Cette discussion ❤️
Write by Farida IB
Ussama…
Je sors de la salle où j’étais en réunion toute la journée pour regagner mon bureau. Aujourd'hui c'est jeudi et nous sommes en début de soirée, j’entreprends de ranger mes affaires lorsque je reçois un message.
Khalil : « Salam ! Le jet est tout à vous ».
Moi en réponse : « Salam, merci et bonne arrivée ! On se voit donc à la maison ? »
Khalil : « Oui à toute ».
Je ferme mon sac et démarre quelques minutes plus tard en direction du Dalma mall (centre commercial) je dois y récupérer un paquet pour Khadija, il est prévu qu’on se voit demain. Elle rentre normalement dans trois jours pour monter sur Paris avec ma mère où elles doivent rejoindre Nahia afin de se rendre à Londres pour leur shopping. Mais j’ai prévu la choper demain pour Jeddah (la ville natale de sa mère) avant de la ramener à maman. Je l’emmène visiter pour la première fois la villa que j’ai fait construire pour elle en hommage à sa mère. J’ai entamé cette construction à l’époque où on s’est donné une chance et les travaux viennent d’être achevés. Je suis parti voir le rendu final avec mon architecte sur place il y a quelques jours et je suis sûr que ça lui plaira autant qu’à moi.
Une autre chose que nous allons faire au cours de ce voyage, c’est de parler au calme de cette affaire de mariage. Je tiens à ce qu’on soit face à face pour mettre les choses à plat et lui faire part de mon intention de le reporter. Je n’ai pas envie qu’elle pense que je déchante. Comme je l’ai dit à Khalil, je suis pour qu’on se marie, mais pas avec cette pression. Je veux faire les choses à ma manière et surtout, je tiens à ce qu’elle termine son cursus universitaire.
Je gare plus tard sur le parking de la maison et sors du véhicule pour croiser Khalil qui venait monter dans la sienne.
Moi : bonsoir, tu sors ?
Khalil : bonsoir, oui tonton SS m’a convoqué pour une ultime réunion.
Moi : ah ok, tu rentres tôt ?
Khalil : j’en ai pour deux heures au plus.
Moi : ok !
Il veut partir, mais se ravise.
Khalil : au fait, tu as parlé de tes préoccupations à Khadija ?
Moi : pas encore, je le ferai lorsque je la verrai.
Khalil : grouille-toi petit, il va falloir empêcher la machine de tourner davantage. Ne la laisse pas préparer un mariage qui n’aura peut-être pas lieu dans le temps escompté.
Moi (me grattant la tête) : mais tout ça peut bien servir après non ?
Khalil : ta mère est mieux placée pour répondre à cette question.
Moi : de toute façon, je compte le faire demain.
Khalil : tant mieux, tu as la chance que le prix de consolation soit de taille vraiment parce que tu vas lui briser ses plans à la fille. La manière dont elles se collent à cette affaire, avec tous les détails minutieux.
Moi : lol ce n’est pas à ça que j’ai pensé en faisant construire cette maison.
Khalil avec un rire de gorge : tu feras d’une pierre deux coups alors. Ça se trouve, tu te fais du souci pour rien Khadija est commode elle comprendra.
Moi : tu as remarqué nan ?
Khalil : si si bon maintenant, il faut que j’y aille. On ne fait pas attendre les vieux.
Moi : lol ok, à plus bro.
Khalil mettant ses lunettes : bye !
Une fois à l’intérieur, je monte directement dans les appartements des parents dans l’intention de saluer le Cheikh et le prévenir pour mon voyage. Je le trouve dans leur salon, devant les informations.
Moi : salam.
Il arque un sourcil en me fixant.
Papa : salam fiston, tu es déjà de retour ?
Moi : oui pa’a, comment tu vas ?
Papa (fixant la montre murale) : il est 16 h 30, tu ne trouves pas que c’est trop tôt pour rentrer du travail ?
Moi : il y a des jours comme ça en plus j’ai un voyage à préparer.
Papa arquant le sourcil : ah bon, tu vas où ?
Moi : à Kuala Lumpur.
Bon, il n’y a que Khalil et Nahia qui sont au courant de ma destination exact et la raison de mon voyage.
Papa : je vois.
Il se sert des churros dans le plateau d’amuse-bouches et de jus de fruits posé à côté de lui puis m'invite à les manger avec lui. Je prends place sur le sofa en face de son fauteuil conscient que j’en ai au moins pour une heure de débat sur l’actualité politique du pays. C’est son nouveau travail, fin quand il ne glande pas avec sa femme au bord du lac artificiel. Lol oui vous avez bien lu, le vieux devient un peu gâteux en tout cas, il profite bien de sa retraite avec sa nouvelle règle d’or « repos, repos et encore repos » et c’est agréable de le voir aussi détendu.
Lorsque je prends congé de lui, je retrouve maman qui supervise la préparation du dîner à la cuisine.
Moi ton gai : la mère suprême.
Elle se redresse et me fait un sourire lumineux pendant que je m’approche pour lui faire une bise sur la tempe.
Maman : on doit remercier Allah de te voir si tôt à la maison alors que Khadija n’est pas dans les parages.
Moi : rhoo maman ce n’est pas tous les jours que je rentre tard non plus.
Je m’accoude à la chaise sur laquelle elle vient de s’asseoir.
Maman : c’est toi qui le dis, de toute façon ta vie est désormais conditionnée par la sienne.
Moi : lol tu es jalouse ? (l’enlaçant par les épaules) La seule personne qui sera toujours le centre de ma vie est juste devant moi.
Maman : mouais c’est ça ! C’est peut-être pour cette raison que tu vas me délaisser (articulant) une fois de plus demain pour aller la voir alors qu’elle sera ici dans moins de 72 heures.
Moi surpris : comment tu sais ça ?
Maman : c'est elle qui m'a informée. D'ailleurs, tu y vas pour faire quoi ?
Moi évasif : pour la voir.
Maman : mais encore ?
Moi : elle a besoin de moi sur un projet concernant ses cours.
Maman : mmhhmm ?
Moi : rhhoo maman ce n’est pas ce que tu penses. Quand même vous n’allez pas passer votre temps à surveiller notre vie sexuelle, c’est censé être privée.
Maman l’air surprise : parce que vous avez une vie sexuelle ?
Moi : ce n’est pas ce que j’ai dit.
Maman : vous avez intérêt à ce que ça ne soit pas le cas.
Moi : rhoo oumi.
Je m’abstiens d’ajouter quoi que ce soit pour éviter les spéculations. C’est même à cause de tout ça que j’avais hâte de me marier, mais bon, on verra bien. Elle change de sujet pour m’informer de l’avancée des préparatifs. C’est sa chanson en ce moment. Tout ce que je retiens, c’est que tout est fin prêt du côté de Khalil et aussi qu’elle a dû ralentir les préparatifs de mon côté. Je dis tant mieux dans mon for intérieur que j’accompagne avec une grimace à peine perceptible qu’elle intercepte pourtant.
Maman : bon qu’est-ce qu’il y a ? Je t’ennuie avec mes histoires, c’est ça ?
Moi : pas du tout.
Maman : tu n’as pas besoin de le nier, ton frère me l’a avoué toute à l’heure avant de partir.
Moi (prenant des gants) : c’est vrai que ça devient un peu lassant de t’entendre parler de ça à longueur de journée.
Maman : c’est la grande affaire de votre vie donc je veux que vous vous sentiez concernés.
Moi narquois : oh oui que je me sens concerné.
Elle tchipe.
Moi riant doucement : ce n’est pas tout, mais je dois aller prendre une douche.
Maman : ok à toute mon chéri.
Je lui fais un bisou sur la tête et fonce dans mon appartement pour faire ma valise, enfin façon de parler. C’est juste mon kit de survie et de quoi traîner dans le coin une journée parce que j’ai prévu y faire du tourisme. C’est si rare d’avoir de l’intimité, même lorsque je passe la voir à Singapour, donc j’aimerais en profiter. J’ajoute son paquet avant de refermer le sac pour passer sous la douche.
Plus tard je me mets à la véranda arrière pour chatter sur le net. J’échange un peu avec Khadija, on se raconte nos journées puis elle m’arrache la promesse de l’appeler avant mon départ avant d’aller se coucher. Il est 18 h ici donc 23 h chez elle. Je prends le temps de lire les messages de Yumna et d’Eddie et leur répond. Il paraît qu’elle boude Eddie pour une raison qu’ils ne veulent pas partager avec moi, mais Eddie tient tout de même à ce que j’intervienne pour jouer les médiateurs (je me demande par quelle magie). Il voudrait que je la raisonne donc je joue ma partition en lui laissant un message de paix, de réconciliation et fraternité (rire). Personne ne dira après que je n'ai rien tenté. Je sors de leur discussion et décide de prendre les nouvelles de « ma go sûre » j’ai nommé Nahia.
Moi : ma seule et unique.
Nahia le ton rieur : le battement de mon cœur ! Je présume que ton frère n’est pas dans la zone.
Moi : tu supposes bien krkrkr.
Nahia : comment tu vas ?
Moi : comme quelqu’un qui parle à sa femme.
Nahia : je t’ai dit que tu traînes déjà un peu trop avec ton frère, réserve tous ses éloges pour la go de Singapour.
Moi : elle-même sait que c’est toi ma go sûre.
Nahia pouffant de rire : tu tiens vraiment à déclencher la troisième guerre mondiale hein ?
On rit ensemble un moment.
Moi : alors le compte à rebours est lancé, je viens t’épouser dans quinze jours.
Nahia : affirmatif.
Moi : ça me laisse encore le temps de réfléchir sur le montant de la dot, c’est difficile de trouver un chiffre à ta hauteur.
Nahia : lol Ussama pardon dépose moi au prochain nuage.
Moi : kiakiakia…
On passe aux sujets sérieux, je lui envoie les photos de la maison à Jeddah, elle me félicite et me chambre un peu par rapport à Khadija. Elle me prévient de lui faire visiter que la maison (lol). Elle finit la conversation en réitérant ses remerciements par rapport au cadeau que je lui ai offert pour leurs fiançailles comme à chaque fois qu’elle en a l’occasion. Apparemment, elle n’a pas encore déballé le joli cadeau que lui a offert Khalil pour l’occasion parce que ça ce n’est rien à côté du mien. À coup sûr, elle va tomber des nues. Il faut que je vous dise le type s’est payé deux jets privés, un avec les initiales de madame pour la transporter lorsqu’elle souhaitera se déplacer. Vous savez comme moi que le big bro ne fait jamais dans la demi-mesure. Enfin bref ! J’ai la chance de jouer au tonton avec Nabil avec qui j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'échanger au téléphone. À part le Cheikh qui vient de l’adopter, nos rapports ont toujours été bons. Il faut dire qu’il a un côté attachant qui te met tout de suite à l’aise en plus d’être très éveillé même si je le trouve un tarpin précoce pour son âge.
Je descends prier un moment plus tard, je finis d’accomplir les deux dernières prières de la journée lorsque Yumna m’appelle.
Moi décrochant : oui docteur.
Yumna : lol qu’est-ce qui te met de si bonne humeur comme ça ?
Moi : je suis toujours de bonne humeur.
Yumna : ça c’est vrai, mais ce soir le ton de ta voix est particulièrement joyeux.
Moi : mâcha Allah alors (biaisant) tu as reçu mes messages ?
Yumna : yup, Eddie t’a alerté.
Moi : oui, qu’est-ce qui vous arrive encore ? Ça fait quoi ? Un mois que vous vous êtes réconciliés.
Yumna : rien qu’on ne puisse arranger, je lui tire juste un peu les oreilles.
Moi : pourquoi ?
Yumna (commençant) : il a fait ce qu’il avait à faire, ce qu’il pouvait faire pour m’offrir une chance de retrouver le bonheur. L’initiative est louable, mais je me suis sentie prise au piège.
Moi largué : je n’ai pas compris un traîte mot de tout ce que tu viens de raconter.
Yumna riant : on en parlera lorsqu’on se verra.
Moi : cool, règle le problème avec lui.
Yumna : c’est prévu (changeant de sujet) il paraît que tu amènes la petite dans un lieu mystère.
Moi : ça, c’est ta mère qui t’informe de mes choses.
Yumna : même pas, tu oublies peut-être que je travaille aux renseignements.
Moi : lol.
Yumna : je suis prête à parier que tu as des plans interdit au moins de 18 pour elle.
Elles ont même quoi à aller sur ce terrain ce soir ?
Moi : ça ne te regarde pas !
Yumna : anyway j’attends les nouvelles croustillantes.
Moi : ça ce n’est pas un sujet dont je discuterai avec toi.
Yumna dans sa lancée : lol n’oubliez pas les protections, c’est primordial.
Moi : Yumna dégage !
Yumna : krkrkrk.... Bon frangin, on me cherche déjà en salle de consultation.
Moi : ok bye bisou.
Yumna : bisou frérot bye.
Je rejoins les hommes de la famille et on se fait un délicieux dîner barbecue à la belle étoile animé par un spectacle de danse du ventre exotique sous le bavardage gai de tout le monde. Je finis la soirée avec Jemal et Khalil qui a sorti des bouteilles de sa réserve de vins léger et floral qu’on se boit pendant qu’il est occupé à peindre ses tableaux et nous à jouer à Fortnite avant de regagner chacun son appartement et Jemal sa maison.
Le lendemain, j’appelle Khadija comme prévu au moment où j’attends que le jet décolle.
Moi : s’lut toi !
Khadija : bonjour bébé.
Moi : tu as bien dormi ?
Khadija : pas vraiment, j’ai eu un sommeil agitée impatiente de te voir.
Moi sourire en coin : c’est bon à entendre, je suis dans le jet en ce moment même.
Khadija : chouette, je vais m’apprêter en conséquence.
Moi : c’est juste un voyage de deux jours, tu n’as pas besoin de te surcharger.
Khadija : d’accord, mais si tu me dis où tu comptes m’emmener, je saurai quoi emporter.
Moi : prends juste le nécessaire.
Khadija riant : assez de mystère inh Ben Zayid.
Moi : il le faut bien.
Khadija : donc tu es sérieux que tu ne vas rien me dire ?
Moi simplement : yep.
Elle soupire résignée.
Moi (ton conciliant) : habibi (ma chérie) je viens te prendre dans quelques heures inchallah et tu sauras de quoi il en retourne, patientes-toi juste encore un peu.
Khadija : je vais essayer.
Moi : lol tu n’as pas d’autres choix.
Khadija : hmm, on se dit à toute.
Moi : oui, tu m’attends sur le tarmac à l’heure convenue. (ajoutant) Avec l’espoir que personne ne vienne te kidnapper de nouveau.
Khadija : ahah ils n’ont plus ce cran. (se calmant) Je te souhaite un bon vol mon chéri.
Moi : merci honey, love you Khadi.
Khadija : non, ça sonne comme un adieu. Dis-moi autre chose.
Je souris avant de répondre.
Moi : n’oublie pas d’enfiler la plus belle robe de ta garderie.
Khadija : je le ferai.
……
Je regarde par le hublot afin de vérifier la présence effective de Khadija avant de détacher ma ceinture et me lève pour descendre, escorté par les agents de sécurité (les nouvelles consignes sécuritaires de Khalil). Alors que je descends les marches deux par deux, elle s’avance en grande enjambée. On se croise à mi-chemin et je la prends dans mes bras avant de la serrer tout contre moi. Ça fait un mois qu’on ne s’est pas vu et cela se ressent dans la façon qu’elle ressert notre étreinte en ce moment. J’enfonce ma tête dans son cou pour renifler son parfum, ça m’a trop manqué de le faire.
Khadija (sourire enjôleur lorsqu’on se détache) : oulaa Cheikhna Ben Zayid.
Moi : en personne, ça va toi ?
Khadija : en pleine forme, je suis contente de te voir.
Moi : moi aussi, je suis content de te voir. (commençant à marcher) Viens, nous avons juste trente minutes avant le prochain décollage.
Khadija : ok.
Nous sommes suivis par les agents de sécurités qui récupèrent ses affaires au passage. À peine on se retrouve rien que tous les deux dans le grand salon que je capture ses lèvres pour un baiser qui en dit long sur combien de fois elle m’a manqué. Je lui soulève ensuite le menton pour que nos regards se croisent.
Moi : bonsoir,
Khadija : lol bonsoir.
On s’installe et on se met à bavarder pour attendre le décollage lorsqu’elle tente une nouvelle fois de me tirer les vers du nez.
Khadija : manifestement, tu ne vas pas me dire notre destination. Mais est-ce que je peux au moins savoir de quoi tu veux qu’on discute ?
Moi : aussitôt que nous serons arrivés à notre destination.
Khadija : qui est ?
Moi : tu le sauras bientôt (l’incitant à bouger) donne-moi quelques petites secondes.
Je me mets à fouiller mon sac.
Khadija : tu as un cadeau.
Moi : oui, j’ai un cadeau.
Khadija : tu as toujours un cadeau, ça me culpabilise.
Moi amusé : c’est le but recherché.
Je lui remets la boîte qu’elle se met à secouer.
Khadija (le rangeant) : moi aussi j’ai un cadeau, je te le donnerai plus tard. En fait, c’est une surprise.
Moi : génial, j’ai hâte.
On attache nos ceintures lorsque le commandant annonce le décollage. On se met à discuter de tout et de rien durant les premières heures du vol. Elle me parle de sa vie d'étudiante, ses dernières sessions ce sont bien passées. Il n’y a rien à redire à propos de ses études, elle suit très bien. Elle me parle des appels de son père dont la relation s’améliore un peu plus tous les jours. Je lui raconte quelques anecdotes survenues au travail et lui donne les nouvelles des membres de ma famille. On s’installe ensuite à la cuisine pour manger un menu Thaïlandais avant de finir par nous endormir dans chacune des chambres de l’appareil. Je me réveille en premier pour prendre un bain et me changer avant de la réveiller pour faire de même. Au moment où le commandant annonce l'atterrissage elle se tourne vers moi les yeux grands ouverts.
Khadija : nous sommes à Jeddah ?
Moi : oui, prépares-toi parce que l'aventure vient tout juste de commencer.
Elle retient son souffle lorsque l'avion se pose devant la cour qui abrite la maison. Sitôt que les agents de sécurité posent nos affaires à l’intérieur et referment la porte derrière nous, elle lance un regard circulaire sur les lieux avant de me fixer intriguée.
Khadija : c'est chez qui ici ? Elle a l'air neuve et inhabitable cette maison, je dirais même très neuve.
Moi : permets-moi de souffler quelques minutes et je te fais visiter.
Elle fronce les sourcils, mais ne dit rien. Nous nous déplaçons du hall vers le salon.
Moi entamant : comme tu viens de le constater, c'est une maison neuve mais construite pour durer. Elle a des paravents coulissants faits de lattes en bois, les plafonds sont faits avec du bois local…
Khadija (m’interrompant) : tu loges ici ?
Moi : non (enchaînant) il y a plusieurs pièces de nuit, une salle de séjour, la cuisine et la salle à manger à ce niveau et trois autres chambres au niveau supérieur. Viens que je te montre la cuisine.
Khadija ton pressant : tu l'as acheté ?
Moi : non (poursuivant) le plan de travail de la cuisine est en marbre, il y a un sublime jardin juste à côté.
Khadija impatiente : et si on se passait de tous ces détails ? Je vois que c’est une jolie maison, elle est à toi ?
Moi : non à toi.
Khadija incrédule : Sama, je n’aime pas ce genre de blagues.
Moi : je suis sérieux, je l’ai faite construire pour toi.
Elle reste pantoise un bon moment avant de se reprendre. Une fois l’effet de surprise estompé, elle passe la maison en revue et trouve même des idées pour l’aménagement surtout celui des chambres d’enfant.
Moi : alors ça te plaît ?
Elle fonce sur moi et m’embrasse longuement.
Moi : ça veut dire oui ?
Khadija enthousiaste : tu poses la réponse ! Pour une surprise, s’en est vraiment une.
Moi : content que ça te plaise.
Khadija excitée : et comment ? L’endroit idéal pour notre lune de miel.
Moi : ou le Hajj ou encore la Oumra et aussi lorsqu’on voudra aller en villégiature à l’ombre des regards.
Khadija : oui (ton suave) mais la lune de miel d'abord, le mariage c'est dans un mois.
Moi : c'est cela !
Khadija (me lançant un regard appuyé) : c’est moi ou ça ne t’enchante pas tant que ça qu’on se marie ? À chaque fois qu’on aborde le sujet, tu deviens crisper.
Moi : ce n’est pas ça, enfin il y a peut-être une chose dont je veux qu’on discute concernant.
Khadija : tu veux me quitter ?
Moi : lol quelle idée ! Suis-moi, on va d’abord se mettre à l’aise et on discutera par la suite.
Elle me lance un regard perplexe et me suit néanmoins. Je l’emmène dans l’une des chambres à l'étage où nous laissons nos affaires avant de revenir prier dans la salle aménagée à cet effet. Nous nous mettons ensuite au balcon pour profiter des premiers rayons du soleil.
Khadija : alors je t’écoute.
Moi (sans passer par quatre chemins) : je pense qu’on n’est pas prêt à se marier, on n’est pas vraiment préparé pour ça.
Khadija : je peux bien comprendre si tu m’expliques les raisons qui te poussent à penser cela.
Moi : il faut qu’on mette certaines choses au point avant pour être sûr d’être sur la même longueur d’onde. En fait on s’aime ça, c’est irréfutable. On pourrait même remporter le golden globe du meilleur couple. Une chose est sûre cependant, c’est que notre relation est trop superficielle pour le mariage. On n’a jamais été confrontés à de vraies situations pour savoir comment l’un ou autre réagirait. Il y a certains aspects de toi que j’ignore et réciproquement. Je ne sais pas comment tu envisages notre vie à deux. Est-ce que tu veux des enfants ? Combien ? Qu’est-ce que tu attends de moi en tant que mari et père de tes enfants. Sans parler du fait que depuis le début, ce sont nos géniteurs qui tirent les ficelles de ce mariage (expliquant) mon père a décidé pour la première fois de nous marier et le tien viens de nous imposer le timing sans même nous avoir consulté, sans même savoir ce qu’on veut.
Khadija posément : et qu’est-ce que tu veux ?
Moi : je voudrais qu’on se marie parce que nous en avons fait le choix, parce que c’est le bon moment pour nous de le faire. Pas parce que ton père ou le mien l'exiges.
Khadija : ok.
Moi : et toi qu’est-ce que tu veux ?
Khadija : d’abord finir mes études.
Moi : on est deux dans ce cas.
Khadija : mais encore, je veux me marier, avec l’homme le plus généreux, attentif, honnête et intelligent que je connaisse.
Moi : ça ressemble à un conte de fées ça.
Khadija poursuivant : il peut être parfois borné, légèrement désordonné, méticuleux et se barre à la moindre embrouille, c’est pour ça qu’il n’a pas été fichu de s’imposer devant mon père.
Moi (me caressant le menton) : c’est ce qu’on appelle l’instinct de survie.
Khadija : lol Sama s’il y a une chose que tu dois savoir, c’est qu’avec mon père, il faut imposer des limites parce qu’il se croit toujours tout permis. Je me serais retrouvée marier à ton frère aujourd’hui s’il n’avait pas été farouche à l’époque. Si j’ai accepté son injonction de nous marier au plus vite le jour-là, c’est parce que je croyais que c’est ce que tu voulais toi aussi.
Moi soupirant : c’est trop tard pour mettre un terme à tout ça ?
Khadija : non, on retourne le voir. On n'a encore rien acheté ta mère et moi. Enfin, on devait le faire au cours de notre voyage.
Je pousse intérieurement un ouf de soulagement en pensant que Khalil a raison, je me faisais du souci pour rien. Même si je ne suis pas prêt à parier sur la réaction de son père lorsqu'on le lui dira.
Khadija : par contre si tu veux qu’on continue cette discussion, il va falloir me nourrir d’abord. J’ai une faim de loup.
Moi riant : d’accord, je vais nous commander un petit-déjeuner en ligne.
Je sors mon téléphone pour le faire ensuite, il y a comme un flottement.
Khadija reprenant : bébé.
Moi : oui ?
Khadija : dans 100 ans, je veux que notre relation soit aussi fusionnelle qu’elle l’est présentement (je souris) je veux six mini-nous, inch’Allah quatre filles deux garçons. J’attends de toi que tu sois un mari gentil, très doux, ambitieux, qui m’aide un peu à la cuisine, qui ne peut pas prendre n'importe quelle décision ou faire un programme sans prendre mon avis ou au moins me prévenir à l'avance. Je veux que tu sois un bon père pour nos enfants, que tu penses à nous avant tout le reste. Tu pourras toujours compter sur mon courage et mon soutien infaillible, je serai une épouse aimante et une bonne mère pour nos gosses. Une boss lady sur laquelle tu pourras t’appuyer à tout moment.
Moi : je veux bien essayer. Par contre, il y a un sujet un peu délicat, mais essentiel que j’ai oublié d’aborder.
Khadija : lequel ?
Moi : le sexe !
Khadija (haussant les sourcils) : quoi le sexe ?
Moi : j’ai 30 ans et je n'ai jamais fait l'amour à une fille. Je ne sais pas comment on fait, par quoi on commence.
Khadija amusée : tu veux des entraînements ?
Moi : Khadi, je suis sérieux.
Khadija : beh moi aussi, on est ici rien que tous les deux. C’est l’occasion rêvée.
Moi secouant la tête : ce n’est pas une bonne idée, c’est haram.
Khadija déterminée : je ne pense pas (avançant sa main entre mes jambes) tu as versé la dot à mon père.
Elle atteint mon membre qu’elle se met à caresser au travers de mon jean en gardant son regard accroché au mien. Ça me fait frémir et je ne peux pas nier que la sensation agréable que ça me procure, néanmoins…
Moi : mais nous ne sommes pas mariés.
Elle fait fi de mes dires et se place devant moi et commence par m’embrasser tout en continuant sa douce torture sur ma bite. Elle laisse ma bouche pour me donner des coups de langue sur le cou et me mordille par moment.
Moi : chérie quelqu’un peut nous voir.
Khadija : alors retournons à l’intérieur.
Je lui lance un regard bref et soupire fortement.
Moi : on ne peut pas, je n’ai pas de préservatifs.
Khadija : tu veux dire quon passerait à l'acte si tu les avais en ce moment ?
Moi hochant la tête : ton petit jeu m’a laissé un goût d’inachevé dans le corps.
Khadija sourire espiègle : je peux arranger ça !