Episode 25

Write by Annabelle Sara


   

Ma semaine avait commencé sur une mauvaise nouvelle, ensuite sur une situation bizarre avec Tony qui avouait enfin qu’il avait craqué sur moi. Mais le mardi par contre je commençais bien la journée, sur quelque chose de positif et de rassurant. Moi qui n’avais pas de nouvelle de Jules depuis samedi me réveillais avec plus que ce que j’aurais espéré.

Mon téléphone sonna avant même mon alarme de réveille, en prenant le téléphone je me demandais qui cela pouvait être, un sourire s’afficha instinctivement sur mon visage en voyant le nom affiché.

Moi : Allô

Jules : Salut ma belle !

Sa voix était chaude, comment il faisait pour avoir une voix aussi sexy à 6h du matin ?

Jules : Je sais que je te réveille, mais je ne voulais pas prendre le risque que tu reçoives ton premier bonjour de la journée de quelqu’un d’autre.

Il est sérieux ? Mais j’aime quand même !

Moi : Je peux toujours me rendormir après !

Jules : Vraiment ?

Il éclata de rire.

Moi : Tu ne m’as pas fait signe de vie depuis…

Jules : Je sais et je n’ai aucunes excuses ! Pardonne-moi !

Moi : Ce n’est pas bon signe un homme qui passes son temps à demander pardon… ça veut dire qu’il fait beaucoup de mal à ses proches !

Il y eut un moment de silence, j’avais exagéré ?

Jules : Ce n’est pas faux ! Je vais faire en sorte de ne plus avoir à te demander de me pardonner !

Moi : Ok alors ! Je te pardonne pour cette fois !

Jules : Alors c’est quoi ton programme de la journée ?

J’ai réfléchit avant de me rendre compte qu’à part la petite sortie avec Christina je n’avais rien de prévu après le boulot aujourd’hui.

Moi : Je vais aller fêter la fin de ma formation avec mes amis…

Jules : Ah ! C’est fini ?

Moi : Oui nous avons eu les tests hier.

Jules : Cool, lorsque je serais de retour nous pourrons le fêter aussi tous les deux ! Une petite sortie en tête à tête en dehors de la ville ça te dis ?

Moi : Oui, pourquoi pas !

Jules : Génial j’ai hâte d’y être, je suis un peu trop pris en ce moment mais je t’écris tout à l’heure et tu pourras partager ta soirée avec moi en m’envoyant des photos !

Moi : Avec plaisir… Mais… tu n’as pas la voix de quelqu’un qui viens de se lever !

Jules : Non, je suis debout depuis un moment, j’ai un rendez-vous dans une heure et je ne veux pas être en retard bloqué dans les embouteillages de Douala donc je suis prêt à partir…

Je n’ai pas pu retenir le bâillement qui m’échappa.

Jules ; Soit je t’ennuie avec mon bavardage soit tu as vraiment sommeil

Moi : Je suis certaine que tu es chaud comme une sole fraiche…

Il éclata encore de rire.

Jules : Je viens de t’envoyer une photo !

En appuyant sur le message whatsapp qu’il venait de m’envoyer, je pouvais effectivement confirmer qu’il était beau dans sa tenue, un costume sur mesure qui mettait en évidence toute la masculinité de son aura. Une pointe de jalousie me piqua quand je pensais qu’il devait surement rencontrer de belles créatures de douala habillé comme ça !

Moi : Dis moi c’est un rendez-vous avec qui ?

Jules : c’est une pointe de jalousie que j’entends ? J’ai rendez-vous avec de potentiels partenaires pour mon affaire… parlant d’affaire mon associé voudrait te rencontrer nous devrions arranger ça non ?

Moi : Oui !

Jules : Quoi tu n’as pas envie de rencontrer mon associé ?

Moi : Non, ce n’est pas ça mais… tu as déjà parlé de nous à ton partenaire ?

Jules : Kiki, je t’ai suivi partout pendant 2 semaines, avec les membres de ta famille ! Même si tu joues encore les récalcitrantes il y a des gens très important pour toi qui se doute de ce qu’il se passe entre nous…

Moi : Hum… c’est vrai !

Jules : Alors pour mon associé ?

Moi : C’est d’accord !

Jules : Génial !

Un léger silence s’installa tandis que je l’entendais traverser un hall.

Jules : Mon petit castor dort ?

Petit quoi ? Les gens trouvent des surnoms à leur copine mais Jules avait la palme, j’ai tout de suite éclaté de rire.

Moi : Comment tu m’as appelé ?

Jules : J’aurais pu dire marmotte… Mais ça faisait trop bébé à maman…

On riait en chœur.

Moi : Il te manque une case !

Jules : Normal tu l’as enlevé de ma tête… Mon castor je vais conduire là donc je vais devoir couper… On s’écrit tout à l’heure ?

Moi : Oui !

Je ne voulais pas qu’il parte tout de suite, mais apparemment il était obligé.

Jules : Bonne journée mon petit castor, envois moi une photo de toi avant de te rendormir… Bonne journée ! Tu me manques !

Moi : Ok, tu me manques aussi et bonne journée !

Il avait coupé la communication et aussitôt un sentiment de plénitude et de joie m’envahi.  Je pris deux photos pour les lui envoyer, une ou je faisais une grimace et une autre ou je faisais semblant d’être endormie.

Il commenta la première photo avec un émoji MDR, et le deuxième avec un émoji avec les yeux en forme de cœur.

Je ne sais pas si je pouvais dire que je ressentais quelque chose pour ce gars mais je peux dire qu’il arrivait toujours à me toucher là où je ne m’attendais plus à être touchée. Mais je n’étais pas prête à me l’avouer à moi-même. Je suis retourné dans mon sommeil et c’est un message whatsapp qui me réveilla en sursaut. C’était jules !

Jules – Debout petit castor il est l’heure de sublimer cette journée de tes beaux yeux ! –

J’ai souri en lisant cela.

La journée avait bien commencé, au boulot les choses se passaient bien, même Alfred n’avait pas de Kongossa à me faire parce que tout était calme. Juste avant ma pause ma copine Nyango profita pour m’appeler.

Nyango : Kiki ma puce comment tu vas ?

Moi : Je vais bien !

Nyango : C’est génial ! Je voulais être sure que tu vas bien !

Moi : Nyango… demande moi ce que tu veux !

Nyango : Akieu !

Moi : Oui je sais que quand tu commence comme ça c’est que tu veux quelque chose…

Nyango : Kiki toi hein tu es… bon je ne veux pas quelque chose ! Si quand même !

Moi : Hum accouches, pardon !

Nyango : En fait je voulais te prévenir…

Moi ; De quoi !

Nyango : Bon je… j’ai croisé Fabrice l’autre jour, on discutait et il m’a demandé de tes nouvelles…

Je n’aimais pas du tout ce que je sentais arriver là !

Nyango : Il voulait savoir comment tu vas ? Et tout quoi ?

Moi : Nyango pourquoi tu continues à parler avec ce gars ? Je ne te comprends pas !

Nyango : Ma chérie s’il te plait ne te fâche pas ! Fabrice et moi sommes amis, je n’ai jamais cautionné sa façon de te traiter c’est pour cela que pendant longtemps nous étions à couteau tiré tous les deux… Mais maintenant que vous n’êtes plus ensemble… je n’ai plus de raison de lui en vouloir noooo ?

Moi : Tu es sérieuse ?

Nyango : Je sais que vous ne vous parlez pas mais ma chérie tout ce que je te demande c’est de rester courtoise et polie avec lui lorsqu’il va venir te rendre visite pendant ta pause…

Moi : Hein ?

Nyango : Je ne voulais pas que tu sois surprise en le voyant arriver c’est pour cela que je te préviens qu’il arrive… je ne te demande pas d’être gentil ou quoi que ce soit avec lui, mais juste que tu sois polie et courtoise ! Laisse KIKINOSAURE au repos !

Elle venait de me dire que Fabrice Etoa allait arriver ici et que je devais être polie et courtoise ?

Nyango : S’il te plait ma copine… s’il te plait !

Moi : Je ne te promets rien, mais sois tranquille les couteaux sont sous clés… et j’ai avalé les clés !

Elle rit et me remercia avant de raccrocher. Fabrice venait me voir ! L’idée d’une visite de cet homme ne me réjouissait pas beaucoup, surtout au bureau. Déjà Tony s’était une fois de plus muré dans le silence à cause de ce qu’on s’est dit la veille, s’il fait rajouter à cela le caractère explosif et surtout indéterminé de cette rencontre je dirais c’est une mauvaise idée.

Mais il était déjà tard pour décommander ou pour fuir et apparemment  Fabrice avait promis à sa/ma copine que nous  nous verrions. Alors il était là !

Toujours égale à lui-même, avec sa beauté et son charisme, il se dirigea vers moi tandis que mes collègues et même certaines clientes se retournaient pour admirer le spécimen. Il ne lâchait jamais son sourire.

Fabrice : Salut Princesse…

Non ça n’allait pas le faire je sais que j’avais promis de rester courtoise et polie mais s’il entrait dans ce jeu j’allais le faire jeter de notre agence par les vigiles.

Moi : Bon si tu veux qu’on se parle comme deux personnes civilisées … je te conseille de ne plus m’appeler comme ça !

 Il prit place devant mon desk et m’observa intensément, ces technique de drague je les connais…

Fabrice : D’accord ! Ne t’enflamme pas je suis ici en paix !

Moi : Hum…

Je devais parler le moins possible afin d’éviter le scandale.

Fabrice : Je suis personnellement venu te souhaiter mes condoléances, je voulais le faire depuis mais je me suis dit qu’il vaudrait mieux te donner du temps pour ne pas créer plus de rixe avec moi.

Moi : Okay…

Fabrice : Quand j’ai appris pour ta sœur, ça m’a fait un choque… j’aimais beaucoup Inès et j’ai vraiment été surprit par son décès !

Moi : Comme nous tous !

Fabrice : De quoi souffrait-elle ?

Moi   : De rien ! Elle a juste eu un accident lors d’une opération sordide…

Je ne voulais pas en dire plus ! Prudence !

Fabrice : Je vois ! C’est triste de perde quelqu’un à ce jeune âge ! Mais tu survivras je te connais assez pour savoir que tu es forte.

Je ne savais pas où nous menait cette conversation. Mais je devais rester polie !

Moi : C’est un pas après l’autre que je vais y arriver !

Fabrice ; Je sais ce qu’on ressent  lorsqu’on perd un être chère ! Je l’ai expérimenté avec ma fille… ça avait été vraiment dure de voir partir mon enfant !

Je me souvenais qu’il avait perdu son second bébé. Je l’avais appris dans le Kongossa de Nyango et Pat.

Fabrice : On se dit que la terre va arrêter de tourner si elle ne revient pas et puis on se rend compte que c’est fini ! Vraiment fini et alors là… le choque de ça est immense ! Il faut se faire une idée de la réalité et tout.

C’était la première fois que je le voyais ainsi ému par quelque chose, je ne me souvenais plus de cette facette émotive et sensible de Fabrice. Peut-être parce qu’avec moi cette facette avait disparu, laissant place à un menteur et un manipulateur.

Moi : Fabrice merci pour ses paroles bienveillantes ! Mais… je dois avouer que c’est bizarre de te voir ! Après tout !

Il me sourit et leva une minute la tête vers le ciel !

Fabrice : Kiki, je sais que je me suis conduis comme un idiot avec toi mais… ça n’empêche que lorsque quelque chose t’affecte ça m’affecte aussi !

Moi : C’est…

Fabrice : Le plus important c’est que malgré tout il faut que tu saches que tu peux compter sur moi quand tu en a besoin !

J’aurais aimé compter sur lui il y a quelques années lorsqu’il m’a causé la douleur la plus forte de ma vie

Il me fixa un moment droit dans les yeux.

Fabrice : Sans aucune prétention je… veux que tu le saches ! Je n’ai pas l’intention de venir t’emmerder ou de te mettre mal à l’aise !

Moi : J’ai compris !

Il me tendait l’arbre de paix !

Fabrice : Okay ma Prin… Pardon! Je vais y aller on se reverra… quand on se reverra ! Si tu le permets on pourra se prendre un verre… de vin rouge… un jour 

Moi : On verra bien !

Il me sourit une fois de plus avant de se lever ;

Fabrice : Beaucoup de bonne chose à toi ma belle !

Qu’est-ce qui venait juste de se passer ? Quelqu’un peut m’expliquer ?


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