9 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Les tresses au fil et le pilote
Write by ngengeti
Retour à l’histoire dans la cuisine de ma mère.
~Les tresses au fil et le petit pilote~
La manipulation faite de mes tresses au fil, par mon petit frère était tellement agréable : tel un petit massage léger, virevoltant d’une tresse à l’autre, que je n’ai pas remarqué que dans son silence, il préparait une petite bêtise...
J’étais sur la fonction qui
m’avait été assignée. Celle de tenir mon frère tranquille le temps que le repas
soit prêt. Je le laissais volontiers se distraire sur ma tête, tant que cela
l’empêchait de partir à la découverte de quelque chose à saccager ailleurs. La
grande sœur, encore courte sur patte, avait besoin de repos.
Je n’avais donc pas anticipé de ma petite cervelle enfantine, que dans le processus d’imitation probable des gestes de notre mère, il avait trouvé le moyen de défaire mes tresses qui avaient pourtant pris un certain temps, et de l’huile de coude à réaliser.
Il faut dire aussi que mes cheveux s’en portaient bien, puisqu’enfin délivrés de leur carcan rigide. Ils étaient libres ! Enfin, partiellement… En fait, mon frère avait tiré sur le bout du fil à l’embout de la tresse, et comme une toupille, elle se défaisait sans effort, avec un petit bruit de rotor « TRRRRR »… en sens inverse du fil enroulé ; libérant ainsi la mèche de cheveu, maintenant défrisé tel un ressort délié, par l’effet de la pression maintenue du fil le long de la mèche.
Mon frère avait ainsi, plusieurs hélices à sa disposition. Imaginez sa joie infantile innocente….
Cependant, ce petit agité de son état, mon cher petit frangin venant à peine de tenir sur ses jambes à l’époque, n’avait pas pu aller loin dans sa nouvelle occupation, car l’œil de lynx de notre mère (superpouvoir de toutes les mères) l’avait remarqué et une bonne partie de ce qui restait de la coiffure en fut sauvée. Au plus grand désarroi de notre petit pilote.
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***
Bien sûr, cela a quand même passablement énervé madame notre mère qui a du après avoir finalisé le repas, refaire la coiffure en rattachant les bouts défaits des tresses. Et bien entendu, comme toute mère africaine, elle le faisait tout en me passant un savon de rigueur, agrémenté de gestes brusques ponctuant chaque remarques, dont je ne me souviens de la teneur exacte, mais plutôt de la charge atmosphérique, jusqu’à nos jours, puisque je vous raconte cette petite histoire.
Ma mère bien remontée sur les tresses qu’elle rattache avec la cadence
distincte que l’on reconnait, en bruit de fond : « Swii, Swii,
Swii » ;
« On ne peut pas vous laisser cinq minutes sans que vous fassiez des
betises ?! » « Swii, Swii, Swii » ;
Positionnant ma tête d’un geste ferme et innatendu : « Tourne
bien la tête ! » ; « Swii,
Swii, Swii » ;
Poursuivant: « Si c’est pour jouer tu es bien concentrée. Mais pour surveiller l’enfant ça te dépasse. etc. etc.…»
Les amis, les
grand(e)s freres et sœurs quis se reconnaissent : moi-même j’étais encore une enfant !
Mais, qui allait oser argumenter. Je ne sais pas si j’y pensais déjà en ces termes. Mais l’instinct de survie et mon éducation ne me permettait pas de le faire.
Pendant ce
temps, el compadre (le compère) et principal acteur de cette situation, lui était devenu
très sage.
L’image de l’innocence par excellence...
Passons.
Ref. Images: GoogleBy ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***