Aly Diakité
Write by Les Chroniques de Naty
Chapitre 11
Il se fait assez tard lorsque nous retournons enfin à la
maison. La journée a été très fatigante. Entre les griots qui n’arrêtaient pas
de chanter à tout bout de champs et les femmes qui riaient de tout et de rien, je
ne savais plus où donner de la tête.
En plus j’ai passé le reste de la journée à me faire un sang
d’encre, car je ne sais pas si ma belle-mère a surpris ma conversation avec les
jumelles. Toujours est-il qu’elle ne changea pas d’attitude envers moi. Elle
était toujours gentille et souriante.
Mais à bien réfléchir pourquoi m’inquiéter ? Au
contraire je dois être soulagée, au moins elle sait que je ne suis pas
amoureuse de son fils et que j’ai été contraint à l’épouser. Peut-être qu’elle
voudra mettre un terme au mariage. De toutes les façons je ne compte pas être
docile ou encore être soumise à ma belle-famille. Ce n’est pas ma tasse de thé
le respect et autres considérations de ce genre.
—Qu’y-a-t-il ma biche ? Tu m’as l’air ailleurs depuis
cet après-midi. Quelqu’un t’a contrariée ? S’enquit Aly.
—Non je suis juste fatiguée et je veux dormir.
—Hum pourtant moi j’ai d’autres projets pour cette nuit.
dit-il. Tu sais que je reprends le
travail dans une semaine et je dois bien profiter de ma douce épouse durant ce
temps. N’oublie pas que nous sommes en lune de miel ; et à défaut de
partir en voyage, on peut toujours passer toutes nos journées sous la couette à
faire des trucs cool.
—Ne compte pas sur moi pour passer une quelconque lune de
miel avec toi ! Protestais-je. Notre mariage n’a rien de commun ne
l’oublie pas.
Sur ce je filais dans la douche.
Mais pour qui se prend-t-il celui-là ? S’il pense que
je vais faire l’amour avec lui encore et ben il se fout le doigt dans l’œil. Je
ne le laisserai plus jamais me toucher. Dès demain j’irai voir Léon, il me
manque.
Je me frottais lorsque je sentis une présence dans mon dos.
Je poussais un cri de peur. Je me retournais et qui vois-je ?
—Merde tu m’as fichue une de ces peurs. Qu’est-ce que tu
fous là ?
Il ne répondit pas et me prit l’éponge des mains et commença
à me frotter le dos.
—Réponds-moi qu’est-ce que tu fais ?
—Tu es ma femme et je t’aide à prendre ton bain ! J’ai
sentis que tu es beaucoup épuisée et je voulais seulement t’apporter mon aide
qui j’espère se terminera en gémissements.
Ce type est vraiment fou !
—Je ne t’ai rien demandé, et passe-moi cette fichue éponge. Maintenant
je te prie de sortir que je puisse me laver tranquillement. Non mais pour qui
te prends-tu ?
Il sourcilla en souriant. Je déteste lorsqu’il sourit ainsi,
j’ai l’impression qu’il se moque de moi.
—Je me prends pour ton mari et c’est ce que je suis n’est-ce
pas ? Pourquoi me repousses-tu ? Ce que je demande est non seulement légitime
mais légale.
—Il n’ya rien de légitime ni de légale entre nous. Je te
l’ais déjà dis et au risque de me répéter, je ne t’aime pas et je ne t’aimerais
jamais. Pour moi tu n’es rien d’autre qu’un parfait étranger, un homme choisi
par mon père pour me gâcher la vie.
—Ah bon je ne suis rien pour toi alors ? J’opinais de
la tête et il continua. Dans ce cas pourquoi m’as-tu laissé te posséder
hier ? Et lorsque tu étais dans mes bras tu ne semblais pas être aussi dégoutée
que tu l’es à présent.
Là il marque un point.
—Je sais ; seulement ce qui s’est passé hier était un
accident, une grossière erreur qui croit moi ne se répétera plus. J’ai
fini ; la douche t’appartient maintenant.
Je sors sans attendre sa réponse.
Pour être honnête je ne voulais pas qu’il me touche, car
j’ai peur de tomber amoureuse de lui. Je me sens obligée d’être désagréable
avec lui pour me protéger. Ma colère et ma haine sont un bouclier dont je me
sers pour ne pas succomber. Il faut reconnaitre qu’Aly est vraiment adorable et
très tendre. Cependant je ne peux me permettre cela ; non non je ne peux
pas.
Je dois le faire souffrir, le rendre malheureux. Je veux
qu’ils payent tous pour m’avoir séparé de Léon. Encore à cause de lui je ne
pourrais pas continuer mes études.
Je me passais de la crème sur le corps lorsqu’il sortit de
la douche nu comme un vers de terre. Je baissais immédiatement le regard. Chaque
fois que je le regarde, mon cœur se met à cogner fort dans ma poitrine. Il
contourna le lit sans un mot pour moi et se mit sous les draps. Il ne va quand même
dormir comme ça.
—Tu ne mets rien pour dormir. Dis-je d’une voie étranglée
Silence !
—Donc tu ne me parle plus alors ? Ok je peux comprendre
ça ; mais s’il te plait porte quelque chose pour dormir.
—En quoi ça te gêne que je sois nu ?
Oui pourquoi ça me gêne ?
—Ça ne me gêne nullement, mais…
—Vue que ça ne te pose aucun problème, alors pourquoi veux-tu
que je mette un caleçon ? Me coupa-t-il. Ou à moins que tu n’aies peur de
me sentir dans ton dos ?
Je déglutis avec peine.
—Que vas-tu chercher là ! Ça ne me fait ni chaud ni
froid. Tu peux rester nu si tu veux, je m’en fiche. Mais ne me touche surtout
pas sinon…
—Sinon quoi ? Dit-il en me tirant vers lui.
—Lâche-moi Aly. Ordonnais je en essayant de le repousser en
vain, il est plus fort que moi.
—Oh ma douce ! Tu es tellement farouche et j’adore
quand tu te débats ainsi ; mais ce que j’adore le plus c’est lorsqu’après
t’être débattu, tu te laisses aller à l’amour. Tu es un délicieux mélange de
sauvagerie et de douceur. J’aime ta fougue, tout ça a pour but de m’exciter
encore plus.
Je le regardais sans parler. Nos regards se cherchaient,
s’accrochaient, se défièrent ; et pour finir nos lèvres se croisèrent, s’embrassèrent,
se mordaient. Nos mains se mirent à caresser nos corps, des caresses langoureuses,
remplie de promesses silencieuses. D’amour caché et de désir partagé. Parce
qu’une chose est sure et certaine, je le désir de toute mon âme.
Il me débarrassa rapidement de mon peignoir et s’allongea
sur moi. Le poids de son corps sur le mien a pour effet de m’exciter encore
plus. Tous ses gestes, même les plus petits et insignifiant me font perdre
pieds. Pourquoi exerce-t-il une pareille attraction sur mes sens. Je pensais
appartenir corps et âme à Léon. Mais Aly veut me démontrer le contraire. Et il
y arrive sans grand effort.
—Je t’aime ma chérie, je t’aime à tel point que tu ne peux
l’imaginer. Confessa-t-il.
Nos corps fébriles brulant de désir s’unir dans la plus
grande des passions. Et ensemble nous atteignons l’orgasme tout en criant
chacun le nom de l’autre.
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(Aly Diakité)
Assis dans mon bureau, je ne cesse de penser à ma femme.
Seigneur est-ce possible de tomber amoureux et d’aimer une
personne de la sorte ? Voici une semaine que nous sommes mariés et je me
demande comment j’ai fait pour vivre sans elle durant toutes ces années. Je ne
regrette vraiment pas d’avoir attendu ! Non aucun regret. Elle le mérite
vraiment.
Même si elle dit qu’elle ne partage pas mes sentiments, je
ne baisse pas les bras. Je l’emmènerai à m’aimer et avec le temps j’y
arriverai.
Je dois seulement être patient et ne pas m’emporter quand
elle me sort des paroles blessantes. C’est à moi de lui faire comprendre le
bien fondé de mon amour pour elle. Je ne regrette pas mon choix.
Je vais commencer par lui ouvrir un commerce pour qu’elle
puisse s’occuper et être autonome. Ensuite je pourrais si elle le veut
l’inscrire pour qu’elle puisse passer le baccalauréat en candidat libre. Et après
l’obtention de ce premier diplôme, elle pourra continuer ses études si elle le
souhaite. Mais il faut au moins qu’elle ait le bac dans la mesure où sans ça
elle ne pourra rien entreprendre de concret.
Son père a peut-être dit qu’il ne veut plus qu’elle aille à
l’école sous prétexte que la place d’une femme est dans un foyer auprès de son
mari et de ses enfants ; seulement que je ne partage pas son point de vue.
Et vue que maintenant Ayana est mon épouse, elle est sous ma responsabilité et
l’imam Oumar n’a plus de droit sur elle.
Je souhaite qu’elle soit une grande dame, une excellente
biznesswoman et elle gérera ainsi ses propres affaires. J’ai tellement de projet
pour elle, pour nous. Mais pour l’instant je veux qu’elle puisse me faire un
enfant. J’adore les enfants et je serai très heureux d’en avoir avec elle.
Le bip de mon interphone me tira de mes pensées.
—Monsieur votre mère est là ! m’annonça la voix de
Karyn ma secrétaire. Je la fait rentrer ?
—Oui merci Karyn !
Que viens faire ma mère à mon bureau ? Elle vient me
voir très rarement au boulot, lorsqu’elle a besoin de moi elle me fait appeler
à la maison. Alors pourquoi prendre la peine de se déplacer jusqu’ici.
La porte s’ouvrit et elle entra. Je me levais pour
l’accueillir.
Ah ma chère mère ! La femme de ma vie. Je l’aime tellement ;
je sais que j’ai toujours été son préféré et je fais tout pour la rendre heureuse
et fière de moi.
—Salam Aleikoum Mah. Viens t’asseoir, Comment vas-tu ?
—Waleicoum Salam Aly ! Je vais bien et toi ?
Elle s’assit en grimaçant.
—Qu’est qui ne va pas ? C’est encore ta santé qui te
fatigue ? Demandais je inquiet.
Elle me regarda et souri.
—Non tout va bien par la grâce d’Allah. C’est seulement la
fatigue du mariage et tout. Sinon je ne suis pas malade. Me rassura-t-elle
Je pousse un ouf de soulagement.
—Mais pourquoi tu ne m’as pas appelé ? J’aurais pu
passer te voir à la maison ; ce n’était pas la peine de te fatiguée en te déplaçant
jusqu’ici.
—Je sais bien que j’aurais pu appeler et que tu serais
venu ; seulement que je voulais te parler en privé et je ne veux vraiment
pas que plusieurs oreilles entendent ce que j’ai à te dire.
C’est quoi tous ces mystères.
—Qu’va-t-il d’aussi important Mah ?
Elle se racla la gorge et entama.
—Comment va ta femme mon fils ?
Que vient chercher Ayana dans cette histoire ?
—Euh elle va bien.
—Dieu merci ! Et vous vous entendez bien ? Comment
se passe la cohabitation ?
Pourquoi tourne-t-elle autant autour du pot. Je trépignais
d’impatience.
—Ça se passe bien, mais viens en au fait que se passe-t-il
au juste avec elle ?
—Je vois que tu es impatient. Je tenais seulement à te dire
que je sais la vérité.
—Quelle vérité Mah ?
—Ne joue pas aux étonnés avec moi Aly. Tu as osé mentir à
tout le monde sur une chose aussi importante. Comment as-tu pu être aussi
manipulateur ?
Mais de quoi parle-t-elle au juste ?
—Je t’assure que je ne vois pas de quoi tu parles Mah ;
et je ne vous ais jamais mentis.
Elle éleva la voix, ah là elle est vraiment énervée.
—Ah bon ? Tu ne nous as jamais mentis alors ;
ok ! Donc tu peux me répondre en toute franchise et sache que je le
saurais si tu essaie de me raconter des bobards. Ta femme était-elle vierge
lors de votre nuit de noces ?
Oh merde je ne l’avais pas vu venir celle-là.