94.1: le bonus de son 94

Write by Gioia

***Snam WIYAO***

Je n’y connais rien en relation mais c’est chez moi qu’Aïdara a ramené ses inquiétudes. Apparemment, elle était en ce qu’elle appelle un «contrat» avec Marley et ce dernier a décidé de l’écourter parce qu’il n’a pas aimé qu’elle l’ait présenté comme un ami durant la fête. Ils ont donc eu un petit accrochage physique positif, ses mots pas les miens. Donc l’accrochage bénéfique a eu lieu et malgré ça, il lui a annoncé par message qu’il ne voulait plus de contrat. Elle lui a donc répondu très remontée qu’il n’avait pas intérêt à la tester. Maintenant il ne réagit pas comme ce à quoi elle s’attendait. C’est le résumé en tout cas de ce qu’elle m’a raconté avec des gestes très animés, pendant que je bouclais ma valise.

– Alors tu attendais quoi?

– Comment ça ch’attendjais quoi? J’te djis qu’il…

– Oui je sais, tu penses qu’il t’a sauvagement accroché sur le parking pour te donner un avant-goût comme ça tu reviendrais à la course après son message

– J’ai pas djis saufachement non plus

– Je l’ai déduit du ton extatique sur lequel tu m’as raconté vos frasques

– Znaaammm, elle s’écrie et me tape l’épaule, me provoquant un rire. Dernièrement certains de ses ch qui représentent des s deviennent des z, un petit signe que ses thérapies fonctionnent à long terme. Ça me fait tellement plaisir de voir ses efforts payer. C’était une grosse inquiétude pour Mally quand elle a commencé son stage, bien qu’il ne lui ait pas dit. Jamais il ne lui montre ses doutes d’ailleurs. Il n’a que des encouragements pour elle et c’est chez moi qu’il vient tout déposer. Il va jubiler lorsque je lui dirai que notre Dara s’est entichée d’un garçon avec qui elle a partagé des trucs.

– Bon, je vais peut-être te choquer mais je ne vois pas où est le problème s’il essaie de te manipuler. Après tout chacun a le droit d’user de la méthode qu’il veut pour obtenir ce qu’il désire

– Mais z’est indjuste  et indzigne d’un vrai mec

– Lol tu es sûr que tu sais ce qu’est un vrai mec?

– Bon che connais pas tchout mais j’aime pas comment il agit. Non zeulement il m’a envoyé le mezage mais il n’a pas répondju. Depuis là, il n’a rien djit du tout à ce que j’ai envoyé. Qu’est-ce que che dois comprendre moi? Que z’est vraiment la fin de fin? Il se fâche que je l’ai prédjenté seulement comme un ami mais il se comportche même pas comme un ami. On ne fait pas ça de ne pas répondzre aux gens. J’ai l’imprechion qu’il m’a utchilisé, dit-elle sur un ton blessé

– Aww, bon te fâche pas. Tu pourrais aller chez lui non? Histoire de tirer ça au clair

– Ce n’est pas claxe, ça fait djésespéré, dit-elle d’une voix affectée

– Mais tu es là à te torturer les esprits, analysant son silence. Qu’est-ce que tu préfères finalement? La vie c’est un choix. Je ne dis pas d’aller là-bas et le supplier de te répondre mais il n’est écrit dans aucun manuel qu’on n’a pas le droit de rendre visite à une connaissance. Si tu y vas et qu’il te traite froidement au moins tu seras fixée, parce que le doute là te mine pour rien

– Ça ne fait pas comme zi che lui ai couhu après? Che ne veux pas qu’il ze moque un jour de moi avec

– Un jour donc tu te projettes dans l’avenir avec lui hein? dis-je amusée

– Mais z’est pas ça qu’il veut?

– Doucement oh pas la peine de me parler fort, rigolai-je. Et puis c’est mieux de dire la vérité ma grande, c’est-à-dire ce que tu ressens parce que si tu lui sors que tu es là pour faire ce qu’il veut, tu risques d’essuyer non seulement un refus mais peut-être qu’il sera cinglant. Concernant la moquerie, dis-toi que les mecs nous courent après tous les jours mais on ne se moque pas d’eux avec en général. En plus ton mec vient d’une culture où ce n’est pas aussi tabou que les meufs prennent les devants. En tout cas comparé à nous. Donc pourquoi tu te mines l’esprit avec les questions dont toi et moi n’aurons jamais la réponse? Dis-toi que si tu décides de sortir avec lui, c’est d’abord pour toi et pas pour lui. Et quand quelque chose est important pour toi, tu ne laisses pas les cartes, le destin, ou je ne sais quoi, tout te disposer comme tu en rêves. La preuve, on peut te cuisiner n’importe quel plat mais c’est ta bouche qui mâche non

– Oui

– Alors? Tu n’as pas honte de manger quand quelqu’un d’autre cuisine mais c’est te rendre dispo pour un mec qui te plaît qui fait de toi une désespérée? pardon retourne aux années 20 leur mentalité et profite des bienfaits de notre monde moderne

– Za marche, tu es prête à partchir chez Mally?

– Oui, même si c’est dommage que je ne puisse pas lui apporter les grillades de chez Fogo, dis-je un peu dépitée

– Tchoi auzi tchu vas prendre tes choses en main han, fait-elle espiègle

– Pfff connasse là, on dit toi tu parles de moi, rigolai-je de bon cœur

On passe la nuit ensemble dans ma chambre. Je voulais prendre un Uber pour l’aéroport mais elle était déjà debout à m sortie de douche et sans un mot prenait ma valise pour descendre avec. Pendant que je fais mon check-in, elle remarque du coin de l’œil Marley qui semblait rentrer d’un voyage. Je la rassure que je pourrais m’en sortir et elle va le rejoindre. Bon j’ai un long périple devant moi, tout ça pour la grosse tête de Mally. Il est tellement déprimé qu’à distance, j’ai du mal à le consoler.

Enfin j’ai la sensation qu’il a besoin de moi, donc me voilà prête à me taper 30 heures de vol à l’aller, correspondances incluses pour me rendre à Vancouver. La vie est rude quand on n’a pas l’argent oh. Je voyais les vols à une escale d’Air France et Lufthansa passer mais le prix ne m’encourageait pas. Je me suis réservée un budget bien strict pour ce voyage, soit pas plus de 1200 $ US donc Turkish Airways fut mon option. Le premier stop sera bien sûr Istanbul. Après une escale de deux heures, j’embarquerai pour Londres et une autre escale là-bas m’attend avant d’aller à Vancouver. Pour m’encourager, je me rappelle que je vais banalement visiter plein de pays depuis l’enceinte de leurs aéroports quand même. De quoi raconter à mon père pour l’amuser. J’ai avec moi une clé de l’appart de Mally. Il m’a écrit hier quand il quittait Springs pour retourner à Vancouver mais je ne l’ai pas averti de ma visite. Le connaissant il m’en aurait dissuadé ou envoyé la moitié de l’argent pour que je prenne juste Air France, vu qu’il m’encourage depuis le début de son stage à le visiter. Mais je n’ai jamais osé, par crainte que ça change la nature de notre relation. C’est une chose d’être avec lui quand il vient à Nairobi. Au moins la présence de Hilda et sa sœur me freinent un peu, parce que toutes les fois qu’il se glisse dans mon lit, et me passe le bras autour du cou je n’ai qu’une envie. Me tourner lui et l’embrasser à perdre haleine. Mais je n’ose jamais par peur du rejet. Oui, je sais ce que j’ai conseillé à Aïdara, mais Mally et moi c’est différent. Je me suis rendue plus que disponible pour lui, pas parce que je voulais qu’il me demande d’être sa copine mais je veux dire que tout le monde se doute de mes sentiments. Il faudrait être aveugle pour manquer le gros béguin que j’ai pour lui. Mais comme il avait dit à sa mère que je ne l’intéressais pas, je m’étais refroidie. Bon, jusqu’à ce qu’il commence à se faufiler dans mon lit, du coup je suppose que les choses ont changé? Bref, je réfléchis trop, je sais. Au moins j’ai une clé de son appart qu’il a laissé chez sa sœur à sa dernière visite. S’il est fâché, je vais juste dormir dans un motel miteux et revenir chez moi non, il n’y a pas de problème.

***Marley BOULDER***

J’aime ce genre de choses, les rencontres fortuites. J’aime penser que c’est le hasard qui penche en ma faveur. Et c’est nettement plus agréable de me faire conduire par la fille qui me plaît plutôt qu’un chauffeur qui aurait forcé la conversation à quatre heures du matin.

– Che peux demandzer d’où tchu viens ou toujours pas? elle me demande une fois garée devant mon immeuble

– Monte avec moi et on en parle si tu veux, je lui réponds en descendant

Mon trolley en main, j’attends qu’elle se gare mieux et nous montons ensemble. Je m’adosse au plan de travail dans ma cuisine et le trouve étrangement nerveuse.

– J’étais à Cape town pour voir Cédric, tu m’as cherché?

– Bah oui bien zûr, che t’ai envoyé plein de mezages zans réponxe

– J’ai oublié mon téléphone en quittant la maison le jour là

– OK, umm, y va bien ton ami?

– Oui, et ta sœur? Son moral s’arrange?

– Pas tchrop mais che penze que ça va prendjre dju temps

– Certainement. C’est une lourde perte

Elle se met à dessiner des formes avec un de ses pieds et me jette de temps en temps des regards. Probablement qu’elle attend que je relance la conversation mais la voir comme ça me plaît davantage.

– Tchu es toudjours fâché?

– Aïdara je n’ai jamais été fâché, j’ai juste dit que je n’ai pas aimé que tu me présentes comme un ami

– OK, alors tchu aimerais…, non che veux djire, moi… euh, j’ai pas encore envie d’arrêter le contchrat. Je penzais qu’on allait faire une paudje avec ce qui s’est paxé dans ma famille

– Honnêtement j’étais en pause jusqu’à ton anniversaire. Je veux dire jusqu’à ce que je rencontre ton collègue Kai

– Qu’est-ce qu’il a fait? demande-t-elle confuse

– Il a posé sur toi le même regard que j’avais il y a un an. J’en déduis que tôt ou tard, il passera à l’action et tu m’as dit le jour où on signait le contrat que tu ne pourrais pas me donner de tendresse le jour où tu aurais un amoureux, ce qui est compréhensible. Je t’ai dit que je suis un type émotif. Je ne sais pas jouer le distant qui est au-dessus de tout. Quand je commence quelque chose, je m’y mets à fond, y compris mes relations. Et je ne veux pas tenir la chandelle pendant que tu t’entiches de Kai. Autant tirer ma révérence maintenant

– Mais z’est juste mon collègue

– Dont tu m’as parlé plusieurs fois avant que je ne le rencontre, et je sais maintenant qu’il n’est pas indifférent à ton charme. Si tu ne veux pas de plus avec moi, ça ne me sert à rien de poursuivre ce contrat

– OK, mais che promets que Kai c’est pas mon amoureux dju tchout. J’ai souvent parlé de lui parce que tchu m’as demandé comment ça se passait au tchravail et c’est avec lui que je tchravaille zouvent

– Je ne t’accuse pas Dara, je t’explique comment je vois les choses

– Che veux pas te mentchir Maryey. Che zuis pas amoureuse de tchoi, mais ça me fait mal d’arrêter

– Si c’est à cause du sexe, il…

– C’est pas za, che… ch’aime ce qu’on fait, comment on ze parle, ch’aime être avec tchoi. Est-ce qu’il y’a une autchre façon, che veux dire, autchre que le contrat que tu voudjrais essayer?

– Je te veux, dis-je honnêtement. Depuis un an je te veux, je te veux sans réserve, ni barrière, et si tu n’es pas amoureuse après un moment, on pourra arrêter. Mais je te veux proprement de la tête aux pieds

J’ai fini ma phrase en m’approchant d’elle. Nous sommes si proches que nos souffles sont entremêlés mais elle ne décroche pas le regard. Contre toute attente, elle se met sur la pointe des pieds et m’embrasse tendrement.

– D’accord, mais che peux pas djire encore à ma famille à cause de ma sœur, murmure-t-elle contre mes lèvres

Je la fais crier en la soulevant et nous finissons au lit, les membres attachés pêle-mêle. Ses mains s’emparent de ma tête et elle me fait soupirer de bonheur par un massage crânien.

– Si j’entends qu’on m’appelle tonton Marley, tu vas me sentir

– Lol, tchu es un tonton, il faut accepter

– N’importe quoi, je n’ai que 27 ans contre tes 24

– N’empêze que tchu es tonton, elle rigole encore

Je la bloque pour la chatouiller et après une petite lutte, je m’assoupissais doucement quand je l’entends demander sur un ton très intéressé et joyeux

– Alors qu’est-ce qui t’a fait tomber amoureux de moi depuis un an?

Je fais exprès de dormir bien qu’elle me tire légèrement la joue pour vérifier si je suis avec elle ou non. À presque cinq heures du matin, c’est le sujet qui l’intéresse ça? Je sens que cette vie de couple ne sera pas de tout repos.

***Mally LARE AW***

Je n’aurais pas dû brusquer ma sœur, je le sais mais je n’ai pas pu me contrôler. C’est déstabilisant ce qu’on vit mais la voir en souffrir c’est presque agonisant pour moi. Et dans l’état actuel, je n’ai pas foutu grand-chose au boulot. La seule chose qui peut me dérider dans ces moments, c’est de libérer mes émotions sur une fille. Ou dans une fille, je dirai. Et justement il y’en a une qui m’a fait signe récemment. J’ai des préférences en matière de sexe. Bon ce n’est rien d’extravagant non plus, j’aime juste niquer en situation risquée. Mon plaisir était à son summum les fois où je me suis laissé tenter et depuis j’ai rejoint une application qui me met en contact avec des gens qui sont friands aussi de choses particulières. C’est vrai que celle-ci me propose quelque chose d’assez étrange pour moi mais elle me jure que son copain est partant. Le copain lui-même m’a confirmé son accord par message. On s’est entendu du lieu de rencontre, soit chez moi. Je sais que ça peut sonner risqué mais comme j’ai dit j’aime justement ce risque. Et puis je préfère être en terrain inconnu pour sauter la meuf d’un mec plutôt que de me pointer chez eux et me faire frapper la tête en pleins ébats si jamais le type changeait d’avis. Parce que depuis que je suis né, je n’ai jamais entendu moi qu’un homme prenait son pied en voyant un autre démonter sa meuf. Mais bon ce sont des blancs ceux-ci. Qu’on me pardonne les préjugés mais je n’ai pas été trop surpris quand elle m’a parlé de leur fantasme. Un noir, elle a bien expliqué qu’ils voulaient depuis. Elle sera aussi ma première blanche. En général, je ne choisis qu’un genre, mince, claire, grande, comme Snam. Je sais. J’ai des problèmes, mais je n’arrive pas à avoir envie d’un autre genre. J’ai essayé et ce n’était pas jouissif. Là j’accepte juste pour me vider les couilles et faire autre chose de ma soirée que broyer du noir.

J’arrive chez moi environ trente minutes avant l’heure du rdv, histoire de tuer le temps. Ils sont ponctuels, chose que j’apprécie. La fille me dit quelque chose mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Le mec paraît normal. En tout cas j’imaginais un chétif ou vieux, bref quelqu’un qui collerait avec l’idée que j’ai d’un mec qui peut subir l’humiliation de voir sa meuf dans la posture qu’on sera là. Mais le type est un «joe» régulier, légèrement moins bâti que moi, mais certes. Bref, la meuf n’avait pas froid aux yeux. Je leur proposais à boire, qu’elle tâtait déjà mon entrejambe. Et il lui a dit de sortir ma bite. J’ai précisé quand même que je ne suis pas bi donc il sait qu’il n’a pas intérêt à me toucher. Mais ce type s’est réellement installé sur la chaise bascule en face de mon divan et regardait sa meuf s’appliquer sur ma queue.

Une pipe c’est une pipe et bref je prends mon pied même si mon esprit se rappelle de temps en temps qu’il y’a d’autres couilles dans cette salle. C’est encore lui qui lui demande de me lécher les boules, et elle s’exécute tout en disant au gars comment j’en ai une plus épaisse que lui. On peut faire ça? La méchanceté lui donne quoi, c’est ce que j’ai envie de lui demander mais ça ne fait pas partie du script.

Je n’ai pas le temps des chichis, et on ne me donne pas d’ordre, donc j’ignore ses «yeah suck on her tits like that» pendant que je lèche les tétons et baise avec deux doigts le minou serré de sa meuf. Je dégage juste mon jean mais garde ma chemise boutonnée jusqu’au cou avant de la prendre en levrette sur mon divan.

– Come on turn, I want to see your balls slapping her flesh, il vient m’interrompre alors que je prends sérieusement mon pied

Il est royalement ignoré pour la seconde fois. Ce sont les balls de son papa qu’il va voir, n’importe quoi là. Je ramone la meuf et tout d’un coup, elle se met à hurler bien fort des obscénités comme si elle se faisait prendre par un taureau. Autant elle hurle, autant le gars la rejoint dans sa folie. À croire que je suis uniquement la poupée sexuelle dans leur fantasme qu’ils réalisent. Elle hurle tellement que je n’ai pas eu le temps d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir. Je n’ai eu le temps de rien du tout. Snam se tenait là devant moi. Ma Snam. Ma King, valise à la main, les yeux arrondis comme des cuillères. Je me gèle sur place, incapable de bouger, n’en croyant pas mes yeux, bien que j’entende les deux participants de ma coucherie me questionner. La déception, c’est ce que je lis dans son regard. Une déception accablante, et je secoue la tête tout en sortant de la fille. Ce n’est pas moi qui inspire de la déception à ma Snam.

– C’est comme ça que tu es triste Mally? me dit-elle d’une voix qui me met à terre

– King je…, commençai-je

– Et tu couches avec l’ennemie de Macy? l’ennemie de ma sœur? Mally! poursuit-elle avec stupeur

– L’ennemie de Macy? Tu… hooo, merde, m’énervai-je parce qu’en voulant me lever je me suis pris les pieds dans mon jean

– SNAM! Attends! Reviens! je crie et me lance à sa poursuite

Je dois arriver dans le couloir et entendre une dame crier «Oh shit» d’effroi tout en se couvrant les yeux pour me rendre compte que ma queue semi-dressée était là on display. Je retourne à la course dans mon appart pour récupérer mon jean, ce n’est pas le moment de me ramasser une arrestation pour attentat à la pudeur. La valise de Snam est encore dans mon salon et les deux autres participants m’attendaient sur mon divan.

– The party is over, I need privacy, je leur dis tout en lançant l’appel vers le numéro de Snam (la fête est finie, j’ai besoin d’intimité)

– Uh, OK but why? le gars demande

-Why? Do I have to paint a picture or something? Didn’t you see my girl when she barged in on us?

(Pourquoi? Dois-je te faire un dessin? Tu n’as pas vu ma meuf quand elle nous a interrompus?)

– Elle aurait pu join, we were having so much fun and now we have to stop, it’s unfair, boude la fille pendant que j’ai l’impression de faire un bad trip. On est dans le remake de quel film d’horreur? Donc moi ma Snam devait rejoindre ce… ce truc là, et ce type allait astiquer sa queue devant son corps? Mon cerveau mélangé par les récents événements s’arrête brusquement sur un point.

– Tu as parlé français tout à l’heure, dis-je à la fille

– Yes, fait-elle fièrement, je try un peu avec des amis en France et…

– Attends on s’est déjà rencontrés?

-Of course, in Nairobi, I was there to party with some friends remember? That’s why I texted you “what a happy surprise” when I stumbled upon your profile on the app

-Eh Merdeeee! Criai-je en me frappant le front. L’ennemie de Macy, celle que le fameux copain a engagée sans en discuter avec elle. Les informations affluent une après l’autre dans mon esprit. Comment j’ai pu oublier? Je l’ai certes vu une fois mais putainnn! Snam va me brûler vive quand je la retrouverai. Je relance encore sa ligne sans succès. Ça sonne, mais elle ne répond pas.

-Y’all need to leave, now! Je leur dis fermement. Ils disent bouder, mais se ramassent et libèrent le plancher

Las d’essayer la ligne de Snam je passe à celle de ma sœur. Elle aussi ne répond pas du coup, mais au moins me retourne l’appel avant que je ne me décide à contacter Macy.

– Mais tu es où quand on te cherche Dara?

– Eusss, avec mon petchit-ami, pourquoi t’es fâché?

– Oui, bref, Snam fait quoi chez moi et je ne suis pas au courant?

– Oupppcchheee, ch’ai oublié de t’avertchir quand elle a pris son vol. Tchu as pu la récupérer à l’aéhoport?

– Appelle là et demande-lui son adresse! que oupche, toi-même oupche Pfff! pestai-je avant de raccrocher

J’ai fait les cent pas au point de me muscler les mollets quand ma sœur retourne enfin mon appel.

– Alors? Elle va bien? Elle est où?

– Elle a djit qu’elle va bien, mais elle n’a pas accepté de me dzonner l’adjresse. Qu’est-ce qui se paxe?

– Il se passe meuf que tu as des explications à me donner. Tu as un petit-ami depuis quand? essayai-je pour faire diversion

– Ahête de changer de sudjet, qu’est-ce que tchu as foucthu Mally? me demande-t-elle durement

– Ne m’insulte pas Dara, elle… elle, m’a surpris quand je fourrais une meuf

– Bouvvvonnn! Tchu a fait quoi ça?

– J’ai dit de ne pas m’insulter non, je ne savais pas qu’elle…

– Oh abructhi, elle a fait tchoute la journée pour venir te voir et tchoi tchu étchais…, chalopard, chalopio, glandouillouuuu!

– OK, mais tout ça ne m’aide pas

– Tais-tchoi! m’assène-t-elle. Pourquoi tchu zautes une autre meuf alors que tchu dors tchoujours avec Znam? T’avais pas le djroit Mally; tchout le monde sait que Znam a un gros coup de cœur pour ta grozze tête, pourquoi tchu devais gâter ça, punaise de merdjique de je zais même pas quoi

Je me laisse tomber comme un corps sans vie. Je sais tout ça, je le sais. Je le sais autant que je sais ce que je ressens pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’un tableau d’elle trône dans ma chambre. Si j’avais su qu’elle venait, jamais je n’aurais fait ça.

– Je sais, je suis tout ça, s’il te plaît, essaie de lui faire avouer son adresse. C’est tout ce que je te demande, et je vais me rattraper, je te le promets

– Hum, OK, murmure-t-elle mécontente, mais ça me va

***Macy WIYAO***

Pour me remonter le moral, j’ai décidé de changer un peu mon look. Des longs locks d’une couleur tirant sur le marron, mais si clair, que ça passe pour du neutre. Ayant une tenue dans les mêmes tons je l’ai enfilé pour une petite séance photo avec Aurore. Je la poste sur mon IG, avec en légende, «when he says, babe send me some nudes» et quelques minutes plus tard je reçois une réponse surprenante d’Elsie. «That’s why he stays cheating girl, you’re too boring». Je réponds en lui demandant si elle s’est trompée ou c’est comment. Ce qu’elle me retourne comme commentaire, me fait virer au rouge. C’est bon comme ça. Il n’est pas né l’homme qui me mettra dans la position où une femme se croira autorisée à me parler comme si j’étais sa copine. Je laisse un message à Seb et ramasse un sac pour jeter les quelques affaires qu’il a chez moi. Je sors, dévale les escaliers et dépose tout là-bas avant de remonter. Et parce que la rage foisonne en moi, je retourne pour mieux répondre à cette pétasse qui s’est prise pour un morceau de choix parce que Seb lui a grossi le cerveau. Mais Aurore s’en était déjà occupé et salement. On sonne et je me mets à l’interphone.

– Oui?

– Bébé c’est…

– Tu ramasses tes saletés que tu appelles affaires et tu fous le camp!

– Macy c’est Seb, il me dit comme si c’est aujourd’hui que j’allais me méprendre sur lui

– Je ne vais pas me répéter! dis-je avant de m’en aller, mais c’est là qu’il se met à sonner en désordre comme si c’était chez lui ici

– Hey c’est quoi? Je lui hurle en rage depuis l’interphone

– C’est quoi ce coup de pute que tu es en train de me faire? Tu sais combien m’ont coûté ses effets ?

– Qu’est-ce que j’en ai à foutre Sébastien? Tu as l’argent pour aller faire ta pute à l’arc avec les meufs, tu auras l’argent pour te racheter tes immondices que tu appelles affaire

– Lol une meuf qui cache sa face tachetée on dirait la peau d’un dalmatien aussi utilise le mot immondice? Laisse-moi rire

– Qu’est-ce que tu viens de dire? rétorquai-je blessée qu’il frappe là-bas

– Tu es renvoyée petite conne! Que je ne revois plus ta sale tronche de cake dans mon bureau

– Répète un peu s’il te plaît, je n’ai pas bien compris, dis-je le cœur peiné, mais mon esprit se rappelle quand même de l’enregistrer

– J’ai dit! Ta face de panini pressé est renvoyée, crevure va! Tu sais qui me faisait la cour quand je les ai virés pour me mettre avec toi, avec ta dure face on dirait une trans là Pfff! Trompe-toi et…

Ce dont j’ai besoin je l’ai, donc je laisse le bouton de l’interphone. Moi Trans hein. OK comme il veut se faire enculer, je vais me mettre au travail 

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