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Write by Lilly Rose AGNOURET
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La fête se terminée vers 3 heures du matin. Tant qu'il y avait musique et
boissons, personne ne semblait vouloir bouger. Cassandra a prié Samba de rester
sobre afin de pouvoir tous nous déposer chez nous après les festivités. Julien
rentre avec les autres alors que Miro me garde chez lui.
Pas de trace de Pupuce. Pourtant, Georgio est bien là. Il sourit et blague avec
son oncle en lui souhaitant bonne nuit.
Quand Miro arrive vers lui, il le prend en aparté et je l'entend lui demander :
« Qui est cette splendeur avec laquelle tu es arrivé ? C'est la bien la
première fois que je m'envoie en l'air avec une inconnue, non pas une mais 3
fois en une nuit. »
Miro se retourne vers moi le visage ahuri.
« Je ne sais pas de qui tu parles, mec. Désolée. »
« Peccato ! (Dommage !) Je n'ai aucune idée de comment la retrouver. Je n'ai ni
son nom ni son numéro de téléphone. »
« C'est ce qui s'appelle plonger dans l'inconnu, frérot. »
« Shit ! C'est une véritable bombe cette fille. »
« Et elle t'a explosée en plein visage ! Tu as des traces de rouge à lèvre un
peu partout. Heureusement qu'Aïssata n'est pas là ! »
« Parle pas de malheur, Miro ! Tu veux ma mort où quoi ! »
Il s'en va dormir après m'avoir fait un baisemain pour me souhaiter bonne nuit.
Dans la chambre, Miro hésite, ne sachant pas s'il doit revenir sur l'affaire de
Pupuce. Je lui enlève une épine du pied en lui disant :
« On va dormir, je suis exténuée. »
Mon téléphone bip. Un message de la part de Jileska.
« La copine, je me suis que trop bien amusée ! Kissouxxx »
je réponds en lui souhaitant de faire de beaux rêves.
« C'est ça même ! », répond t-elle.
« Je devine laquelle de tes copines t'envoie ce message. Gaëlle, pour te dire
qu'elle adore les bras et les baiser d'Alec ! Non, c'est Sharonna qui se
demande pourquoi elle est tombée sous le charme de Claudio ! Ou peut-être pas.
C'est Jileska qui te dis que finalement, pourquoi ne pas tenter le coup avec
Patrick ! Il est si cute avec ses taches de rousseurs ! »
Je me mets à rire. Cute ! C'est le mot à la mode en ce moment pour ma copine
Jileska. Elle le trouve trop cool et préfère l'utiliser au lieu de dire
simplement mignon.
« C'est Jileska qui nous souhaite une bonne nuit. »
« Dis-lui qu'effectivement elle sera très bonne car je compte bien faire un
tour avec toi vers le septième ciel. »
« Miro Di Marco, tu es complètement fou.
« Fou de toi, c'est sûr. »
Il est 11 heures lorsque Miro me ramène à la maison. Il descend de voiture pour
venir saluer maman et les petites. Il tombe sous le charme de la petite
Angelline qui donne le biberon à Jade. Quand il m'embrasse pour me dire au
revoir, maman lui lance :
« Embrasse la encore plus car tu ne la verras que samedi. »
« Oh ! Ça veut dire quoi ça !? », fais-je étonnée.
« Ok, ok. J'ai compris. Je m'en vais. Bonne journée à tous. À samedi ! »
Miro parti, je me retourne vers maman.
« C'est quoi ce truc ? Pourquoi doit-on rester loin de l'autre jusqu'à samedi.
»
« Parce que tu es un peu trop collée à lui. Cela ne nous laisse pas trop de
temps ni d'espace pour nous occuper de toi. »
« Euh ! Ça veut dire quoi, s’occuper de moi. »
« Ta grand-mère et Georgeline arrive. Elles vont t'expliquer certaines choses !
»
« Oh ! Tu sais maman, c'est juste des fiançailles. »
« Tu sais ma fille, c'est la première étape vers le mariage. »
« Ok. Je vois que tu as des arguments frappants ! Je vais dans ma chambre. »
« Raconte-moi comment était la fête. »
« Mortelle ! »
Je vais dans la chambre avec l'intention de me changer. Quand j'arrive là, je
me rends compte que Pupuce est couchée sur le lit en train de lire. Comme si
rien ne s'était passé.
« Bonjour ! », lui fais-je sans trop attendre de réaction de sa part.
« Oh, bonjour Cendrillon ! Tu as retrouvé le chemin de ta maison ? », me lance-t-elle.
Comme j'ai décidé d'ignorer toutes ses attaques, je me contente de sourire et
d'enlever ma robe pour passer un jean et un tee-shirt.
« Tu te souviens quand nous étions petites et que je venais te rendre visite !
Tu enviais toujours mes belles robes que Papa Jimmy me ramenait de France ! »
Je ne vois pas où tout cela va nous mener, aussi, je préfère l'ignorer.
« Les choses ont beaucoup changé, n'est-ce pas. Tu allais à l'école à pieds
alors que moi, mon père me déposait à l'école mixte en voiture. Et puis, on
fêtait tous mes anniversaires, tu t'en souviens ? »
Je la regarde sans rien dire. De toute manière, elle n'a pas besoin que je
réagisse pour me dire des méchancetés.
« Le temps a passé, n'est-ce pas. Tes pauvres parents ne peuvent pas te payer
un ticket vers l'étranger. Eh ben quoi ! Tu t'es attrapé un gosse de riche pour
te sortir de ton ghetto ! C'est ça la vie de Cendrillon : avoir des objectifs et
la politique pour les atteindre. »
Je la regarde sans rien dire. Elle a aux lèvre, ce sourire idiot que j'aimerais
gifler, mais je ne dis rien. Alors elle lance:
« Comme je vais prendre l'avion pour vivre la vive de rêve à Paris, il fallait
que madame se trouve quelqu'un pour sponsorisé son envie folle d'aller se
perdre au Ghana. En tout cas, on s'enverra des cartes postales, n'est-ce pas. »
« Oui, c'est ça ! Nous nous enverrons des cartes postales, comme tu dis. »
Son rire redouble d'intensité et elle me lance :
« J'ai toujours su que ça finirait comme ça ! Toi obligée de te mariée pour
pouvoir exister et moi, qui partirai aux combat en France pour décrocher les
diplômes qui EUX, feront de moi quelqu'un. Nous sommes sœurs mais vachement
différentes car moi j'ai toujours utiliser mon intelligence pour y arriver ;
toi, tu décides d'y aller aux charmes ! »
Là, je suis obligée de réagir :
« Pupuce, ferme-la. Tes délires n’intéressent personne. Dans deux semaines, tu
seras partie pour la belle vie en France ; de grâce, ferme ta gueule jusqu'au
jour de ton départ. Ça me fera des vacances. »
« Je vois que je dérange, n'est-ce pas ? Aurais-je toucher un point sensible.
C'est vrai que ce que tu vis aujourd'hui a été décidé dès ta naissance ! Je me
rappelle quand on était petite et que ta grand-mère te lavait. Elle passait son
temps à répéter la même chose. Elle racontait ta vie future comme si elle
lisait un livre. Elle était là à répéter : tu rencontreras un beau jeune homme
qui t'épouseras, tu feras de bonnes études, tu auras un bon travail et de beaux
enfants, tu seras très heureuse. Je parie que cette eau dans laquelle elle te
lavais n'était pas banale. Elle devait sûrement contenir un petit fétiche qui
devait t'aider à réussir, n'est-ce pas ! »
Grand-mère me gardait lorsque j'étais enfant. Quand je sortais de l'école,
j'allais chez elle. Elle me lavait tous les soirs avant que maman vienne me
chercher. Elle le faisait surtout parce qu'elle avait remarqué que lorsque
j'allais sous la douche, je faisais couler le robinet et je jouais avec l'eau
au lieu de me frotter correctement le corps. Comme je ne vois pas ce qu'il y a
de malsain à ce qu'elle faisait, je me retourne vers Pupuce et lui dit :
« Grand-mère arrive. Elle sera dans quelques minutes. Tu lui demanderas ce
qu'elle mettait dans cette eau avec laquelle elle me lavait. Une fois que tu
auras ta réponse, faisons une trêve, veux-tu ! Et si tu n'arrives pas à
supporter ma présence, prends tes affaires et retourne chez les Mbeng. Tu me
sors par les oreilles, Pupuce. »
Je pensais lui clouer le bec mais elle revient à l'attaque :
« Pauvre Miro ! S'il savait ce que ma chère tante Bernadette lui a fait manger
pour qu'il devienne complètement maboule d'amour pour sa chère fille Tania ! »
« Tu n'es qu'une pauvre fille, Pupuce. Pas étonnant que tu baise comme une
chienne avec des inconnus. Je te laisse deux secondes pour disparaître de mon
lit sinon, tu ne me reconnaîtras plus. »
Comme la go pense que je blague, elle a le toupet de me dire :
« Sinon, quoi, Tania ? Tu vas faire quoi ? »
Je ne sais pas comment mon pied est arrivé là sur son ventre, mais les coups
sont partis tous seuls. Des coups encore des coups. Nous roulons par terre.
Elle crie comme une folle, alors que je suis là à taper encore et encore sur
son visage.
Ameutés par le bruit, Julien et maman arrivent en vitesse.
« Qu'est ce qui se passe ? » lance Julien.
« Laisse-les se battre », fait maman. « Si elles ne comprennent pas que des
sœurs doivent s'aimer et se supporter, qu'elles s'entretuent. Fermons cette porte.
»
Ils referment la porte et s'en vont. J'entends alors Pupuce se mettre à
pleurer.
« Tu m'as casser deux dents. »
Je me lève et lui donne un coup de pied au niveau de la hanche et lui dit :
« Tu pourras la faire réparer en France. La belle vie t'attend là-bas, non ! »
« Espèce de connasse », me lance-t-elle.
« Espèce d’imbécile », lui fais-je