97: once upon a December
Write by Gioia
***Vitalia Andrade***
Bah j’inaugure le balenciaga hein, je ne suis pas de celles qui savent conserver leurs biens précieux, en attendant The occasion. Quand j’ai du nouveau, il me tarde de le mettre, donc c’est ce que je fais aussi avec l’ensemble de chez La Perla. La maternité a laissé un peu de traces sur mon corps, mais porter des trucs mignons, me donne toujours la pêche donc je n’hésite pas quand j’en ai l’opportunité. N’ayant pas reçu d’indications claires sur ce qu’on s’en va faire dans cet hôtel, j’opte pour une robe noire en satin, et bouclais mes mèches quand Thierry m’avertit par SMS, que mon taxi est là, et demande que je confirme la réception du message en question.
Vingt minutes ce n’est franchement rien ouais, je saute dans mes sandales à talons, et cours à la recherche de mon manteau classe, qui a choisi ce moment pour jouer à « Jacques, où es-tu »
— Hoo Bobo, tu t’en vas où comme ça ?
— J’ai un rencard paï ; tu n’aurais pas vu mon trench-coat bleu marine que j’ai pris chez La Redoute ?
— Regarde sur le portemanteau dans le meuble à l’entrée. J’y cours et ouf, il y est. Je l’enfile tout en rappelant à paï de ne pas mettre tout le crock pot dans le frigo sous prétexte qu’il n’a pas trouvé de bols pour prendre le bœuf bourguignon
— Est-ce que le papa de Lulu sait que tu sors ce soir ? Parce que tu sais qu’il n’aime pas ne pas être au courant des choses
— Paï je t’ai dit que nous sommes amis, je lui rappelle et il incite son ami à se moquer avec lui de moi. Bref j’ai remis les bols dans la première étagère en haut quand tu entres dans la cuisine
— OK, et tu rentres quand alors ?
— Je ne sais pas, je me demanderai à Thierry une fois sur place
— Ah si c’est lui que tu vas voir alors c’est bon, tu peux rentrer demain
Lui alors, c’est un cas. Il a suffi qu’il m’entende une ou deux fois parler tard dans la nuit avec Thierry pour se convaincre qu’on est un couple. Et mes tentatives pour ôter cette idée de son esprit ne sont que vaines. À force c’est carrément devenu une rigolade pour lui. C’est au petit trot que je monte dans le taxi tout en m’excusant au chauffeur de l’Uber.
— Pas de problème, mais il faudrait peut-être écrire à votre compagnon, il a plusieurs fois demandé si je vous avais trouvé, me suggère-t-il gentiment
Je fouine dans ma sacoche et voilà une dizaine de messages qui m’attendent de Thierry. Des « où es-tu ? », « alors tu as trouvé le taxi ? », « Vita ne fait pas patienter le fils des gens, il n’a pas que toi à prendre aujourd’hui » ; « j’espère qu’il n’y a pas de souci, ou c’est paï qui ne veut plus ? Fais-moi au moins signe pour que je sache non ? » et le dernier « Tu as intérêt à avoir posé tes fesses dans cet Uber, sinon me fournir une explication détaillée du pourquoi je n’ai pas reçu ma confirmation ». Ah ouais, le mec était tendu. Je lance l’appel mais sa ligne est occupée donc je laisse tomber.
En peu de temps, nous sommes sur place. Je sors, et m’engouffre dans le vestibule de l’hôtel. Coup de bol, il est aussi en noir, avec un T-shirt blanc en bas.
— Je suis désolée, mon manteau m’a fait faux bond à la dernière minute, j’admets d’entrée de jeu pour calmer les tensions
— Hum, tu es jolie, c’est déjà ça, il murmure, me prend la main et nous voilà hors de l’hôtel. C’est décidément à n’y rien comprendre
— C’est bon là ? Tu peux finalement me dire où on va non ? Je demande et il se retourne pour me fixer. Son regard cette fois n’est plus contrarié comme à mon arrivée. Il est plus détendu et semble un chouya excité.
— Je t’emmène dans un endroit spécial, il paraît que de belles histoires ont été écrites là-bas.
En moins de dix minutes, nous sommes au Fitzgerald, et déjà attablés. Je n’ai pas eu le temps de manger mon dîner donc mon ventre se réjouit à l’idée d’essayer des mets différents.
— C’est quoi le budget ? Parce que j’ai une faim de loup
-150 euros c’est bon pour ton ventre ? Ironise-t-il
— Yes, alors tu m’expliques ? Elle est où ma Lulu ? Qu’est-ce que tu fous tout seul ici ?
— Lulu est à Marseille et avant que tu ne me sautes dessus, regarde, dit-il en me présentant une vidéo sur son téléphone. Dessus on la voit sur le dos de Vieira qui fait le cheval pour elle, et on entend des rires en arrière. Je l’ai reçu un peu avant de t’appeler. À cette heure elle doit être endormie.
— Aww, c’est ta maman Lucie qu’on entend avec la maman d’Asad ? Commentai-je
— Oui, tu peux l’appeler maman Farida. Il y’a d’autres vidéos regarde, dit-il en m’en montrant un tas qui réjouissent mon cœur. J’en déduis que la rencontre des deux familles fut un succès ?
— Au début il y’a eu les petites réserves du côté des Ndouo. Mais maman Farida sait décidément accueillir les gens chaleureusement. Et puis Lucile faisait le tour entre les gens, donc ils ont rapidement tissé les liens autour d’elle. Imagine, quand j’ai expliqué à maman que je voulais me rendre à Paris pour deux jours, elle ne s’est pas automatiquement accrochée à mon dos pour que je l’emmène avec moi. En réalité il n’y’en a que pour Lucile, et elle se plaisait tellement entre eux, que je me suis permis de la laisser
— Je savais bien que c’était une mission pour ma Lulu ça, dis-je fièrement
— De quelle mission tu parles ?
— Laisse, c’est un secret entre filles
— Hum, attend que la peluche de Babouche que je lui ai prise pour son second anniversaire arrive et on verra si votre alliance féminine fera long feu, il dit sûr de lui en plus, ce qui m’amuse grandement
— Comme tu me remplis la panse gracieusement, je vais te laisser croire que oui
— Mon geste n’a rien d’altruiste, dit-il sérieusement tout d’un coup. Alors, je…, d’abord essaie de m’écouter sans m’interrompre d’accord ?
Je hoche la tête tout en déposant mon verre de vin et je prends ma petite cuillère pour attaquer mon entrée.
— Donc je disais que mon intention n’est pas altruiste. Je voulais passer du temps en intimité avec toi parce que tu as dû le remarquer, tu me plais encore. Tu me plais au point que l’idée d’une vie avec toi m’enchante énormément. J’aimerais beaucoup que tu nous donnes une chance en tant que couple
— Couple hein ? Tu ne t’es pas dit que je suis peut-être prise ?
— Prise par qui ? Un intrus ? Libère-le tranquillement, on a trop de choses en suspens pour qu’il puisse s’installer, il dit avec une assurance qui m’épate et me fait à la fois sourire
— Tu es bien gonflé dis donc. Pendant que tu traites un autre d’intrus, tu es d’abord célibataire toi ?
— Tu me prends pour qui au juste ? se vexe-t-il légèrement mais je hausse les épaules
— As-tu oublié le coup que tu m’as fait dans le passé ?
— Je t’ai sorti toute cette organisation dans ce passé là ? Apprends aussi à lire entre les lignes à un moment donné
— J’ai lu entre les lignes avec toi et découvert que sous tes airs de garçon concentré sur ses études, tu pouvais être aussi fourbe donc non merci, répliquai-je. On se lance dans une petite lutte oculaire qui s’achève par un soupir venant de lui
— OK, pour une énième fois, je te demande pardon, Vitalia. Est-ce qu’on peut s’entendre et laisser ça derrière nous ?
— Ça me va, dis-je attaquant mon plat principal. Donc comme ça tu en pinces pour moi ?
— Ta tête là, tu aimerais ça hein, dit-il amusé
— Peut-être bien, dis-je amusée également. Je m’étais rendu compte qu’il me tournait un peu autour mais de là à ce qu’il me sorte tout ceci, je ne l’attendais pas. Et ça me fait rudement plaisir
— Et toi ? Je ne vais pas être le seul vulnérable ici, donc accouche
— Même si ce n’est pas en ta faveur, tu veux savoir ?
— On discutera d’une option pour que ça tourne en notre faveur, dit-il déterminé et j’en ai la féminité qui palpite un peu
— Je veux bien être ta meuf, mais tu ne me prends pas la tête avec la cigarette. Je fournis des efforts pour arrêter mais quand je suis stressée j’ai besoin d’en griller une
— Tu feras alors plus d’efforts, je ne peux pas te regarder nuire à ta santé et croiser les pieds sous prétexte que je ne veux pas te prendre la tête. Ce n’est pas moi ça. On lutte encore un peu du regard mais c’est moi qui perds ce round
— Si on se prend la tête, il ne faudra pas me reprocher mes mots ou actions après
— Entre cabri et couteau, on se connaît depuis petite
— Lol mais je t’emmerde, je ne suis pas un cabri
— J’ai dit quoi ? C’est toi qui te sens morveuse, ironise-t-il et l’on continue à se raconter des âneries jusqu’à la fin du repas principal. Je veux aussi mon dessert mais lui non. Pourtant quand ma crème catalane arrive, il prend sa fourchette et se met à piquer dans mon plat. J’avais oublié ce petit côté relou des couples. Je me mets à radoter mais sens qu’à un moment j’ai perdu son attention. Son regard se perd vers un couple gay un peu loin de nous qui se câline la main. Je lui tiens le menton pour le ramener vers moi
— On ne louche pas comme ça en public
— Tu penses qu’on peut être gay pendant une bonne partie de sa vie, disons seize ans et ne pas le savoir ?
— Pas vraiment. On peut avoir du mal à le comprendre ou l’accepter mais les penchants ne sont pas inconnus de ceux qui les portent. Pourquoi ? Tu te sens attiré par les…
— Jamais de la vie. Mais j’ai un ami, quelqu’un qui m’est cher m’a fait des confidences troublantes. Et j’ai soigneusement rangé le tout sous un tapis comme j’en ai l’habitude quand les choses me dépassent. Seulement, je me demande si ça va changer notre amitié maintenant. Genre je ne sais pas comment me comporter avec lui quoi. En plus je ne comprends pas jusqu’à présent comment c’est possible ce qu’il m’a raconté, parce qu’il s’intéressait aussi aux filles quand on était jeune
— Le mot bi, ça te dit quelque chose ?
— Bi ? Parce que le lien entre gars et puis meuf c’est quoi pour que lui seul penche pour les deux ?
— Qu’est-ce qu’il t’a raconté d’abord ? Je demande curieuse et il me sonde longtemps comme s’il voulait voir s’il pouvait me faire confiance
— Tu sais je préfère mater du X entre meufs que de l’hétéro, avouai-je pour le mettre à l’aise. Sa bouche s’ouvre grandement comme celle d’un poisson mort
— Pardon, je…, j’ai bien entendu ?
— Je ne me considère pas comme gay parce que tu me donnes un minou, je ne saurai pas quoi en faire, mais les fois où j’ai voulu me mettre bien, il n’y’avait que le X entre femmes qui m’a aidé avec le mood
— Avec ma Lucile dans le ventre ? fait-il choqué et la bouche encore plus grande
— Bien sûr que non couillon, je te parle d’avant quand j’étais à Douai, à notre première rencontre
— Quand tu étais à Douai, tu matais du X ?
— J’étais libre comme l’air je te signale
— Tu étais libre comme l’air ?
— Hooo, tu comptes rebondir sur chaque phrase ou quoi, dis-je avec humour
— Donc, ta maman s’occupe des factures, croyant que sa gentille fille dort paisiblement la nuit et pendant ce temps tu te cachais sous la couverture pour mater d’autres filles comme toi se léchouiller et simultanément, tu te fourrais un doigt dedans ? Pourquoi ?
Je ne peux retenir mon rire suite au ton de trahison qu’il arborait en me sortant son récapitulatif de la situation.
— Primo, je ne m’enfonçais pas de doigt, ce n’est pas mon style, secundo je n’étais pas sous la couverture, mais au-dessus. Tertio, ton oncle et ta tante payaient aussi le loyer pensant que leur gentil garçon étudiait mais tu m’as sauté dans leur sous-sol. Et en dernier, le parce que du pourquoi est simple. Les trucs de filles sont concentrés sur les filles. Alors qu’une grosse partie des réguliers que j’ai regardés dans ma vie mettaient plus l’accent sur le mec. Au bout de cinq minutes de pipe, gros plan sur les culs musclés, pendant que le gars s’enfonce toujours plus loin et la fille sort tout le mucus contenu dans sa gorge, on a envie de voir autre chose. Au moins, les filles changent, elles se rappellent qu’il y’a autre chose sur le corps que le minou. Et puis franchement elles vendent mieux le cunni à l’écran que les mecs
Moi je lui réponds sincèrement et lui regarde à gauche à droite. Sachant qu’il est plus réservé que moi sur ce plan, je pensais qu’il essayait de s’assurer que personne n’avait entendu mes dires. Mais au lieu de ça, il prend son torchon, me tape le front avec et ponctue chaque tape d’insultes rigolotes.
***Thierry Henry NDOUO***
Non mais on a déjà entendu ça où ? Et je frappe son front pour que ce qui dérange souvent son esprit la libère mais au lieu de ça, elle se marre. Résultat, nous avons attiré l’attention des tables non loin de la nôtre, et je m’empresse de faire comme si je lui nettoyais quelque chose à la commissure des lèvres. Il ne faut pas que dans mon essai à la romance, l’on me colle ici l’étiquette d’un homme violent.
— Tout le monde saura enfin que tu n’es pas sortable, elle continue à se payer ma tête environ une trentaine de minutes plus tard, quand nous sortons bras dessus bras dessous du restaurant
Révélations choquantes à part, elle est magnifique et tellement belle à mon bras là que je ne regrette absolument pas d’avoir organisé ce petit déplacement. Et cela ne fait que commencer. Je n’ai pas pu avoir la même suite que celle de mes parents il y a quelques années de ça, mais au moins une chambre douillette nous attend à l’hôtel que nous regagnons à la marche. Décembre c’est décidément une période festive dans le monde entier. Nous rencontrons du tout sur le chemin ; des groupes de jeunes, des vieux, des filles, des gars, des couples, bref tout le monde est accompagné. J’ai une petite pensée pour les solitaires qui le sont indépendamment de leur volonté. Bien que je vivais avec la famille de ma tante, je me suis senti vachement nostalgique à mon premier Noël ici loin de maman et Vieira, donc j’imagine un peu l’état de ceux qui n’ont réellement personne pour au moins discuter.
Je récupère la clé magnétique chez le réceptionniste ultra courtois et compétent qui m’a aidé à booker tardivement ma place. Quelques minutes encore, et nous voilà découvrant le cadre ultra charmant de la suite qui sera je l’espère notre nid pour les deux soirées à venir incluant celle-ci.
— Eh ben, tu as gagné au loto ou quoi ? dit-elle tout en s’émerveillant sur le décor
— On peut dire ça, mais nous en parlerons plus tard, répliquai-je tout aussi émerveillé par son corps qui se mouvait avec la sensualité qui le caractérise pour effleurer le drap du bout des doigts. Sur le lit, étaient écrits avec des pétales, les initiales de nos noms. Je n’avais aucune idée quand j’ai eu ce gars au téléphone, mais tout ce que je lui répétais, c’est ce que je voulais émouvoir ma compagne aux goûts difficiles à cerner, car simple et pourtant sophistiquée quand elle s’y met. En plus de nos initiales, le lit aussi était bordé d’une rangée de pétales et guirlandes lumineuses qui éclairaient légèrement la pièce, en plus des deux spots que j’ai allumés au hasard en entrant dans la chambre. Simple et tout dans le détail à la fois.
— Est-ce que je passerais pour une conne si je dis que j’ai pour un instant pensé à une demande en mariage ? Dit-elle sur un rire excité et gêné à la fois tout en retirant son manteau
Je m’approche, lui colle aux fesses et passe les mains sur son ventre. Mon corps réagit violemment à ce contact comme si je n’étais pas assez dur déjà.
— Est-ce que tu aimerais ça ? je murmure tout en caressant légèrement son ventre tout mou
— Lol, moi la femme de quelqu’un ? Je ne me suis jamais projetée dans ce rôle tu sais, car trop formel. Je sais pas, je me trouve un peu claquée comme personne en général, mais…, mais j’avoue que l’idée m’a boosté de fou sur le coup. Merci, dit-elle contre toute attente, main posée sur celle que j’ai sur son ventre
— Merci pourquoi ?
— Tout ça, l’effort, j’ai eu plein de choses de mecs dans ma vie, mais en dehors de paï, c’est la toute première fois que je me sens mise en avant par un homme. J’en prendrais presque la grosse tête, rigole-t-elle, mais j’ai déjà ceci de gros sur moi et franchement ça suffit non ? Tu ne crois pas ? Soupire-t-elle d’une voix sulfureuse après avoir remonté ma main jusqu’à sa poitrine, me grillant quelques neurones au passage
— C’est moi ou tu as pris du volume ? Répondis-je sur le même ton tout en palpant légèrement l’amas de chair chaude qui débordait de ma paume
— Le visuel c’est toujours mieux que les mots, dit-elle et je la sens qui glisse les bretelles de la tenue. Elle veut me consommer, je le sais, je le sens dans tous ses gestes, et j’allais me laisser prendre mais heureusement je me rappelle d’un détail non négligeable. Il faut rétablir quelque chose ici ; je n’ai pas oublié son argument des filles qui mangent mieux la minette à l’écran que nous. Personne ne me fait certes la concurrence ici, mais moi je dis, j’ai une réputation à refaire. La prochaine fois qu’elle aura besoin de se soulager, c’est avec les souvenirs de cette nuit que son cerveau doit se stimuler
Je la pousse doucement sur le lit, fais tomber la veste, remonte de façon dramatique mes manches, et ouvre quelques boutons de ma chemise blanche.
— Les gestes calculés là comme un chirurgien c’est pour me montrer quoi ? ironise-t-elle
— Le visuel ma puce, c’est mieux que les mots, répétai-je sa réponse avant de la tirer par les chevilles pour la rapprocher. Je me mets moi-même à genoux sur le lit et pose ses mollets sur mes épaules
— Mets-toi des coussins au bas du dos pour rester confortable, lui dis-je face déjà collée à son string
Ce dernier est vite poussé sur le côté, et ma bouche fait connaissance pour la première fois avec cette chatte totalement trempée qui a encaissé plusieurs fois ma queue. D’une main sur le pubis, je pousse doucement la chair du mont de vénus vers le haut afin d’exposer au maximum ses lèvres, les aspire et suce longuement sans pause
— Tu veux me rendre maboule hein, chuchote-t-elle en gémissant sur la fin ; oui le visuel est mieux et elle le vit. Regards accrochés, je lape doucement, enfouis ma langue dans son palais et mime avec des va-et-vient tout en stimulant son bouton de mon pouce
— Merde, si tu me fais jouir…, tu vas me faire me… Thierry, corrige-t-elle comme si elle venait de s’en rendre compte et se met à se triturer si fort les tétons que j’en perds la boule.
Ce côté totalement assumé de sa personnalité, c’est ce qui m’a premièrement accroché chez elle. Dans le temps, je le lui critiquais, parce qu’en réalité jamais je n’avais croisé de fille comme ça. Qui est juste elle, qu’elle te plaise ou non. Elle dégage sa brassière sulfureuse, libérant sa poitrine un peu plus lâche que dans mes souvenirs mais ne s’en formalise même pas. Elle les soutient avec ses mains, renverse la tête en arrière et se met à crier fort son plaisir dès que je suçote avidement son clito gorgé de sang.
Elle se lamente, me supplie, se tord sous mes assauts, accentuant son poids sur mes épaules mais je ne lâche rien malgré les désagréments occasionnés par cette position. Aujourd’hui seulement, elle doit, elle va confirmer…
— Fais chier, haaa ! Thierry, lâche-t-elle et s’arcboute si brutalement que j’en perds l’équilibre
Le cou a souffert mais ça en valait la peine. Nous nous retrouvons dans un baiser fiévreux, et elle me branle la queue avec la même intensité. Le préservatif est mis, et on se prend contre la tête du lit, tous les deux à genoux. Sa minette encaisse si bien ma queue que j’en aurais joui durant les premières minutes. Mais hors de question. Je la balance en avant pour qu’elle se courbe en levrette.
— Oui, vas-y, hmm, fais-la chauffer, elle m’ordonne avec énergie au prochain coup sec que je lui donne
— Ah oui ? Je lui dis enivré par le plaisir
— Ouais comme tu sais si bien le faire, donne tout ce que t’as dans les boules Thierry, je veux tout, elle m’achève avec
Nos contacts bien appliqués et secs font sérieusement trembler ses poignées d’amour et ce visuel aura raison de mes émotions quelques minutes plus tard.
Nous remettrons le coup une seconde fois durant la nuit. Je dormais paisiblement contre elle, quand j’ai senti sa main dessiner mes abdos. La seconde fois sera plus lente, longue, et paresseuse, au point de la faire plonger dans un sommeil paisible. Je suis levé depuis quelques minutes et l’observe roupiller sereinement. En main, j’ai l’alliance de maman Farida que j’avais préalablement retirée de mon pantalon. Je la fixe en premier puis celle qui se colle maintenant à mon bras et sourit dans son sommeil. Comme ça elle, elle a trop des airs de Lulu lol. Et même si la soirée d’hier fut un succès, je ne pense pas que c’est le moment d’introduire cette bague dans l’équation. Elle aurait pu me faire croire qu’elle était amoureuse hier, et en toute honnêteté peut-être qu’elle y serait arrivée. Mais elle a été elle, soit honnête, admettant qu’elle était flattée tout au plus par mon geste. Or je vois mal la flatterie arriver à tenir un mariage. Je garde donc cette bague pour le moment où nos sentiments auront évoluer, si nous y arrivons.
***Ezra SANI***
Avec l’année de chien que nous avons passé, j’ai accueilli comme un répit, l’offre de Mme WANKE pour ce voyage à Paris. Officiellement, je suis ici pour le travail, quoique je me branle plus qu’autre chose. Je m’attendais à une formation moi, ou à défaut, jouer le rôle de secrétaire durant ses réunions professionnelles. Après tout, c’est elle qui m’a dit qu’on allait rencontrer la procureure générale du Ghana. Mais tout ce que je fous depuis ma venue ici, c’est être coursier pour ses deux bonnes dames. Et quand je ne porte pas leurs bagages, c’est au volant de la berline louée pour l’occasion qu’on me fout, alors que je n’ai jamais conduit en France bien que j’aie un permis international. Comme si les deux dames ne suffisaient pas à me casser les couilles, je dois aussi me farcir un demeuré du nom de Godson depuis hier, et la casse-pieds de Hadeya. Le demeuré m’a saoulé dès notre première rencontre en demandant à un caissier de remettre à son valet la commande. Le valet en question il a cru que c’était moi. Je l’ai planté lui et le caissier là, et étonnement, mme WANKE ne m’a pas encore repris dessus. Hadeya, elle me casse juste les pieds avec son attitude de chipie. Je ne sais pas moi, je l’appréciais quand on était jeune. Je lui trouvais même un charme et la voyais bien avec mon frère qu’elle a toujours regardé avec les yeux de petit chiot. Même quand elle est venue à notre fête au pays, elle ne semblait pas si, comment dire, exaspérante, c’est le seul mot qui me vient. Mais là elle nous sort la totale comme si elle voulait sciemment énerver les gens. Quand ce n’est pas le coca qui n’a pas assez de glaçons, c’est la salade qui ne lui plaît plus dès qu’on la lui apporte. Et rien qu’à voir les traits de sa mère lorsqu’elle se comporte ainsi, on sent bien que cette dernière veut lui en coller une bonne.
La question à mille pièces, c’est qu’est-ce qu’elle attend diable ? Parce que ma sœur imaginaire ou future fille me fait ça en public, mais elle va mal sentir ma main sur sa tête. Bon je ne vais pas étendre les jérémiades, parce qu’il y’a aussi du bon dans ce séjour. À commencer par une chambre tous frais payés au Pullman non loin de la tour Eiffel. Même si je ne me sens pas financièrement menacé grâce à ce que papa nous a laissé, je n’allais certainement pas sortir 250 euros par nuit, voire plus pour séjourner ici. En plus, mme WANKE a permis que mes frères partagent la chambre avec moi. Ces deux conditions étaient bien évidemment qu’ils sont responsables de leur consommation, et que je dois être disponible pour elle, de jour comme de nuit. Si les frères SANI sont ici, c’est aussi parce que ce petit fripon d’Allen commencera l’uni en janvier. J’ai proposé à Axel qu’on profite de l’occasion pour se faire un trip de famille parce que mine de rien on a vécu une année de chien.
— Vous avez encore fait des trucs fun sans moi hein bande de couillons, me plains-je plus jaloux que tout après avoir rejoint mes frères au bar de l’hôtel
— Tu dis même quoi quand tu vas les coins huppés de Paris toi, se moque Allen
— Si jouer au chaperon d’adultes c’est synonyme de fréquentation, je te laisse volontiers ma place
— Jamais, est-ce que je suis le chouchou de la ministre ?
— Quand je dis que tu es un gros con, tu vois ? Dis-je en le talochant
— Euh ce n’est pas celle que tu dois chaperonner ça ? dit Axel en pointant un doigt vers ce que mes yeux croisent et s’arrondissent de stupeur
C’est Hadeya qui vient de faire son entrée au bar avec une tenue de couleur Hershey chocolat qui n’aurait pas dû sortir de sa putain de chambre.
— Non mais qu’est-ce qu’elle croit foutre ? Je réplique irrité et me lance vers elle, bien que la voix d’Axel m’intime le calme
— Tu as cinq secondes pour disparaître de ma vue et remonter te foutre un jean sur le cul !
C’est à son tour d’arrondir ses yeux d’amande et me balayer du regard, main sur la hanche puis menton relevé.
— Et tu te prends pour qui ? Toi ?
— Trois secondes !
— Ezra, il y’a du monde…
— Reste en dehors de ça Axel !
— Axel mais qu’est-ce que…, elle se permet de lui demander comme si je ne lui avais pas donné une directive.
Le temps est écoulé. Je la prends par ses deux bras, la surprenant et elle se met à crier. Mes frères essaient de contenir ceux qui sont alertés. Je ne peux pas la porter, mine de rien ses cuisses sont dodues et elle est lourde. Mais je la maintiens fermement et la traîne par les deux bras puis je nous fous dans l’ascenseur le plus proche en direction pour sa chambre. Je ne sais pas qui l’a trompé mais elle me lance ses jambes comme si madame maitrisait le Karaté, or c’est toi qui es partie porter des cuissardes à talons. Je m’empare habilement d’un talon, lui bloquant une jambe en l’air, dans une position totalement ridicule.
— Laisse… hoooo… laisseeee-moiiiii, espèce d’Ostrogoth ! elle crie et se débat
— On ne fait plus la midinette ? Je me moque d’elle ce qui a pour effet de la déchaîner. Résultat, nos gestes se mélangent, je la lâche brusquement et elle atterrit violemment postérieur en premier au sol.
Le regard d’enfant qu’elle me lance, attendrit d’abord mon cœur, puis le déluge de larmes s’en suit, retirant automatiquement toute tendresse en moi. Non mais elle pleure, bouche grande ouverte, et se rue sur moi avec les gestes typiques de quelqu’un qui ne s’est jamais battue de sa vie. Des gestes que je n’ai aucune difficulté à bloquer. Mais est-ce que ça la calme ? Non du tout, elle continue à s’égosiller au nom des pleurs et dès que s’ouvre l’ascenseur, elle crie le nom de sa mère qui lui répond en retour. Je la lâche automatiquement et elle court tel un gosse qui s’en va signaler, sauf que cette gosse-ci a un sacré derrière divisé en deux parties par cette culotte. Franchement on a idée de sortir comme ça ? Je parle même de fesses pourquoi là, quand je risque de me faire trancher la tête dans quelques secondes, vu comment elle me signale avec passion et gestes à sa mère qui lui câline le dos.
— Je ne veux plus jamais le voir ! Je vais le dire à papa si tu ne le renvoies pas, c’est la dernière chose que j’entends avant de croiser le regard de mme WANKE qui conduit sa fille dans sa chambre
Je retrouve mes frères au bar qui me talochent chacun. Allen le con là ne pense qu’au fait qu’on va nous virer de l’hôtel alors qu’il n’a pas encore pris toutes les photos « instagramables » qu’il voulait. Axel me reproche comme d’habitude mon impulsivité. Oui je suis impulsif et alors ? Merde, ce n’est vraiment pas bon pour moi cette fois. Dire que je commençais à aimer ce que j’apprenais avec elle, pfff !
C’est d’un pas de condamné que je rejoins Mme WANKE dans sa chambre après qu’elle m’ait fait signe par téléphone.
— Ma fille dit que tu l’as brutalisé et jamais aucun homme n’a posé la main sur elle depuis sa naissance. Pourrais-je connaître tes raisons ? Commence-t-elle d’une voix monotone
— Ce n’était pas mon intention…
— J’ai dit tes raisons et non intention, le français te pose problème ?
— Non Mme, je l’ai vu dans cette tenue et selon son emploi du temps, je sais qu’elle devait rencontrer le fils de la procureure dans une dizaine de minutes au bar. Je n’ai pas trouvé sa tenue correcte pour une rencontre en pleine journée, donc je lui ai donné l’opportunité d’aller se changer mais elle n’a pas voulu obtempérer, donc j’ai usé d’une autre méthode
— Bien, dit-elle, puis s’en suit un long silence durant lequel mon cœur ne cesse de se comprimer à l’idée de ma sentence. Mais les minutes s’égrènent et en dehors de tourner la cuillère dans sa tasse de thé elle ne dit rien
— Dois-je faire mes valises et libérer la chambre Mme ? Osai-je ne tenant plus
— Penses-tu que tu devrais le faire ? Me demande-t-elle me prenant de court
— Je…. , non, je…, j’aimerais rester
— Voici donc ce qu’on fera. Je vais faire croire à Hadeya que je t’ai privé de deux mois de salaire, parce qu’étant retournée comme elle est, je me dois de jouer un peu. En contrepartie, tu devras me la coller comme il faut. Je ne la veux plus loin de tes yeux, c’est clair ?
— Euh… oui, mais je ne suis pas sûr de comprendre
— Hadeya est ici contre son gré, donc tout ce qu’elle fait depuis le début de ce séjour n’a qu’un but. Repousser le fils de la procureure. Mais pour une raison inconnue qui me plaît de toute façon, ce dernier semble être tombé sous le charme de cette chipie. Ce que je sais de ma fille, c’est qu’elle peut se donner des airs supérieurs mais c’est un cœur de guimauve. Et je ne tiens pas à ce que ce garçon arrive à la séduire rapidement, au point qu’elle se mette à écouter en boucle je t’aime de Lara Fabian en même pas un mois de rencontre, dit-elle et contré mon gré un rire s’échappe de moi
— Pardon, ce n’était pas drôle
— Tu as intérêt à ne pas trouver ça drôle oui, répond-elle avec un sourire amusé si rapide que j’aurais presque pensé ne pas l’avoir vu. Le sérieux est de retour à la phrase suivante. Je ne veux pas qu’elle flanche pour ce garçon avant lui et avec mon expérience, je peux sentir à plein nez son petit jeu d’ici. Donc tu seras avec elle, durant leurs rencontres, prétextant qu’une partie de ta punition c’est de la servir
— La servir ? Dis-je avec une moue dégoûtée
— Tu as quartier libre pour refuser ses demandes outrageuses, mais tu ne la touches plus comme aujourd’hui
— Je comprends
— Si tu trouves son habillement indécent, il te suffit de mentionner le nom de son père et elle s’empressera d’aller le changer
J’aimerais bien demander le pourquoi elle tient tant à ce que sa fille se mette avec ce Godson quand elle-même vient d’avouer que son petit jeu sent le fake. J’aimerais bien demander parce que c’est indirectement moi qui me retrouve transformé en vrai chaperon rouge là, alors que je me plaignais de ça plus tôt dans la journée. J’aimerais oui, mais comme elle me l’a fait comprendre une fois, je ne suis pas payé pour questionner mais exécuter sinon je me casse. Et franchement la paye est trop grasse comme une vache à lait pour que j’aie le cœur de m’en aller. Quelle galère quand même.
***Mireille SANI***
C’est décembre et je suis seule avec pour compagnon une bouteille de Henessy que je me suis offert dans l’argent que m’a envoyé Joshua. Il n’a pas mis de biens en mon nom. Il a simplement viré l’équivalent d’un million avec la promesse d’en envoyer encore le mois de janvier et que si ça ne me convenait pas je pouvais le dénoncer à qui je voulais. Depuis il ne répond pas à mes coups de fil. Ne parlons pas des messages. Je me demande encore ce qui m’a poussé à faire ça, menacer mon propre fils. La peur ? La colère ? Je ne saurais qui ou quoi blâmer. En traînant dans les rues de Lomé parce que je n’ai rien à faire de mes journées, je suis retournée à la maison, avec la ferme intention de demander pardon à mes fils mais le gardien m’a fait savoir qu’ils sont en voyage. Ils m’ont tous laissé. Et me voilà seule, sans personne avec qui échanger. Une petite voix me souffle de faire le bilan de ma vie mais je la noie sous une grosse gorgée de Hennessy. À quoi bon me torturer davantage ? Je sais que je n’ai plus rien. Norbert aussi m’a laissé en arrière. Je me suis présentée à son cabinet plus d’une fois et l’on me sert toujours des « Monsieur n’est pas disponible », « il faut prendre rendez-vous ». Mais pour le prendre ce rendez-vous il faudrait bien qu’on réponde à mes appels.
J’ai pensé à demander de l’aide chez mon grand frère Arnaud, afin qu’il parle à Axel. Mais le faire reviendrait à devoir avouer une part de la vérité que savent les garçons. Et ça je ne pourrais le supporter. Je ne pourrais vivre avec l’idée qu’on me voit comme une meurtrière alors que Martin est celui qui m’a précipité dans ce gouffre. Je préfère encore mourir. Oui mourir, mais je suis aussi trop peureuse pour me donner la mort. Je n’ai rien à faire de ma vie, sinon boire ce cognac tout en espérant qu’il détruise petit à petit mon foie jusqu’à la mort, parce qu’il ne me reste plus personne.