61: we make a team together

Write by Gioia

***Joshua Sani***

 

J’avais demandé les États-Unis, mais il fallait que maman m’envoie dans ce trou de merde qu’est Omaha. À chaque coin de rue tu trouves un noir. Et je ne parle même pas des natifs, mais les vrais bledards du pays. Certains ne se gênent même pas pour parler leur langue dans les transports en commun. C’est dans ça ce trou que je vais apprendre l’excellence? Qu’on me dise parce que je me pose la question depuis les six mois que je boucle ici.

-Je dis, ça a finalement servi à quoi le fait que papa entre en politique? Je demande une heure plus tard à maman avec qui j’étais en conversation téléphonique.

-Encore avec ça Joshua? Tu serais là-bas sans la carrière de ton père?

-Justement, parlons-en, parce que je ne vois pas dans quel paradis je suis, mais tu en parles comme si c’était la cité de Dieu. Mes anciens camarades sont à New York, en Pennsylvanie ou encore en Californie. Pendant ce temps je suis dans ce petit coin paumé et dois manger les pains sandwich au Nutella pour dormir. Je ne peux même pas les inviter chez moi tellement cet endroit est laid, pourtant ils demandent à me voir. C’était mieux que je reste au pays sincèrement!

-C’est comme ça que tu te dis mon fils? Ou ce sont les gros muscles qui compressent ton cerveau?

-mam....

-Boucle là! Depuis que ton père est réveillé tu sais ce que ça coûte en soins de rééducation pour l’aider à marcher et se réhabituer à la vie? Au moins je me suis décarcassée pour t’envoyer aux États Unis comme tu voulais, mais non il faut que je subisse ton ingratitude en plus. Tu penses être le seul enfant que j’ai? Je devais prendre toutes nos économies parce que Monsieur veut la vie de ses amis?

-Pour réussir, j’ai besoin d’être dans le milieu adéquat! Je ne reçois même pas 1300$ par mois or, mon loyer déjà atteint 700$. À cette allure je vais accomplir quoi au juste? Je me déchaîne.

-Tu as raison mon grand, elle dit avec plus de douceur. Enfin elle m’a....

Le mois prochain je ne t’enverrai plus rien comme ça tu meurs de faim et on me renvoie ton corps vu que c’était même mieux pour toi de rester au pays, elle dit et pousse un long juron avant de raccrocher bien que je la suppliais d’attendre

Elle n’a répondu à aucun des autres coups de fil que j’ai continué à lui placer. J’ai dû faire appel à Axel pour qu’il intervienne.

-t’inquiète, elle ne va pas le faire, il me dit

-Tu es sûr? Tu sais que des fois ça ne tourne pas rond dans la tête de la vieille. Je ne peux pas me retrouver ici sans un rond Axel. Parle-lui encore une fois juste pour être sûr.

-Ça serait plus simple aussi si tu arrêtais de te plaindre à tout bout de champ. Ce n’est pas facile pour elle, tu sais.

-Pfff je me plains? Bref je ne t’en veux pas. Tu n’as jamais vécu à l’étranger. Tu ne connais rien du stress. Tu vis pépouse, draguant les...

-Joshua arrête de faire ta drama queen et va plutôt dormir

-Non, mais on aura tout entendu. Ce sont les petites filles que tu siffles à Lomé qui te font croire que tu es un homme et tu te permets de me traiter de drama queen?

-Je te laisse, comme tu n’as plus rien de pertinent à me raconter, il dit et coupe aussi

Mais un type à qui la puberté a refusé la voix grave aussi se permet de me parler ainsi? Un gars qui est incapable d’en placer une correcte devant une fille? Bref c’est ma faute. Je n’aurais pas dû appeler quelqu’un qui est naturellement jaloux de moi. Je vais me trouver ma propre solution. Hadeya aussi habite ici. Elle vit à Buffalo. Je le sais grâce à ses amies qui sont des copines aux miens. Imagine, on te fait quitter le pays pour que tu arrives ici et tout ce que tu veux c’est devenir scénariste. En tout cas ses fesses n’ont jamais poussé malgré les années et vu son apparence quelconque, elle n’a peut-être pas tort. C’est mieux pour elle de rester dans l’ombre et faire sa Coppola version low-cost. En attendant, je vais débarquer dans son coin un de ses quatre pour mettre un peu de piquant dans sa vie ennuyante.

***Jennifer Bemba***

-Romeliooo, ton téléphone sonne, je lui crie pour la troisième fois

-Mais décroche madame, je suis encore sous la douche

-Tcho depuis là? Tu accouches là-bas ou c’est comment?

-C’est ton grand-père que j’accouche, il crie et je rigole avant de décrocher

-Hello? Lieuuuu?

-ummm It’s not Lio, It’s Jennifer. He’s currently busy

-Oh Jennifuurrr ça va? C’est Iduh

-Han???

-Iduh, la fille de tonton Tao

-Ahhhh, Ida on dit quoi?

-Je vais bien et toi?

-Ça va ma puce....oh attend Romelio a fini, je lui donne le téléphone. C’est Ida, je dis au gars qui se frotte vigoureusement la tête avec sa serviette.

-Allô mamie, ça va?

-.....

-Tu es encore arrivée avec tes affaires de lieu ici hein, ce n’est pas le nom que ma mère m’a donné, il la gronde faussement

-.....

-Arthur? Vas-y je t’écoute, il dit puis tire une chaise pour s’installer à mes côtés. Je suis devant mon ordi entrain de regarder les maisons qu’on va visiter bientôt

-Hum...., il fait et hoche la tête.

-.....

-Ah ça, je n’étais pas au courant tiens.

-.....

-OK, je vois, Ouais, don’t sweat it, je vais me pencher dessus

-......

-D’accord. Sinon c’est comment là-bas? Tu n’as toujours pas croisé de kangourous? il dit sur un ton blagueur

-.....

-Hum l’accent mama. Que j’entende encore lieuuu de ta bouche tu verras.

-.....

-Lol ça marche, sois sage hein. Ne fais pas trop trembler le coin là-bas

-.....

-Jen te fait des bisous aussi, il rigole puis met fin à l’appel

L’hilarité me prend au point que l’eau que je buvais se renverse un peu sur mon haut.

-Qu’est-ce qui te chatouille?

-Elle m’a appelé Jennifuurr, je dis d’une voix essoufflée à cause de l’hilarité

-Lol non, mais tu es bête, c’est ça qui te fait rire comme ça

-Non....c’est que tu ne comprends pas....le temps que ça m’a pris pour capter que c’est elle. Quand elle a dit lieuuu je me suis posé mille questions.

-Oh ça va aller..... doucement, ne les laisse pas gagner, il se moque et tapote mon dos quand je me mets à tousser violemment à cause du rire

-Tu ne sais pas comment je me retenais.....wah...

-Vraiment je vois ça lol, ça va aller maman

Quelques minutes plus tard, mes forces m’ont quitté. Mon menton repose sur ma main tandis que Romelio m’expose le problème qu’Ida a apporté.

-Il paraît qu’Arthur a déboursé 800 euros pour le loyer d’une fille qu’il a rencontrée depuis peu pourtant il ne m’a parlé d’aucune meuf

-Eh bien, 800 euros hein. Et comment Ida l’a su?

-J’imagine qu’il a dû lui en parler, les deux sont très proches en dépit de la distance. Avant ça il paraît qu’il lui avait déjà offert des cadeaux or la fille n’est pas sa copine, du coup elle veut que j’intervienne.

-Ouais tu dois lui parler si c’est déjà à ce niveau. C’est quand même bizarre qu’il ne t’en ait pas parlé.

-Je suis le premier surpris. Va savoir ce que je lui ai fait.

-Appelle-le maintenant non. Autant battre le fer quand il est chaud.

-Bébé le décalage horaire, il dit amusé

-Oh Lol c’est vrai, j’oublie tout le temps. Mais Ida qui a appelé maintenant c’est comment alors?

-C’est vrai hein remarque, je pense qu’il doit être 4 heures du matin chez eux. Elle doit s’être levée pour s’apprêter à la prière, j’imagine, vu que c’est avant le lever du jour pour eux.

-Ah Ouais t’a raison.

-Je vais quand même prévenir Arthur par message afin qu’il me fasse signe au plus tôt

Il l’a donc fait et le lendemain, Arthur l’a contacté. Comme je suis rentrée plus tard du travail le lendemain, je les ai pris quand ils étaient déjà lancés. Romelio me fait un signe de main vers la cuisine. J’ai les larmes aux yeux quand je tombe sur le paquet de notre resto favori. Je m’envole telle une hirondelle vers lui.

-Oh petite je suis au téléphone, il se plaint et rigole à la fois pendant que je lutte pour m’asseoir sur lui, manteau et tout

-Tu ne sais pas comment je n’avais aucune envie de cuisiner, je pleure de joie sans larmes avant d’inonder son visage de bisous

-Lol quelqu’un peut te tuer pour la bouffe, attend Arthur, je me débarrasse du pot de colle là

-hey, je dis et mords le bout de son nez

Il me mord en retour la joue et bouge brusquement sa chaise, me faisant limite tomber. Je finis de l’embêter avant de descendre pour aller renverser le contenu de la commande dans un plat puis je le rejoins. Il met l’appel sur HP.

-Alors c’est comment boss? Paris te traite bien?

-Pardon je suis boss d’où quand tu es devant moi?

-Je suis quel boss dans mon petit village ici là? Paris c’est pour vous.

-C’est le vaste coin là que tu appelles tout le temps village hein, rigole Arthur

-Merci! J’ai déjà prévenu qu’un jour comme ça je vais le dénoncer à la mairie pour qu’on lui retire les papiers, je dis.

-Depuis que madame a travaillé une fois avec la mairie là je ne peux plus entendre hein Arthur. Pourtant je lui ai dit que me vendre ne va pas accélérer le processus pour qu’elle obtienne son passeport.

-Dégage, dans un an seulement je serais éligible

-N’est-ce pas, on ne pourra plus te parler dans ce pays, Romelio se moque de moi tandis qu’Arthur est plié de rire

-Des fous c’est ce que vous êtes tous les deux. Faites vite vous venez me voir.

-Tu ne peux pas savoir comment j’ai envie de te voir, mais vu la sauvagerie de ma femme c’est mieux que tu nous présentes d’abord la belle-sœur non? Il ne faut pas qu’on arrive là-bas et Jennifer saute sur elle que pourquoi elle m’a sourit.

C’est pas drôle. Même pas un peu. Je le regarde de travers, les joues gonflées.

-Han ma belle-sœur Jen, C’est comme ça qu’il te parle là-bas? Je ne suis pas d’accord.

-Tu n’es pas d’accord, mais tu ris pfff

-Tchiaa c’est pas du tout ce que tu penses. En fait c’était le rire dû au choc.

-c’est ça. Entre-temps comme tu as fait le patin sur l’existence de la belle-sœur me pousse à conclure qu’elle existe.

-Chérie encore une fois tu me confirmes ton intelligence, qui ne dit mot consent, comme Molière nous a appris, complète Romelio

-lol c’est quelle équipe vous faites sur mon dos ça? M’bon comme vous insistez, il existe peut-être....peut-êTReuh une. Mais ce n’est pas encore le moment de l’introduire aux fous que vous êtes, il dit avec une pointe de joie dans la voix.

-J’ai fini de changer tes couches, aujourd’hui tu me traites de fou. Les enfants d’aujourd’hui

-Tu confirmes le pourquoi je ne vais définitivement pas vous la présenter avant que son cœur soit totalement cadenassé par le mien. On a idée d’être aussi con? Tu as vu mes couches où?

-Bref, c’est la version qui me plaît ça, Romelio dit sur son ton blagueur puis change directement. Elle te plaît sincèrement la fille?

-Sincèrement Elio. Je pense que je suis amoureux, pour la première fois, Arthur répond aussi avec sérieux.

-Et tu lui as déjà avoué?

-Disons que j’essaie de lui montrer d’abord. Elle est arrivée de Kin il n’y a pas longtemps, et en plus elle a beaucoup sur ses épaules. Actuellement si je lui parle de relation, elle ne sera pas réceptive parce qu’elle veut réussir donc j’y vais avec stratégie.

-Ce sont ses propres mots ou ton observation? Je demande parce que lorsque j’ai quitté les parents, je pensais aussi qu’il me fallait étudier sans relâche pour réussir. Je pensais que faire quelque chose en dehors de ça, allait me détourner de mon objectif et pourtant, pas une seule fois, ma relation n’a pris le pas sur mes projets. Je pense honnêtement même qu’être avec Romelio m’a boosté un tas de fois à me surpasser.

-Je....bon je ne lui ai pas demandé directement. Comme j’ai dit, je ne voulais pas paraître envahissant.

-Tu n’envahis personne en posant une simple question Arthur, lui dit Romelio. Elle peut se sentir envahie si tu le répètes un tas de fois OK, mais si c’est la première non. À moins qu’elle ne ressente pas la même chose pour toi. Là elle peut se plaindre. Mais au moins tu sauras la vérité. Parce qu’il n’y a rien de pire que d’investir ton temps, et tes ressources dans un sans issue.

-Je vois, il dit après un long silence

Les deux passent sur d’autres sujets, et finissent par se dire au revoir. J’avais entre temps évolué au salon après une douche, vu que leur discussion avait duré. Romelio me rejoint sur le divan et je me couche sur ses jambes.

-Je pense qu’il a peur et veut se rassurer de gagner l’amour de la fille avant de se lancer, je dis

-Je pense aussi. Mais la balle est dans son camp désormais.

-hum, en tout cas la fille va me cracher les 800 si jamais elle lui fait du mal

-Lol les menaces sortent d’où?

-Pfff tu sais pas comment ça m’a énervé quand Ida l’a dit. Comment tu prends tout cet argent chez un mec qui n’est même pas ton gars, en plus de cadeaux? C’est quel manque de sérieux ça? Un jeune comme toi qui se bat pour s’en sortir. Ce n’est même pas qu’il est riche. Je n’aime pas les petites profiteuses.

-Attendons la suite pour voir

***Farida Adamou***

Quand Ida appelle en général je dois me cacher de mon mari pour préserver ce dernier. Cette fois heureusement je peux tranquillement profiter de mon jacuzzi, comme monsieur est de sortie.

-The nurrrveee, sa fille dit dès que je réponds

-L’anglais la seule princesse du coin, on ne parlait pas ça dans mon village

-Ah, mais moi j’ai bloqué Arthur han maman. J’te dis je l’ai blo-QUÉ ce counas tiens!

-Non! Il n’a quand même pas....

-Sii!! Il a osé m’appeler, genre composer mon numéro, je décroche puis il se met à me chauffer les oreilles nan nan ni nan nan nan, il m’appartient pas, il fait ce qu’il veut de sa vie et son argent....rhhhr(elle grogne), je lui ai dit d’aller se faire une soupe d’esques

-Je dis quand tu lui parles comme ça, j’espère que tu lui traduis par la suite hein

-Non j’lui traduis rien! Pfff grosse tête va! elle bougonne

-C’est bon? Tu as tout sorti? Je demande après une petite pause.

-vilain pas beau, elle maugrée et j’éclate de rire

-j’avais dit quoi quand tu m’as parlé de ton plan? Han?

-c’est pas le moment des moqueries. On a pris ta fille pour un franc deux sous je te signale. C’est pas lui anyway. C’est moi qui lui ai raconté mes déboires pour me trouver un petit ami. Maintenant le cancre se prend pour Apollon.

-la prochaine fois tu vas mind the business that pays you, je la taquine

-L’anglais c’est de ton village maintenant?

-De faire comment? J’essaie de te suivre quand même.

-C’est normal qu’Arthur se prenne pour un Dieu grec quand on ne me respecte même pas à domicile

-Tu es sûr que ce n’est pas plutôt le fait que tu l’aies menacé, j’insiste sur le verbe, que s’il est célibataire à 30 ans, il devra t’épouser?

-Hors sujet, next

-la mauvaise foi ma chérie, c’est pas facile hein le monde des adultes, je dis après avoir rigolé un bon coup

-Nul maman. En plus je rentrais d’un rendez-vous foireux quand Arthur a appelé pour faire son important sur moi. J’abandonne. Je vais finir ma vie célibataire.

-ma puce tu n’as que 20 ans

-et maman de deux enfants déjà, je cherche encore quoi? Pardon j’ai tout

-Ahaha, je ne te connaissais pas comme ça hein. Tu abandonnes au premier obstacle?

-heu.....quinze rendez-vous sans issue, depuis un an, ça ressemble à un? Genre un obstacle ça?

-En tout cas, on est là. J’attends les nouvelles du mois prochain.

-Tu as menti madame. Il n’y aura pas de nouvelles. D’ailleurs je te laisse. Les études pour lesquelles mon père paie une fortune m’attendent.

-La nuit Ida, je t’ai dit qu’elle est faite pour dormir, et non étudier

-Ou se faire choper, mais comme la malchance me suit hein, m’bon on est ensemble

Si on peut mourir littéralement de rire, c’est Ida qui m’enverra dans la tombe. Des fois je me demande si j’aurais eu le même caractère qu’elle si j’avais eu une adolescence normale.

Notre relation a pris un tournant différent quatre ans plutôt quand elle est venue me trouver un jour, et m’a demandé toute nerveuse, si elle est une mauvaise musulmane parce qu’elle a envie que son copain lui touche la poitrine.

Est-ce que c’est mon ancien métier qui l’a mis en confiance pour venir me voir avec cette question? Ou juste peut-être le fait que je sois sa maman, jusqu’à présent je l’ignore. Je ferme les yeux et me replonge dans les souvenirs.

-C’est mal de demander? Elle me dit d’une petite voix tout en jouant avec les pans de sa robe d’été.

-Non du tout, dis-je encore perdue dans la torpeur, je....ahem....donc tu as un copain?

-Oui, elle dit et hoche la tête

-OK, explique-moi tout. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu en arrives à cette question?

-C’est que....mon copain dit que je suis chiante et qu’il....snif...il dit que je suis une cause perdue, parce que je veux tout le temps qu’il m’embrasse maman puis quand il commence je veux pas arrêter, mais j’ai peur d’aller plus loin. Du coup il a dit que je suis hypocrite, parce qu’une vraie musulmane ne se laisserait même pas toucher. Mais je sais pas pourquoi j’ai envie. J’arrive pas à enlever sa tête de mon esprit. La nuit je.....je....

-Tu peux me dire ma puce, je ne vais pas me fâcher

-la nuit des fois je rêve qu’il me tripote

-Ils sont fréquents?

-Non juste trois fois. Mais depuis j’ai très envie quand on se fait des câlins. En plus toutes mes amies se font plus que des bisous avec leurs copains. Je sais que je suis musulmane et je suis fière et j’aime Allah, mais c’est pas ma faute si je me sens comme ça, je ne veux pas être une hypocrite, elle pleure.

J’ouvre mes bras pour qu’elle s’engouffre dedans et je lui caresse la tête, le temps qu’elle se calme

-Tu n’es pas hypocrite parce que tu as envie de chaleur humaine ma puce. La libido fait partie des hommes comme femmes. Si Allah ne nous avait pas créés avec, on n’aurait beaucoup de difficulté pour procréer et assurer la continuité de notre espèce. En réalité on a tous deux options face à nos désirs: se distraire pour ne pas se laisser aller, ou les consommer. L’un ou l’autre ne fait pas de toi un hypocrite.

-Alors c’est pas mauvais que des fois j’imagine comment son...umm...truc doit être quand je m’assois sur lui? Ou que je fonds quand il me...taloche les fesses...et...ahem...me dit...de poser son gros paquet adoré sur ses cuisses?

-huh...hmm...ahh....n..non...ce n’est pas mauvais..., je lui réponds bien que dans ma tête je criais scandalisée par ses révélations

-Est-ce que tu seras déçue de moi si...je je ne me marie pas avec mon copain.....si jamais on..le fait? Parce qu’en fait j’ai vraiment envie. En plus tout le monde le fait tôt ou tard non? Comme tu as dit, on a tous des envies et....

-Non Ida. C’est là où tu tombes dans l’hypocrisie. Ce que le monde fait ne te regarde en rien. Si tu veux poser un acte, fais-le pour toi, parce que tu es prête et qu’une fois devant ton créateur tu l’assumeras. Tout comme je vais répondre, ainsi que papa et les milliards de personnes sur cette terre. On ne se justifie pas en se cachant derrière les autres. C’est ça aussi être adulte, ce dont tu rêvais tant. Je ne serais pas déçue tant que tu es honnête avec moi et je serais toujours là si tu as besoin de discuter. Je ne connais pas tout. Malheureusement je n’avais pas de maman à cette période de ma vie, donc je peux dire ou faire des erreurs, mais je ferais de mon mieux pour.....

-Tu es déjà la meilleure, merci, maman, elle me dit chaleureusement après s’être jetée une seconde fois à mon cou

Depuis, on a développé ce petit lien dont le pauvre Tao n’a aucune idée et autant pour nous. La seule chose qu’il se dit et d’ailleurs me reproche c’est que je lui ai fait un coup foireux pour lui piquer la place du parent favori. Bien sûr c’est pour me taquiner. Mais s’il savait seulement de quoi je le préserve. On allait finir aux urgences pour crise cardiaque si Ida lui avait posé cette question. Heureusement qu’on a eu Asad, avec qui il est actuellement de sortie entre hommes. On m’a évincé sous prétexte que c’est ma punition pour avoir volé sa fille.

Sinon Ida n’a jamais consommé son envie avec son copain de l’époque. Un autre beau jour, elle m’a dit qu’il n’était qu’un demeuré parce qu’il l’a appelée ma chienne. J’ai donc demandé si j’avais mal compris la première fois parce que j’avais conclu qu’elle aimait son langage coloré. Elle m’a fait un long cours pour m’expliquer qu’il y a coloré et coloré. Depuis elle n’a plus jamais eu de copains et aussi avec le temps elle est devenue solitaire bien que plutôt amicale de nature. C’est vrai qu’elle Macy, Aurore et Arthur ici ainsi que Marley à Nairobi, mais personne de fixe à Perth en dehors de ses cousines, les filles des sœurs de Tao. C’est par elles qu’elle rencontre les gars avec qui elle a eu ses rendez-vous catastrophiques. Mon souhait personnellement c’est qu’elle puisse se trouver quelqu’un, une amie ou un, parce qu’elles jugent un peu durement ma fille. Quand ce n’est pas qu’elle fait trop sa difficile à multiplier les rencards au lieu de choisir un gars, c’est qu’elle a une attitude trop libertine.

Il ne me reste plus pour ma part qu’à prier pour son ami(e), ainsi que son futur copain. Parce que je ne doute pas contrairement à elle qu’elle trouvera quelqu’un. Ce que je crains c’est que le pauvre monsieur perde la tête avec le phénomène qu’est ma fille.

***Thierry Henry Ndouo***

En Seigneur. Tu es vivant. Tu réponds encore aux prières. Ne considère pas ce que j’ai dit la semaine dernière sur toi hein. C’était le trop-plein. Je danse une seconde fois de la journée et me mets totalement nu pour péter longtemps. Le goût et l’odeur de la liberté!

C’est comme ça que c’est bien? Le comment et le pourquoi je l’ignore. Mais les adultes nous ont laissé la maison pour une semaine. Et oui. Ils ont emmené leur vieux avec eux. Pas que j’ai quelque chose contre lui, mais dernièrement ça me fatiguait de le doucher en plus de devoir le supplier pour qu’il ouvre sa bouche et mange. S’il peut tranquillement mourir là-bas, hein c’est méchant, mais voyons le bon côté. Il avoisine 90 ans. Quand il est lucide, il ne sait qu’insulter. Il ne comprend toujours pas comment je m’appelle Thierry Henry, mais je ne ressemble pas au joueur. Après la trentième explication, je lui ai dit que j’étais un cousin éloigné. Son propre fils lui crie dessus juste parce que le vieux des fois est déboussolé. On ne parlera plus de ses petits enfants qui troublent ses journées avec leurs bruits. Non c’est pas une vie. Qu’il repose en paix une bonne fois là-bas.

Donc la maison est mienne hein. Bon y’a Lilou et Rayan en haut aussi, mais que sont des mioches? Je les gère en un rien de temps. La preuve je les ai foutus au lit dès 19h. Ah oui oui. On ne joue pas sous mon joug. Je suis le chef en l’absence des parents. Pour me mettre bien, parce que je l’ai mérité, je me suis fait un giga popcorn, avant de me mettre la télé. Oui j’avais remis un jogging entre temps. Ça ne me tente moi-même pas de poser mes fesses nues sur le sofa de quelqu’un surtout que la nounou teubé traîne souvent dessus. Qui sait ce que je vais me prendre. Y’a juste trois jours elle était en club, faisant une lap dance, en tout cas ce qu’elle appelle une lap dance, à une meuf. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit le genre à se faire sauter dans une allée sombre juste à la sortie de club. Bref est-ce que c’est ma teuch? On a mieux à faire! Le film.

La vulgarité mama! C’est ce qu’on montre dans les films de nos jours? J’ai déjà eu deux scènes de cul dont une hard en trente minutes de visionnage. Résultat je durcis bien que je compresse mon membre pour lui faire entendre raison.

Vers une heure j’abandonne. C’est pas normal de faire souffrir l’être humain comme ça. Je descends m’occuper du souci entre mes jambes. Les rares fois où j’ai dû me soulager de cette façon j’attendais toujours que la maison entière dorme pour me planquer dans la salle d’eau et gérer ce côté. Mais cette fois je suis libre et bien installé comme un pacha sur ma chaise de bureau. Pantalons à mes chevilles. Je suis dans l’obscurité, mais mon cerveau s’amuse à essayer de distinguer ma main reluisante d’huile d’olive glisser sur mon membre. Comment je me sens bien là je peux pas expliquer. Le temps que je m’en rende compte, je dis déjà des conneries.

-Ah ouais? C’est comme ça que tu l’aimes hein ma gueule.

-hum....putain...tu es chaude bébé, c’est fou, je grogne tout en accélérant

-Ouais vas-y, plus vite, si tu le veux, je murmure au comble du plaisir

Mes jambes se mettent à trembler. Mes yeux seuls. Des images défilent sans prévenir. Une tête rose. Des seins anormalement énormes collés contre mon tor....

-Grrrrr Nonnn!!! Putain Ouiiii! Je gronde d’une voix vacillante quand mon membre se met à tirer.

Isshhh! Sirène du fond des eaux comme ça là. Elle attendait que mon esprit soit faible pour l’envahir. Elle a menti. Je fais plusieurs fois le rosaire avant de dormir.

-tu me veux quoi mami water? Je demande à la sirène deux jours plus tard durant le petit-déj.

-Heuh je demandais juste si tu voulais du lait parce qu’il n’en reste pas assez pour Rayan, mais je peux chauffer de l’eau chaude pour lui compléter, elle dit avec la brique en main

-Si je bois ou pas le lait, ça te regarde où? C’est ça ton travail? Pfff.

-Ah ouais sartek l’ambiance ce matin

-Sar quoi?

-Elle veut dire bravo. Il pige pas le verlan TH, c’est un pépé dans le corps d’un jeune, Lilou nous répond à tous les deux, sur un ton impertinent là comme si j’étais un has been

-Ne finis pas cette tasse de lait dans cinq minutes et tu verras si je suis un pépé ou pas, je la menace. Et toi pense à t’acheter un dico au lieu de te blanchir les dents, je dis à la nounou qui se permet de faire un bruit bizarre qu’elle doit prendre pour un rire. Je ne lui ai pas donné une seconde de plus pour me casser les burnes. C’est pas leur verlan de merdeux ça? Eux-mêmes pépé!

Les lâcheurs de Lilou et Rayan ont décidé de partir avec la nounou qui a ramené aujourd’hui une BM classe sortie d’où, je me demande. Je n’ai pas posé un pied là-dedans moi. Je tiens à ma vie moi, pas comme les marmots. Si tu fouilles bien, il se peut même que son permis soit faux et vienne de son copain dealer de drogue.

Minuit était révolu quand mon pied atterrit à la maison le jour là. Je n’ai même pas pu tenir la promesse de faire sortir Garcelle aujourd’hui. Pourtant c’était l’occasion. Je lui envoie un long message pour mieux lui expliquer le pourquoi j’ai dû annuler. J’aurais pu abréger et la retrouver pour un brunch comme prévu, mais ce n’est vraiment pas le moment que je flanche sur mes notes. En résumé j’ai juste sous-estimé la quantité de travail que j’avais accumulé dernièrement. Ensuite j’ai dû enchaîner deux TPs à faire en groupe. Et finalement j’ai dû me rendre au fast food où je fais la plonge pour faire mes heures.

Je dors sans même monter pour voir les enfants. La nounou est en haut avec eux de toute façon. Je l’avais prévenu en journée pour qu’elle passe la nuit quand je me suis rendu compte que j’allais traîner.

Je me réveille tard le lendemain, avec la sensation que je m’étais déjà levé avant ou plutôt qu’on avait essayé de me réveiller. Rayan est devant ses histoires de Wii. Lilou en haut, et la nounou est déjà partie, de ce que me dit le morveux. Elle ne pouvait pas attendre que je me lève avant de partir hein. En tout cas on est samedi. Je m’apprête et descends pour étudier à fond. Bien sûr de temps en temps, j’essaie d’apaiser Garcelle qui boude encore. J’entends du bruit et voilà Rayan qui s’avance vers moi.

-J’ai faim TH

-Hum, il n’y a plus rien à manger dans le frigo?

-Si, mais j’ai pas envie.

Encore un autre qui boude. Je me lève, râlant, et remonte avec lui.

-Alors monsieur je n’ai pas envie veut quoi? Et ne me dis pas un Quick ou Burger King. MCDo est dedans

-Je peux avoir une pizza alors?

-Tu te crois malin hein

-S’il te plaît, il me supplie du regard et des mains

-Aujourd’hui seulement dans ce cas

Il se met à sautiller joyeusement pendant que je crie à Lilou de descendre

-Elle fout quoi ta sœur là au juste? Va t’entendre avec elle sur ce que vous voulez comme pizza pendant que je cherche des bons

-wesh t’as toujours des bons toi

-wesh quand tu seras pauvre tu comprendras le bonheur des bons, allez file, je dis et il rigole tout en courant chercher sa sœur

La bonne ambiance de tantôt disparaît quelques minutes plus tard. J’ouvre avec francs toutes les portes de la maison. Aucune Lilou à l’horizon. Mon cerveau tourne à mille.

-Mais elle est où? Je crie à Rayan

-Je...je sais pas

-Tu ne m’as pas dit quand je me suis levé qu’elle était à l’étage entrain de faire ses devoirs

-mais....c’est ça qu’elle...m’a dit, je...sais pas...ce qui se passe

Je sors en trombe dans le quartier et continue à crier son nom. Certains voisins me remarquent et m’approchent. Je leur demande si on l’a vu, mais personne ne me donne du concret. J’appelle la nounou qui rapplique si vite que j’ai à peine le temps de souffler.

-Qu’est-ce qui se passe?

-Comment ça qu’est-ce qui se passe? J’explose. On a idée d’être aussi conne? Tu quittes la maison tout en laissant des gamins sans me prévenir?

-Mais tu parles de quoi? Je t’ai réveillé avant de m’en aller

-Et bordel tu ne pouvais pas attendre justement que je sois debout!? Punaiseeee! Je donne un coup de pied contre le premier truc que je vois.

-Rayan qu’est-ce qui se passe? Elle lui demande, m’ignorant royalement.

-C’est....snif....Lilou est plus là

-La police....., je dis tout haut

C’est au commissariat de Douai que nous sommes quelques minutes plus tard. Je jure ma vie j’ai failli cogner ses flics. On leur explique qu’une gamine est portée disparue et ils posent des questions redondantes, sur notre entourage, que d’ailleurs je ne connais pas. Je sors de là plus dépité que jamais. Ils ont juste dit qu’ils vont nous rappeler. Ce n’est qu’une gamine de treize ans Seigneur. Elle me cherchait les poux au quotidien, mais Lilou......

-C’est quoi? Tu veux que je te gifle? J’hurle après la personne qui m’a sorti de mes pensées avec un coup sur la nuque

-Monte! M’ordonne la nounou

Je ne sais pas pourquoi, mais je la suis docilement. J’écoute à peine ce qu’elle dit. Quand je reviens à moi, on est de retour à la maison.

-Qu’est-ce que vous foutez putain? Je lui demande pendant qu’elle a la tête de Rayan collée contre ses obus et lui caresse le dos. Genre comme si c’était le moment de jouer les câlinours

-Je....

Je la ferme quand elle me menace du regard d’oser seulement l’ouvrir. Je quitte le salon pour descendre et appeler ma mère. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Je m’apprêtais à lancer l’appel quand la nounou me rejoint, avec l’ordi de Lilou dans les mains. J’oublie le mien de téléphone et rejoins la meuf qui s’installe sur mon lit.

-Donc....Lilouliiii, mot de passe:kikoojap.

-Qu’est-ce que tu fais?

-Selon toi le rageur? Tu as fini de crier? Je me connecte sur le Facebook de Lilou avec son ordi comme ça, elle n’aura pas d’alerte qu’un appareil inconnu a essayé de se connecter. On va checker ses messages tranquille, il se peut qu’elle ait parlé à ses potes de sa fugue.

-Fugue? Mais pourquoi? Je demande abasourdi.

-Pourquoi les gosses déconnent pour toi? Crier libéré délivré bien sûr. Tiens regarde, elle dit en me montrant son Facebook puis messenger. La dernière conversation est entre elle et une amie de classe. Mon nom est versé dans leurs échanges. Wesh je veux pas les lui lâcher. Je peux pas péter un coup quoi? Je la force à faire la vaisselle et sortir les poubelles. Je suis beau, mais je gâche tout avec ma face de bouc. Elle en a marre des parents. Y’a que Rayan qui l’aime. Ensuite Rayan aussi fait chier. Vita en jette trop avec son piercing, mais refuse de l’emmener en faire un. On parcourt jusqu’à tomber sur un message où la même amie lui dit que son père va l’emmener à un concert d’un type que je ne connais pas. Mais que le père a dit que Lilou peut se ramener. En une recherche rapide, Vita nous trouve l’heure du concert, soit aujourd’hui à 21 h. Un concert à Paris!

-Punaise, il est quinze heures là. Qu’est-ce qu’on va faire? Je panique....la police. Allons-y Vi.....

-Tu vas rappliquer alors? J’entends depuis le bas.

Quand elle m’a quitté, je ne le sais même pas. Toutefois, on confie Rayan à des voisins avant de prendre la route.

-Vas-y dans mon cell, mot de passe Pitbull, écrit le en chiffres hein, appelle Denis dans mon répertoire

-Ouais la famille, dit le fameux Denis

Vita lui lance des noms en vitesse, lui demandant de lui trouver au plus vite l’adresse ainsi qu’une pelle, puis raccroche

-La police de.....

-Lol tu connais pas Douai ça se voit toi. La police va pas se bouger quand on n’a même pas pu trouver d’adresse exacte sur le compte de la copine à Lilou. On va régler ça comme d’hab dans la commu.

-La commu?

-L’avantage des petites villes comme la nôtre c’est qu’on se connaît à peu près tous et au moins on sait que la copine de Lilou vit ici. Denis a grandi à Douai toute sa vie en plus, son p’tit fait la même école que Lilou.

Aussitôt dit aussitôt fait. Si “les apparences sont trompeuses ou peut-être la voix l’est” avait besoin d’une photo, il ne faut pas chercher plus loin que ce Denis. En plus d’être une montagne, le type était tatoué jusqu’aux os, nez troué et m’a fait faire dans mon froc en un regard.

Moins un je bondissais pour tirer Vita quand elle a sauté à son cou. Et genre elle n’avait même pas peur du mastodonte hein. Elle blaguait avec, et lui aussi a franchement dégoté une pelle en plus de l’adresse en même pas vingt minutes. Elle a décliné son offre, répliquant qu’elle a des bombes au poivre dans son sac, le cric en arrière de la bagnole ainsi que la pelle.

-Tu es réellement qui? Je lui demande après l’avoir observé pendant je ne sais plus combien de temps pendant qu’elle conduisait.

-Heu Vitalia Andrade, Lia Vi Sosa pour les intimes, 21 ans, co.....

-Ouais va à l’essentiel. Comment une nounou connaît les colosses de tout à l’heure, qui certainement trempe dans du louche. En tout cas tu ne vas me faire avaler que non. Et d’où tu as sorti le mot de passe de Lilou pendant qu’on y est? Cette bagnole sort d’où? Tu trempes dans du louche aussi? Bref c’est quoi ta genèse?

-Bah Denis c’est la mif à ce stade. Le mot de passe je l’ai tiré de Rayan qui au passage savait que sa sœur avait fugué.

-Non! Tu mens, je dis éberlué en me rappelant du ton innocent de Rayan, chantant qu’il allait demander à Lilou ce qu’elle veut sur sa pizza. Il n’a même pas cligné.

-Lol ça se voit que tu connais pas bien les gosses toi. Lilou est non seulement bavarde, mais en plus une vraie froussarde. Elle n’aurait jamais pu se faire la malle sans en parler à Rayan.

-J’ai questionné ce petit démon.....

-Justement! Tu penses qu’il allait avouer à quelqu’un qui rugissait limite comme un animal? En plus elle ne lui a pas parlé du voyage sur Paris. Juste qu’elle allait sur Lille avec ses copines pour faire du shopping et qu’elle lui ramènera une carte de crédit de Nintendo en cadeau.

Je n’ai même plus les mots. On arrive devant la maison 203, là où vit l’amie de Lilou. La folle descend vraiment munie de sa pelle.

-Pour finir le travail vite fait bien fait, elle me répond déterminée avant de s’élancer sans même m’attendre. Je prie de toutes mes forces qu’ils soient encore là.

Elle pose la pelle et ajuste son décolleté, dévoilant un peu plus ses atouts

-Mais c’est comment?

-Planque toi, tu te dis bien qu’il ouvrira plus facilement à une meuf bien gaulée qu’un....

-Ouais la modestie elle coûte cher chez toi hein

-tu vois les bails, j’suis bien gaulée....., elle dit avec un petit sourire....quoiqu’on ne sait pas pour sur quel bord il balance le type donc reste finalement.

Elle cogne. Je tape sa nuque et lui dis de sonner, tout en lui rappelant que c’est le retour du coup qu’elle m’avait donné plus tôt.

Le mec ouvre et la surprise de les trouver se manifeste en moi qui cogne le type contre le mur le plus proche en l’empoignant par son col. Les gamines sortent toutes seules au même moment que Vita s’avançait pour chercher Lilou.

Des cris, larmes et longues explications plus tard, nous sommes en route pour la maison.

-Eh, Vita lui dit quand elle gare devant la maison.

-Quoi? Elle ose lancer sur un ton hargneux.

-Tu connais le frère de Reid ou pas?

Le ton hargneux disparaît comme par magie et Lilou hoche la tête, tandis que son regard est apeuré

-Il aura ses yeux sur toi désormais. Tu as entendu ce qu’il a fait au copain de dix-huit ans qui a frappé la meuf de quinze....

-Il l’a éventré après lui avoir fait manger du placenta de vache, Lilou répète horrifiée. Moi-même je sens mon ventre tourner à ses mots

-Bien. Sache qu’il a ses yeux sur toi. Maintenant tu descends et tout ça reste entre nous.

Lilou éclate en larmes, se met à nous supplier. À un moment elle commence même à me faire de la peine hein. Je vais remercier les voisins qui sont contents qu’elle n’était que chez une amie. Je leur ai vendu une version édulcorée pour que l’histoire ne s’ébruite pas trop.

-une pizza ça te dit? Pour te remercier. Tu m’as sauvé la mise

-Oh ça va. J’ai rien fait de spé. C’était plutôt un travail d’équipe.

-Lol c’est maintenant que tu fais ta modeste? Avec le discours que tu as servi à Lilou, je doute qu’elle ose même sortir pour jeter la poubelle à l’avenir. Au passage ce fameux grand frère de Reid c’est Denis?

-Oh non lui c’est un autre type

-Au risque de me répéter, une gosse de 21 ans connaît des gens pareils d’où? Et il a même sorti le placenta de vache de quel coin?

-Lol c’est un pote aussi. Il vient d’une famille de bouchers donc trouver du placenta ce n’est pas difficile pour lui. Sinon il ne l’a pas fait manger au baltringue. La bande de Denis dont fait partie mon pote aussi a terrorisé le type au point qu’il quitte l’école puis ils ont fait courir le bruit pour justement décourager les potentiels connards de récidiver. Ici, on applique l’équilibre de la terreur, comme Robespierre

-Ah....ok, dis-je plus perdu que jamais. Robespierre je ne sais pas qui c’est.

-On devra reporter la pizza, ma mère va me faire la peau si je rentre tard avec sa BM, déjà que je l’ai pris sans la prévenir dès que tu as appelé. Bye TH

Première chose que j’ai fait: chercher qui est ce Robespierre. Je vais donc mourir moins bête. Deuxième chose: le type de BM qu’elle conduisait. Conclusion: elle ne peut pas venir d’un niveau défavorisé si sa mère conduit ce genre. Or j’ai toujours pensé que les nounous étaient des gosses qui cherchaient de l’argent rapide. Troisième chose: en fait je ne connais toujours pas plus Vitalia. Quatrième chose: pourquoi je me souviens de son petit sourire quand elle m’a dit qu’elle était bien gaulée, pourquoi je suis dur et surtout pourquoi j’ai envie de me soulager alors qu’hier je l’avais déjà fait, et ça ne m’arrive pas d’avoir envie de façon successive comme ça? C’est le stress sûrement.

 
D’amour, D’amitié