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Write by Lilly Rose AGNOURET
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Je rejoins ma sœur dans la
chambre.
Je la trouve assise sur le
lit, un oreiller dans le dos.
"Je pensais que tu
dormais encore.", lui fais-je.
"Je suis réveillée depuis
un moment. J'ai un peu faim, mais je n'ose pas sortir de la chambre. J'ai comme
l'impression que mon corps peut me lâcher à tout moment."
"Tu as si mal que
ça!"
"Les mots sont faibles !
Elle s'est acharnée sur moi, tu sais. Elle a attendu que papa Jimmy soit sorti
pour me rosser de coups."
"Mais, comment a t-elle
su?"
"Oh! Bête comme je suis,
j'ai jeté les deux tests de grossesse dans la poubelle de la salle de bain.
Alors, devine le reste."
"Cette femme est
terrible. Pire qu'un ouragan."
"Où est tante
Bernadette?"
"Figure-toi qu'elle
discute dans le salon avec Miro."
"Oh! Y en a qui ont de la
chance! Pas comme moi. Je viens d'appeler l'auteur de ma grossesse. C'est sa
petite sœur qui m'a répondu. Elle m'a dit qu'il est enfermé dans sa chambre
depuis une heure avec une certaine Sandra. Elle a osé me demander si je suis la
suivante. Comme si elle tenait son agenda."
"Ce type est un con. Te
prends pas la tête pour lui."
"Je suis amoureuse,
Tania. Tu peux le comprendre ça?"
"Non! Je ne peux pas
comprendre que tu sois amoureuse d'un imbécile. Tu vaux mieux que ça
Pupuce."
"Et que dirai-je à mon
enfant? Que son père est un idiot!"
"Oh, merde! C'est un
détail que j'avais oublié!"
"Un détail. Ouais...un
détail."
"Ecoute, on va pas se
prendre la tête maintenant. La vie continue. Tu as un toit où te reposer. Maman
prendra soin de toi. Et tout ira bien. On ne change pas nos plans. Tu mets ce
bébé au monde et ensuite, à nous la vie de rêve à Accra."
"Eh ben! Et qui gardera
mon enfant."
"Réfléchis cinq minutes
Pupuce! Maman ne demande que ça, pouponner à nouveau. Elle sera ravie de garder
le petit. Ta vie ne va pas s'arrêter parce que tu auras un enfant!"
"Facile à dire Tania.
J'aimerais t'y voir."
"Je ne serais jamais à ta
place, Pupuce. Je serais incapable de vivre ce que tu ressens à cet instant.
Tout ce que je dis c'est qu'il faut garder l'esprit positif. Tu es une élève
brillante. Tu auras ton bac du premier coup. Ce qui ne sera peut-être pas mon
cas si je ne m'accroche pas plus à mes cahiers."
"Pourquoi ne suis-je pas
comme toi? Tu as toujours les idées claires!"
"Pupuce, tu ne peux pas
être moi. Sinon, tu ne seras jamais la première de la classe. A chacune de nous
ses qualités."
"Mais quand même ! On a
l'impression qu'on est pas née de la même mère. Tu tiens tellement de tante
Bernadette."
"Mama, on ne va pas
commencer à philosopher, tu veux. Ne me dis pas que tu tiens de Kaba et que tu
comptes aligner 9 gosses comme elle!"
"Non, bien sûr! Mais
j'aurais tant aimé être celle que Bernadette a choisi il y a 17 ans."
"Pardon, laisse-mo ma
mère tranquille."
"T'as vu! Tu reconnais
que ta vie est meilleure que la mienne, Tania."
"Tu fais chier, Pupuce.
Bon, je te laisse."
Je la plante là et retourne au
salon.
Je trouve là, ma mère et Miro
en pleine conversation. Ils rigolent comme des personnes qui se connaissent depuis
dix ans.
Huuummmm!
"Je parie que ma mère m'a
foutu la honte en te racontant toutes les bêtises que je faisais enfant."
"Pire que ça, ma jolie!
Elle m'a accordé ta main."
"Non, sans blague."
"Je lui ai tout raconter.
Ton mariage de rêve, là au bord de la mer. Et ta fameuse lune de miel aux
Bermudes."
"Mais tu racontes
n'importe quoi! C'est juste des délires comme ça! On va finir par croire que je
suis une arriviste!"
"C'est beau d'être
jeunes! En tout cas, miro, je suis heureuse de te connaître. Ainsi, ma fille
n'aura plus besoin d'escalader la fenêtre de sa chambre pour aller te
rejoindre."
"Maman! Mon Dieu, j'ai
honte."
"Ma chérie, tu penses
peut-être que je dors et que je n'entends rien, c'est ça!"
Vraiment, cette mère-là!
"C'est bon, maman! Tu m'a
grillée, c'est bon! La honte, quoi!"
"Je vous laisse, les
jeunes. Je vais voir une amie malade. Amusez-vous bien."
Maman s'en va et nous
abandonne dans le salon.
Miro en profite pour
m'embrasser.
"Elle est trop cool, ta
mère."
"Ouais, comme tu dis.
Elle est cool."
"Et si on allait se
promener au bord de mer."
"Un instant. Je vais
mettre mes chaussures et je suis à toi.
"Ok."
Un quart d'heure plus tard,
samba, le chauffeur, nous dépose au bord de mer. Main dans la main, nous
arpentons le rivage. J'aime écouter le bruit des vagues et regarder au loin,
les bateaux en transit. Miro me prend alors dans ses bras.
"Ma mère aimerait que tu
viennes déjeuner à la maison samedi prochain."
"Ah bon! Moi qui pensais
qu'elle ne pouvait pas me sentir."
"Mais pas du tout! Nous
avons parlé de toi hier soir. Elle souhaite mieux te connaître."
"Mais miro, nous avons
déjà déjeuner ensemble 3 fois. Et elle ne retient toujours pas mon
prénom!"
"Tu exagères, ma puce.
Elle sait que je tiens énormément à toi."
"Ok! Samedi, à 11h 30, je
serai chez toi."
"C'est sûr que tu y
seras. J'enverrai Samba te chercher."
"Huuuuummmm! La confiance
règne. Je te promets de ne pas me défiler. Mais dis-moi, que va t-elle inventer
cette fois pour me mettre mal à l'aise ! La dernière fois, le coup des
écrevisses ça a très bien marché."
Là, il éclate de rire.
"Je revois encore ta tête
face à ce plat. Heureusement que mon père t'a dit que tu pouvais manger avec
les doigts."
"Moque-toi de la pauvre
fille du quartier que je suis! Si elle me présente encore ce genre de choses,
je te promets que je ne mangerai qu'un bout de pain."
"Bon, là, j'avoue qu'elle
a pas été cool! Mais je pense que c'est un truc de femme. Vous aimez bien vous
tester. Et elle veut sûrement savoir jusqu'où tu es prête à aller pour avoir
son fils."
"J'irais sur la lune si
tu t'y trouvais. Je t'aime Miro."
"Moi, dix fois
plus."
Pardon, faut pas trop parler!
Le love là, c'est comme ça. Je suis trop maboule de ce type.
Là, ses mains sont maintenant
sous mon tee-shirt. Il cherche quoi, même !
Pardon, il embrasse trop bien.
J'adore foutre mes mains dans ses cheveux. Et j'aime l'entendre me murmurer des
mots doux en italien, là, dans mon oreille.
Et là, il me pose encore la
même question :
"Tu me tortures, tu sais.
Quand fera t-on enfin l'amour."
"Je te l'ai dit, mon
ange. Le jour de la proclamation des résultats du bac."
"Je pense que cette
nuit-là, je te kidnapperai et tu resteras ma prisonnière pendant une semaine."
"Hummm! Je vois qu'il y
en a qui se surestime. Qu'est-ce que tu pourrais bien me faire pendant une
semaine."
"Laisse-moi te montrer un
avant-gout."
Bouchez vos oreilles et fermez
vos yeux.
Il n'y a rien à voir.
Donc, cinq secondes plus tard,
me voilà, moi Tania Akendengue, couchée là, à même le sable. Il y a la tête
d'un beau gosse métisse qui embrasse la peau, là de mon ventre et monte jusqu'à
mon soutien-gorge.
"C'est bon, c'est
bon...J'ai compris. "
"Et tu n'as encore rien
vu!"
"C'est ça! Je crois qu'il
y en a qui ont un peu trop d'expérience pour le jeune âge."
"Je préfère ne pas te
parler de mes expériences aux USA. Sinon, je suis sûr que tu m'égorgeras."
"Là, tu as raison. Je ne
veux pas entendre parler d'une autre fille. Sinon, je t'étrangle."
"Vraiment, cette
gabonaise! Tu me rends complètement maboule."
"Je préfère ça,
monsieur."
Il est 19h quand le chauffeur
de Miro me dépose devant la maison. Maman n'est pas encore rentrée. Je trouve
Julien et Pupuce qui jouent au scrabble au salon.
"Bonsoir les
jeunes!" fais-je en rentrant.
"Bonsoir, la
vieille.", me répond Julien.
"Tu sors d'où?",
demande Pupuce.
"J'étais au pays des
merveilles avec mon prince charmant."
Je les laisse là et vais
prendre une douche.
À table, une heure plus tard,
maman nous raconte comment elle est allée chez Mr et Mme Mbeng. Kaba était
sortie. Elle a donc discuté avec papa Jimmy. Elle voulait avoir quelques
affaires pour Pupuce et surtout ces cahiers et livres. Papa Jimmy lui a répondu:
"Aucune affaire ne sort de cette maison. Je n'ai pas chassé Pupuce de chez
moi. J'attends donc son retour."
Et Pupuce de dire: "Je ne
retourne pas là-bas. Sa femme va m'achever avec ses coups. Je ne serai en
sécurité là-bas que lorsque Papa Jimmy sera à la maison. Le reste du temps, je
serais à la merci de Kaba. Non, je préfère rester ici. Je vais me débrouiller
pour les cahiers et les livres."
Et maman de conclure que Papa
Jimmy est vraiment atterrée par le fait que son épouse ait pu lever la main sur
sa fille enceinte.
"Il m'a dit que dès que
tu accouches, cet enfant vivra sous son toit."
"Les fangs et les
enfants..." conclut Julien. Voir moins