94.1: le bonus de son 94
Write by Gioia
***Snam WIYAO***
Je n’y connais rien en relation
mais c’est chez moi qu’Aïdara a ramené ses inquiétudes. Apparemment, elle était
en ce qu’elle appelle un « contrat » avec Marley et ce dernier a décidé de l’écourter
parce qu’il n’a pas aimé qu’elle l’ait présenté comme un ami durant la fête. Ils
ont donc eu un petit accrochage physique positif, ses mots pas les miens. Donc l’accrochage
bénéfique a eu lieu et malgré ça, il lui a annoncé par message qu’il ne voulait
plus de contrat. Elle lui a donc répondu très remontée qu’il n’avait pas
intérêt à la tester. Maintenant il ne réagit pas comme ce à quoi elle s’attendait.
C’est le résumé en tout cas de ce qu’elle m’a raconté avec des gestes très
animés, pendant que je bouclais ma valise.
– Alors tu attendais
quoi ?
– Comment ça ch’attendjais
quoi ? J’te djis qu’il…
– Oui je sais, tu
penses qu’il t’a sauvagement accroché sur le parking pour te donner un avant-goût
comme ça tu reviendrais à la course après son message
– J’ai pas djis
saufachement non plus
– Je l’ai déduit du
ton extatique sur lequel tu m’as raconté vos frasques
– Znaaammm, elle s’écrie
et me tape l’épaule, me provoquant un rire. Dernièrement certains de ses ch qui
représentent des s deviennent des z, un petit signe que ses thérapies fonctionnent
à long terme. Ça me fait tellement plaisir de voir ses efforts payer. C’était
une grosse inquiétude pour Mally quand elle a commencé son stage, bien qu’il ne
lui ait pas dit. Jamais il ne lui montre ses doutes d’ailleurs. Il n’a que des
encouragements pour elle et c’est chez moi qu’il vient tout déposer. Il va jubiler
lorsque je lui dirai que notre Dara s’est entichée d’un garçon avec qui elle a
partagé des trucs.
– Bon, je vais
peut-être te choquer mais je ne vois pas où est le problème s’il essaie de te
manipuler. Après tout chacun a le droit d’user de la méthode qu’il veut pour
obtenir ce qu’il désire
– Mais z’est indjuste
et indzigne d’un vrai mec
– Lol tu es sûr que
tu sais ce qu’est un vrai mec ?
– Bon che connais pas
tchout mais j’aime pas comment il agit. Non zeulement il m’a envoyé le mezage
mais il n’a pas répondju. Depuis là, il n’a rien djit du tout à ce que j’ai
envoyé. Qu’est-ce que che dois comprendre moi ? Que z’est vraiment la fin de fin ? Il se fâche
que je l’ai prédjenté seulement comme un ami mais il se comportche même pas
comme un ami. On ne fait pas ça de ne pas répondzre aux gens. J’ai l’imprechion
qu’il m’a utchilisé, dit-elle sur un ton blessé
– Aww, bon te fâche
pas. Tu pourrais aller chez lui non ? Histoire de
tirer ça au clair
– Ce n’est pas claxe,
ça fait djésespéré, dit-elle d’une voix affectée
– Mais tu es là à te
torturer les esprits, analysant son silence. Qu’est-ce que tu préfères finalement ? La vie c’est un choix. Je ne dis pas d’aller
là-bas et le supplier de te répondre mais il n’est écrit dans aucun manuel qu’on
n’a pas le droit de rendre visite à une connaissance. Si tu y vas et qu’il te
traite froidement au moins tu seras fixée, parce que le doute là te mine pour
rien
– Ça ne fait pas
comme zi che lui ai couhu après ? Che ne veux
pas qu’il ze moque un jour de moi avec
– Un jour donc tu te
projettes dans l’avenir avec lui hein ? dis-je
amusée
– Mais z’est pas ça
qu’il veut ?
– Doucement oh pas
la peine de me parler fort, rigolai-je. Et puis c’est mieux de dire la vérité
ma grande, c’est-à-dire ce que tu ressens parce que si tu lui sors que tu es là
pour faire ce qu’il veut, tu risques d’essuyer non seulement un refus mais
peut-être qu’il sera cinglant. Concernant la moquerie, dis-toi que les mecs
nous courent après tous les jours mais on ne se moque pas d’eux avec en
général. En plus ton mec vient d’une culture où ce n’est pas aussi tabou que
les meufs prennent les devants. En tout cas comparé à nous. Donc pourquoi tu te
mines l’esprit avec les questions dont toi et moi n’aurons jamais la
réponse ? Dis-toi que si tu décides de
sortir avec lui, c’est d’abord pour toi et pas pour lui. Et quand quelque chose
est important pour toi, tu ne laisses pas les cartes, le destin, ou je ne sais
quoi, tout te disposer comme tu en rêves. La preuve, on peut te cuisiner n’importe
quel plat mais c’est ta bouche qui mâche non
– Oui
– Alors ? Tu n’as pas honte de manger quand quelqu’un d’autre
cuisine mais c’est te rendre dispo pour un mec qui te plaît qui fait de toi une
désespérée ? pardon retourne aux années 20
leur mentalité et profite des bienfaits de notre monde moderne
– Za marche, tu es
prête à partchir chez Mally ?
– Oui, même si c’est
dommage que je ne puisse pas lui apporter les grillades de chez Fogo, dis-je un
peu dépitée
– Tchoi auzi tchu
vas prendre tes choses en main han, fait-elle espiègle
– Pfff connasse là,
on dit toi tu parles de moi, rigolai-je de bon cœur
On passe la nuit ensemble
dans ma chambre. Je voulais prendre un Uber pour l’aéroport mais elle était
déjà debout à m sortie de douche et sans un mot prenait ma valise pour
descendre avec. Pendant que je fais mon check-in, elle remarque du coin de l’œil
Marley qui semblait rentrer d’un voyage. Je la rassure que je pourrais m’en
sortir et elle va le rejoindre. Bon j’ai un long périple devant moi, tout ça pour
la grosse tête de Mally. Il est tellement déprimé qu’à distance, j’ai du mal à
le consoler.
Enfin j’ai la sensation
qu’il a besoin de moi, donc me voilà prête à me taper 30 heures de vol à l’aller,
correspondances incluses pour me rendre à Vancouver. La vie est rude quand on n’a
pas l’argent oh. Je voyais les vols à une escale d’Air France et Lufthansa passer
mais le prix ne m’encourageait pas. Je me suis réservée un budget bien strict
pour ce voyage, soit pas plus de 1200 $ US donc Turkish Airways fut mon
option. Le premier stop sera bien sûr Istanbul. Après une escale de deux heures,
j’embarquerai pour Londres et une autre escale là-bas m’attend avant d’aller à
Vancouver. Pour m’encourager, je me rappelle que je vais banalement visiter
plein de pays depuis l’enceinte de leurs aéroports quand même. De quoi raconter
à mon père pour l’amuser. J’ai avec moi une clé de l’appart de Mally. Il m’a écrit
hier quand il quittait Springs pour retourner à Vancouver mais je ne l’ai pas averti
de ma visite. Le connaissant il m’en aurait dissuadé ou envoyé la moitié de l’argent
pour que je prenne juste Air France, vu qu’il m’encourage depuis le début de
son stage à le visiter. Mais je n’ai jamais osé, par crainte que ça change la
nature de notre relation. C’est une chose d’être avec lui quand il vient à
Nairobi. Au moins la présence de Hilda et sa sœur me freinent un peu, parce que
toutes les fois qu’il se glisse dans mon lit, et me passe le bras autour du cou
je n’ai qu’une envie. Me tourner lui et l’embrasser à perdre haleine. Mais je n’ose
jamais par peur du rejet. Oui, je sais ce que j’ai conseillé à Aïdara, mais
Mally et moi c’est différent. Je me suis rendue plus que disponible pour lui,
pas parce que je voulais qu’il me demande d’être sa copine mais je veux dire
que tout le monde se doute de mes sentiments. Il faudrait être aveugle pour manquer
le gros béguin que j’ai pour lui. Mais comme il avait dit à sa mère que je ne l’intéressais
pas, je m’étais refroidie. Bon, jusqu’à ce qu’il commence à se faufiler dans
mon lit, du coup je suppose que les choses ont changé ? Bref, je réfléchis trop, je sais. Au moins j’ai une
clé de son appart qu’il a laissé chez sa sœur à sa dernière visite. S’il est
fâché, je vais juste dormir dans un motel miteux et revenir chez moi non, il n’y
a pas de problème.
***Marley BOULDER***
J’aime ce genre de
choses, les rencontres fortuites. J’aime penser que c’est le hasard qui penche
en ma faveur. Et c’est nettement plus agréable de me faire conduire par la
fille qui me plaît plutôt qu’un chauffeur qui aurait forcé la conversation à
quatre heures du matin.
– Che peux demandzer
d’où tchu viens ou toujours pas ? elle me
demande une fois garée devant mon immeuble
– Monte avec moi et on
en parle si tu veux, je lui réponds en descendant
Mon trolley en main, j’attends
qu’elle se gare mieux et nous montons ensemble. Je m’adosse au plan de travail
dans ma cuisine et le trouve étrangement nerveuse.
– J’étais à Cape
town pour voir Cédric, tu m’as cherché ?
– Bah oui bien zûr, che
t’ai envoyé plein de mezages zans réponxe
– J’ai oublié mon
téléphone en quittant la maison le jour là
– OK, umm, y va bien
ton ami ?
– Oui, et ta sœur ? Son moral s’arrange ?
– Pas tchrop mais
che penze que ça va prendjre dju temps
– Certainement. C’est
une lourde perte
Elle se met à dessiner
des formes avec un de ses pieds et me jette de temps en temps des regards.
Probablement qu’elle attend que je relance la conversation mais la voir comme ça
me plaît davantage.
– Tchu es toudjours
fâché ?
– Aïdara je n’ai
jamais été fâché, j’ai juste dit que je n’ai pas aimé que tu me présentes comme
un ami
– OK, alors tchu aimerais…,
non che veux djire, moi… euh, j’ai pas encore envie d’arrêter le contchrat. Je
penzais qu’on allait faire une paudje avec ce qui s’est paxé dans ma famille
– Honnêtement j’étais
en pause jusqu’à ton anniversaire. Je veux dire jusqu’à ce que je
rencontre ton collègue Kai
– Qu’est-ce qu’il a
fait ? demande-t-elle confuse
– Il a posé sur toi
le même regard que j’avais il y a un an. J’en déduis que tôt ou tard, il
passera à l’action et tu m’as dit le jour où on signait le contrat que tu ne
pourrais pas me donner de tendresse le jour où tu aurais un amoureux, ce qui
est compréhensible. Je t’ai dit que je suis un type émotif. Je ne sais pas
jouer le distant qui est au-dessus de tout. Quand je commence quelque chose, je
m’y mets à fond, y compris mes relations. Et je ne veux pas tenir la chandelle
pendant que tu t’entiches de Kai. Autant tirer ma révérence maintenant
– Mais z’est juste
mon collègue
– Dont tu m’as parlé
plusieurs fois avant que je ne le rencontre, et je sais maintenant qu’il n’est pas
indifférent à ton charme. Si tu ne veux pas de plus avec moi, ça ne me sert à
rien de poursuivre ce contrat
– OK, mais che promets
que Kai c’est pas mon amoureux dju tchout. J’ai souvent parlé de lui parce que
tchu m’as demandé comment ça se passait au tchravail et c’est avec lui que je
tchravaille zouvent
– Je ne t’accuse pas
Dara, je t’explique comment je vois les choses
– Che veux pas te
mentchir Maryey. Che zuis pas amoureuse de tchoi, mais ça me fait mal d’arrêter
– Si c’est à cause
du sexe, il…
– C’est pas za, che…
ch’aime ce qu’on fait, comment on ze parle, ch’aime être avec tchoi. Est-ce qu’il
y’a une autchre façon, che veux dire, autchre que le contrat que tu voudjrais
essayer ?
– Je te veux, dis-je
honnêtement. Depuis un an je te veux, je te veux sans réserve, ni barrière, et
si tu n’es pas amoureuse après un moment, on pourra arrêter. Mais je te veux
proprement de la tête aux pieds
J’ai fini ma phrase en m’approchant
d’elle. Nous sommes si proches que nos souffles sont entremêlés mais elle ne décroche
pas le regard. Contre toute attente, elle se met sur la pointe des pieds et m’embrasse
tendrement.
– D’accord, mais che
peux pas djire encore à ma famille à cause de ma sœur, murmure-t-elle contre
mes lèvres
Je la fais crier en la
soulevant et nous finissons au lit, les membres attachés pêle-mêle. Ses mains s’emparent
de ma tête et elle me fait soupirer de bonheur par un massage crânien.
– Si j’entends qu’on
m’appelle tonton Marley, tu vas me sentir
– Lol, tchu es un
tonton, il faut accepter
– N’importe quoi, je
n’ai que 27 ans contre tes 24
– N’empêze que tchu
es tonton, elle rigole encore
Je la bloque pour la
chatouiller et après une petite lutte, je m’assoupissais doucement quand je l’entends
demander sur un ton très intéressé et joyeux
– Alors qu’est-ce
qui t’a fait tomber amoureux de moi depuis un an ?
Je fais exprès de dormir bien
qu’elle me tire légèrement la joue pour vérifier si je suis avec elle ou non. À
presque cinq heures du matin, c’est le sujet qui l’intéresse ça ? Je sens que cette vie de couple ne sera pas de
tout repos.
***Mally LARE AW***
Je n’aurais pas dû brusquer
ma sœur, je le sais mais je n’ai pas pu me contrôler. C’est déstabilisant ce qu’on
vit mais la voir en souffrir c’est presque agonisant pour moi. Et dans l’état actuel,
je n’ai pas foutu grand-chose au boulot. La seule chose qui peut me dérider
dans ces moments, c’est de libérer mes émotions sur une fille. Ou dans une
fille, je dirai. Et justement il y’en a une qui m’a fait signe récemment. J’ai
des préférences en matière de sexe. Bon ce n’est rien d’extravagant non plus, j’aime
juste niquer en situation risquée. Mon plaisir était à son summum les fois où
je me suis laissé tenter et depuis j’ai rejoint une application qui me met en
contact avec des gens qui sont friands aussi de choses particulières. C’est
vrai que celle-ci me propose quelque chose d’assez étrange pour moi mais elle
me jure que son copain est partant. Le copain lui-même m’a confirmé son accord
par message. On s’est entendu du lieu de rencontre, soit chez moi. Je sais que
ça peut sonner risqué mais comme j’ai dit j’aime justement ce risque. Et puis
je préfère être en terrain inconnu pour sauter la meuf d’un mec plutôt que de
me pointer chez eux et me faire frapper la tête en pleins ébats si jamais le
type changeait d’avis. Parce que depuis que je suis né, je n’ai jamais entendu
moi qu’un homme prenait son pied en voyant un autre démonter sa meuf. Mais bon
ce sont des blancs ceux-ci. Qu’on me pardonne les préjugés mais je n’ai pas été
trop surpris quand elle m’a parlé de leur fantasme. Un noir, elle a bien
expliqué qu’ils voulaient depuis. Elle sera aussi ma première blanche. En
général, je ne choisis qu’un genre, mince, claire, grande, comme Snam. Je sais.
J’ai des problèmes, mais je n’arrive pas à avoir envie d’un autre genre. J’ai
essayé et ce n’était pas jouissif. Là j’accepte juste pour me vider les couilles
et faire autre chose de ma soirée que broyer du noir.
J’arrive chez moi environ
trente minutes avant l’heure du rdv, histoire de tuer le temps. Ils sont ponctuels,
chose que j’apprécie. La fille me dit quelque chose mais je n’arrive pas à mettre
le doigt dessus. Le mec paraît normal. En tout cas j’imaginais un chétif ou
vieux, bref quelqu’un qui collerait avec l’idée que j’ai d’un mec qui peut
subir l’humiliation de voir sa meuf dans la posture qu’on sera là. Mais le type
est un « joe » régulier, légèrement moins bâti que moi, mais
certes. Bref, la meuf n’avait pas froid aux yeux. Je leur proposais à boire, qu’elle
tâtait déjà mon entrejambe. Et il lui a dit de sortir ma bite. J’ai précisé
quand même que je ne suis pas bi donc il sait qu’il n’a pas intérêt à me
toucher. Mais ce type s’est réellement installé sur la chaise bascule en face
de mon divan et regardait sa meuf s’appliquer sur ma queue.
Une pipe c’est une pipe
et bref je prends mon pied même si mon esprit se rappelle de temps en temps qu’il
y’a d’autres couilles dans cette salle. C’est encore lui qui lui demande de me
lécher les boules, et elle s’exécute tout en disant au gars comment j’en ai une
plus épaisse que lui. On peut faire ça ? La méchanceté
lui donne quoi, c’est ce que j’ai envie de lui demander mais ça ne fait pas
partie du script.
Je n’ai pas le temps des
chichis, et on ne me donne pas d’ordre, donc j’ignore ses « yeah suck on her tits like that » pendant que je lèche les tétons et baise avec
deux doigts le minou serré de sa meuf. Je dégage juste mon jean mais garde ma
chemise boutonnée jusqu’au cou avant de la prendre en levrette sur mon divan.
– Come on turn, I want
to see your balls slapping her flesh, il vient m’interrompre alors que je
prends sérieusement mon pied
Il est royalement ignoré pour
la seconde fois. Ce sont les balls de son papa qu’il va voir, n’importe quoi
là. Je ramone la meuf et tout d’un coup, elle se met à hurler bien fort des
obscénités comme si elle se faisait prendre par un taureau. Autant elle hurle,
autant le gars la rejoint dans sa folie. À croire que je suis uniquement la
poupée sexuelle dans leur fantasme qu’ils réalisent. Elle hurle tellement que je
n’ai pas eu le temps d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir. Je n’ai eu le temps
de rien du tout. Snam se tenait là devant moi. Ma Snam. Ma King, valise à la
main, les yeux arrondis comme des cuillères. Je me gèle sur place, incapable de
bouger, n’en croyant pas mes yeux, bien que j’entende les deux participants de ma
coucherie me questionner. La déception, c’est ce que je lis dans son regard.
Une déception accablante, et je secoue la tête tout en sortant de la fille. Ce
n’est pas moi qui inspire de la déception à ma Snam.
– C’est comme ça que
tu es triste Mally ? me dit-elle
d’une voix qui me met à terre
– King je…, commençai-je
– Et tu couches avec
l’ennemie de Macy ? l’ennemie de
ma sœur ? Mally ! poursuit-elle avec stupeur
– L’ennemie de Macy ? Tu… hooo, merde, m’énervai-je parce qu’en
voulant me lever je me suis pris les pieds dans mon jean
– SNAM ! Attends ! Reviens ! je crie et me lance à sa poursuite
Je dois arriver dans le
couloir et entendre une dame crier « Oh shit » d’effroi tout en se couvrant les yeux pour me
rendre compte que ma queue semi-dressée était là on display. Je retourne à la
course dans mon appart pour récupérer mon jean, ce n’est pas le moment de me ramasser
une arrestation pour attentat à la pudeur. La valise de Snam est encore dans mon
salon et les deux autres participants m’attendaient sur mon divan.
– The party is over,
I need privacy, je leur dis tout en lançant l’appel vers le numéro de Snam (la fête
est finie, j’ai besoin d’intimité)
– Uh, OK
but why ? le gars demande
-Why? Do I
have to paint a picture or something? Didn’t you see my girl when she barged in
on us?
(Pourquoi ? Dois-je te faire un dessin ? Tu n’as pas vu ma meuf quand elle nous a
interrompus ?)
– Elle
aurait pu join, we were having so much fun and now we have to stop, it’s
unfair, boude la fille pendant que j’ai l’impression de faire un bad trip. On est dans le remake de quel film d’horreur ? Donc moi ma Snam devait rejoindre ce… ce truc
là, et ce type allait astiquer sa queue devant son corps ? Mon cerveau mélangé par les récents événements s’arrête
brusquement sur un point.
– Tu as parlé français
tout à l’heure, dis-je à la fille
– Yes, fait-elle
fièrement, je try un peu avec des amis en France et…
– Attends on s’est
déjà rencontrés ?
-Of course,
in Nairobi, I was there to party with some friends remember? That’s why I texted
you “what a happy surprise” when I stumbled upon your profile on the app
-Eh Merdeeee! Criai-je en
me frappant le front. L’ennemie de Macy, celle que le fameux copain a engagée
sans en discuter avec elle. Les informations affluent une après l’autre dans
mon esprit. Comment j’ai pu oublier ? Je l’ai
certes vu une fois mais putainnn ! Snam va me brûler
vive quand je la retrouverai. Je relance encore sa ligne sans succès. Ça sonne,
mais elle ne répond pas.
-Y’all need to leave, now!
Je leur dis fermement. Ils disent bouder, mais se ramassent et libèrent le plancher
Las d’essayer la ligne de
Snam je passe à celle de ma sœur. Elle aussi ne répond pas du coup, mais au
moins me retourne l’appel avant que je ne me décide à contacter Macy.
– Mais tu es où
quand on te cherche Dara ?
– Eusss, avec mon
petchit-ami, pourquoi t’es fâché ?
– Oui, bref, Snam
fait quoi chez moi et je ne suis pas au courant ?
– Oupppcchheee, ch’ai
oublié de t’avertchir quand elle a pris son vol. Tchu as pu la récupérer à l’aéhoport ?
– Appelle là et demande-lui
son adresse ! que oupche, toi-même oupche
Pfff ! pestai-je avant de raccrocher
J’ai fait les cent pas au
point de me muscler les mollets quand ma sœur retourne enfin mon appel.
– Alors ? Elle va bien ? Elle est où ?
– Elle a djit qu’elle
va bien, mais elle n’a pas accepté de me dzonner l’adjresse. Qu’est-ce qui se
paxe ?
– Il se passe meuf
que tu as des explications à me donner. Tu as un petit-ami depuis quand ? essayai-je pour faire diversion
– Ahête de changer
de sudjet, qu’est-ce que tchu as foucthu Mally ? me demande-t-elle durement
– Ne m’insulte pas
Dara, elle… elle, m’a surpris quand je fourrais une meuf
– Bouvvvonnn ! Tchu a fait quoi ça ?
– J’ai dit de ne pas
m’insulter non, je ne savais pas qu’elle…
– Oh abructhi, elle
a fait tchoute la journée pour venir te voir et tchoi tchu étchais…, chalopard,
chalopio, glandouillouuuu !
– OK, mais tout ça
ne m’aide pas
– Tais-tchoi ! m’assène-t-elle. Pourquoi tchu zautes une autre
meuf alors que tchu dors tchoujours avec Znam ? T’avais pas le djroit Mally ; tchout le
monde sait que Znam a un gros coup de cœur pour ta grozze tête, pourquoi tchu
devais gâter ça, punaise de merdjique de je zais même pas quoi
Je me laisse tomber comme
un corps sans vie. Je sais tout ça, je le sais. Je le sais autant que je sais
ce que je ressens pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’un tableau d’elle trône
dans ma chambre. Si j’avais su qu’elle venait, jamais je n’aurais fait ça.
– Je sais, je suis
tout ça, s’il te plaît, essaie de lui faire avouer son adresse. C’est tout ce
que je te demande, et je vais me rattraper, je te le promets
– Hum, OK,
murmure-t-elle mécontente, mais ça me va
***Macy WIYAO***
Pour me remonter le moral,
j’ai décidé de changer un peu mon look. Des longs locks d’une couleur tirant
sur le marron, mais si clair, que ça passe pour du neutre. Ayant une tenue dans
les mêmes tons je l’ai enfilé pour une petite séance photo avec Aurore. Je la poste
sur mon IG, avec en légende, « when he says,
babe send me some nudes » et quelques
minutes plus tard je reçois une réponse surprenante d’Elsie. « That’s why he stays cheating girl, you’re
too boring ». Je réponds en lui demandant
si elle s’est trompée ou c’est comment. Ce qu’elle me retourne comme
commentaire, me fait virer au rouge. C’est bon comme ça. Il n’est pas né l’homme
qui me mettra dans la position où une femme se croira autorisée à me parler
comme si j’étais sa copine. Je laisse un message à Seb et ramasse un sac pour
jeter les quelques affaires qu’il a chez moi. Je sors, dévale les escaliers et dépose
tout là-bas avant de remonter. Et parce que la rage foisonne en moi, je retourne
pour mieux répondre à cette pétasse qui s’est prise pour un morceau de choix
parce que Seb lui a grossi le cerveau. Mais Aurore s’en était déjà occupé et
salement. On sonne et je me mets à l’interphone.
– Oui ?
– Bébé c’est…
– Tu ramasses tes
saletés que tu appelles affaires et tu fous le camp !
– Macy c’est Seb, il
me dit comme si c’est aujourd’hui que j’allais me méprendre sur lui
– Je ne vais pas me
répéter ! dis-je avant de m’en aller, mais
c’est là qu’il se met à sonner en désordre comme si c’était chez lui ici
– Hey c’est quoi ? Je lui hurle en rage depuis l’interphone
– C’est quoi ce coup
de pute que tu es en train de me faire ? Tu sais
combien m’ont coûté ses effets ?
– Qu’est-ce que j’en
ai à foutre Sébastien ? Tu as l’argent
pour aller faire ta pute à l’arc avec les meufs, tu auras l’argent pour te racheter
tes immondices que tu appelles affaire
– Lol une meuf qui
cache sa face tachetée on dirait la peau d’un dalmatien aussi utilise le mot
immondice ? Laisse-moi rire
– Qu’est-ce que tu
viens de dire ? rétorquai-je
blessée qu’il frappe là-bas
– Tu es renvoyée petite
conne ! Que je ne revois plus ta sale
tronche de cake dans mon bureau
– Répète un peu s’il
te plaît, je n’ai pas bien compris, dis-je le cœur peiné, mais mon esprit se
rappelle quand même de l’enregistrer
– J’ai dit ! Ta face de panini pressé est renvoyée, crevure
va ! Tu sais qui me faisait la cour
quand je les ai virés pour me mettre avec toi, avec ta dure face on dirait une
trans là Pfff ! Trompe-toi et…
Ce dont j’ai besoin je l’ai,
donc je laisse le bouton de l’interphone. Moi Trans hein. OK comme il veut
se faire enculer, je vais me mettre au travail