Bonus 9

Write by Annabelle Sara

Ceci est un retour en arrière

 

Mon père avait une autre famille, une autre femme et d’autres enfants, 3 plus exactement. J’avais 3 frères et sœurs que je n’avais jamais vus de ma vie. Cela je l’ai appris en écoutant la conversation de ma mère et sa sœur, cette fameuse veille du nouvel an où elle était allé voir où se trouvait mon père.

Je ne savais pas à cette époque ce que cela impliquait, je me disais juste que j’avais des frères. Cette soirée ma mère n’est pas sortie de sa chambre, pas même pour manger. Ma tante elle s’était installée avec nous et mon père n’avait plus posé les pieds à la maison.

Je ne peux pas vous dire que je n’étais pas habituée à son absence, mais c’était la période des fêtes et j’aurais beaucoup apprécié sa présence pour la transition dans la nouvelle année, à la place j’écoutais ma mère pleurer et se lamenter dans sa chambre. Le jour de l’an, les autres enfants de la cour faisaient des activités avec leurs parents et moi j’étais à la maison le cœur encore plus lourd parce que je lisais la peine dans le regard de ma mère. Sans la présence de ma tante nous n’aurions même pas eu à manger ce jour !

Les petits voisins m’invitaient à aller manger chez eux, mais je n’avais pas le courage de laisser ma mère toute seule. Ma tante me voyant dans cet état me demanda d’aller avec eux, je savais qu’elle me chassait pour discuter avec sa sœur, alors j’ai juste fait semblant d’aller avec les autres pour revenir écouter ce qu’elles se disaient.

Ma tante : Bediang je dis hein si tu as trop mal, il y a «  l’arata tchop die » dans ta maison ici ou la javel tu avales et ça s’arrête !

Ma mère : Comment tu peux me dire ça ?

Ma tante : Et comment ne pas ? C’est le jour de l’an, les gens vont à l’église, d’autres font à manger, d’autres sortent pour boire, toi tu es ici à pleurer ! Tu pleures quoi ? Ta fille n’a pas mangé depuis hier parce qu’elle t’entend pleurer…

Ma mère : Ma’amang pardon si tu ne peux pas m’aider mieux tu me laisses !

Ma tante : Je laisse quoi sur toi ? Toi-même un homme vient te doter même sa mère ne se déplace pas, tu ne comprends pas qu’il n’est pas sérieux ?

Ma mère éclata une fois de plus en sanglot !

Ma tante : Continues de pleurer ! Ce sont les pleures qui vont payer tes factures ? Qui vont donner à manger à ton enfant ? Ou qui vont faire que ton bébé que tu portes là grandisse bien dans ton ventre ! Vraiment !

Ma mère : Je vais faire quoi ?

Ma tante : Lèves toi ! Fini ta formation commence ton travail ! Les hommes ne sont pas finis à Yaoundé !

Ma mère hocha ma tête en signe d’acceptation, mais son tourment n’était pas fini, voilà que le portail de la cour s’ouvrait violemment. Je vis mon père faire son entrée en trombe dans la concession et se diriger droit vers notre porte.

Il avait le regard noir, on aurait dit un ouragan en approche. Tous les yeux de la concession se tournèrent vers lui, ceux des vieux et des jeunes. Le voir ainsi me rappela un mauvais souvenir.

Ma tante qui avait regardé par la fenêtre du salon et l’avait aperçu se leva prestement pour se tenir à la porte.

Ma tante : Moulon u ki tche fe ? (Moulon tu fais quoi ici ?)

Mon père : Pèsen me bi mis… (Dégage de ma vue…) C’est moi qui paie cette maison ! Écartes toi !

Ma tante : Écartes moi si tu es un homme !

La position défiante de ma tante sembla impressionner mon père, c’était la première fois qu’une femme lui tenait tête de la sorte.

Mon père : U Feurèn me  ? (Tu me tentes ?)

Ma tante : Arrêtes toi seulement sur le bavardage, je ne suis pas Bediang ! On va faire ça ici !

La voix de ma tante ne laissait rien de bon présager, j’avais la tête levée sur ces deux mastodontes qui se défiaient du regard.

Ma tante : Je ne vais pas te le répéter ! Tu n’as rien à faire ici… Et je m’en fou si tu as construis cette concession, tu n’as rien à faire ici donc rentres tranquillement ta chose chez ta femme…

Mon père : tu crois que je suis venu rester ici ? Je suis venue prévenir ta sale sorcière de sœur que je ne veux plus la voir approcher de ma femme ou de mes enfants ! Je n’ai pas mangé ses enfants dans son ventre pour qu’elle n’accouche pas…

Ma tante : Moulon c’est toi le sorcier ! Donc Ma sœur mange ses enfants dans son ventre ?

Mon père : Oui ! C’est une vampire qui a voulu détruire ma vie ! Elle m’a ramené la chose qu’elle appelle enfant ci… Qui me dit que c’est le mien ? Pourquoi depuis là elle n’accouche plus ?

J’entendis le cri de désespoir de ma mère qui était derrière ma tante qui l’empêchait de sortir pour parler avec mon père.

Ma tante : Quand tu jettes la honte au chien, il faut au moins avoir peur de Dieu, Moulon ! Tu savais ça et pour quelle raison tu es venu la doter ? Une sorcière qui mange ses enfants…

Mon père : Les gris-gris qu’elle a faits n’ont plus de pouvoir, maintenant j’ai vu son vrai visage…

Ma mère : Moulon qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça ?

Ma tante : Vas t’asseoir là-bas !

Elle avait crié sur ma mère, les regarder et les écouter commençait à me faire mal, mes yeux commençaient à larmoyer.

Mon père : Tu es une sorcière ! Une prostituée qui m’a fait endosser un enfant qui n’est pas le mien…

J’avais saisi le sens de sa phrase et pour un enfant de 6 ans c’était une véritable tragédie d’entendre cela de la bouche de son père.

Ma tante : Même les yeux fermés Moulon… Même les yeux fermés n’importe qui peut témoigner que Kiki c’est ton enfant ! C’est toi l’irresponsable qui durant des années a vécu sur dos de ma sœur !

 Mon père : N’importe quoi !

Ma tante : Dis la vérité Moulon tu as fait quoi pour la fille d’autrui que tu as pris comme ton esclave ci ?

Mon père : Le trou de village dans lequel elle vivait si ce n’était pas moi elle aurait posé ses pieds en ville ? Quittez là-bas…

Ma mère : J’ai fait de toi ce que tu es ! Ne viens pas faire le beau à Yaoundé, tu vivais dans ma poche à Bafia…

Mon père s’énerva cette fois et essaya de poser ses mains sur ma mère, mais c’était sans compter sur la vivacité de ma tante qui le repoussa.

Ma tante : Laisses là tranquille ! Imbouc ! Tu te prends pour qui ? Je te jure que si tu poses encore tes mains sur ma sœur…

Ma mère : Moulon, tu me traites de sorcière ! Comment on appelle un homme qui enceinte son élève mineur ? Oui je suis une sorcière… J’ai mangé mes enfants dans mon ventre, mais toi… Tu crois que je n’ai pas reconnu la fille que tu appelles aujourd’hui ta femme ? Tu n’as pas failli faire la prison à Bafia à cause de la fille-là ? C’est moi qui suis allée supplier son père ! Le Monsieur Bafang là allait te faire enfermer, c’est parce que je suis allée le voir qu’il a accepté de te laisser… Aujourd’hui elle est grande, elle peut me parler fort mais quand tu as commencé avec elle… Elle avait 15 ans ! Et c’est moi la sorcière ?

La cour toute entière s’exclama en entendant cette grave accusation venant de ma mère qui semblait avoir mangé du lion pour accuser ainsi mon père de détournement de mineur en mondovision.

Ma mère : Tu m’as supplié durant des jours pour que je te vienne en aide parce que même au Lycée le censeur voulait ta tête… Je t’ai aidé et tu m’as juré que tu ne recommencerais pas c’était pour venir aujourd’hui cracher sur mon visage en me traitant de tous les noms ?

Mon père : Tout ce que tu racontes là ce sont des mensonges !

Ma tante : Tu n’as même pas honte ?

Ma mère : C’était pour l’épouser et vivre avec elle dans une grande maison, pendant que moi je suis ici comme un vilain porc ? Empêcher ma fille d’aller à l’école, pendant que les tiens vont dans des grandes écoles privées ? Je comprends pourquoi tu ne me donnais même pas 5… Mais je ne peux pas dormir tu es sur moi… Pour venir dire que je t’ai fait les gris-gris ? Tu me fais pitié !

Elle pleurait encore, et cette fois je pleurais aussi. Une voisine vint se tenir derrière moi, elle juste eut le temps de me porter pour m’éloigner lorsque mon oncle entama une bagarre avec ma tante parce qu’il voulait encore une fois porter la main sur ma mère. Ma tante était bien plus forte que ce que j’imaginais, elle réussit à maitriser les poings de mon père, en le repoussant violemment.

Mais il revint à la charge et cette fois il attrapa un morceau de bois sorti directement d’un des foyers à bois qui se trouvait dans la petite cuisine traditionnelle au centre de la cour. Les cris de la cour, alertèrent ma tante qui eut juste le temps de se protéger le visage du coup qu’elle reçut avec le morceau de bois. Avant qu’il ne puisse lever une seconde fois son arme, le mari d’une voisine intervint en le lui prenant des mains et s’interposa entre lui et ma tante.

Mais ma tante ne voulait plus en rester là, elle fondit sur mon père et lui frappa le visage à deux reprises, une vraie bagarre s’enclencha, des coups de pieds, des poings qui s’envolaient. Je n’avais pas le temps de voir qui frappait qui, trop occupé à pleurer !

Voilà comment commençait ma septième année de vie.

Une bagarre publique entre mes deux parents !

Les voisins finirent par maitriser ma tante et le propriétaire de la maison demanda à mon père de s’en aller. La voisine qui me portait m’avait déposée au sol pour aller chercher de l’alcool pour soigner les blessures que s’était faite ma tante. Je les regardais, je ne pleurais plus mais je ne ressentais rien non plus et quand les ténèbres m’ont engouffré j’ai entendu la voix de ma mère qui m’appelait au loin, mais elle était trop loin je ne pouvais pas la rattraper.

Je me suis réveillée dans un lit d’hôpital avec une perfusion de solution saline au bras. Ma mère était à mon chevet, son sourire rassurant se posa sur moi quand elle s’est rendue compte que je venais d’ouvrir les yeux.

Ma mère : Kiki… Ça va ?

Moi : Mama je suis où ?

Ma mère : A l’hôpital… Tu as mal quelque part ?

J’ai secoué la tête. Je n’avais pas mal au corps mais pour la première fois de ma vie je venais d’expérimenter une grosse déception.

Moi : Mama… Papa… C’est mon Papa ?

J’ai cru qu’elle allait encore pleurer en entendant ma question, mais elle me prit la main et la serra fort.

Ma mère : Oui ma fille ! C’est ton Papa !

Moi : Pourquoi il ne m’aime pas alors ?

Ma mère : Papa a quelques problèmes en ce moment mais il t’aime beaucoup !

Je savais qu’elle mentait mais je ne voulais pas la contredire, parce que contrairement à elle moi je pouvais vivre sans mon père, je préférais même vivre loin de lui.

J’ai passé deux jours à l’hôpital, car les médecins me trouvaient anémiée, à mon retour de ce petit séjour la vie se poursuivit mais pris une autre couleur. Ma mère ne se lamentait plus, elle est retournée au travail, elle a recommencé à me confier à ses voisines pour suivre ses cours du soir. Elle a recommencé à sourire, avec moi, avec son entourage. Son ventre évoluait tout doucement, j’aimais me coller contre son ventre et sentir les coups que donnait le bébé, elle me dit un jour que mon petit frère ou ma petite sœur me disait bonjour.

Pendant les congés de pâques, elle m’emmena dans son nouveau travail, son employeur avait réussi à la faire embaucher à condition qu’elle ne prenne son congé maternité qu’après son accouchement. Elle avait accepté et maintenant je pouvais contempler son grand bureau qui était dans une sorte de couloir à côté du bureau de son patron. Le nouveau travail de Mama lui prenait du temps mais au moins j’avais un meilleur gouter je pouvais à nouveau boire du lait à la place de la bouillie et le propriétaire ne se plaignait plus du retard de paiement des factures.

Un soir alors que j’étais à la maison avec ma mère, des voix s’élevèrent dans la cour, les voisines s’adressaient à quelqu’un lui disant qu’il ne devait pas venir faire les histoires ici.

C’était mon père, il n’était pas seul, il était avec une femme. Elle était plus petite que ma mère, claire de peau, belle, elle se tenait derrière mon père. Ma mère se leva de son canapé et alla se tenir devant la porte. On pouvait lire la surprise dans ses yeux alors que ses yeux se posaient sur le ventre de ma mère.

J’avais peur, ma tante n’était pas là pour défendre ma mère cette fois. Mais une voisine se rapprocha en croisant les bras sur sa poitrine. Ma mère ne dit rien et le défia en silence.

Mon père : Donc c’est la grossesse ci que tu marches partout en disant que c’est mon enfant ?

Ma mère ne dit rien.

Mon père : Tu n’as qu’à chercher parmi tes nombreux clients qui est le père de ton autre bâtard là… Parce que ce n’est pas moi !

La voisine : Vous voulez quoi Monsieur ?

Mon père la jaugea du regard avant de lui répondre.

Mon père : Je suis venu chercher ce qui m’appartient dans cette maison.

Ma mère arrêta la voisine qui voulait parler et lui fit non de la tête, elle s’écarta de son chemin et laissa mon père et la femme entrer. Il ne jeta même pas un œil dans ma direction, mais la femme me toisa froidement.

La voisine les suivit de près à l’intérieur, alors la scène la plus incroyable que j’avais vu de ma vie se produit sous mes yeux. Mon père porta tout ce qui se trouvait dans la maison, salon, téléviseur plaque à gaz, bouteille de gaz, les commodes et les chaises, le lit dans la chambre de mes parents, mon matelas avec lequel je dormais au sol… Tout ce qui se trouvait dans la maison à notre arrivée dans celle-ci.

Tout, même mes jouets il embarqua. Les voisines qui étaient dehors se mirent à insulter les gars qui aidaient mon père à déménager de la sorte en nous laissant dans la maison avec rien d’autres que nos vêtements dans les sacs, les valises et aussi ceux du bébé qui arrivait, ainsi qu’un peu de vaisselle qui apparemment appartenait à ma mère.

C’est à 7 ans que je vis ma mère rester de marbre et forte devant une énième humiliation de mon père de la sorte. Elle ne leur accorda aucune importance pendant qu’il s’affairait, une voisine ne pouvant supporter cela se mit à pleurer.

La voisine : Mr Moulon, vous êtes méchant ! Vous êtes un monstre ! Mais ce n’est pas vous ce sont vos enfants qui récolteront sur leur tête ce que vous faites à cette femme et à cet enfant ! Je vous le jure par le nom de la sainte vierge Marie qui pleure pour ses enfants…

Les autres femmes l’avaient forcé à se taire et à retourner chez elle pour que son émotion n’affecte pas ma mère.

Mon père : Puisque Madame travail elle peut bien s’occuper de ses bâtards, parce que moi je n’aurais été le père de son enfant que s’il était mort… Sorcière !

Personne n’avait fait de commentaire, cette nuit-là une voisine nous offrit un matelas et des draps pour qu’on ne passe pas la nuit à même le sol. Au petit matin, ma mère n’était plus là ! J’ai d'abord paniqué, mais une voisine vint me chercher et m’offrit à manger chez elle. Elle m’expliqua que j’allais devoir aller à l’école sans voir ma mère parce qu’elle était pari à la maternité mais qu’elle serait de retour vite. J’ai passé cette journée sans voir ma mère, je voulais voir ma mère et j’étais très excitée à l’idée de voir mon petit frère, ou ma petite sœur. Alors quand la voisine me proposa le lendemain soir d’aller rendre visite à ma mère à l’hôpital pendant qu’elle lui préparait un bouillon, j’ai sauté de joie.

Nous sommes allées dans un grand hôpital public, il était 16 h et on nous a montré la maternité, en entrant dans la grande salle où se trouvait les nouvelles mamans, on ne mit pas beaucoup de temps avant de voir ma mère, elle était debout et semblait faire son sac, nous nous sommes dirigées vers elle ; Je lisais tout sauf de la joie sur le visage de ma mère, elle avait pleuré. Des infirmières l’entouraient et lui parlait en lui caressant le dos. Ma mère évita scrupuleusement mon regard, pendant que moi je cherchais à voir son bébé, toutes les autres mamans avaient le leur allongé près d’elle dans le lit d’hôpital.

Ma mère se tourna vers la voisine.

Ma mère : Ma’a Justine tu vas m’accompagner s’il te plait ! Je ne pourrais pas le tenir et tenir Kiki !

Sa voix était tranchante.

Ma’a Justine : On va où la mère de Kiki ?

Apparemment elle non plus ne comprenait pas ce qu’il se passait puisqu’elle posa maintes fois la question à ma mère. La réponse arriva dans un drap blanc.

Une petite forme, distinctive qu’on avait enveloppée dans un drap blanc et qu’on apporta avec cérémonie à ma mère. Elle l’enveloppa dans une serviette sur laquelle était écrit : Mon bébé chéri !

Un sanglot échappa à Ma’a Justine qui venait de comprendre ce qui se passait.

Ma mère : Si tu veux pleurer tu rentres chez toi !

Ma mère lui avait parlé durement, la voisine ravala ses pleurs et me prit par la main et nous avons suivi ma mère qui tenait la forme dans le creux d’un bras et tenait dans l’autre son sac, avec ses affaires et celle du bébé.

Même assise dans le taxi qui nous emmenait de l’hôpital je continuais de chercher le bébé de ma mère, me demandant pourquoi ma mère ne l’avait pas présenté. Mais l’air tendu et énervée de ma mère m’empêchait de lui parler, j’avais peur qu’elle me gronde aussi.

Nous sommes descendues devant une maison dans un quartier que je ne reconnaissais pas. En prenant le portail de cette petite mais belle maison je me demandais où nous étions et chez qui nous étions.

Ma’a Justine : la mère de Kiki tu veux faire quoi ?

Ma mère : Rien que rendre à César ce qui appartient à César !

Je ne comprenais rien, des enfants qui jouaient dans la grande cour se retournèrent en nous entendant entrer dans la maison. Ils étaient tous clairs de peau mais ils ressemblaient beaucoup à mon père, à moi ? Qui sont ces enfants ?

La femme de la dernière fois sortie de la maison et nous trouva dans la cour de sa maison, de la maison de mon père.

La femme : Madame tu viens faire quoi ici ? Mon mari ne t’a pas dit qu’il ne veut plus jamais te voir ici ?

Mon père sorti en entendant sa femme vociférer dans notre direction.

Mon père : Bediang tu cherches quoi ici ? Tu n’as pas encore compris que je n’ai rien à faire avec une sorcière comme toi ?

Ma mère : Ne t’en fais ! Je suis juste venu te donner ton enfant ! Puisque toi tu ne les reconnais que mort…

Elle déposa la serviette devant les pieds de mon père, défit le drap blanc dévoilant le visage bleu de ce qui serait passé comme une copie conforme de mon père. Elle posa un sac pastique noir sur le ventre du bébé.

Mon petit frère !

Ma mère : Père voici ton fils ! Fils voilà ton père !

Sans attendre son reste, ma mère se retourna et me porta dans ses bras en m’emmenant. Je pouvais voir mon père s’agenouiller devant son fils, sa femme se mit à crier en rassemblant ses enfants dans son dos.

Pour la première fois de ma vie, je vis la souffrance dans le regard de mon père.


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