ALINA MENSAH (I)

Write by Clay story

CINQ ANS PLUS TARD.... ******** Dans sa longue robe en dentelle florale qui épousait parfaitement ses courbes, et son majestueux collier en pierres précieuses, Alina Mensah était enviée de toutes les femmes présentes à cette soirée de célébration des dix ans de la fondation « Dignitia : pour la dignité de la femme », et de toutes les femmes de Mensah par ailleurs.


Depuis son arrivée, tous les regards s’étaient tournés vers elle. Elle en avait l’habitude désormais. C’était le prix à payer pour être la princesse et la future reine de Mensah. La précédente reine, sa belle-mère était très aimée et admirée par son peuple. Elle était surnommée la reine au cœur d’or  et elle essayait autant qu’elle le pouvait de l’égaler dans le cœur de ses sujets. 


Après son mariage avec le prince, il y a trois ans, elle s’était investie corps et âme dans la fondation qui avait été un peu délaissée depuis le décès de sa belle-mère. Mais elle représentait aussi son exutoire afin d’échapper à son quotidien.  Elle aimait sincèrement venir en aide à toutes ces femmes qui avaient été bafouées dans leur dignité. Les aider était devenue désormais sa raison de vivre après sa fille et son mari.


Son interpellation par le maître de cérémonie pour son discours la tira de ses pensées. Elle sourit en se levant et se dirigea vers le pupitre. Quand elle prit la parole, ce fut d’une voix émue qu’elle commença :


-Merci ! Merci à toutes et tous de nous avoir honoré de votre présence ce soir. Comme vous le savez déjà, nous sommes réunis pour  célébrer le dixième anniversaire de notre fondation, qui est devenue aussi la vôtre, grâce à votre soutien indéfectible pour cette cause qui nous tient vraiment à cœur : la dignité de la femme. 


Je ne saurais lancer officiellement cette soirée sans une pensée pour celle qui a été à la base même de tout ceci ; celle-là même qui a balisé le terrain, qui a planté cet espoir dans le cœur de toutes les femmes de Mensah ; un espoir au cœur des injustices sociales, un espoir au cœur des violences conjugales,… un espoir à une vie digne et épanouie. C’est cet espoir que mon équipe et moi nous nous évertuons à maintenir intact dans le coeur de toutes les femmes de Mensah, afin que plus jamais, aucune d'elle ne soit une victime consentante de son propre malheur. Vous savez déjà de qui je parle..... il s'agit de notre maman qui nous a déjà quitté, mais dont les oeuvres continuent à nous rassembler, nous ses enfants.  Je ne demanderai pas d'observer  une minute de silence en sa mémoire,  mais plutôt une minute d'acclamation pour l'ensemble de ses oeuvres qui directement ou indirectement ont impacté chacune de nos vies.....


A peine avait'elle terminé sa phrase que toute l'assemblée se leva et commença à applaudir avec vigueur et émotion. 

Après cela tout alla vite,  les discours se succédèrent, un bref bilan des dix années de la fondation fût présenté et quand vint le moment du banquet, elle s'éclipsa discrètement.

Aussitôt rentrée, elle alla voir sa fille dans sa chambre, qui dormait à point fermé. Elle s'assit sur son lit et l'observa tendrement,  lui caressant le visage.  La fondation et elle, étaient les seules choses positives qu'elle retirait de ce mariage avec le prince.  Vu de l’extérieur,  elle avait tout pour être heureuse. Et pourtant comment une femme pourrait'elle être heureuse, si son mari la traitait avec indifference? Elle avait tout fait pour attirer l'attention de son mari sans succès. Il lui avait fait comprendre dès le départ qu'il n'en avait rien à faire d'elle et que c'était son père qui voulait de ce ''foutu mariage''. Il en aimait une autre et n'en aimerait plus aucune autre, lui avait'il dit. Elle n'avait pas perdu espoir pour autant. Elle avait tout fait pour gagner son affection, son amour; elle s'occupait bien de lui, veillait à ce que ses affaires soient bien rangées, préparait elle même de bons petits plats pour lui, se faisait belle afin de le séduire...Mais tous ses efforts se heurtaient à un masque d'indifference qui sapaient peu à peu sa confiance en elle même. Il semblait plus attacher à sa bouteille de whisky qu'à elle, se soûlant tous les soirs après le boulot en s'enfermant dans son bureau. Un an après leur mariage, elle n'avait toujours pas partagé l'intimité de son mari et ne pouvait s'en confier à personne. Toutes les affaires du palais et de ses occupants étant des secrets d'Etat. N'y tenant plus, elle finit quand même par s'en ouvrir à sa soeur aînée qui lui conseilla de prendre les choses en main et de lui jouer la totale. Elle avait ce soir là, pris son courage à deux mains, se revêtant de la plus affriolante des nuisettes qu'elle avait, coiffure et maquillage au point.... dans l'espoir que son corps réussisse là où ses actes et son dévouement avaient lamentablement échoué. Si on lui avait dit un jour, qu'elle, Alina, userait de son corps pour séduire un homme, elle aurait farouchement rejeté pareille affirmation. Elle avait toujours pensé qu'une femme gagnait mieux à se démarquer par son intelligence et sa moralité que par ses atouts féminins. Mais cet homme était mon mari, n'avait'elle cessé de se répéter ce soir là en se préparant à s'exiber devant ce dernier. 

Quand elle entra dans le bureau, son mari déjà grisé par l'alcool et perdu dans ses pensées ne l'avait pas remarqué de suite. Elle s'était alors approché de lui, lui prenant le verre de whisky qu'il tenait encore dans la main. Elle ne sut pas à cet instant si c'était sa vision qui le fit sourire, ni pourquoi il la fit asseoir sur ses genoux et encore moins pourquoi il posa ses lèvres sur les siennes pour la seconde fois en un an,  l'entraînant dans le plus délicieux des baisers. Elle avait légèrement protesté au début sous le coup de la surprise mais avait finalement décidé de vivre l'instant présent. Son baiser et ses mains l'entrainaîent déjà aux portes de milliers de sensations exquises quand un son...., non; un mot....; un nom à vrai dire, la ramena à sa triste réalité: Donan. Il venait de l'appeler Donan. D'un coup les milliers de sensations exquises se transformèrent en milliers de flèches qui lui transpercèrent le coeur. Elle se leva d'un bon, blessée dans son orgueil de femme. Mais son mari ne semblait pas se rendre compte de la peine qu'il lui faisait. Perdu dans son monde joyeux, que le whisky, telle une navette spatiale l'avait propulsé, monde dans lequel Donan; son amour impossible était venue s'offrir  à lui, il ne semblait plus capable de la voir elle: Alina. Il s'était alors jeté sur elle, l'emprisonnant dans ses bras et l'embrassa à nouveau passionnément, faisant fie de ses protestations. Et avant qu'elle ne comprenne ce qui lui arrivait, elle se retrouva coucher sur le canapé le plus proche, à la merci de sa force implacable et de son désir brûlant. Elle se débatit de toutes ses forces sans succès. Il la prit là, sur le canapé, volant son innocence et brisant ses espoirs en lui et en la réussite de leur mariage.


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