Belle mère

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 12

 

—Réponds Aly Diakité. Ta femme était-elle vierge ou non ?

Je baissais la tête. Que répondre ?

—Euh c’est à dire qu…

Mais elle me stoppa net.

—Non il n’ya pas de c’est à dire que qui tienne ! Réponds-moi simplement par oui ou non ? Une question aussi simple nécessite une réponse tout aussi simple et limpide. Vas-y j’attends.

—Mah comment peux-tu me poser ce genre de question ? Tu as toi-même vue le drap blanc de tes propres yeux non ?

—Ne me pose pas de question ! C’est moi qui demande alors j’attends la réponse ; je veux TA REPONSE. C’est ce qui sort de ta bouche qui m’intéresse.

Je suis pris au piège.

—Ecoute Mah tout ça n’a plus d’importance. Ayana est ma femme maintenant et notre intimité ne regarde personne.

Elle me fixa surprise.

—Même ta mère n’a pas le droit de te demander ?

—Si Mah ! Mais essaie de me comprendre s’il te plait. Ça me mal à l’aise de parler de ce genre de chose avec toi.

—Je ne te demande pas de m’expliquer ta vie intime mon fils ! Loin de là. Néanmoins ce que je te demande est normal, vue que tu nous as menti et comme tu refuses de me répondre je vais de ce pas en parler à ton père. Je lui raconterai tout ce que je sais. Menaça-t-elle

—Quoi maman tu ne ferras pas ça.

—J’ai horreur que tu me mentes, et ça tu le sais. Depuis tout petit je t’ai toujours appris l’importance de la vérité. Celui qui dit la vérité n’aura jamais honte. Je pensais que tu avais retenue cela, mais je vois que je me suis trompée. Depuis quand caches-tu la vérité à ta mère.

—Je ne te cache rien crois-moi s’il te plait. Essayais-je de la convaincre. Je vois bien qu’elle ne me croit pas ! Mais la vérité ne sortira pas de ma bouche ; j’ai promis à ma femme de la protéger et je le ferai quitte à m’attirer le courroux de ma mère.

Mais ce qui m’intrigue le plus c’est le fait que c’est maintenant qu’elle vienne me demander ça. Qui a bien pu lui parler de cette histoire ? Il n’ya qu’Ayana et moi qui le savons, pourtant ce n’est pas moi qui ais vendu la mèche à maman ; et je doute fort que ce soit ma femme. Alors qui cela peut bien être ?

—Je ne te crois pas et n’essaient pas de me convaincre. Dis-moi qu’as-tu eu au poignet gauche ?

—Oh ça… c’est juste une petite égratignure que je me suis faite la semaine dernière. Mentis-je.

—Ah vraiment ? Et bien je ne te crois pas ! C’est toi-même qui t’as fait cette blessure avec une lame. C’est de la bouche de ta femme que j’ai entendu.

QUOI ??? Comment l’a-t-elle su ?

Oh je vois que tu es surpris ! Et oui c’est de la propre bouche d’Ayana que j’ai appris votre petit manège. Je l’ai surprise entrain de l’expliquer à ses sœurs. Et je sais aussi que c’est toi qui as eu cette stupide idée de nous mentir. Pourquoi as-tu fais cela mon fils ?

Je ne répondis pas. Encore sous le choc de la révélation ; maintenant que ma mère le sait, elle pourra le raconter a tout le monde et ce que je crains le plus arrivera. Ma femme souffrira.

—Je t’en prie Mah ne le dis à personne ?

Elle sourcilla étonnée.

—Donc ça ne te dis rien que ta femme ait connu un autre homme avant toi ? C’est une fille de petite vertu, elle vient certes d’une bonne famille, mais ce n’est qu’une petite dévergondée qui n’a pas su se préservée pour son mari. Elle ne te mérite pas tu m’entends ; elle ne mérite pas d’avoir un mari comme toi. Tu es trop pur pour elle !

—Mais tu la juge sans la connaitre. C’est une fille bien ; tu n’as jamais vécue avec elle alors comment peux-tu affirmer cela avec autant d’assurance ?

—Comme ça tu prends sa défense ? POURQUOI ?

Elle ne peut pas comprendre.

—Parce que je l’aime Mah ! Dis-je tout simplement. J’aime beaucoup cette fille ; c’est pour cela que je me suis marié avec elle. Pas que le fait qu’elle ne soit pas préservée ne me dit rien ; non bien sûr que je suis déçu, mais Mah ce que je ressens pour elle va au-delà de toutes ces considérations. Je n’ai peut-être pas été le premier homme de sa vie, mais je tacherai d’être le seul à partir de maintenant au meilleurs des cas je serai le dernier.

—Mais qu’est qui ne va pas chez toi Aly ? Cette fille t’a envoutée ou quoi ?

Sa réflexion me fit sourire. Oh ma chère maman !

—Bien sûr que non ! C’est l’amour Mah et je sais que tu me comprends. Je t’en prie si tu m’aime et que tu veux me voir heureux, n’en parle à personne. Que cette histoire reste entre nous. Fait le pour moi, pour mon bonheur. Ne vois pas en Ayana une fille indigne, mais regarde la plutôt comme la condition sine qua non au bonheur de ton fils.

Elle baissa la tête un moment.

—D’accord si ça te va ! Ton bonheur passe avant tout pour moi. Je ferai l’effort de la supporter pour toi ; parce que je ne te mentirais pas, je suis très déçue d’elle. Je la prenais pour une bonne fille ; mais faut croire qu’elle n’a pas écouté les conseils de sa mère et qu’elle n’en a fait qu’à sa tête. Mais bon je te fais confiance et j’accepte ton choix. Et j’essayerai d’être courtoise et gentille avec elle.

—Merci maman ! Je suis vraiment rassuré que tu puisses accepter ma femme. Et je fais tout pour te donner des petits enfants.

Cette phrase la fit rire pour de vrai.

—Ah qu’Allah t’entende mon enfant ! J’ai vraiment hâte de faire sautiller tes enfants sur mes genoux. C’est vrai qu’il ya les enfants de tes sœurs, mais les tiens seront les bienvenus. Ah mon petit garçon est devenu un homme, et maintenant tu viens fonder ta propre famille. Je suis vraiment fière de toi! Tu as bien réussir tes études, et grâce à Dieu tu viens prendre les rênes de l’entreprise familiale.  Elle se mit à pleurer!

—Pourquoi pleures-tu Mah ?

—Oh mon enfant ce sont des larmes de joies ne t’inquiète pas.

—Ne pleures pas s’il te plait, je préfère que tu ris de joie. Et depuis que je me suis marié, tu n’as pas encore mis les pieds chez moi ; dis-je pour changer de sujet. Donc je t’invite à la maison ! Vient on ira prendre le déjeuner ensemble et après j’irai te déposer. J’appelle ta belle fille pour la prévenir de notre arrivée.

Je suis soulagé d’avoir pu éclaircie ce malentendu avec ma mère. Je veux vraiment qu’elle s’entende avec ma femme ! Ce sont les deux femmes les plus importantes de ma vie et je ne supporterais pas qu’elle soit en froid pour ce genre de détail.

                                       

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(Ayana Sy Savané)

 

Je suis encore couchée lorsque j’entends mon téléphone sonner ! Qui ça peut bien être.

Aly ! Pourquoi m’appelle-t-il celui-là ?

—Allo ?

—Comment vas-tu ma chérie ? Je suis en route pour la maison, et je suis avec maman ! Elle vient nous dire bonjour !

—Et puis quoi ?

—Euh pardon ?

-Tu as très bien entendu ! Ta mère arrive et que veux-tu que cela me fasse. La maison est toujours dans l’état dans lequel tu l’as laissé ce matin.

—Ok à tout de suite !

Et il raccrocha.

J’arrive avec ma mère ! J’arrive avec ma mère ! Ta mère n’est pas la reine d’Angleterre pour que je puisse me plier en quatre pour elle. Ils mangeront ce que Mimi à préparer, je ne mettrai pas un pied dans la cuisine pour faire quoique ce soit ; ou encore lui réserver un accueil chaleureux. J’ai mieux à faire.

Quelques temps après j’entendis sonner ! C’est surement eux.

Lorsque la porte de la chambre s’ouvrit, je fis mine de dormir.

—Ayana ! Ayana.

—Quoi ?

—Maman est là, viens lui dire bonjour.

—Non j’ai sommeil.

—Mais à quoi joues-tu bon sang ? S’énerva-t-il.

A la belle fille modèle.

—Je te demande de venir saluer ma mère et tu me dis sans ciller que tu ne ferras rien. Qu’est ce qui ne va pas chez toi ?

Je l’ignorais complètement. Il me tira par le bras.

—Arrête tu me fais mal ! C’est à cause de ta chère maman que tu me traite de la sorte ? Umh ? Je n’irai pas la saluer et si tu tiens tant à ta fichue salutation, demande lui de venir me trouver ici ; car moi je ne compte pas bouger.

Il me regarda interloqué.

—Attends tu parles sérieusement ? C’est de ma mère dont tu parles ainsi ? OK ! Laisse tomber, je lui dirai que tu dors. Mais sache une chose, je ne tolèrerais pas que tu manques de respect à ma mère. Je laisse passer pour cette fois, et ce parce qu’elle est juste à côté que je n’ai pas envie qu’on se dispute devant elle.

Je ne répondis pas et il sorti de la chambre. Je me fous bien de ta ‘’maman’’ et de ce qu’elle peut bien penser de moi.

—Où est-elle ? L’entendis je demander.

—Elle se repose… euh en fait elle ne se sent pas très bien ! D’ici ton départ elle se réveillera. On peut passer à table Mah.

Je pouffe silencieusement de rire. Petit menteur que tu sois ! Je ne suis point malade. Hum une petite idée me vient en tête ; et si je sortais pour aller faire un petit coucou à la vieille ? C’est sûr qu’Aly verrait rouge.

Je les trouvais attablés.

—Bonjour lançais-je en m’assaillant.

Ils cessèrent tous les deux de manger et me regardèrent.

—Ta femme à l’air en forme pour quelqu’un qui ne se sent pas bien. Et puis Ayana est-ce une manière de saluer une personne âgée qui plus est la mère de ton mari.

Aly me suppliait du regard, mais je ne le considérais même pas.

—Comme tu peux le constater je me porte à merveille et je ne sais pas pourquoi ton fils t’a mentis. Et puis j’ai très bien salué ! Ou bien tu voulais que je me prosterne en te saluant ? Ce n’est pas mon genre en tout cas.

—Mon Dieu !!! cria-t-elle sous le choc. Mais qu’est qui ne va pas avec ta femme Aly ? demanda-t-elle en se tournant vers son fils.

—S’il te plait Mah calme toi ! Ayana je t’en prie sois polie.

—Mais je n’ai rien dis de mal moi. Dis-je faussement innocente. C’est ta mère qui trouve défaut à ma manière de saluer, donc si ça ne lui convient pas elle peut s’en aller.

—Ça suffit maintenant Ayana ! Tu dépasses les bornes. N’oublie pas que c’est à ma mère que tu parles.

—Et puis quoi ? Ma mère ! Ma mère ! Tu n’as que ce mot à la bouche. Je m’en fou de ta mère moi. Je t’ai bien dis que je ne ferai pas de concession. Et crois-moi tu n’as encore rien vue.

—Aly je crois que je vais partir. Dit-elle en se levant de table.

—Ça vaut mieux.

—C’est pourtant toi qui me jurais ce matin que ta femme est quelqu’un de bien et que je ne devais pas la juger sans la connaitre. Mais tu es d’accord avec moi que j’avais raison de m’inquiéter. L’intuition d’une mère ne la trompe jamais.

—Je t’en prie maman calme toi ! C’est juste qu…

—C’est juste que quoi ? Ton insolente de femme ose me manquer de respect devant toi et tu veux encore lui trouver des excuses. Cela ne fait pourtant qu’une semaine que vous êtes mariés. Je t’ai bien dis que je l’ai entendu dire à ses sœurs qu’elle ne t’aime pas. Mais toi comme un jouvenceau, tu te laisses piétiner pour un soi-disant amour. Cette femme ne t’aimera jamais, elle ne t’apportera que de la souffrance.

Ah elle avait donc entendu la dernière fois et elle en a même parlée à son fils ! Quelle vieille hypocrite !

—Je savais bien que tu m’avais entendu.

—Oui je t’ai bien entendu ! Tu n’es qu’une pauvre petite dévergondé ! Je ne sais vraiment pas ce que mon fils te trouve.

J’éclatais de rire.

—Ah mais le voici devant vous ; vous pouvez bien lui poser la question !

—S’il te plait Mah, vient on s’en va.

Je savais bien qu’il bouillait de colère.

—C’est tout ce que tu trouves à dire Aly ? Que t’arrive-t-il mon fils ? En tout cas une chose est sure, je ne remettrai plus les pieds ici tant que cette fille sera là.

—Pour l’amour de Dieu Mah ne prends pas de décision hâtive ; je t’en prie allons-nous en ; nous discuterons mieux dans la voiture. Et toi Ayana je vais déposer ma mère et je reviens.

Ma belle-mère me jeta un mauvais regard avant de sortir de la maison suivie de son fils.

C’est vrai que j’y suis allé un peu fort, mais il le fallait. J’ai une telle rage dans mon cœur, il faut que ça sorte. Même quand je veux être gentille, je n’y arrive pas. Ma soif de vengeance est plus forte que tout autre chose. Et avec ce que je viens de faire à la mère d’Aly, c’est clair que la colère de mes parents ne va pas tarder à s’abattre sur moi. Seulement que ça ne me fait ni chaud ni froid.

Qu’ils s’attendent tous à moi, car ils ne sont pas au bout de leur peine.

Esclave de mon cœur