A la vitesse de la lumière

Write by imalado

Ce bal fut de loin le pire de tous… Catastrophique ! Après la scène du balcon, où Brian les avait surprises, Marie et elle. Elisabeth était plus que déterminée de lui raconter toute la vérité. Elle avait vu de la douleur dans ses yeux. Outre la menace de Christopher, elle ne se sentait pas en danger. Maintenant ou jamais. C’était à elle, à présent de décider de son sort, pas de Christopher. Il pourrait bien raconter ce qu’il veut, elle s’en fout. Seuls comptent les sentiments de Brian.

La bouteille de whisky vide sur sa table de chevet, expliquait sa migraine de ce matin. Elle avait bu hier soir à ne plus s’en rappeler. Ce qu’elle essayait de chasser de son esprit, revint toujours au petit matin. Enveloppée de draps, les cheveux en désordre, elle attira vers elle, quelques comprimés. S’étira puis soupira longuement. Elle traina jusqu’à la douche. Marie avait raison. Elle se sentait égoïste. Comment pouvait-elle tout simplement décider de s’en aller ? Son père ? Il avait besoin d’elle, maintenant plus que jamais. Elle n’avait pas, la dernière fois, pensé à tout ce que son départ pour Paris avait causé… Mais aujourd’hui, elle sait et se doit de réparer les tords.

Brian tenait son journal sur la terrasse de son appartement. Une tasse de café chaud à la main, il regardait les photos du bal. Il n’avait pas pu la contempler comme il se le devait. Elle était si belle, si élégante… D’un charme fou et envoutant. Pourquoi ? Elle l’aime encore, il le sait. Et ce fut trop facile de tourner dos à celle qu’on aime simplement parce qu’elle a dit non à une demande. Pourquoi ne s’est-il pas battu ? Pour eux ? Pourquoi avoir si facilement abandonné ? Il regarda sa montre, et déposa sa tasse sur la table. Anna avait dormi chez lui une fois de plus.

Portant une chemise à manche longue de Brian, Anna était arrêtée derrière lui.

  • J’ai moi aussi adoré la robe qu’elle portait. Sublime ! Mais ce n’est certainement pas la raison pour laquelle tu fixes cette photo d’elle ? Bonjour Brian.

  • Bonjour. Je ne te savais pas réveillée…

  • Tu t’es encore enfui à mon réveil, je ne pensais pas te trouver là, je te croyais déjà à l’hôpital.

  • Je n’avais pas encore digéré le vin d’hier soir. Tu m’excuseras, je dois partir. Fais comme chez toi, et si tu as besoin de quelque chose, Estelle peut s’occuper de ça.

  • Brian ? (le tenant par le bras) Je n’ai besoin que de toi. Hier soir, j’ai attendu une partie de votre conversation.

  • Anna…

  • J’ai vu comment tu la regardais. Tu l’aimes toujours. Et elle aussi. Comment être ensemble aux yeux du monde, s’il n’en est rien entre nous ? Je veux juste que tu m’aimes assez pour me retenir… Même si au fond je sais que tu ne me regarderas pas de cette façon-là. Pas comme tu la regardes.

Anna avait touché le fond de ses pensées. Il avait apprécié Anna dès la première fois où ils s’étaient rencontrés. Elle ne lui cacha pas qu’elle était intéressée par lui. Et lui, n’y avait pas posé de problème. Elisabeth l’avait repoussé et il avait besoin de quelqu’un pour tenir. Mais les nouvelles, à Londres, vont vite. Du jour au lendemain, il était officiellement en couple avec Anna, une chose qui ne semblait pas la gêner. Il se devait de jouer ce jeu, mais là…

  • Anna… Tu es une femme formidable. Mais je crois que je ne suis pas vraiment prêt. Tout est parti si vite entre nous. J’ai passé beaucoup de temps avec Lise, il m’en faudrait encore plus pour l’oublier si jamais j’y arrive. Je suis désolé si en toi, j’ai nourris de faux espoirs.

  • Non. La raison pour laquelle je voulais être avec toi, c’est parce que tu es une personne sincère et je comprends… J’espère juste qu’elle en vaut la peine Brian. Tu mérites quelqu’un qui t’aime à ta juste valeur. Je vais prendre mes affaires et je vais rentrer chez moi. Et si jamais, un jour, ça te dit de prendre un café ou un verre, appelle-moi, sans arrière-pensée.

Elle posa un bisou sur sa joue, et quitta le balcon. Brian respira un bon coup. La seule question maintenant : « a-t-il la force de retrouver celle qu’il aime, malgré tout ce qui se cache derrière ? ». Il était plus que décidé de savoir ce qui n’a pas marché, la raison pour laquelle tout ceci est arrivé.

         Elisabeth raccompagna Dan et Marie à l’aéroport. Ils prennent un vol pour New-york pour passer la semaine chez les parents de Dan, avec la petite Claire. Une semaine, pour lui permettre de mettre ses idées en place, et être présent pour la sortie du nouveau roman de son père prévue pour le lendemain. Un autre best-seller si tout va bien.

         Une écharpe autour d’elle, elle descendit un verre de vin rouge à la main, retrouvant son père assis sur le canapé de la terrasse.

  • J’ai hâte de le lire papa.

  • Dis-moi seulement lequel de mes romans tu n’as pas lu ?

  • Aucun. Et je les ai tous adorés. Un peu stressé ?

  • On ne sait jamais comment les critiques vont se présenter…

  • Eh bien, qu’ils le fassent. Tu es Edward Lans, papa. Ta plume c’est toute ta passion.

  • Je l’ai écrit pour elle, ta maman. Pour son combat contre le cancer, elle est restée forte malgré les séances de chimio, les injections et les mauvaises nouvelles qui succédaient à chaque fois que cette maladie la rongeait… Tout ce que nous avons vécu, tout ce qu’elle m’a apporté et ce que ta présence dans nos vies, a consolidé. Je veux qu’une trace d’elle demeure parmi nous.

  • Elle n’est jamais partie papa, elle restera toujours présente dans nos cœurs…

  • Elle serait fière de toi. Moi, je le suis ma petite fille.

Elle essuya ses larmes et posa sa tête sur les genoux de son père, encore sous l’émotion. Ils avaient tous les deux un immense vide.

  • Papa… Tu ne m’as jamais demandé pourquoi je suis restée vivre à Paris ?

  • Ça nous a déchiré le cœur, à ta mère et à moi, le jour où tu nous l’as annoncé au téléphone. Mais on a toujours eu foi en tes décisions. Tu ne nous as jamais donné une raison de douter de toi. Et on voulait te laisser voir le monde.

  • J’ai fui Londres papa. Je suis partie loin de vous pour une raison injuste et égoïste… Si tu savais à quel point je m’en veux.

  • Je savais qu’un jour, tu voudrais en parler.

  • Je ne suis plus avec Brian.

  • Je sais. Je t’ai vu ces derniers jours, aussi fade que les fleurs de ce pauvre jardinier.

  • Je l’ai quitté à cause de Christopher, son frère. Ce réveillon après lequel j’ai quitté Londres, je devais vous le présenter, mais il m’a trompé, il s’est joué de moi, de mes sentiments. Papa… Avant d’aller à Paris, j’étais enceinte de lui, de Christopher.

  • Mon Dieu, Elisabeth Anne Marie Lans ! Que me dis-tu ?

  • Je suis tellement désolée papa, je m’en veux tellement. Je ne voulais pas de ce bébé, il allait me rappeler toute ma vie, l’erreur que j’ai commise de l’aimer. J’ai avorté à Paris. Et je ne supportais pas de vous le dire, ni à vous, ni à Marie.

Son père se leva, la main sur la bouche. Sa fille, son sang, son bébé. Toutes les épreuves par lesquelles, elle est passée toute seule…

  • Je suis désolée… (Les yeux noyés de larmes, un petit souffle en guise de voix)

  • Comment puis-je te juger ma petite fille ? Tu restes ma Lise. Mais je t’interdis de t’approcher de cet homme. Je ne veux plus le voir. Plus jamais.

Il la serra fort dans ses bras. Peu importe les actes de Lise, c’est son cœur qui compte vraiment. Et en ce moment, elle était perdue…

         La librairie « Waterstones Piccadilly » située en plein cœur de Londres, était bondée de monde. Une foule immense pour la sortie d’un roman. Quelques photographes longeaient la rue. Elisabeth sortit de la voiture, une robe évasée à top en dentelle couleur violette tout juste au-dessous du genou, avec une paire d’escarpins noirs. Elle rejoignit son père à l’entrée pour quelques photos.

         Après une petite lecture du roman, place aux dédicaces. Assis au fond de la salle, Christopher, mains dans les poches, lui fit signe de la tête. Que diable faisait-il là ?

  • Que fais-tu là Christopher ?

  • Je voulais un autographe d’Edward Lans. Ou sinon te voir aussi ? je voulais t’inviter à diner…

  • Tu n’es pas au sérieux, si ?

  • Je ne vais pas te tourner autour, je vais droit au but, je te veux et je t’aurais… Quoique ça coûte.

  • Tu ne pèses pas tes mots. Tu devrais partir. La dernière fois, j’ai quitté Londres, 7 ans, pour te fuir. N’espère pas avoir le même effet sur moi aujourd’hui.

  • Tu sais bien de quoi je suis capable Elise.

  • Oui je sais. Tu es malade, tu l’as toujours été. Tu devrais te faire soigner Christopher.

Elle fit signe de la main à la sécurité qui raccompagna discrètement Christopher à la porte.

         La sortie du roman fut un succès, Edward en était ravi. A présent vous sa tournée de promotion, il quitta Londres pour quelques jours.

         Elle passa la plus part de son temps, à s’occuper des paperasses pour la nouvelle galerie et pour les nouveaux tableaux qu’elle recevait… Un soir, qu’elle était assise dans le jardin, jetant un coup d’œil aux documents que Florence lui avait envoyé, elle fut perturbé par des voix.

  • Désolée Mademoiselle, je n’ai pas pu le retenir…

La pauvre semblait s’excuser pour un mal dont elle n’avait pas le remède. Christopher.

  • Je vais appeler la police si tu continues ainsi à m’harceler!

  • Tu peux bien appeler qui tu veux, ça m’est bien égal !

  • Tu es saoul ?! Comment oses-tu venir chez moi dans cet état ?

  • Garde tes leçons de morale, tu veux bien ? Tu refuses de prendre mes appels, de venir diner chez moi ! Et bien princesse, Ali baba est venu à la caverne !

Elisabeth n’en croyait pas ses yeux. Christopher a toujours eu des excès de colère. Il suivait des programmes de gestion de la colère mais n’y était pas trop fréquent. Il est capable de tout, lorsqu’il est énervé.

  • Amélia, appelle-la sécurité, comment ont-ils pu le laisser rentrer ?

  • Ce sont des incapables voilà tout Elise. Tu as peur de moi ?

  • Ne t’approche pas de moi.

  • Je veux juste qu’on parle.

  • Tu es saoul, tu ne tiens même pas sur tes pieds, je ne discute pas avec des ivrognes incapables et compulsifs !

D’un geste vif, il renferma ses doigts sur son cou. Elisabeth tenta de toutes ses forces de se dégager, elle n’arrivait plus à respirer. Elle lui donna un coup au pied, et pu se dégager de son emprise, quand enfin la sécurité vint et se saisit de lui.

  • Je vais porter plainte contre toi, pour harcèlement, et atteinte à ma vie. Je ne veux plus te revoir, il faut que tu le comprennes, tu dois te soigner, tu es malade.

La sécurité l’amena. Elisabeth encore sous le choc, la main sur la poitrine, reprenait son souffle. Sa vie à présent était menacée. Et il n’y a qu’une solution possible…

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