Confessions

Write by imalado

Le lendemain, Elisabeth cacha sous un foulard, les taches de la soirée mouvementée. Cela faisait une bonne heure déjà, qu’elle attendait que Brian sorte du bloc.

  • Lise ? Quelle surprise ! Tu es malade ? (l’aire inquiet)

  • Je vais bien Brian. Je suis venue pour toi, tu as un peu de temps à m’accorder ?

  • Oui, bien-sûr. Tu peux m’attendre dans le bureau, je dois voir la famille de la patiente.

Le tableau qu’elle lui avait offert était encore accroché au mur. Quelle merveille. Elle donnait un tout autre aspect à ce bureau. La seule chose qui portait vie dans cet endroit.

  • Je suis désolé, tu n’as pas trop attendu j’espère ?

  • Non, ça va. Ce tableau m’émerveille chaque fois que je la voie.

  • Tu as donné vie à cette pièce, en quelque sorte. Assieds-toi. Je suis content de te voir.

  • Je dois te dire quelque chose Brian. Une chose que j’ai gardé enfouie, et qui, aujourd’hui refait surface. Mon passé. Mes choix, mes erreurs.

Il se leva et contourna son bureau, pour se retrouver sur l’autre chaise en face d’elle. Elle se tenait debout.

  • Tu me fais peur Lise.

  • J’ai peur moi-même de ce que je vais te dire. Et j’espère de tout cœur, que tu trouveras en toi, la force du pardon.

  • Tu veux bien t’assoir ? Pour qu’on parle ?

  • Non. Tu ne m’as jamais rien demandé sur mon passé... Il y’a de cela quelques années, j’ai rencontré un homme à Paris. Nous sommes tombés amoureux, ou du moins je le croyais. Toute jeune et toute naïve. J’ai cru aux contes de fées. Il m’a trompé, alors je l’ai quitté. Tout juste après avoir appris sa trahison, j’ai quitté Londres parce que… J’étais enceinte de lui.

  • Lise, tu as un enfant…

  • J’ai décidé de partir à Paris. J’étais jeune et je ne suis pas fière de tout ce que j’ai fait dans ma vie, mais je l’assume, aujourd’hui. Non je n’ai pas d’enfants. J’ai avorté et je n’osais plus y penser tellement j’avais mal, tellement j’avais honte et tant j’avais peur. Je ne pouvais plus retourner à Londres, alors je suis restée à Paris, pendant sept ans. Cet homme, au-delà de son amour me faisait peur. Il n’était pas violent, mais son état, le voulait dangereux. Je sais…

Brian se leva d’un bond et la dévisagea. Qui était-ce ? Tout ce qu’il entendait, c’était qu’il ignorait tout de la femme qu’il aimait.

  • Ne dis plus rien s’il te plait… J’en ai déjà trop entendu…

  • Brian…

  • Tout ce temps !

Le ton de sa voix avait changé. Il s’était durci et avait les traits de la colère.

  • Tout ce temps quand tu me regardais dans les yeux et que tu me…

  • Christopher. Ton frère Brian. C’est de lui qu’il s’agit. Je suis tombée amoureuse de lui il y’a des années, je suis tombée enceinte de lui et j’ai avorté de son enfant.

Un coup de marteau. Dès l’instant où elle prononça son nom, il sentit son cœur lâcher… Et chaque mot vint lui donner le coup de grâce. Il s’agrippa à la chaise. Ses pieds ne semblaient plus le soutenir. Ou était-ce tout simplement son monde qui s’écroulait ? Il tira la chaise vers lui, et la dévisagea… Elisabeth ?

  • Je suis… Brian... Je t’en prie…

  • Ote ce foulard de ton cou. (D’un ton sec)

Elle hésita, puis tout doucement le retira. Son cou était tacheté. Hématomes pour violence.

  • Que s’est-il passé ?

  • Il est passé hier, à la maison. Il avait bu.

  • C’est lui qui t’a fait ça ?

  • Oui. (en baissant les yeux, la honte s’était emparée d’elle)

  • J’aurais tout donné pour toi, Elisabeth. Je t’aurais donné mon âme si ce n’est tout ce que tu me demandais mais là, tu viens de me planter un couteau au cœur. Comment veux-tu que je passe au-dessus de tout ça ? Depuis l’aéroport que vous vous êtes reconnus, vous vous êtes payé ma tête.

  • Brian…

  • Brian quoi ? Je ne savais pas comment te dire que j’ai couché avec ton frère il y’a des années, je suis tombée enceinte de lui et aujourd’hui je veux t’épouser?

  • Tu es injuste !

  • Moi, je suis injuste ? Parce que mentir, ça l’est moins ? Comment appelles-tu ça, mentir à la personne qu’on aime pour se voiler la face ? Moi j’appelle ça de la trahison. Il ne s’agit pas d’un homme quelconque Lise. Il s’agit de mon frère. Et s’il ne t’avait pas fait ça, serais-tu là aujourd’hui, à me dire tout ça ?

  • J’étais décidée de le faire bien avant qu’il ne passe à la maison. Oui, j’ai peur de lui, ton frère est un psychopathe ! Il est malade, et tu le sais !

  • Et tu l’as bien cherché ! Que veux-tu que je te dise ? Que tout ceci n’est pas grave ? Que je te pardonne ? ça fait trop à avaler tu ne penses pas ? Un enfant… Tu me laisses sans voix…

Elisabeth récupéra son foulard et son sac et sortir de la pièce. Son cœur ne supportait plus, elle était au bord de l’effondrement. Son souffle lui semblait avoir été coupé. Et le poids dont elle se sentait accaparée, ne s’était pas volatilisé au gré de ces confessions. Elle n’avait pas imaginé la réaction de Brian, elle n’y avait jamais pensé. Et il a raison. Une pilule qui ne passe pas. Une infirmière la trouva pâle et lui demanda.

  • Vous allez bien madame ? Vous êtes venue pour une consultation ?

  • Merci. Je vais bien. J’ai juste besoin de regagner ma voiture.

  • Vous semblez ne pas tenir sur vos jambes, vous ne pouvez pas conduire dans cet état… Vous tremblez. Laissez-moi vous amenez chez le Dr. Allen.

  • Non, merci. Appelez-moi juste un taxi, je vais… Je vais bien.

L’infirmière n’insista pas. Elle avait beau remarqué les taches autour de son coup, elle lui appela un taxi et l’y conduisit.

         Dr. Allen. Brian. Comment aurait-elle pu le reconnaitre sous ce nom. Tout ceci aurait pu t’être évité s’il avait gardé son nom de famille. Le taxi la déposa devant la maison. Elle regagna sa chambre et s’écroula sur le tapis, en sanglots. Il ne lui restait plus rien…

         Le lendemain, elle se réveilla avec une migraine, passe le reste de la journée dans sa chambre jusqu’à l’arrivée de Marie, qu’elle devait récupérer à l’aéroport, mais elle resta tout de même chez elle. Marie vint la trouver dans un piteux état, les cheveux en désordre et la mine lamentable.

  • Mon Dieu, que s’est-il passé ici ? Lise ? Que t’arrive-t-il ?

  • Je n’ai pas cœur à parler. Bon retour. La petite Claire va bien ?

  • Oui, je l’ai laissé dans le séjour en bas. Heureusement d’ailleurs, elle aurait été traumatisée par ce spectacle. Lèves-toi, on sort. Il y’a du soleil, il fait bon dehors, on ira chez le coiffeur, puis au restau.

  • Merci, mais non. Je vais bien.

  • Non, tu ne vas pas bien. Tu es en train de devenir folle ! Il faut que tu parles là. Je ne lis pas dans les pensées !

  • Christopher Harlem Crawford, est le frère de Brian. Mais toi tu le connais sous le nom de Mrs X.

Marie déposa son sac sur le lit et s’assied tout doucement…

  • Christopher est celui que tu appelais Mrs X ? Et c’est aujourd’hui que tu me le dis ? Lise ?

  • Quand je quittais Londres pour Paris, j’étais enceinte de lui et j’ai avorté.

  • Lise ?! Quel horreur ! Mon Dieu ! Comment as-tu pu tout ce temps nous mentir ?

  • Je ne pouvais pas venir après tout ce qui s’est passé je suis restée là-bas, je croyais que le temps allait tout…

  • Tu croyais ne jamais devoir nous dire la vérité… Tu es comme une sœur pour moi, comment tu as pu te taire sur ça, pendant tout ce temps. Je méritais de savoir la vérité ! Brian mérite de savoir la vérité !

  • Il le sait déjà…

  • J’aurais pu t’aider… Tu aurais pu garder ce bébé.

  • Je ne voulais rien qui me rattache à cet homme !

  • A part bien-sûr son frère ?!

  • Tu n’as pas le droit.

  • Oh que si. J’ai tous les droits ! ça m’étonnerait que Brian te pardonne de sitôt car moi-même je peine à te comprendre !

  • Quand j’ai rencontré Brian, il portait le nom de jeune fille de sa mère ! Comment aurais-je pu faire le lien ?

  • Mais quand il est revenu ?

  • J’étais encore sous le choc, je ne savais pas quoi faire !

  • Je ne pense pas rester pour t’entendre te plaindre de ton sort. Tu l’as cherché !

  • Tu demandes la vérité mais tu es incapable de l’encaisser. Tu dis être ma sœur, mais regarde toi. La façon dont tu m’as regardé quand j’ai dit que j’ai avorté !

  • Oui ! Comment t’imaginer toute seule là-bas ? Tu aurais pu en mourir qui sait ? Qui l’aurait su ? J’ai l’impression de parler à une inconnue ! Tu as fait le choix de traverser ça toute seule. Tu as laissé cet homme choisir pour toi ! Tu n’as pas pensé à nous ! Ni à cette époque, ni aujourd’hui. Tu as toujours agit pour toi ! Et toi seule ! Je rentre chez moi Elisabeth! Je ne veux plus rien entendre !

Elle reprit son sac et claqua la porte en sortant. Le cauchemar qu’elle vivait ne venait que de commencer. Brian et Marie, qui, après ça, ne voudront sûrement plus la revoir, et Christopher, qui menace tout simplement sa vie.

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