~ AT Chapitre 44 ~
Write by Nobody
Du côté d'Amal
Après avoir mesuré le pour et le contre,il avait finalement livré l'identité de la personne qu'il suspectait. Il avait promis leur amener une photo de cette personne avec le tatouage bien en vision. Comme ça après que le dénommé Sydney,qui était leur informaticien en chef,aurait procédé a une reconnaissance faciale,ils verront si effectivement c'était la même personne. Mais Amal lui n'avait aucun doute, c'était bien lui.
Il l'avait côtoyé pendant de nombreuses années et il n'avait rien remarqué. Il n'avait pas vu qu'il marchait dans le côté sombre. Il était tellement sûr de lui, arrogant et toujours charismatique que personne n'aurait jamais pensé ça de lui.
Il était rentré chez lui et avait retrouvé Nadia paniquée sur son lit. Elle avait ouvert ses bras et il était parti la prendre dans les siens. Elle avait éclaté en sanglot et il avait essayé de la calmer comme il pouvait.
Il l'avait informé de sa démarche et elle en avait été soulagé que la police soit a présent sur le coup avec eux. Mais il avait deviné une pointe d'inquiétude et il l'avait immédiatement rassuré en lui disant qu'il n'avait rien dit a Máel quant a sa paternité. Ce n'était pas a lui de le faire.
Bien sûr Máel avait essayé une manœuvre avec lui. Il voulait savoir quel âge l'enfant de Nadia avait. Amal n'était pas bête, il savait qu'il allait faire le rapprochement et découvrir peut-être que c'était son fils et mettre a nue le secret de Nadia ce qui était hors de question. Alors il lui avait menti et lui avait dit que son fils avait trois ans au lieu de quatre. Máel était son ami certes mais il respectait, même s'il n'était pas d'accord, la volonté de Nadia.
De toutes les façons qu'elle le veuille ou pas,la vérité finira bien par éclater. Il le saura un beau jour et connaissant Máel, il craignait qu'il ne se montre vraiment rancunier sur le coup.
Une journée venait de s'écrouler depuis la disparition des enfants.
Ils étaient Nadia et lui même dans sa voiture en direction de son lieu de travail.
Durant tout le trajet,elle avait gardé la tête obstinément tournée vers le côté du vitre. Elle devait sûrement penser a son enfant.
Amal poussa un soupir puis se gara devant le restaurant. Il tourna sa tête vers elle et il la vit toujours dans la même position. Elle était complètement perdue dans ses pensées.
Il lui tapota doucement la cuisse mais elle ne réagit pas. Il reprit l'action mais cette fois un peu plus fermement et elle sursauta pour immédiatement ouvrir la portière et sortit.
Amal haussa un sourcil surpris mais finit par sortir a son tour.
Il questionna Nadia du regard et celle-ci pour toute réponse,se mit en marche.
Lui se contenta de rester adossé contre la voiture en attendant son retour.
En rentrant hier du commissariat il avait jeté un coup d'oeil a ses mails et avait vu un datant du début de semaine qui lui signalait qu'il avait un voyage a faire le lundi prochain. Ils étaient déjà au vendredi, donc techniquement il devait s'en aller dans trois jours.
Trois jours ! Trois jours c'était rapide. Il partait pour deux semaines et quelques. Cela voudrait dire qu'il allait devoir partir et laisser Nadia toute seule en proie a ses tourments.
Il ne l'avait pas fait venir pour la laisser seule.
Dans le même temps il était totalement inconcevable qu'il n'y aille pas. C'était peut-être la concrétisation de ses rêves d'enfant et il ne pouvait pas rater ce voyage. Il l'attendait d'ailleurs avec grande impatience, ce n'était pas a présent qu'il allait se défiler.
Mais partir et laisser une mère en détresse ? Ou rester et voir sûrement ce pour quoi il se bat depuis longtemps partir en fumée? C'était un sacré dilemme.
Il se rendit alors compte que cette femme avait pris plus de place que ce qu'il pensait. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle n'avait vraiment rien fait pour l'attirer. Bien au contraire. Elle lui avait montré sa face la moins attirante. Et pourtant le charme avait opéré. Il était tombé sous son charme,il était tombé sur le charme de ses imperfections, de sa mauvaise humeur constante,un peu moins de son insolence certes mais beaucoup de son sourire.
Si on lui avait dit qu'il voyageait pour son projet il y avait encore deux semaines et que Nadia se trouvait dans cette situation et qu'il devait choisir,il n'aurait pas du tout hésité a choisir son voyage et l'envoyer elle au diable. Mais aujourd'hui c'était différent. Il pensait pour la première fois de sa vie, au bonheur de quelqu'un avant le sien propre.
Même avec son ex-fiancée ce n'était pas comme ça. Mais attention il ne faut pas parler de sentiments ! Il n'avait pas de sentiments pour elle,du moins pas encore. Il était juste attiré par elle et elle aussi d'ailleurs.
Il lui arrivait de surprendre des regards plus prononcés sur lui, il lui arrivait de la voir mal a l'aise dès qu'il souriait ou qu'il rentrait dans la pièce. Il avait remarqué beaucoup de signes qui ne trompaient pas. Et pourtant parallèlement elle faisait tout pour le dégouter et l'éloigner d'elle.
Si elle était attirée par lui alors pourquoi faisait-elle tout son possible pour le tenir a l'écart ? Les femmes qu'il avait eu a côtoyer auraient joué de leur atout de séduction pour le mettre dans sa poche. Mais pas elle !
Et pourtant elle était sacrément belle et charmante et elle ne devait pas l'ignorer. On ne pouvait pas être si belle et ne pas le savoir.
Il en était là de ses pensées quand elle sortit du restaurant. Elle marcha vers lui et se mit a ses côtés contre la voiture.
- Alors ? Ça c'est bien passé ? lui demanda-t-il
- Pas vraiment, je dirai même pas du tout. Je lui ai dit que j'avais besoin d'un temps indéterminé pour des affaires personnelles et que je ne pourrai pas venir au boulot pendant ce temps. Il m'a dit que je venais a peine de commencer que je m'autorisais déjà des moments comme ça. Je lui ai également parlé de l'absence de Shèri vu qu'elle ne viendra plus également. Pour combien de temps ? Ça on le sait pas. Il s'est énormément plaint et m'a dit que j'avais un engagement que je devais respecter. Shèri et moi ne pouvons pas le lâcher comme ça et espérer retrouver notre poste. Il m'a dit qu'il allait engagé d'autres gens et que c'était indépendamment de sa volonté. Il a fini en disant qu'il aurait aimé pouvoir m'aider mais que son restaurant avait besoin de gens pour fonctionner et qu'il ne pouvait pas se baser sur une indétermination. Voilà. J'ai perdu mon emploi.
Il l'avait écouté attentivement et il devait avouer qu'il comprenait un peu le chef du restaurant. Deux de ses employés, sans préavis avaient décidé de déserter le boulot pour une période indéterminée, bien sûr qu'il chercherait a les remplacer. Mais c'était impensable qu'elle vienne travailler alors que son fils est porté disparu. Qui ferait une chose pareille ?
- Oh je suis désolé Nadia. Je pensais qu'il allait t'accorder un peu de temps vu que tu n'as pas encore vraiment commencé a travailler mais bon. C'est fait c'est fait. À moins que tu ne decides de continuer a bosser pendant qu'on cherche les petits,ce que tu as catégoriquement refusé, il va falloir chercher un autre travail. Ne t'en fais pas pour ça. Pour l'instant ce n'est pas le plus urgent. Tu mangeras de ma nourriture et tu te vêtiras de mes affaires. Après que tout cela se soit résolu, on trouvera une solution.
- Il n'est pas question que je sois dépendante de toi. Va savoir ce que tu vas te mettre a penser ! J'ai déjà abusé de toi une fois je ne veux pas donner l'impression de recommencer. Et d'ailleurs après tout ce que je t'ai fait, pourquoi tiens tu encore a m'aider ? Je ne mérite pas ton attention en fait
- Primo ce n'est pas une façon d'abuser de moi puisque c'est moi même qui te l'ai proposé. Secundo que veux-tu ? J'ai une âme assez charitable. Je n'aime pas voir les gens dans des problèmes, mon âme de super-héros m'en empêche.
Nadia eut un petit sourire. C'était petit, bref mais sincère. Il fallait lui annoncer son départ mais il ne se résolu pas a prendre la parole. Il ne savait clairement pas comment aborder le sujet.
- Alors on y va Amal ? demanda Nadia en faisant le tour de la voiture
- Allons-y répondit-il en soupirant
Il ouvrit la porte et s'installa avant de démarrer.
Il prit la direction du commissariat où l'attendaient ses amis et Máel de même que le commandant.
- Pourquoi des recherches ne sont pas lancées pour retrouver Shèri ? demanda brusquement Nadia
- Ça m'a échappé. J'ai oublié de le leur notifier. La vérité c'est que j'aime bien qu'elle soit loin elle et ses problèmes.
- Amal ! Dis pas ça,c'est mon amie et...
Elle se fit interrompre par son téléphone qui se mit a résonner. Elle décrocha après avoir émit un long soupir.
- Salam Aleykoum ma'. Tu vas bien ?
Amal ne pouvait pas entendre l'interlocuteur alors il se concentra uniquement sur les bribes de paroles que debitait Nadia.
- Tu sais mama je n'ai pas trop le temps ici. J'essaie de toujours être en communication avec mes frères et Andi. Je demande d'après toi tous les jours a Kefil demande lui.
- Oui on va bien ma'... Samir ? Oh il est avec son nouvel ami. La prochaine fois je te le passerai... Tu as un mauvais pressentiment tu dis ?... Mais ne t'en fais pas tout va bien pour nous petite mama. C'est plutôt a moi de demander si ça va là-bas ? Les gens là ne te dérangent plus trop?.... Oh mais tu n'as pas a me remercier,je n'ai fait que mon devoir. Je prie de t'en faire encore plus... D'accord a bientôt petite mama, et salue la maison' pour moi. Bisous.
A l'entendre parler avec sa mère il avait deviné tout l'amour qu'elle lui portait. Lui même aimait auparavant sa mère d'un amour incommensurable mais plus depuis un bout de temps.
- Tout va bien chez vous là-bas ? demanda-t-il en s'arrêtant à un feu qui avait viré au rouge.
Il n'obtint pas de réponse alors il se tourna vers elle.
Il poussa un soupir ennuyé en la voyant pleurer silencieusement. Qu'est-ce qui se passait encore dans sa tête ?
- Nadia tu es fatiguante a pleurer a chaque fois, tu peux me dire ce qui ne va pas cette fois ?
- C'est facile pour toi de prendre la parole et de me juger. Mais ce n'est pas facile pour moi. Toute ma vie est un échec Amal,je ne suis qu'un échec. Je passe mon temps a commettre des erreurs et a mentir aux personnes qui me sont chères. Je mets tout le monde en danger a cause de mes bêtises. Et le plus grave de tout ça c'est que le seul qui peut m'aider en toutes circonstances, je lui ai tourné le dos. J'ai laissé la prière, tu t'en rends compte ? Chez moi j'étais une moralisatrice, toujours là a inciter les gens a prier mais et moi maintenant ? Je ne suis qu'une vulgaire mécréante. Comment veux-tu que des malheurs ne m'arrivent pas ? J'en peux plus, je veux juste ma maman et mon fils,rien d'autre. Je veux ma maman Amal je veux ma maman.
Il l'avait écouté d'une oreille attentive et avait démarré. Il avait continué le chemin sans répondre a ce flot de paroles.
Que pouvait-il bien lui dire ? Il n'en savait rien alors il avait préféré se taire.
Il était touché par ses propos mais il ne pouvait rien pour elle.
C'était encore qu'une enfant. Il avait l'impression qu'on lui avait volé sa jeunesse et qu'elle avait grandi trop vite,comme si elle avait brûlé des étapes et était devenue adulte soudainement.
Alors que dans le fond c'était qu'une enfant qui réclamait sa mère. Un enfant qui avait juste besoin de sa maman.
Ils ne dirent plus rien jusqu'à arrivé au commissariat.
Cette fois Nadia sortit sans problème puis ce fut son tour.
Il marcha vers elle et glissa sa main a l'intérieur de la sienne. Ce geste était destiné à la rassurer et lui montrer qu'il était là pour elle.
Elle resserra son étreinte et tout deux se mirent en marche.
Ils arrivèrent rapidement dans le bureau de Máel où s'entendait une agitation. Il fronça les sourcils puis ouvrit la porte.
Il découvrit Éric tenir sa femme qui essayait visiblement de s'attaquer a Karim.
Que se passait-il dans ce bureau ?
- Amal vous voilà enfin s'exclama Máel en se levant
Immédiatement après qu'il ai prit la parole il sentit la main de Nadia qui était toujours dans la sienne, trembler. Il n'arrivait pas a comprendre comment la seule présence de Máel pouvait la mettre dans cet état de panique. Il commençait a prendre cette histoire vraiment au sérieux.
Avant qu'il n'ai pu prononcer un mot, il vit la femme d'Éric se débattre et se libérer de sa poigne. Elle fonça sur Nadia puis lui administra une gilfe digne d'un militaire.
Elle allait lui en mettre une deuxième s'il n'était pas intervenu et avait tiré Nadia derrière lui.
- Tu es complètement folle Maria ou c'est comment ? Calme toi immédiatement ou je ne réponds plus de rien. Un peu de retenue !
- C'est toi qui est fou. Je te signale que c'est a cause de cette femme la que mon fils est porté disparu. Elle n'apporte que des problèmes là où elle va. Sois maudite Nadia, je te maudis.
- Maria s'exclama Éric en marchant rapidement' vers elle
Il la prit par les bras et la secoua violemment. En d'autres occasions il aurait réagi pour l'en empêcher mais cette femme avait besoin de se faire réveiller.
- Arrête ton cinéma,je t'ai tout expliquer a la maison'. Et puis tu oublies que cette femme que tu frappes et maudis c'est ton amie ? Quand elle t'aidait a la maison ou qu'elle te dépannait,là tu ne voyais aucun inconvénient hein.
- Eh oui je n'y voyais aucun inconvénient. Mais là il s'agit de mon fils t'entends ? Elle n'aurait jamais dû rentrer dans nos vies ! Et toi, j'ai bien l'impression que tu commences a avoir des sentiments pour elle.
- Qu'est-ce que tu racontes Maria ? s'indigna Éric en la lâchant sous le coup
- Je ne vois pas d'autres explications. Je ne comprends pas comment tu peux rester pacifique face a elle !
- Peut-être parce qu'elle n'y est pour rien' et que son fils a elle aussi a disparu. C'est d'ailleurs son fils qui a pris cher jusque là je te signale.
- Eh bien encore heureux ! Le comble aurait été que ça soit le notre. J'espère que tous les malheurs arriveront a son' morveux et qu'on retrouvera mon bébé intact.
Immédiatement après qu'elle ai finit de débiter ses paroles horribles,une gifle retentit dans la pièce.
Karim horrifié regardait Nadia qui avait porté le coup.
Il la regarda avancer et la pousser brusquement contre le mur. Elle se mit devant elle et lui serra le coup.
- L'erreur que vous commettez c'est de parler de mon enfant ou encore de ma mère. Que tu m'insultes comme tu veux je m'en fous mais ne t'avise plus jamais à parler dans ces termes de mon bébé. Je ne t'ai jamais souhaité malheur, encore moins a ton enfant alors fais de même, ou sinon coupable ou pas, je te refais complètement le portrait. Salope cracha-t-elle en la laissant
Et Nadia revint sur ses pas. Mais avant elle chuchota un désolé a Éric qui se contenta d'un coup de tête.
- Eric tu ne dis rien ? Tu vois qu'elle...
La porte qui s'ouvrit brusquement l'empêcha de continuer. Tout le monde se tourna vers la porte sauf Amal et Nadia
- Ça va Nadia ? demanda Amal près d'elle
- Oui ne t'en fais pas,désolée de m'être donné ainsi en spectacle
- Ne t'en fais pas,a ta place elle serait a l'hôpital a l'heure actuelle. Je dois dire que je suis fier de toi. Tu as su défendre ton fils mais tu as également su t'arrêter à temps. J'aime beaucoup. Pour moi il est important de pousser un cri de gueule mais en sachant se maîtriser.
Nadia n'eut pas le temps de répondre que Máel s'était écrié
- Eh les gars nous avons une piste. L'homme sur la vidéo aurait été aperçu a quelques kilomètres d'ici.
Serait-ce de l'espoir la lueur qui venait de s'allumer dans les prunelles de Nadia?!