Joignant le geste à la parole, papa met la main à la pâte. Avec maman, ils ont conclu que c’est lui qui fera les courses pour leur commerce. Il se défend pas mal en cuisine lui aussi, raison pour laquelle ils ont rajouté deux menus sur les trois premiers. Pour l’instant, ils gèrent tous les deux et j’aide quand je peux. Avec les économies, papa décide d’acheter un terrain toujours à Jouvence et construit petit à petit. Je l’ai observé et je décide de m’acheter une tirelire pour garder de l’argent. Il est très économe papa, j’ai envie d’apprendre de lui. 

Deux ans plus tard, nous nous installons dans la magnifique maison construite par papa. Elle est juste très belle. Petite, mais très belle ; je l’admire pour cette réalisation mon papa. Pour l’occasion, ils ont invité les voisins proches autour d’un repas et de la bonne musique pour célébrer cela. Maman est tellement heureuse. Un souci de moins sur ses épaules, elle est sur un petit nuage car la facture de la location touchait déjà à leur épargne.  Le lendemain nous décidons d’aller à l’église remercier le seigneur pour cette merveille accomplie dans notre vie.  Lorsque nous arrivons, papa et maman se dirigent où se déroule le culte des grands et moi je prends la direction de la salle des petits. Alors que je termine ma prière personnelle et tourne la tête vers l’entrée, mon regard se pose sur deux filles : l’une au teint métis et l’autre au teint ébène. 

Je lève le bras pour les inviter à venir s’asseoir près de moi

Moi : bonjour les filles, y a de la place ici. 

Elles me sourient et viennent prendre place. On se présente en faisant rapidement connaissance avant le début du culte. Le culte terminé, à l’extérieur Coralie nous invite chez elle. 

Moi : attendez un instant svp, je vais demander la permission à mes parents. 

Je repère papa et maman pas très loin et je vais les rejoindre. 

Moi : svp y a une amie qui nous invite chez elle déjeuner, je pourrais y aller ? 

Papa : c’est qui cette amie ? 

Moi : oh euh… elle est juste là celle en robe bleue, la métisse. 

Maman : ah mais c’est la fille du DG qui vit pas très loin là

Papa : comment ça c’est ton amie ? 

Moi : on a fait connaissance tout à l’heure, elle est super gentille. 

Maman : sois prudente tout de même 

Moi : (le sourire aux lèvres) promis

Papa : tu rentres avant 15h aussi 

Moi : d’accord

Je leur fais un bisou chacun et je m’en vais. Elle a une grosse voiture personnelle et un chauffeur c’est cool. Nous arrivons chez elle, sa maison est très très très magnifique. Elle nous présente à sa mère qui lui demande de nous conduire en chambre en attendant que le déjeuner soit prêt. Nous en profitons pour approfondir la connaissance toutes les trois. J’apprends que le papa de Zandra est parti au Gabon et il n’est jamais revenu ; quant à sa mère elle la maltraite comme si elle n’était pas sienne. C’est vraiment triste sa vie.  Après un moment, à table son papa nous fait la causette comme s’il nous connaissait depuis longtemps. Il est de bon conseil et de très bonne écoute aussi. Coralie a des parents très aimables. 

Nous prenons congés Alice et moi. C’est clair ce sont des sœurs que je viens de me faire ; et dire qu’on a toujours été proche dans le quartier sans savoir. Je remercie le Seigneur, elles sont géniales.

Lorsque j'arrive à la maison, je trouve papa et maman posés devant la télévision commençant des choses pas très catholiques. Je m'excuse rapidement et je vais dans ma chambre faire une sieste. Je me réveille en sursaut, mon visage couvert de sueur et le coeur battant à tout rompre. Je me précipite en descendant du lit et au pas de course je vais à la recherche de mes parents. Dieu soit loué, je les trouve endormis sur le tapis au salon. C'était un cauchemar... Oui rien qu'un cauchemar, dans lequel mes parents mouraient dans une plantation. Seigneur ! Éloigne de ma famille cette onde négative, éloigne de ma famille cette ombre qui plane. Ce n'est pas de bonne augure, du tout. Alors quand les parents se réveillent je leur fais part de mon rêve. Ensemble nous planifions une neuvaine afin de briser les plans de l'ennemi.

Un soir, alors que nous sommes à table, le téléphone de papa sonne. Il s'excuse, sort de table et décroche. Il revient la mine meurtrie en me regardant. Il m'annonce la nouvelle. La maman de Coralie est décédée... Choquée, la cuillère entre mes mains se retrouve au sol...

Moi: non non non papa ! Pas Mama Émilie... Pas elle

Maman : (se lève et vient me prendre dans ses bras) : suis désolée ma chérie...

Sous mon insistance, mes parents me conduisent à l'hôpital. Je retrouve une amie abattue, et en pleurs à côté de son papa. Je vais la rejoindre et la console du mieux que je peux. Pendant que je lui parle, maman qui élève un peu la voix à l'autre bout attire mon attention. Papa a côté d'elle essaie de la calmer. Elle s'adresse à une infirmière. Je ne sais pas ce qu'il se passe.

Moi: excuse moi Coco je reviens stp

Je la laisse et je vais rejoindre mes parents

Moi: qu'est ce qu'il se passe papa ? Pourquoi maman agresse l'infirmière?

Papa: apparemment sa meilleure amie à également été victime du même accident et ne s'en est pas également sortie.

Moi: tata Laura?????? Morte? Oh mon Dieu....

C'était donc ça mon rêve? Pourquoi Seigneur? Pourquoi?