- Allô Amal comment tu vas ?

Voilà c'était la fin pour elle. Elle était démasquée. Elle n'avait même pas eu le temps de réfléchir a comment elle allait s'en sortir.

De grosses sueurs froides lui parcouraient l'échine. Elle avait grave chaud tout d'un coup. Elle savait d'ores et déjà qu'elle allait passé un très mauvais quart d'heure.

Elle était tellement stressée qu'elle n'écoutait même pas la conversation de la mère jusqu'à ce qu'elle lui tende le téléphone comme avec regret.

- Tiens mon fils veut te parler,et fais vite surtout j'ai encore des choses à lui dire.

Son stress venait de redoubler. Il voulait lui parler a elle ? Mais il allait découvrir que ce n'était pas Nadia,sa Nadia. Oh Allah viens moi en aide s'il te plait.

Les mains moites,elle se saisit du combiné qu'elle plaça délicatement a ses oreilles.

- Allô Didi ? Ça va ?

Didi ? C'était son surnom quand elle était encore au Bénin. Comment elle allait s'y prendre maintenant pour imiter la voix de la vraie Nadia? Surtout qu'elle n'avait jamais entendu cette voix la.

Après une très grande inspiration elle se décida a répondre

- Allô

- Pas de chéri aujourd'hui Didi ? Tu as fais bon voyage ? demanda-t-il en élevant un peu la voix afin de se faire entendre

Elle ne savait pas où il était mais il y avait énormément de bruit derrière lui. Décidément les dieux étaient avec elle.

- Oh chéri je t'entends très mal, et si on s'écrivait ?

- Quoi ? Je t'entends pas bien,attends je me décale

- Non non !!! s'écria-t-elle.

Elle vit la mère lui lancer un regard étonné suivit d'un froncement de sourcil

- Je veux dire non mon chéri, on va s'écrire

Et sans attendre de réponse elle raccrocha.

Elle faillit lancer un ouf de soulagement mais heureusement elle prit sur elle.

Sans prévenir la propriétaire du téléphone elle rentra dans la messagerie et envoya rapidement un message au contact d'Amal avant qu'il ne se décide a rappeler.

De Nadia : Chéri je disais que je t'entendais très mal

- Tu es malade Nadia ?

Elle releva ses yeux du téléphone et les posa sur la mère de famille qui la regardait outrée.

- Non pas a ma connaissance pourquoi ?

- Tu es très insolente jeune fille et avec moi ça ne va pas le faire. Remets moi mon téléphone immédiatement.

- Je suis désolée mais pas avant d'avoir fini de parler avec mon chéri.

Elle la vit changer de couleur et virer au rouge. Elle imaginait le feu qui était en train de couler dans ses veines et su qu'elle s'aventurait sur un terrain très glissant.

Certes ce n'était pas de bonnes manières mais elle devait parler a son deuxième fils avant qu'il ne se décide a rappeler.

- Je rêve, dites moi que je rêve. Yacine ! Yacine ! cria-t-elle en direction des escaliers

Oh elle venait de se mettre dans la merde gratuitement. Mais avant que le fils ne vienne,elle s'empressa d'envoyer un message au fameux Amal

- De Nadia : Écoute chéri on m'a arraché mon téléphone quand j'allais a l'aéroport,je n'ai pas eu le temps de m'en racheter un nouveau. Et tu connais les gens de mon pays ils peuvent essayer de t'arnaquer et tout ça alors bloque mon ancien numéro, d'accord ? Bloque a l'instant où tu auras le message. Je t'ecrirai dès que je prendrai un nouveau téléphone.

Elle n'avait jamais écrit un message aussi vite de toute sa vie. Elle s'empressa d'appuyer sur le bouton envoyer alors que la mère venait lui arracher le téléphone des mains.

Au même moment le fils descendit les marches,suivit d'une jeune femme.

- Qu'est-ce qu'il y'a maman ? demanda-t-il le visage très serré

- JE NE VEUX PLUS VOIR CETTE FILLE DANS MA MAISON.

Nadia non plus ne comptait pas rester indéfiniment mais elle ne pensait pas que son retour serait aussi rapide. Voilà qu'elle n'avait toujours pas trouvé une solution pour son' hébergement.

De plus elle ne pouvait pas leur avouer la vérité, elle avait déjà trop ouvert sa grande bouche, elle avait déjà trop joué l'insolente avec la famille. Maintenant elle devait en payer les conséquences.

- Ça c'est a ton autre fils de le dire. Tu sais bien qu'il serait capable de prendre le premier avion juste pour t'en empêcher. Personne ne veut d'elle,on la dit a ton fils avant qu'elle ne se ramène ou pas? Tu as vu tout le scandale qui a suivi ? Écoute mère, je ne veux pas me mêler de cette histoire la,attends qu'il rentre et on en reparlera.

Yacine la elle ne l'aimait pas certes mais elle le remerciait intérieurement de repousser son heure de départ. Elle allait partir c'est clair mais pas tout de suite.

- Mais je ne sais pas pourquoi il a ramené cette dévergondé dans ma maison,il aurait pu la loger directement dans sa propre maison'. Dès ce soir je vais lui en toucher deux mots. Elle ne va pas rester ici c'est moi qui te le dit. Oh zut Charlène tu vas bien ? Excuse moi avec cette insolente dans les parages, je t'avais même pas remarqué.

Nadia se mordit les lèvres pour ne pas prendre la parole parce que si jamais elle ouvrait la bouche, elle allait dire des choses qu'elle allait regretté.

Elle regarda la fameuse Cqharlène prendre la mère dans ses bras et lui taper la bise.

Tout de suite Nadia remarqua que les deux femmes étaient pareilles. Deux femmes frustrées et incroyablement hautaine.

- Ne t'en fais pas Margot, je comprends parfaitement'. A ce que j'ai pu comprendre c'est avec elle là-bas qu'Amal m'a remplacé ? Je suis déçue,vraiment je suis très déçue. Margot comment as-tu laissé ça arrivé ?

- Tu connais mon fils il est très têtu. Mais ne t'en fais pas,je compte bien remettre de l'ordre dans sa tête. Parce que impossible d'être normal et choisir cette fille alors qu'il avait un joyau comme toi sous les mains. Laisse moi te dire, je doute même que cela ne soit naturel, tu connais leur pratique non dit-elle d'une petite voix mais pas si petite que ça,juste suffisante pour qu'elle puisse entendre aussi

- Oh j'y crois pas ! répondit la Charlène en posant une main parfaitement manucurée sur sa bouche

Elles étaient juste pathétiques. Nadia plaignait la vraie Nadia qui bientôt allait se retrouver a sa place,vraiment la pauvre elle ne savait clairement pas dans quoi elle s'embarquait.

En analysant la Charlène elle découvrit que c'était une femme assez séduisante. Une forme très généreuse et les traits du visage alléchants. En d'autres termes c'était une belle femme,une très belle femme même. Avec des formes là où il fallait. Une femme qui prenait énormément soin d'elle et qui transpirait la confiance en soi.

Ce n'était pas comme elle qui au fil des années c'était laissé aller. D'ailleurs comment trouver le temps pour elle même alors qu'elle avait un bébé a entretenir. Elle s'était sacrifiée entièrement pour son enfant et elle ne le regrettait absolument pas. Elle ne savait même pas pourquoi elle se comparait a cette femme la. Elles n'avaient pas les mêmes soucis. En plus elle paraissait riche.

- Pathétique ! lança Nadia en se relevant de table

Elle releva la tête et prit la direction' des escaliers afin de retourner a sa chambre. Mais avant elle vit la jeune femme nommée Charlène se mettre sur son chemin.

Elle s'avança jusqu'à ce que la distance se trouvant entre elles soit dérisoire et arqua un sourcil. Nadia prit tout son temps pour la détailler de haut en bas.

- Quoi mademoiselle ? Tu as un problème peut-être ? demanda-t-elle avec un sourire narquois

Elle aussi savait jouer a ce jeu, et bien plus que les deux femmes réunies d'ailleurs !

La Charlène ne prit pas la peine de lui répondre et se détacha pour lui laisser le passage.

Nadia reprit sa marche mais deux pas après, se retrouva a terre.

Avant de tomber, elle eut le réflexe de mettre ses bras en avant, ainsi elle pu amortir sa chute.

- Oups excuse moi, j'ai pas fait exprès entendit-elle au dessus d'elle

Elle avait fait exprès cette Charlène,mais bien sûr qu'elle avait fait exprès !

Nadia avait certes le sang chaud mais se releva en gardant le peu de dignité qui lui restait.

Elle se releva, passa ses mains sur sa robe puis se tourna vers elle avec un grand sourire.

- Oh t'inquiète, je sais que ce n'était pas fait exprès. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser.

Elle avait vu son sourire mesquin s'effacer lentement de son visage. Elle ne s'attendait sûrement pas a une telle réaction.

Et avec la tête haute elle gravit les marches menant a sa chambre.