a facilité la tâche en venant me rendre visite quand j’étais à la maison.
C’est au quatrième jour que j’ai retrouvé mon mec. Comme un chien dont le maître rentre après une éternité, je me suis jetée à son cou. Les vêtements sont d’abord tombés comme il faut. Les lèvres se sont emparées l’une de l’autre puis des autres parties du corps.
Une fois la faim comblée, on avait enfin le temps de papoter. J’étais couchée sur lui, tête reposant sur mes mains, étalées sur son torse.
-J’ai acheté une nouvelle pince à épiler exprès pour en finir avec les jambes de singe de ton frère donc on peut faire ça simple. Tu me donnes son adresse maintenant ou je pince ton téton jusqu’à ce que tout le sang de ton corps se concentre là-bas
-Avant de mettre à exécution ton plan de torture, j’ai besoin que tu m’expliques pourquoi tu es amie avec Océane
-Heuh...pourquoi?
-Parce que j’y ai longtemps pensé et figure-toi que je ne comprends pas. Vous n’avez rien en commun. Autant tu es effacée autant elle est exubérante
-Qui a dit que je suis effacée?
-Pardon, le fait que tu sois excitée quand on part en voyage ne fait pas de toi quelqu’un d’exubérant. Dans ton quotidien tu es effacée
-well...je ne suis pas d’accord mais ok. On est différent ce n’est pas la fin du monde. Est-ce que toi et moi sommes pareils?
-Sauf que moi je n’irai jamais dire dans ton dos que tu ne seras pas une bonne mère parce que ton instinct maternel est mort
-Tu as entendu ça de Toni?
-Oui et aussi qu’elle trouve que tu n’as pas confiance en toi. Elle se pense mieux que toi Perla. Cette fille n’est pas ton amie. Tu mérites nettement mieux
-C’est pas comme ça, je tente d’expliquer mais son visage passe de la douceur à l’étonnement
-attend tu es au courant?
-pas le fait qu’elle en avait parlé à Toni mais oui elle m’a déjà dit que je n’ai pas d’instinct maternel parce que contrairement à elle je ne sais pas combien d’enfants je veux ni quand commencer, je dis et un rire incrédule s’échappe de ses lèvres
-Attend. Toi et moi on s’est carrément séparé dans le passé pour des trucs insignifiants, mais tu es encore amie avec une fille qui a osé te dire que tu ne seras pas une bonne mère?
-Ne fais pas l‘innocent maintenant, je le préviens. On s’était séparé parce que tu avais sous-entendu que le père de Romelio est un voleur. Le pire c’est qu’au lieu de t’excuser tu continuais à t’enfoncer
-Regarde comment ton ton a basculé vers l’hostile. Ce que je comprends c’est que quand il s’agir des autres tu coures porter ta cape de super héros mais quand il s’agit de toi, tu as le beurre sur les yeux. Tu ne sais pas vivre pour toi. Merde je comprends tout maintenant.....
-Heuhh....., je fais perdue face à son air de compassion
-Ne t’en fais pas bébé, je suis là pour toi. Je vais t’apprendre à te prioriser. Ce n’est pas un crime
-Mais Ray je n’ai pas de prob....
-Shhh, il dit en posant un doigt sur ma bouche. C’est normal que tu ne puisses pas encore le voir. J’étais comme ça aussi avant. Inconsciemment je voulais prouver à mon père que j’étais un enfant valable comme ses autres. Ça m’a pris du temps pour accepter que je dois penser à moi en premier.
-Okay mais comme je te dis je ne souffre pas hein. Tout ce que je fais me convient.
-Shhh, il redit et prend ma tête pour la poser sur son torse, jusqu’à me câliner la joue puis promettre que tout ira bien, qu’il va me protéger.
C’est dans la confusion que je suis repartie. Comme je ne peux pas quand même rire de quelqu’un qui se préoccupe sincèrement de moi, j’ai écouté les longs cours qu’il m’a fait sur comment trouver des nouveaux amis parce qu’apparemment je ne suis pas douée pour ça selon lui. J’ai quand même réitéré qu’Océane est mon amie et qu’il n’a pas besoin de fouiner pour comprendre le pourquoi. Il doit juste l’accepter et me faire confiance. En contrepartie, il m’a retourné avec les devoirs de maison sur comment détecter et éviter les tentatives d’Océane lorsqu’elle essaie de profiter de mon grand cœur.
Comme si je n’étais pas déjà au courant. Je sais très bien quand quelqu’un essaie de profiter de moi. Et tous mes proches le font même si certains comme maman ne l’admettront jamais. Mon père (Eli) par exemple c’est le roi pour te dire qu’il veut ton opinion sur une situation qu’il rencontre à l’hôpital. Et presque jamais il ne t’appelle aux heures que tu lui donnes. Il attend quand bon lui semble pour le faire et vient avec des blagues comme excuses. Il sait pertinemment que j’aime la ponctualité mais comme je ne l’ai jamais envoyé proprement paître il ne va pas arrêter. Maman alors c’est pire. Faut voir comment elle remplit ma maison de ses achats en ligne avec l’excuse qu’elle viendra tout chercher durant ses visites. Pourtant elle sait que je n’aime pas qu’on bourre mon espace.
Pour chacun d’eux j’ai un exemple comme ça. Mais le fait de le savoir ne nuit pas à ma qualité de vie, parce qu’en contrepartie je me considère comme une personne choyée par la vie.
À mon grand âge je peux compter sur les doigts le nombre de sous-vêtements que j’ai acheté parce que ma mère dévalise les boutiques en ligne depuis Lomé pour moi sans même que je demande. J’ai fait l’erreur une fois de lui demander si elle connaissait une perruque là. J’ai reçu un stock le mois suivant. Ça fait deux ans et je n’en ai porté que deux contre les vingt qu’elle a envoyé. D’ailleurs elle continue de se plaindre que je ne varie pas assez mon look. Heureusement Océane est là et utilise déjà cinq sur les vingt.
Bien qu’il boudait du fait que je sois partie plus tôt, mon papounet m’a offert sans que je demande un petit flacon d’huile sous prétexte que tata Lou a utilisé et depuis vante les mérites pour ses cheveux. Si ce n’est pas mignon ça c’est quoi? À mon grand âge il pense encore à la beauté de mes cheveux.
Tous les dimanches aprem de mon père (Eli) me sont dédiés, et il prend son temps pour m’expliquer ce avec quoi j’ai des difficultés. Faut voir comment il me traite quand je suis au pays. Toujours à me tenir la main quand on sort. Et à mon premier retour au pays, fallait voir comment les petits me traînaient au collège et ce qu’ils racontaient de moi à leurs camarades. J’ai moi-même eu envie de rencontrer l’Elikem là façon je ne me reconnaissais pas dans les grands éloges que j’entendais. Est-ce que je dois encore parler de Romelio et sa famille? Et Océane? Oui même elle. Depuis qu’elle travaille au spa, je ne compte plus le nombre de coupons qu’elle m’a donné.
Ce n’est pas tant ce que mon entourage me donne qui me fait me sentir choyé mais le fait qu’ils pensent à moi. Face à ça, qu’est-ce que le manque de respect de quelques règles? Je ne pense pas que je vais en mourir mais bon Ray a dit niet oh.
-Franchement c’est Dieu qui m’a sauvé! Imagine finir avec un type pareil. Un menteur, irresponsable et en plus comère? Je vaux nettement mieux, s’insurge Océane après que je lui ai demandé pourquoi elle parlait de mes talents de future maman avec son ex
-Ça ne répond pas à ma question miss
-C’est lui qui a demandé si tu voulais aussi les cadeaux de fête des mères et je lui ai expliqué
-Et toi-même tu vas demander cadeau de fêtes des mères dans quel cadre?
-C’est quoi? J’ai le droit!
-Sans enfants et tu as le droit? Tu sais comment ça fait mal d’accoucher?
-Je le saurais très bientôt, elle me dit avec un sourire
-Je n’aime pas du tout ce sourire jeune fille
-Bah commence à l’aimer parce que c’est celui d’une future maman
-Non!
-Si je vais me faire inséminer. Les hommes sont des cons. On a pas besoin d’eux dans ce siècle. Je vais me faire inséminer bientôt......Haaaa mais pourquoi tu tapes ma tête? Elle crie après le coup que je lui ai donné
-Parce que souvent je ne sais pas si ta cervelle dort là dedans. Tu ne vas rien faire
-C’est ma décision et elle est prise
-Annie ne me pousse pas à te gifler. Tu es à moins de deux mois de goumin. C’est normal de te sentir un peu seule mais....
-Tu es dans mon corps pour savoir que je me sens seule peut-être?
-Si ce n’est pas ça tu veux faire un enfant pourquoi? Parce que ma foi si tu ouvrais ma tête maintenant tu verras comment mes neurones sont mélangés par ta nouvelle
-Je veux un enfant parce que j’ai toujours voulu une famille à 25 ans. J’ai les moyens financiers pour. Si l’homme ne veut pas se pointer je ne vais pas le forcer mais je ne vais pas non plus attendre qu’il se pointe. Je suis prête depuis trois ans déjà.
-25 ans c’est quoi? La fin de la vie? Les gens attendent les enfants depuis dix ans et continuent à patienter. Ça va te tuer de juste attendre? Qui sait si l’année prochaine tu ne rencontreras pas l’homme qu’il te faut?
-Si je devais le rencontrer il attendait quoi pour me trouver avant?
-C’est pas mieux de le trouver quand il est prêt plutôt qu’un idiot qui te fera souffrir? Sois patiente Océane. On est ensemble de toute façon. Tu ne seras pas seule
-Et je te répète que ce n’est pas une question de solitude. De toute façon tu n’as pas l’instinct maternel tu ne peux pas comprendre
-Non! Je ne peux pas comprendre parce que tu es incompréhensible. 25 ans c’est 50? Tu en as 27 et sans enfants. Tu es morte? Qui t’empêche de vivre parce que tu n’en as pas?
-Est-ce que j’ai parlé de quelqu’un? Je le fais pour moi!
-donc on a pas besoin des hommes mais c’est avec quel sperme tu comptes te faire inséminer? Celui d’un cheval?
-Elikem ma décision est prise
-C’est toi qui a grandi sans mère et ça ne te dit rien d’emmener un être humain dans ce monde pour qu’il vive à peu près ce que tu as connu? C’est quel degré d’égoïsme ça?
-Va Te faire foutre avec ton ton condescendant! D’ailleurs Je t’emmerde! Toi même égoïste! Parce que madame a été enfant d’une mère célibataire c’est fini tu crois connaître tout au monde sur l’éducation des enfants? Tu n’es au dessus de personne.
-Ok, je m’excuse pour la condescendance, bonne chance, dis-je après un moment avant de la laisser
***Thierry Henri Ndouo***
Chaque matin je fais le ménage avant de quitter cette maison mais elle est toujours en désordre dès que je rentre. Compte sur Lilou et Rayan aidés par leur nounou incapable pour tout mettre sans dessus dessous. J’ai même marché sur des corn-flakes au sous-sol, là où je dors.
Lilou et Rayan sont les enfants du mari de ma tante, âgés respectivement de 13 et 10 ans. Les petits de France comme on voit dans les émissions de super Nanny. Je les ai déjà chicoté un milliard de fois dans ma tête. Et c’est Dieu seul qui tient ma main sinon elle allait partir en vitesse depuis les deux ans que je fais avec eux.
Je devrais me doucher d’abord. C’est même le moment d’en profiter parce que si la nounou est là c’est signe que les adultes sont sortis. Donc aucune chance pour qu’on cogne sur la porte cinq minutes après mon entrée pour me dire que j’utilise trop d’eau. Oui c’est arrivé et pas qu’une fois. En plein hiver même une fois on a coupé l’eau quand je me lavais. Je n’ai pas vu qui l’a fait mais aucun doute que c’est le mari de ma tante. Malgré mes efforts pour me faire petit, Firmin son mari, gabonais en plus, a une dent entière contre moi. Quelqu’un pourrait même penser que j’ai volé son argent ou on a couché les mêmes femmes.
Mais je n’ai pas la force de remonter. Je suis rentré d’une fête de jeunes où un pote de classe m’a recommandé pour que je sois videur. Et c’est comme si les gens s’étaient passés le mot pour déconner et se battre hier soir. Je me suis même pris des coups dans la foulée. Mon corps cède et je m’écroule sur mon petit lit, juste pour un moment. Le temps de récupérer des forces et j’irai me doucher. J’ai de toute façon deux heures avant le début des cours.
Morphée m’emmenait doucement vers lui mais des bruits au loin aussi me retenaient. Frustré, je me lève et j’entends un pra pra praaa, venant de la dégénérée de nounou. Je remonte pour tomber sur un concert dont les artistes sont Vitalia et les deux morveux. Aucun ne m’a encore remarqué. Ils sont trop occupés à faire ce qu’ils appellent danse.
-Le savoir est une arme, trois calibres sur moi, Je suis très intelligent, Vita même dit qu’elle rap
-Hey c’est comment? On doit vous supplier avant d’avoir la paix dans cette maison? Je dis et ils se retournent enfin vers moi. L’autre conne me sourit comme si on est camarade
-relouuu, l’un des morveux murmure avant de me dépasser
-Qui a dit quoi? Je demande d’une voix menaçante et les deux s’enfuient me laissant seul avec la nounou
-Yo, Tu....
-Il n’y a pas de Yo qui tienne! On est pas amis. Tu viens ici pour garder les enfants et non nous épuiser donc tu te concentres sur le pourquoi on te paie. Je vais descendre. Que j’entende encore un bruit. Je dis bien un bruit et tu verras aujourd’hui comment on attrape deux longs seins pour les attacher.
-Ouch, pauvre de mes nénés, elle dit amusée, mains sur sa poitrine
-Quand je vais finir de te casser la gueule de là à là, on verra avec quoi tu vas blaguer pfff, je jure et descends
C’est pas possible d’être aussi nuisible sérieux. À cause de sa vilaine tête, je n’ai pas pu réellement retrouver le sommeil. Résultat la journée de cours était lourde.
Après ça je me suis rendu à la petite épicerie où je fais quelques heures au besoin. Le propriétaire m’appelle uniquement lorsqu’il reçoit du stock. C’est un couple de vieux donc je les aide à ranger leur marchandise.
J’avais un trente minutes à brûler entre la petite épicerie et la salle de gym où je fais le ménage donc je me suis posé pour manger le sandwich que je me suis fait et aussi causer avec Vieira. On causait état de santé de la vieille ainsi que les nouvelles au bled quand j’ai vu passer la folle de ce matin. Oubliant que j’étais en appel j’ai juste poussé un juron
-je peux raccrocher si mes histoires t’énervent
-Excuse-moi, c’est même pas toi. C’est la cruche de nounou dont je t’ai parlé là
-Lol maman avait dit de faire comme si tu ne la vois pas non
-C’est facile à dire. À chaque fois que j’essaie de me concentrer sur mon petit quotidien la bécasse doit faire quelque chose pour m’emmerder royalement. Dernièrement c’est avec des greffes roses elle se promène. Une horreur ambulante, je dis et mon frère rigole
-Peut-être qu’elle meurt pour toi mais comme les meufs ne savent pas comment aborder là, elle te place le message indirectement
-Tchrrrrrrrr, j’espère pour ses immenses air bag que non, je dis et il rigole davantage
-Mais les immenses air bag sont chics ou pas? Tu te couches dessus, tu dors au point de ne pas entendre ton réveil
-Ah bon hein Vieira. C’est ce que tu fais au lycée?
-kieee non lol, c’est ce que j’entends seulement
-C’est ça! Tu n’as pas intérêt à ramener une grossesse à maman. Elle et moi on se tue pour que tu puisses fréquenter
-t’en fais pas. J’ai même pas ça en tête. En plus on parlait de toi et la miss airbag
-Écoute moi bien, c’est un conseil pour l’avenir. On ne vise pas une meuf pour ses atouts physiques seulement sinon tu vas tomber sur les déchets comme l’autre
-wah c’est aussi la fille de quelqu’un, il rit
-Une fille qui ne fout rien de sa vie sinon chanter booba, fumer et dormir en club à 20 ans c’est un déchet. Je travaille dans deux clubs et je te dis bien que 3 soirs par semaine elle est soit dans l’un soit l’autre et toujours accompagnée d’un petit groupe. Des fois je me demande même si tata est au courant de tout ça et laisse quand même ses enfants avec une irresponsable pareille. Mais bon comme maman a dit je me fais petit. Si tu suis ses gros seins tu finiras paumé parce que leur genre n’a pas d’ambition. Je ne pense même pas qu’elle aille à l’université or elle est du pays. Je pense bien ses parents ont immigré du Cap vert en France quand elle était petite
-Merde donc elle a les papiers que les gens cherchent et ne fout rien avec
-Rien je te dis sinon fumer la chicha, les clopes et boire au point de sortir un petit ventre. Et malgré ça, c’est encore elle qui se perce le nombril et nous met les robes moulantes. C’est à dire que nos yeux ne peuvent pas respirer
-Looollll tu as trop son mal. Je demande pardon pour elle
-Pffff tu ne sais pas comment elle se plaît à me faire chier
-Si elle a les papiers alors pourquoi ne pas lui proposer de faire un enfant? Comme ça ta souffrance diminuera un peu
-Tu es fou? Je rigole d’étonnement. Ce sera le début de ma souffrance tu veux dire. En plus ce n’est pas aussi simple pour obtenir les papiers ici. Et même si ça l’était je ne vais pas m’enchaîner avec un boulet. Vita, toi même entend le nom. Tu imagines déjà les soucis
-ah mais c’est ça qui donne le piquant dans la vie, se marre mon frère
-tu es encore jeune je ne t’en veux pas
-Sinon que tu n’as que 23 ans aussi hein
Le rire bruyant de l’intéressée attire mon attention. Je le reconnaîtrai entre mille. Je vais emmener ça où? J’ai déjà une promise. Son nom c’est Garcelle et je lui dois un bouquet de fleurs que je vais aller chercher tout à l’heure