***Mireille Sani***

 

Ce n’est pas la vie que mon père m’avait prédit. Dans aucun scénario je ne me suis vu aider Martin à se doucher, s’habiller, se nourrir ni lui torcher le cul au quotidien. Je n’avais déjà pas beaucoup de poids vu la corpulence naturelle des femmes dans ma famille mais le résultat actuel est presque pitoyable. Mes yeux sont creux. Mes clavicules prononcées. Mon visage blême. J’ai croisé une ancienne connaissance la dernière fois en sortant de la clinique où Martin est suivie. Elle n’a pas eu le temps de cacher son air de pitié avant que je le remarque. Il m’arrive de pleurer sur ma couche la nuit. Je déteste cette sensation d’emprisonnement qui règne dans ma vie. Les comptes de Martin commencent à s’amenuiser et les chèques de son ancien ministère ont stoppé l’année suivant son accident. Je ne sais plus vers qui me tourner pour faire réclamation. Certainement ce n’est pas normal qu’ils le jettent comme ça après ce qu’il a fait pour la nation.

 

Et comme si je n’en subissais pas assez, l’écervelé qui me sert de fils, Joshua bien sûr, a essayé d’en rajouter tout à l’heure. Comme monsieur est rentré des États-Unis, il se croit exempté de tout travail. Il ne sait que dormir et soulever dans cette maison depuis son retour. Appelle-le pour qu’il t’aide à sortir son père de son fauteuil roulant. Il prend toute la vie pour arriver. C’est lui qui ne sait pas rendre service mais demande de l’argent et pousse le vice loin jusqu’à exiger que je prépare des plats togolais parce qu’il veut inviter sa copine à la maison. Maintenant que j’y pense, je me demande pourquoi je ne lui ai pas lancé le fer à repasser que j’avais dans la main quand il me l’a sorti.

 

_Madame le Kiné de monsieur est là, me dit Jeanne m’interrompant dans mes pensées

 

_d’accord. Axel est rentré ?

 

_Oui

 

_dis-lui de venir et prépare des spaghettis pour les autres garçons. Elle s’en va et Axel la remplace quelques minutes plus tard

 

_Occupe-toi de papa, je dois aller à un rendez-vous, dis-je en fouinant dans mon sac

 

_ok, il dit et roule Martin qui encore une fois est présent de corps mais pas d’esprit

Pendant que je finis de me préparer par contre, on tape à la porte et c’est Axel qui revient

 

_Tout va bien maman ? Tu as beaucoup de rendez-vous dernièrement et on s’inquiète un peu

 

_En fait…, viens ici, dis-je en tapotant la place sur le lit. Il s’y installe, je fais pareil, et lui dit ce qui se passe

 

_Je ne voulais pas vous effrayer mais je ne vais pas bien Axel. Ma santé se détériore

 

_Qu’est-ce que t’as ? s’inquiète-t-il davantage

 

_Je ne le sais pas encore mais mon médecin pense que ça peut être lié à mes nerfs. Je vais justement rencontrer un neurologue tout à l’heure

 

_C’est parce que tu t’enfermes avec tes problèmes maman, tu as besoin d’évacuer de temps en temps et tonton.....

 

_Je t’ai déjà dit non Axel ! Ce qui se passe dans ma maison reste ici !

 

_Bref comme tu veux, c’est toi qui vois

 

_Je ne serais pas longue, assure-toi que....

 

_Oui oui les petits aient fait leurs devoirs, il dit tout en sortant

 

Je monte au volant de la seule voiture qu’il nous reste quelques minutes plus tard et mets le cap sur Baguida. Mes nerfs n’ont pas besoin de voir un neurologue mais de décompresser et rien de mieux qu’une soirée avec des gens qui vivent bien. Un groupe d’anciennes connaissances qui est rentré d’Europe. Eux au moins ne connaissent pas ma vie actuelle. Avec eux je peux être l’ancienne Mireille, qui croquait la vie à pleines dents. Je peux faire mes choses sans que mes enfants ne me jugent. Tout comme je refuse aussi de parler à ma famille parce que je n’ai pas besoin de leur jugement. Que chacun s’occupe de ses oignons.

 

***Martin Sani***

 

Qui est réellement fou ? Celui qui porte des tenues déchirées et se promène pieds nus ou les apprêtés ? Qui joue au plus fin ? Pour Mireille je n’ai plus toute ma tête. Il faut dire que je ne l’avais pas vraiment suite à mon accident. Mais avec le soutien de mes enfants et pour eux je me suis battu et continue de me battre. Mes jambes ne répondent toujours pas mais mon cerveau est quasiment fonctionnel. Une information que je garde pour moi et m’assure de jouer le jeu pour que mon médecin ne le remarque pas. Ma chance c’est que mes troubles neuropsychologiques étant acquis suite à mon accident, Mireille avait été prévenue qu’il reste des chances que je garde ses séquelles à vie vu le temps que j’ai passé dans le coma. À moins que je le lui dise, elle ne saura pas que je vais mieux et je compte le garder ainsi pour mes propres raisons.

 

Avec le temps je suis arrivé à la conclusion que je n’ai pas besoin de Mireille pour vivre. Il est évident qu’elle ne m’aime pas autant que Germaine que je rencontre grâce à l’intervention de Gaëtan. Ma vie ne va définitivement pas s’améliorer mais j’ai assez donné et surtout amassé d’argent pour vivre paisiblement ma vieillesse. Et c’est avec Germaine que je veux la passer. J’aurais dû la choisir depuis le début au lieu de me raccrocher à Mireille. Mon unique souci reste mes fils. Je ne prends pas en compte Joshua.

 

Tout comme Mireille il ne se gêne pas pour me négliger. Même si je mets en grande partie son attitude sur la jeunesse, les petites révélations que j’ai entendues d’elle lorsqu’elle me croit dans les vapes ou endormi, me confirment qu’elle a bousillé l’éducation du petit. Lui révéler que je me porte bien est un risque. Il peut même si je le lui interdis, le confier à Mireille et ma demande de divorce s’en trouvera compromise.

 

Après ma séance avec le Kiné, Axel m’emmène faire une marche et Gaëtan nous retrouve en chemin.

 

_À cette allure je vais finir par croire que tu t’es installé dans notre quartier hein tonton, se moque Axel

 

_Ce sont les affaires qui me font bouger mon grand, tu sais que la vie est dure à Lomé

 

_En tout cas je t’admire. Travailler quand la retraite est si proche c’est pas évident

 

_Que veux-tu, c’est ça un homme, il doit penser à mettre sa famille à l’abri. J’espère que tu économises bien comme je t’ai dit hein. J’aurais une affaire à te proposer bientôt, il dit et Axel éclate de rire

 

_Pardon, je ne suis pas à votre niveau. Je viens à peine de sécuriser un stage

 

Mes yeux s’illuminent de fierté à cette nouvelle. Gaëtan le félicite et je ne peux retenir mon élan. Je serre vigoureusement sa main proche de la mienne

 

_Ca va Papa ? Tu as froid ? s’enquiert-il

 

_Ça va, je dis la voix râpeuse à cause de l’émotion

 

_Tu peux nous laisser hein, je vais le ramener

 

_Tu es sûr ? Il demande à Gaëtan

 

_Mais oui nous ne sommes pas loin de votre maison de toute façon

 

_Merci dans ce cas, je devais finir le repassage. Appelle-moi s’il y’a quelque chose. À toute le vieux, il dit et me caresse la tête avant de s’en aller à la course

 

_Mon quota de mensonges ne cesse de grimper à cause de toi hein Martin. Vu mon âge je dois commencer à le surveiller parce qu’il est hors de question que je décède brusquement et finisse en enfer pour tes vilains yeux

 

_Tu finiras en enfer Gaëtan pour tes combines et pas moi, je lui dis et tourne avec mes mains les roues de mon fauteuil pour avancer

 

_Regarde comment tu m’accuses alors que je me démerde constamment pour toi. C’est quand même moi qui ai fait entrer Jeanne dans ta maison

 

_Et, tu ne m’as jamais remboursé l’argent que je t’avais avancé lorsque ta femme devait se faire opérer donc on est quitte

_haaa si tu veux m’en faire cadeau comme ça je suis qui pour refuser, se moque-t-il avant de tenir le fauteuil pour me faire avancer plus vite

 

Nous arrivons devant son véhicule et Germaine en sort suivie de George ainsi que ses filles. Mon cœur se gonfle aussitôt de bonheur lorsqu’elles m’entourent chacune le cou de leurs bras et essaient de me monter dessus

 

_doucement les filles, papi n’est pas un jouet

 

_ça va aller fiston, dis-je joyeux

 

Elles ne cessent de babiller sur leurs journées à l’école et la maison. C’est fou comment elles ressemblent à George qui au passage a beaucoup gagné en maturité. Je l’ai senti dans sa façon dans d’aborder ma situation actuelle. Comme on dit c’est dans l’adversité qu’on sait qui nous aime et sans la persistance de mon fils en dépit des circonstances je n’aurais pas pu les revoir.

 

_Je compte divorcer de Mireille, je lui annonce à lui et Germaine, le temps que Gaëtan s’est éloigné avec les filles qui voulaient faire un tour au supermarché à juste cinq minutes de marche

 

_quoi ? Tu es certain ? fait George

 

_Plus que certain. J’aurais dû le faire depuis. C’est avec toi que j’aurais dû être Germaine. Je n’aurais même pas eu ce fichu accident j’en suis sûr. Vous êtes ma vraie famille

 

_N’en parlons plus chéri, l’essentiel c’est que tu le fasses, dit-elle émue

 

_Tu as besoin que je t’aide avec quelque chose papa ?

 

_Il faut que tu trouves un moyen d’entrer en contact avec moi sans passer par ton oncle.

 

_Pourquoi ? Les deux me questionnent un peu confus

 

_Gaëtan aime trop l’argent. Depuis que je le connais il a le chic pour essayer de doubler les gens dès qu’il s’agit de billets

 

_Mais c’est grâce à lui qu’on en est arrivé ici. Et il ne nous a rien volé, le défend George

 

_Si ton père le dit c’est qu’il sait de quoi il parle, lui explique Germaine. Qu’avais-je dit ? Le bonheur d’une femme qui t’écoute et te fait confiance est incomparable.

 

_Je ne dis pas qu’il est mauvais mais s’il nous aide c’est parce qu’il gagne quelque chose dans cette situation. Je suis prêt à parier qu’il tire une commission chez la petite Jeanne à qui je demande de l’appeler toutes les fois où je veux vous voir. Et s’il découvre que je veux divorcer il essaiera de me soutirer quelque chose. Or je ne veux plus donner. Je l’ai assez fait dans ma vie

 

_D’accord. Je vais chercher un moyen pour qu’on communique directement dans ce cas. De quoi d’autre as-tu besoin ?

_Que tu te connectes à mon e-mail et contactes mon conseiller bancaire chez HSBC. C’est le seul compte dont Mireille ignore l’existence. Tu demandes un rendez-vous. Ensuite tu m’écris une procuration que je vais te signer. Tu vas te rendre en France et d’ici là trouve-moi aussi un avocat discret. Je veux que le divorce soit finalisé dans un an ! Certainement pas avant. Allen mon dernier aura 18 ans l’année prochaine. Mireille ne pourra donc pas recevoir de pension pour les enfants

 

_Mais si tu attends un an et je suppose qu’elle refusera un divorce par consentement mutuel, tu risques de t’enliser dans une longue procédure papa

 

_ce n’est pas mieux de lui donner alors ce qu’elle voudra et vite en finir ? Je ne veux pas trop attendre non plus Martin, rajoute Germaine soucieuse

 

_Tel que je la connais Mireille n’acceptera jamais de divorcer à l’amiable. Que je lui donne dix ans de pension ou une minute. Elle va vouloir se venger donc hors de question que je tombe dans son jeu. Surtout qu’elle m’avait trompé. Je compte justement sur toi pour que tu me retrouves un certain monsieur George. Je trouverai son nom et te le communiquerai par e-mail. Il a travaillé au British school

 

_Trompée ? Mais cette femme est un vrai diable mon Dieu. Et elle se permet d’avoir des allures de femme digne en plus

 

_Laisse Germaine. Elle est dans son monde mais je vais lui montrer que je ne perdrai pas. George je vais te passer les rênes après mon divorce pour que tu prennes soin de tes autres frères. Même si je divorce de Mireille j’aime tous mes enfants. Je compte sur toi pour faire des efforts en tant qu’ainé de la famille. Axel vient de trouver un stage. Lorsqu’il me dira où, il faudra faire jouer tes connaissances pour qu’on le retienne là. C’est un garçon très débrouillard. Ezra dit qu’il veut devenir aiguilleur du ciel. Pour le moment il a commencé un BTS en sciences ici vu qu’il n’a pas encore l’âge d’intégrer l’école d’aviation de toute façon. Mais je veux que tu me fasses des recherches sur les possibilités pour lui. Allen est encore bébé dans la tête. Mais d’ici là on verra. Joshua je me charge de son cas

 

_Compte sur moi

 

_Parfait, dis-je amplement satisfait

 

Gaëtan revient et me ramène après un dernier tour de câlins avec mes petites filles. Je sifflote, tout en rêvassant à l’année prochaine. Je serais loin d’ici avec Germaine à finir mes vieux jours.

 

***Seb Lavigne***

 

Elle est mignonne comme tout, avec un cul bien perché, peau légèrement dorée et en plus aime s’amuser ? Je sais. Je suis en couple, mais un homme peut quand même regarder ou se permettre de rêver un peu sans qu’on lui tire dessus ou pas ?

 

Ce qui me saoule c’est mon anglais bancal. J’aurais dû me concentrer jadis dans mes cours pour avoir le b.a.-ba parce que là, c’est Josh qui nous sert d’interprète quand ça lui chante en plus.

Comme là, elle vient de dire quelque chose, les deux rient aux éclats, je lui demande et il me dit juste laisser tomber.

 

_Je vais rentrer mec, dis-je un peu ennuyé. Si c’est pour tenir la chandelle aux gens autant rester dans mon lit, me dis-je mentalement

 

_Ah ça c’est la vieillesse ou comment ? Il n’est qu’une heure

 

_j’ai à faire Josh. N’oublie pas que je pars au Burkina demain en aprèm pour mes présentations

 

_Oh oui c’est vrai. Tu peux me laisser ta caisse ? Je te la ramène sans faute

 

_Lol tu es fou ? C’est celle de ma vieille

 

_Gars c’est quand même moi, je t’ai en plus parlé des soucis à la piaule. Tu vois Elsie se taper la marche ou rentrer dans les taxis puants de sueur là ?

 

_I heard my name, glousse-t-elle puis affiche un sourire désarmant

(J’ai entendu mon nom)

 

_Yeah I was asking him if I could get the whip back. He’s flying out of town for his job

(Oui je lui demandais si je pouvais récupérer ma bagnole. Il se déplace pour son travail)

 

_oh what does he do?

Ah au moins ça j’ai compris un peu et je me lance direct. Les mots viendront

 

_I.... euh.....do ressources human, I have a… comment on dit logiciel ? Je demande finalement à Josh

 

_Laisse seulement mec, rigole Josh

 

_Je te rappelle que tu n’arrivais pas à avoir plus de 3/20 en physique jusqu’à ce qu’on change de prof, dis-je puis j’y pense tout d’un coup. C’est vrai tiens, brusquement ses notes ont commencé à s’améliorer et pourtant je ne le voyais pas étudier plus. Si je dis voir c’est parce qu’on était souvent collés en dehors des classes. Bref.

 

_Human ressources you mean? Lance Elsie visiblement intéressée

 

_Exactly.

 

Au lieu de fatiguer davantage mes méninges, je lui sors mon téléphone et lui montre l’application qu’on avait pensé lancer pour halo. Elle est nettement plus basique que le programme offert sur Linux, Windows et macOS. Mais au moins l’application est dispo dans une centaine de langues.

 

_Did you make this?

 

_It’s my product, I am going to....euh....present it tomorrow to companies and sell it, je réponds fièrement

 

_I am impressed. You didn’t tell me your friend was a CEO Josh, that’s not nice

(Je suis impressionnée. Tu ne m’as dit que ton ami est un PDG Josh, ce n’est pas sympa)

 

_I told you I hang out only with the best, il rigole encore

(Je t’ai dit que je ne marche qu’avec les meilleurs)

 

_You did say that. Well good luck with your presentations then....can I call you Seb?

 

_Elle demande si....

 

_J’avais compris, je le coupe. Yes you can Elsie

 

_I hope we’ll see you around? I am curious to hear how everything will go for you

(J’espère te revoir ? Je suis curieuse d’entendre comment tout se passera pour toi)

 

_Babe you’re on holiday, Josh semble lui reprocher

(chérie tu es en vacances)

 

_Yeah I know but....

(Je sais mais....)

 

_No buts. We’re here to have fun and explore, remember

(Il n’y a pas de mais qui tienne. Nous sommes là pour nous amuser et explorer, tu t’en souviens ?)

 

_Ok then

(Ok dans ce cas)

 

N’ayant presque pas compris à leur échange rapide je ne sais quoi répondre sinon offrir un sourire débile. Je laisse quand même la voiture à Josh et lui demande en contrepartie de me la ramener dans quatre jours avec le réservoir plein. Il se plaint que l’essence est presque à moitié déjà mais je m’en fiche. C’est lui qui demande un service après tout. Ils me déposent donc à la maison avant de continuer. Maman ne sera pas contente mais elle a une petite voiture d’occasion qu’elle peut utiliser en attendant. Et d’ailleurs j’ai acheté celle que j’ai prêtée à Josh donc c’est un peu mon droit d’en disposer comme je veux.

 

Je me rue sur mon téléphone espérant y trouver le numéro d’Elsie dans les messages envoyés mais la déception me prend dans ses bras sans tarder. Joshua s’est assuré de les supprimer.

Une heure plus tard je ne dors toujours pas. Quelqu’un pourrait presque penser que ça frise l’obsession. Je tente la ligne de Macy et elle répond.

 

_bébé tu me manques, je lui dis avant qu’elle ne parle

 

_aw tu me manques aussi chéri, qu’est-ce qui se passe ? Tu as du mal à dormir ?

 

_Comme un chien. En plus j’ai envie de toi, je lui réponds ce qui la fait glousser

 

_Il doit être genre 4 heures Seb, c’est l’envie qui te tient éveillé ou le stress ?

 

_Les deux, il n’y a que toi qui arrives à me calmer quand je suis comme ça. Une raison de plus pour que tu sois à mes côtés mais tu refuses d’assumer pleinement ton rôle

 

_n’allons pas sur les sujets fâcheux, tout va bien se passer, rappelle-toi qu’on a bossé tes présentations au moins une vingtaine de fois

 

_je ne vois pas ce qu’il y’a de fâcheux dans ce que je dis. N’importe quel homme veut sa femme à côté, et définitivement dans l’adversité

 

_d’accord mais je ne suis pas ta femme Seb, ta copine et partenaire oui

 

_la différence n’est que dans le nom

 

_lol dis-le à l’état qui donne des avantages fiscaux aux mariés et pas les copains copines.

 

_donc c’est la bague qu’il te faut pour sauter le pas ? Fallait me le dire plutôt Macy, je t’en aurais offert une énorme

 

_tout doux, dit-elle moqueuse. Bague ou pas je ne sauterai le pas que lorsque j’aurais atteint mes objectifs professionnels personnels

 

_tu es tellement dure en affaires

 

_c’est comme ça que tu m’aimes, elle ironise

 

_je t’aurais aimé un peu si tu pouvais apparaître entre mes jambes et me sucer bien dur les boules pendant que je me branle ma petite sauvage

 

_ahaha tu es con, on verra à ton retour, me susurre-t-elle d’une voix prometteuse

 

Pendant un bon moment nous parlons de sujets mondains puis l’appel prend fin sur une petite séance durant laquelle elle titille mon imagination pendant que ma main s’active sur mon membre jusqu’à la libération.

 

Aucune idée de quand je me suis endormi suite à ça mais le matin j’étais prêt à attaquer et l’esprit clair. Juste avant d’embarquer je reçois un message de Macy sur WhatsApp. Une fiche de points clés au cas où je perdrais mon support ou une catastrophe arrive, rajoute-t-elle juste en bas. Je rigole tout en lui envoyant des smileys qui pleurent de rire puis des bisous et finalement un je t’aime. Juste en bas de notre conversation, se trouve une, d’un numéro qui m’est inconnu. L’indicatif ne me dit rien. Mais j’y vais et bingo, c’est Elsie que je vois en photo de profil ainsi que le message que Josh lui avait envoyé hier. Je l’enregistre vite fait. On verra ça plus tard.

     

***TH Ndouo***

 

Je n’ai plus souvenir de la dernière fois où je me suis autant énervé mais c’est tout remonté que je suis sorti de chez la mère de Vita. C’est à dire que si on pouvait tordre le cou de quelqu’un en pensée je l’ai fait mille fois à cette.... je ne sais même pas de quoi la qualifier. Est-ce que c’est moi qui exagère ? Comment tu quittes toute une ville avec ma fille et tu arrives dans une autre sans prévenir le père de ton enfant ? Pourtant tu as mon contact ! Je t’écris tous les jours, deux fois d’ailleurs pour être précis. Ce n’est pas comme si tu ne me réponds pas. Depuis un mois on communique régulièrement et tu ne t’es pas dit que je devrais être informé de ton déplacement ? Il a fallu qu’on te croise en ville pour m’en informer ? Et par on je parle de ma copine ? C’est tout ça que je lui ai demandé et elle s’est permise de me regarder, cuillère dans sa bouche avec le pot de yaourt en main, que non, pourquoi je pète un câble par une si belle matinée.

 

_Tu as faim ? Parce que Veyron aussi me tape sa crise quand elle veut bouffer

 

_Son nom c’est Lucille et tu réponds à mes questions !

 

_est-ce que tu as abordé le sujet d’où je vivais pour que j’en parle ? C’est comme ça que j’ai perdu les pédales, oubliant carrément que sa mère n’était peut-être pas loin

 

_Ta cervelle de pois chiche ne s’est pas dit que peut-être je serais passé vous chercher ?

 

_Parce que le pauvre enfant d’Henry qui n’a pas un rond peut se déplacer pour quelqu’un ? J’en apprends tous les jours sur terre

 

_si c’est avec ce caractère égoïste et rancunier que tu comptes éduquer Lucille tu me la donnes sur le champ parce que....

J’ai d’abord reçu le yaourt en face avant les insultes

 

_Salopard ! Qu’est-ce que tu as fait pour qu’elle soit en vie ? Tu ne vivais pas ta meilleure vie dans ton petit monde ? Non mais tu te prends pour qui ? Vas-y donc en cour pour obtenir la garde exclusive et vois comment je vais devenir ton pire cauchemar

Sa mère sort alertée par sa voix qui porte. On a même réveillé Lucille avec nos conneries. Je veux m’excuser auprès de la maman mais non.

 

_Tu dégages !

 

_Vi qu’est-ce qui se passe ?

 

_J’ai dit il déguerpit mãe ! elle dit et se met à me bousculer

 

_On n’en a pas fini, j’ai répliqué la gorge serrée quand même avant de sortir

Donc me voilà sur les nerfs en train de rentrer chez moi. Je me mire avant de descendre de la voiture et j’ai même du yaourt sur la face. Et putain j’ai oublié d’aller chercher des fleurs à Garcie et une tarte à sa mère qui nous visite avant de rentrer. Triple merde quoi.

Je monte et tombe sur ma femme enroulée dans sa couverture sur le divan. Ça me fait tellement mal de la voir ainsi. La Garcelle que je connais n’aurait pas passé un week-end à la maison lorsque sa mère est là. Les deux seraient dehors en train d’écumer les boutiques.

 

_Maman est où ?

Aucune réponse.

 

_Vous êtes quand même sorties ? je lui murmure après m’être accroupi à son niveau

Elle ne fait que me dévisager, me laissant plus perdu que jamais.

 

_Je sais que tu ne me crois pas mais essaie de voir les choses d’un autre point de vue Garcelle. Comment est-ce ma faute qu’elle soit de retour à Lille ? Je ne l’ai pas traîné ici quand même

 

_Toi toi toi ! Tu ne penses qu’à toi mais as-tu pensé à comment je me sens depuis que je l’ai vu tirant cette poussette ? Tu sais comment je me sens humiliée. Elle ne pouvait pas rester loin de ma vue ? Il fallait qu’elle revienne ici avec la preuve de ton infidélité et bientôt tu me diras que vous en attendez un deuxième

 

_comment tu peux penser ça chérie ? C’est chez qui je ne cesse de m’excuser ? C’est qui j’essaie de consoler sans arrêt ? Rien ne se serait passé entre nous si je n’étais pas en chien à l’époque, je lui rappelle tendrement

 

_Ah parce que c’est ma faute maintenant si tu étais en chien ?

 

_Non je ne dis pas ça....

 

_Justement tu ne dis rien de bien ! Salopard ! Elle me lance et s’en va dans la chambre me laissant penaud

 

Le deuxième salopard que je reçois. Ce n’est juste pas ma journée. Pour ne pas la déranger, je ne me rends pas en chambre pour me changer. Je vais plutôt ouvrir notre meuble d’entrée où j’ai commandé pour Lucille. Je le sors et m’installe dans un petit coin pour le monter. Pendant que je me bats avec les instructions du bruit se fait entendre dans le couloir et maman me surprend littéralement, parce que je m’empressais pour cacher le jeu.

 

_Ça va mon garçon ?

 

_Je....., ça peut aller, dis-je me sentant bête maintenant avec les petites pièces du jeu dans les mains

Ses yeux les fixent et je commence à lui expliquer

 

_C’est pour ma fille, mais je ne compte pas l’imposer à Garcelle

 

_Tu n’as pas besoin de m’expliquer ni te sentir coupable. C’est ton enfant, tu as le droit de lui acheter ce que tu veux

 

Ses mots résonnent comme une mélodie à mes oreilles et un baume sur mon cœur. Depuis ma bourde, c’est la première fois que j’ai l’impression d’être un peu toléré. Mais la culpabilité s’empresse quand même de me rattraper. C’est la maman de ma copine quand même. Elle m’a vu grandir, m’a nourri les fois où je les visitais et aujourd’hui c’est moi qui aie causé du tort à sa fille.

 

_est-ce que tu aimerais sortir ? Je peux apprêter la voiture et t’emmener où tu veux

 

_Oui, j’aimerais bien faire des courses. J’ai vu qu’en dehors des céréales et du lait vous n’avez rien dans le frigo

 

_Oh si ce sont pour les courses ne te gêne pas, c’est ma faute si elles ne sont pas faites, je m’en charge tout de....

 

_Non allons-y ensemble, une petite sortie me fera du bien aussi

 

C’est comme ça que nous nous retrouvons dans les supermarchés quelques minutes plus tard et avant de rentrer je l’emmène manger un bout quand même.

 

_Qu’est-ce que tu me conseillerais maman ? Je me lance. Pour être honnête, ça ne va pas fort avec Garcie. Je sais qu’elle m’en veut mais malgré mes tentatives on n’arrive pas à dépasser cette histoire

 

_comme tu m’as parlé d’honnêteté je vais l’être avec toi. Il y’a des histoires que certains couples peuvent dépasser et d’autres non

 

_Si.... si je te comprends bien, tu veux dire qu’il n’y a plus d’espoir pour nous ? Balbutie-je nerveusement

 

_Je dis seulement que tout n’est pas insurmontable. La seule chose que tu peux faire après une faute c’est t’excuser puis démontrer à l’autre que tu veux changer. Mais si l’autre ne veut pas ou n’arrive pas à te croire, qu’est-ce que tu y peux honnêtement ? Même moi qui suis la mère de Garcelle je ne peux la forcer

 

_Je ne veux pas la perdre… tellement pas, j’ai souvent rêvé d’être avec elle-même si à une époque je ne pensais pas ce rêve réalisable. Je n’ai même pas eu le temps de lui montrer combien je tiens à elle et je dois dire adieu à cette possibilité au bonheur?

 

_le bonheur ne vient pas d’une seule personne tu sais fiston. Sinon les gens se suicideraient n’importe comment après le décès de certains. Il faut apprendre à être heureux déjà au stade où tu es. Si Garcelle est pour toi, elle sera une addition à ton bonheur

 

_c’est facile à dire que je dois apprendre à être heureux mais je le fais comment quand je ne suis entouré que de problèmes ?

 

_commence donc par régler les problèmes. Au moins tu sentiras le poids baisser sur tes épaules et qui sait le temps fera peut-être le reste.

     

***Garcelle Ekim***

 

C’est vrai que pleurer fait du bien. Parce que je n’ai fait que ça au point de m’endormir. Je n’ai même pas trouvé de solutions à ma situation mais je me suis levée avec une sensation de légèreté inexplicable.

 

Je sors de la chambre intriguée et suis l’odeur alléchante qui me conduit en cuisine où maman fait des merveilles.

 

_Ah enfin tu es réveillée. Je comptais déjà passer vérifier si tu étais encore en vie

 

_Merci pour le repas, dis-je en l’enlaçant à la taille

 

_De rien mon ange, répond-elle avant d’éteindre le feu puis nous nous rendons à table. Moi avec la casserole contenant le repas et elle les plats. Elle doit me voir chercher Thierry du regard puisqu’elle me répond qu’il est sorti.

 

_Tu vois ce que je te dis maman ! Un putain de samedi soir ! Il sort où si ce n’est pour aller chez sa catin à la face déformée comme la statue de Ramses II là ?

 

_Garcelle ce n’est pas en te déchaînant comme ça que tu vas y arriver

 

_Arriver à quoi ? Hein ? Je me déchaîne davantage frustrée. J’arrive pas à tomber enceinte ! Je dois me trouver un nouveau boulot parce qu’on n’a pas renouvelé mon contrat à l’actuel ! Je devais déjà me faire à l’idée que mon mec a une famille avec une autre et cette pimbêche ramène son bâtard dans ma ville ! J’ai mis toute mon énergie dans cette relation. Qu’est-ce que je peux montrer aujourd’hui comme signe qu’elle m’a réussi ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal maman ? Même Ray organise activement son mariage. Quand j’ai essayé de parler à papa de ma situation professionnelle, il a dit que Ray gérait très bien la boutique donc si je voulais enfin revenir je devrais être son assistante. Tu me vois être l’assistante de quelqu’un d’aussi arrogant que Ray ? Il ne manquera pas de me rappeler qu’il est le pauvre fils qu’on ne voulait pas mais qui a réussi tandis que je serais là à recevoir ses ordres ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ou différent des autres de ma génération au juste pour subir la tromperie aussitôt ? Je pensais que les hommes de maintenant se disaient différents de votre génération. Tu ne m’as pas toujours répété qu’avec tout ce que tu as traversé Dieu nous épargnera de beaucoup ?

 

_ma chérie pourquoi tu mélanges tout ainsi ? Premièrement Thierry est chez sa tante. Avant que tu ne l’accuses de mentir, je l’ai personnellement chargé d’aller déposer des effets que sa mère a envoyés pour eux. Deuxièmement tu es brillante Garcelle. Tu as fait des bonnes études. Si tu ne trouves pas un autre contrat, ton père te trouvera une place au pays. Pour le cas de Ray, je t’ai toujours dit d’ignorer les provocations. Dieu récompense chacun selon son caractère. Il voit et connaît le cœur de tous. Et troisièmement si tu tiens à ta relation, il faut qu’à un moment tu essaies de passer au-dessus de ta peine. Je ne vais pas te dire que je veux te voir avec un homme qui a déjà un enfant, car par expérience, j’ai vu que les enfants des autres sont difficiles à éduquer. Tu t’investis mais au final certains ne le reconnaissent pas. Par contre si tu insistes, je te conseille d’oublier ce label de bâtard que tu colles à l’enfant de Thierry. Il y’a des hommes qui ressentent si facilement la fibre paternelle que tu ne pourras pas te mettre en lui et son enfant. Tu perdras si tu essaies

_Je ne veux pas le perdre, pas à ce stade où je suis si investie

 

_Alors oublie l’existence de l’autre femme. Concentre-toi sur Thierry. Il sera juste à toi

 

_Mais, elle me provoque

 

_Garcelle, j’ai dit oublie là. Considère qu’elle n’existe pas et tu verras si elle ne deviendra pas bientôt un mauvais souvenir

 

***Vitalia Andrade***

 

Je n’avais même pas prévu déménager à Lille. C’est paï qui a insisté parce qu’il préférait que j’ai de l’espace et aussi le soutien de mãe. Donc non je ne le cachais pas à Ducon. On m’en parlait lundi que mercredi je prenais le TGV. Je bous encore de rage par sa menace. Non mais il faut le faire. Mãe me fait la tête depuis la visite de Ducon donc je m’attendais à recevoir mon savon du coup je n’ai pas été surprise quand elle a profité du fait que j’ai mal ferme le frigidaire pour me gueuler dessus

 

_Quand il faut râler tu sais avoir une gueule plus forte que n’importe qui mais me fermer correctement mon frigo ah ça non tu en es incapable !

 

_hooo, je me suis déjà excusée

 

_La ferme ! Tu n’as pas pensé à moi quand tu t’es mise à crier la dernière fois ne tenant pas compte du fait que ça m’a pris une heure pour que Lucille s’endorme enfin donc tu vas m’écouter râler

 

_Comme si j’avais crié de bon cœur, je lui rappelle

 

_Tu cries sur le papa de ta fille pourquoi d’abord?

 

_bah voilà fallait commencer par là

 

_J’ai dit la ferme, je râle d’abord !

 

Rhoo, après on se demande d’où je tiens mon caractère. Bref je l’écoute donc râler sans intervenir

 

_C’est bon ? Je peux parler ? demandai-je quand elle fit une pause pour boire son pepsi

Elle me regarde du coin de l’œil tout en buvant à goulot. Je me lance quand même. Au pire elle va juste me dire de la boucler parce qu’elle n’a pas fini.

 

_tu ignorais qu’il était un con avant de coucher avec lui peut-être ? Elle me demande après mon récit haut en couleur et insultes

 

_C’est pas comme si j’ai demandé à avoir son gamin non plus hein. Si tu te souviens....

 

_Oui le stérilet, on s’en fout. Tu as un gamin, tu as décidé de garder ce gamin. Un gamin ce n’est pas une propriété privée même si tu sembles le penser vu le nombre de fois que tu répètes qu’elle ne serait pas en vie si tu ne l’avais pas mis au monde. Le gamin a un père. Si son père veut savoir ce qui se passe dans la vie de son gamin tu le lui dis point final. Ne rends pas compliquées des choses hyper banales.

 

_Puisque, j’te dis que je n’avais pas prévu lui cacher. En plus c’était une raison pour me menacer de me la retirer ? Ça ne se fait pas !

 

_Ouais bon....

 

_bah, tu vois que j’ai un peu raison

 

_la ferme, je n’avais pas fini ma réflexion. Tu lui dis de passer à la maison. J’ai deux mots à lui dire

 

Je saute sur mon téléphone pour prévenir Thierry et trépigne d’impatience quand il répond qu’il passera en soirée. Mais au lieu d’un savon Mãe prend un ton plutôt calme avec lui.

 

_écoute jeune homme, ici c’est ma maison. Et chez moi je déteste les éclats de voix

 

_Je comprends madame. Je m’excuse pour la dernière fois, j’aurais dû me contrôler

 

_Sur ce point nous sommes d’accord. Lucille ne t’a rien demandé. À tous les deux d’ailleurs. Elle était dans le paradis des bébés et vous l’avez fait venir sur terre. La moindre des choses c’est de lui donner une vie tranquille. Si vous ne vous en sentez pas capable, j’irai moi-même vous dénoncer aux affaires familiales

 

_mais mãe....

 

_oui ! Je le ferai. Ma petite fille ne sera pas ballotée entre deux irrespectueux et irresponsables qui préfèrent se lancer des menaces au lieu de s’asseoir pour discuter comme des adultes. Je serais parfaitement capable d’assumer sa garde.

 

Je ne m’attendais tellement pas à celle là qu’après son départ j’étais toujours sans mots.

 

_je ne suis pas mentalement devenu père au même moment que tu es devenue mère Vita mais je le suis et le fait que tu me tiennes à l’écart de ce qui concerne Lucille me frustre au plus haut point. Je n’aurais pas dû te menacer je reconnais et m’en excuse mais je ne pourrais pas supporter ton attitude bien longtemps

 

_C’est bon, je ne le ferais plus, murmurai-je

 

Mãe revient avec mon petit bébé dans ses bras qui babille et me la tend

 

_Et tu vas où ? Je lui demande intriguée par son accoutrement

 

_j’ai une vie figure-toi, mamie va voir des amies ma lulu, elle lui babille, tu surveilles bien tes parents, dit-elle avant de faire une sortie digne d’une pièce de théâtre dramatique

 

_ta mère en a des bonnes, rigole Thierry

 

_et là tu n’as vu que 40 % de ses bonnes, des fois je me demande comment j’ai fait pour rester saine d’esprit avec elle

 

_qui t’a menti que tu étais saine d’esprit ?

 

_tu vois comment tu commences et après....

 

_Lol je blague

 

_pfff grosse tête comme ta fille va

 

_On s’en fout, donne ma fille à la grosse tête, babille-t-il tout en la prenant avec un sourire béat sur les lèvres avant de l’embrasser, tandis qu’elle essaie de lui manger à chaque passage ce qu’elle trouve comme peau. Ouais ils sont beaux, je le reconnais. Je me perds même à les contempler tandis que le papa partage supposément ses secrets avec son amour et m’embête qu’il ne m’en dira pas un mot même si je supplie. Et faut voir Lucille qui s’émerveille et rigole comme si elle comprenait un mot de la situation. Genre elle est trop contente d’avoir son papa. Ils ne sont pas compliqués les gosses au final.

 

***TH Ndouo***

 

Je pensais trouver la maison endormie vu que j’ai un peu traîné chez la mère de Vita mais Garcie était debout.

 

_Je t’attendais, dit-elle me devançant

 

_Je suis allé chez Vita mais uniquement parce que sa mère m’a demandé. Je vais te montrer le....

 

_Pas la peine je te crois, elle m’interrompt

 

_vraiment ? dis-je inespéré

 

_Je te fais confiance Thierry, j’ai peur mais oui je....

 

En deux pas je l’ai prise dans mes bras et la serre aussi fort que je peux

 

_Une fois m’a suffi, je ne te décevrai pas

 

***Garcelle Ekim***

 

Oh que oui tu ne vas pas me décevoir, je pense, intérieurement tandis qu’il me raconte comment s’est déroulée la rencontre avec la bouseuse. C’est hier que maman m’a conseillé et j’y ai pensé toute la nuit. Elle a raison sur le point de la fibre paternelle. D’ailleurs si le foyer de maman ne s’est pas brisé à l’époque c’est parce qu’elle a accepté Ray après le décès de sa mère. J’étais petite pour m’en souvenir mais les tantes qui ont surtout forcé pour que papa prenne Ray se sont pour la plupart trahies avec le temps. Même celles qui traitaient maman de mauvaise parce qu’elle vivait choyée sans se soucier d’un pauvre orphelin. Comme si c’était la faute de quelqu’un que Ray se soit retrouvé orphelin. C’est l’expérience de ma mère qui m’a appris qu’il faut se méfier des femmes. J’ai donc failli à cette leçon parce que dans le passé jamais je n’ai vu en l’autre garce une compétition potentielle mais là c’est fini. Elle a fait un bébé à mon homme ? Pas de soucis. On va l’éduquer à trois cet enfant. Comme elle est venue dans mon fief je vais lui montrer qu’il y’a une différence entre un coup passager parce que le mec est en chien et une femme qu’on aime. Et très vite son rejeton aura des frères et sœurs qui occuperont assez l’attention du papa pour qu’elle aussi disparaisse. Si quelqu’un doit perdre dans cette histoire ça ne sera pas moi.