Chap.3 Rapprochement
Write by kony ariane
La semaine suivant le barbecue,
j'avais décidé de passer 48 h avec maman car elle me manquait ma mamounette
Berthe DJIDO
Ma fille avait décidé de
passer du temps avec moi, ce n’était pas pour me déplaire. Elle et moi sommes
très proches. Elle est tout ce qui me reste de mon merveilleux époux. Je me
souviens comme si c’était hier.
Je venais d'avoir 18 ans et
mes parrains de baptême m’avaient invité à passer les vacances chez eux en
Angola où ils résidaient. Grande était ma joie car jamais je n'avais mis pieds
hors du pays.
C'est lors de ces vacances
que j'avais fait la connaissance de mon Marvin. Je m’étais perdu et avec mon
mauvais portugais je n'arrivais pas à donner l’adresse de mes parrains.
J’étais en larmes. Une main s’était posée sur
mon épaule et là comme un déclic je me mis à parler sans respirer.
-tu parles français ?
Du calme, viens asseyons nous sur ce banc.
Tiens ce mouchoir. Sèche ces larmes et explique-moi.
-je me suis perdue, et là
c’était reparti pour de gros sanglots.
- Donne-moi ton adresse.
Ce que je fais sans
rechigner. C'est ainsi qu'il me déposa. Après cet épisode, il avait été remercié
par mes parrains. Il leur avait demandé si cela ne les dérangeait pas qu'il
passe le lendemain pour prendre de mes nouvelles. Mes hôtes avaient accepté car
voyant en lui leur sauveur.
De fil en aiguille, il
m’invita à sortir et, lui et moi devinrent inséparables. Il était plutôt un
aîné je dirais qui n’hésitait pas à me gronder gentiment. Quand vint le temps
des adieux, il déposa un chaste baiser à la commissure de mes lèvres et m'avait
dit au moment d'embarquer ;
-où que tu sois je te
rejoindrai
Pour moi c’était nouveau, mais
je ne le cru pas plus que ça.
Un mois après mon retour
et que mes cours à l’Université aient commencé, en rentrant j’avais vu mon père
en grande discussion avec un homme que je voyais de dos. Mon père riait
rarement. Je lançai un bonsoir timide et étant sur le point de m’éclipser, mon
père me rappela.
-Berthe,
-oui papa
-c'est ainsi que tu salues
ton invité ?
Hein ! Mon invité? Moi
qui n’ai même pas d'ami, comment pourrais je avoir un invité ? C'est à ce
moment là que Marvin choisit de se retourner.
Il l'avait fait, il
m’avait rejoint moi. Je sentis des papillons dans mon ventre. La gorge nouée,
je me rapprochai de lui, et lui fit la bise.
Mon père prenant la parole;
-ton oncle m'a appelé de
Luanda et m'a raconté que tu t’étais perdu là-bas et ce brave garçon t'avais
ramené. Étant de passage au Bénin il a demandé la permission à ton oncle pour
te voir. C'est ainsi que ce dernier lui a donné ton adresse. Va te changer et
rejoint ta mère à la cuisine.
Ce que je fis. Ce soir là,
il avait dîné avec nous et était revenu me visiter quelques fois.
Il avait 10 ans de plus que
moi, donc je me refusais de nourrir des sentiments pour lui autre que l’amitié.
De fil en aiguille on se
rapprochait et il revenait pour ses affaires soit disant. Ce n'est qu’après ma maîtrise en
psychologie que le bon monsieur demanda la permission à mon père pour me
fréquenter, je venais d’avoir 22 ans.
Papa avait accepté et,
voilà, notre idylle avait commencé pour de vrai. Nous nous sommes aussitôt mariés.
Il nous a fallu attendre 8 ans pour que notre petite étoile vienne au monde et un
an plus tard je le perdais. J’ai été brisée. Il m’avait mise à l’aise et avait
assuré l'avenir de Marion. Étant fils unique et héritier d’un riche diamantaire
portugais qui s’était naturalisé angolais, il avait pratiquement tout légué à
sa fille.
Quand on parle du loup
-mon bébé, tu m’as manqué,
viens serre moi fort. Je pensais à mon mari.
-maman ça va faire 32 ans,
laisse papa reposer en paix.
-il l'est, mais il me
manque si tu savais
-je sais ma mamounette,
mais je suis là moi
- heureusement, serre-moi
bien fort.
-bon ça suffit maman je
suis là pour qu’on passe du temps ensemble pas pour pleurer.
-ce sont des larmes de
joie
-prend ton sac, journée
beauté.
-oh oui, c'est toi qui
régal !
-c'est ça madame BERIA.
Marion BERIA
Apres le spa, direction
salon de coiffure. J'avais besoin de me rafraîchir alors je décidai de couper
mes cheveux. Ma pauvre maman à chaque coup de ciseaux tiquait.
Une belle coupe à ras avec
une teinte bleu violacé avec des reflets dégradés. Non.. je me plaisais tout
simplement.
-Marion, je te revois
trente ans en arrière tu sais, après que Moktar t'es coupé les cheveux
-c'est un peu ça, je me
sentais différente après ça surtout avec mon look garçon
-ne me dis pas que tu vas
t'habiller en garçon à présent
-mère observe seulement.
Je sentais maman Bouillir de l’intérieur. J'ai
bientôt 33 ans je fais ce que je veux. Une fois à la maison, Maman me fit
asseoir pour un long discours.
En gros son désespoir à elle devait rester le sien, je me
dois de bâtir ma famille, de m’ouvrir aux potentiels prétendants bref la totale.
J’avais pleuré dans ses bras jusqu’à m’endormir. Maman qui avait tellement aimé
papa, l’avait perdu. Cette perspective de perdre son âme sœur m’était insupportable.