A arme égale

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre  19

 

Encore sous le choc, je masse ma joue endolorie. Je n’en reviens toujours pas qu’elle ait osé me frapper.

—Tu crois que tu peux m’insulter et t’en sortir sans grand dommage ; me cria-t-elle. Je suis l’ainée de ton mari alors tu dois me respecter, et même si ce n’est pas en tant que belle-sœur, mais tu me dois quand même respect et considération.

—Tu n’es pas ma grande sœur, et je ne te dois rien du tout. Répliquais je ; espèce de pauvre femme stérile. Au lieu de venir m’imposer ton respect, tu ferais mieux de chercher une solution à ta stérilité.

Elle voulut se jeter sur moi, mais je suis plus rapide qu’elle, alors je courus me mettre de l’autre côté de la table à manger ! Ce qui mit une bonne distance entre nous.

—Ecoute Ayana, intervient Sira ; pourquoi es-tu aussi mal éduquée ? Hein ? N’as-tu pas honte de parler ainsi à tes belles sœurs que nous sommes ? Parce qu’en manquant de respect à Oumy, c’est à nous toutes que tu as manquée de respect.

—Toi épargne moi tes leçons de morales hein. Tchhrrrr !!! Toujours en train de se jouer les moralisatrices pourtant on se connait bien ici. Toutes ici présente vous n’êtes pas mieux que moi, donc arrêtez de prendre vos airs de femme accomplies avec moi.

J’étais encore occupée à leur cracher mon venin, quand Salimata la benjamine me serra le cou. Je ne l’avais même pas vue s’approcher de moi ; l’air me manquait et je n’arrivais plus à respirer. Elles se jetèrent sur moi et commencèrent à me donner des coups. Elles frappaient partout ; au début je pus me défendre, mais arrivée à un moment mes forces me quittaient car elles sont bien trop nombreuses et plus fortes que moi.

—Mais c’est quoi ce vacarme ? Oumy, Sira, Salimata que faites-vous ?

Dieu merci Aly est là.

Elles me lâchèrent enfin et je pus respirer. Mon bel ensemble était taché de sang, et je saignais également du nez. Ma lèvre inférieure était fendue et l’autre est super enflée. Je ne me suis pas encore vue dans le miroir, mais je peux jurer que je ne ressemble à rien.

—Que faites-vous chez moi et de surcroit entrain de battre ma femme ?

—Ne prends pas parti sans savoir ce que s’est réellement passé Aly ! Commença Salimata. Ta femme que voici est d’une impolitesse pas possible. Figure toi que c’est maintenant qu’elle vient de rentrer de je ne sais où ; et à la question de savoir où est ce qu’elle a passé la journée, madame se permet de nous insulter. Comment fais-tu pour la supporter mon frère ? Cette fille mérite d’être sonnée chaque jour.

—Oui Salimata a raison ! C’est ta femme qui a commencée tout ça. Renchérit Sira. Elle s’est permis de traiter Oumy de femme stérile.

Aly qui jusque-là les écoutait sans parler, me regarda à cette dernière phrase.

—Ayana est ce vrai ce que disent mes sœurs ? Leur as-tu manqué de respect jusqu'à ce point ?

J’éclatais en sanglot.

—Comment peux-tu croire toutes les bêtises que racontent tes sœurs à mon sujet ?  C’est bien évident qu’elles te mentent. Je suis venue les trouver en train de me critiquer et quand j’ai voulu me défendre, elles se sont jeter sur moi pour me battre à tort. Et toi-même tu as bien vue de tes propres yeux que ce sont elles qui me frappait et non le contraire. Dis-je en pleurant de plus en plus fort. En plus regarde un peu ce qu’elles ont fait de moi… tes sœurs ne m’aiment pas et elles me l’ont clair…

—Safroulaye !!! s’écria Oumy. Qu’Allah te pardonne jeune fille. En plus d’être mal éduquée, tu es une menteuse professionnelle. Ensuite elle se tourna vers son frère, j’espère que tu ne vas pas la croire.

Ce dernier se passa une main sur le visage. Il a l’air tellement fatigué.

—Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé, mais je vous ais bien vue frapper Ayana et puis vous aussi ce n’était pas un combat à la loyale. Trois contre un, vous ne trouvez pas que vous y êtes allez un peu fort. Et puis regardez un peu l’état dans lequel vous l’avez laissez.  Il s’approcha de moi et me prit le visage entre les mains. Voyez un peu ça ? Oumy c’est toi la plus âgée des filles, tu aurais pu avoir la grandeur d’esprit que les autres n’ont pas eu, mais c’est plutôt toi qui en es l’instigatrice.

Cette dernière écarquilla les yeux d’horreur. Et ses larmes se mirent à couler.

—Mais Aly, puisqu’on te dit que c’est ta femme qui a commencée ; pourquoi est-ce qu’on mentirait sur elle ?

—Je vois que tu te laisses berner comme un idiot par cette petite dévergondée ! Accusa Sira. Mais sache bien qu’elle ne t’aime pas ; parce qu’une femme qui aime son mari ne serait pas allé passer la journée ailleurs, sans donner de ses nouvelles ; et qui plus est le jour de l’anniversaire de ce dernier. Mais cette fille est sortie depuis matin et vient de rentrer. Et toi au lieu de chercher à savoir où elle était, c’est plutôt tes sœurs que tu accuse. Ses mêmes sœurs qui ont laissé leurs familles et toutes leurs occupations pour venir te préparer tout ça, et c’est comme ça que tu nous remercie. C’est maman qui a raison, depuis que tu as épousée cette fille, tu as complètement perdue la tête. Sauf que le jour où tu sauras qui elle est vraiment, il sera bien trop tard. Allons-nous en d’ici dit-elle à l’adresse de ses sœurs. Parce que sans l’avoir vraiment dit, Aly vient de nous chasser de sa maison.

Il se détacha de moi, et les interpella pendant qu’elles franchissaient le seuil de la porte d’entrée.

—Non ne partez pas s’il vous plait !!! Vous avez mal interprétez tout ça. Je vous en prie rester. Implora-t-il.

—Non mon frère ! Nous partons. Dis Oumy. Si tu veux nous voir, tu connais bien chez chacune de nous. Tu es notre frère et rien ni personne ne peut nous séparer ; ou encore couper ses liens de parentés. Seulement que nous ne mettrons plus jamais les pieds chez toi tant que cette fille sera encore là.

Elles s’en allèrent mais pas avant de m’avoir jeté un dernier regard. J’en profitais pour leur tirer ma langue en faisant un petit sourire comme pour marquer ma victoire. Enfin je me suis débarrassée de ses enquiquineuses de malheurs. Si elles pensent qu’elles peuvent gagner contre moi, et bien elles se foutent le doigt dans l’œil.

Je baissais la tête pour mieux rire sans que mon mari ne puisse me voir. Il se tenait toujours sur le pas de la porte et me donnait dos. Mais lorsqu’il se retourna, il avait les yeux rougis.

—Dis-moi la vérité Ayana, que s’est-il réellement passé entre mes sœurs et toi ?

—Mais je t’ai bien dis que ce sont elles qui ont commencée non ! Et puis tu vois un peu ce qu’elles ont fait et tu continues de douter. Si tu n’étais pas arrivé à temps, c’est sûr qu’elles m’auraient tuée.

—Et tout ce que Sira a dit, comme quoi tu aurais traité Oumy de stérile ?

Je pris un air outrée en pleurant encore plus.

—Oh mon Dieu !!! Comment peux-tu croire ça ? Je ne serais jamais capable de dire une chose pareille. C’est vrai que je parle mal souvent, mais de là à dire ce genre de méchanceté, jamais. Et puis je sais bien que le problème d’enfant de ta sœur est un sujet sensible, alors pourquoi m’amuserais je à me moquer d’elle. Terminais-je en sanglotant plus fort.

—Chut ma chérie, tais-toi s’il te plait. A force pleurer tu vas te rendre malade.

Il continua à me calmer pendant encore quelques temps.

Ouf grâce à ces sottes, j’aurai une bonne excuse pour ne pas me justifier sur l’endroit où j’ai passé ma journée. A quelque chose malheur est bon. C’est vrai que j’ai tout le corps endoloris, mais au moins ça me servira d’excuse pour ne pas parler de ça.

*

**

***

Après avoir pris un bon bain, je pris mon sac à main à la recherche de mon téléphone. Je voulais envoyer un message à Léon. Mais je vois mon Led de notification allumé. Hum un message de ma sœur Mouna.

« Salut ma grande. On peut se voir demain s’il te plait, c’est une urgence et ça ne peut vraiment pas attendre. Bisou à demain »

Mais qu’est ce qu’il ya de si urgent ? Je lui envoie un message pour avoir plus d’information sur cette sois disant urgence.

« Mouna qu’est qu’il ya ? Ton message me fait peur là »

Elle me répondit immédiatement. Ça ne m’étonne pas, elle a toujours son téléphone en main et est tellement rapide dans la composition des textes messages.

« Ce n’est rien de grave, t’inquiète pas »

« D’accord, donc je passerai te voir à la maison. 16h ça te convient ? »

« Non non pas à la maison, les parents seront là. Je veux te parler en tête à tête. Donc pas chez toi non plus. Disons 10h et tu passes me chercher au lycée et ira dans un coin pour mieux discuter. »

Tous ces mystères me rendent malade. J’espère vraiment que ce n'est rien de bien graves. Mais je répondis quand même par l’affirmatif.

« D’accord ma chérie ; on se dit à demain. Va dormir maintenant. Bisous »

Je n’avais plus la tête à envoyer un message à Léon. Ma brève conversation avec ma sœur m’a fichue la trouille. Je me demande bien ce qu’elle a de si urgent à me dire. Oh mon Dieu fasse que cela ne soit rien de grave.

J’ai tellement peur pour Mouna. Elle est si innocente et si naïve. Elle pense que tout est bien et gentil ; elle ne se méfie de rien ni de personne. Elle accorde trop vite sa confiance aux autres. Je voulu envoyer un message à Nafi pour lui demander ce qui se passe à la maison.

« Bonsoir ma go on dit quoi ? Ya quoi chez vous….

Mais je me ravise aussitôt et supprime le message. S’il ne se passe rien, Nafi pourrai bien s’inquiéter également. Contrairement à sa sœur, elle fait attention à tout et est toujours sur le qui-vive. Je dois donc patienter jusqu’à demain, tout en espérant qu’il n’y ait rien d’alarmant.

—Ayana ! Ayana ?

Je suis tellement occupée par mes pensées que je n'ai pas entendu Aly m’appeler.

—Quoi ? Dis-je énervée.

—Mais pourquoi t’énerver tu ? Je n’ai fait que t’appeler.

—Pourquoi cries-tu mon nom de la sorte ? Est-ce que je t’ai dit que je suis sourde.

—Je n’aie pas crié… mais bon bref. Maintenant que tu t’es lavé et que tu vas mieux, je veux discuter sérieusement avec toi.

De quoi veut-elle encore discuter celui-là. Il commence à me prendre la tête avec ses discussions à n’en point finir. Toujours en train de chercher des explications. Il me pompe sérieusement ;

—Qu’est ce qu’il ya encore ? De quoi veux-tu encore parlé ? Vois-tu je suis fatiguée et avec ce que tes malades de sœurs m’ont fait subir ce soir, je pense avoir droit au repos. Alors s’il te plait, ta discussion ne peut-elle pas attendre demain ?

Il secoua la tête.

—Vue la manière dont tu parles je suis tenté de donner raison à mes sœurs, tu ne changeras donc jamais ? Je vois que tu m’as mentis et que c’est plutôt toi qui as commencé à chercher des noises à mes sœurs. Parce que les connaissant elles ne t’auraient jamais porté mains si tu n’avais pas déraillé.

Et Bla Bla. Je l’écoutais blablater pendant un bon moment quand il s’énerva.

—Je te parle Ayana ! Arrête de te foutre de moi ! Quand je te parle, tu m’écoute. Cria-t-il. Surprise par le ton de sa voix, je m’emportais également.

—Et si je ne veux pas t’écouter ? J’en fais plus que marre de toi. Je suis fatiguée de toi. Alors fais ce tu veux.

Je voyais bien qu’il se maitrisait. Mais difficilement. Il forma son poing et sa mâchoire se crispa. J’ai cru pendant un bon moment qu’il allait me foutre son point dans la gueule. Mais il ne fit rien et se calma. Lorsqu’il me parla, sa voix était beaucoup calme ; même si je sentais encore qu’il avait toujours la rage.

—Je veux savoir où tu as passé la journée.

Même en rêve tu ne le sauras jamais. Je ne répondis pas et il répéta sa question.

—En quoi ça te regarde ? Je passe mes journées où bon me semble ! Je n’ai pas de compte à te rendre.

Il me regarda et souri.

—Je me demande ce qui me retient de te donner une bonne correction. Oui oui c’est ce que tu mérites, une correction digne de ce nom. Te chicoter comme si tu étais mon enfant. Ainsi tu apprendras à me respecter. Dit-il. Je suis ton mari et j’ai le droit de savoir où tu passes tes journées.

Je partie d’un éclat de rire. Vraiment, j’aurai tout entendu dans ce mariage.

—Le jour où tu oses lever la main sur moi, sois en sûr que ça sera la dernière fois que tu le ferras. Et puis je ne dirais pas où j’étais. N’insiste même pas. Tu n’en sauras rien.

Il me contourna et alla prendre mon sac à main.

—Mais qu’est-ce que tu fous ? Rends moi mon sac et ne t’avise surtout pas de le fouiller.

—Ah bon et c’est toi qui vas m’en empêcher je suppose ? Je suis ton mari et je m’octroie les droits que je veux. J’ai remarqué qu’il n’y a que par la force qu’on peut avoir les choses de toi ; alors j’emploie la force.

J’essayais de le lui arracher, mais il m’esquiva et vida le contenu sur le lit. Ses mains éparpillaient mes affaires sur le lit, lorsqu’il prit une plaquette de comprimés, l’expression de son visage changea aussitôt.

Merde mes pilules contraceptives!!!

Esclave de mon cœur