Chap 5
Solène CODJO
Quand je suis descendue,
Rose la gouvernante m'a fait savoir que les enfants et Rachid m'attendaient
dans la voiture.
J’ai été surprise de constater que nous n’étions que tous les
quatre.
Rachid... non! Mon âme toute entière est en euphorie. En le voyant
derrière le volant, j'ai eu l’impression d’une réplique de mon homme. Il a une
chemise dont il a replié les manches et un jeans. Mon Dieu, il est ridicule.
Moi Solène, je suis jeune certes mais pas
conne.
Une fois au centre
commercial, je voulais prendre le bébé dans mes bras mais il a préféré
descendre la poussette. J y ai installé
le bout de choux et nous nous sommes dirigés à l intérieur. Dans le miroir de
la porte d’entrée, je nous ai vus et cet air de fierté qu’il a m'a dégoûtée.
Moi la païenne, la paria
de service, il est complètement fou lui. Je suis sa belle -sœur, il en sera
ainsi toujours.
Nous avons fait le maximum
de courses. Alors que je pensais que nous allions rentrer, il proposa à son fils une glace. Ce
que le petit naïf accepta les étoiles pleins les yeux.
Installés dans un des
glaciers du centre, J’entrepris de donner son biberon à cette petite bouille qui avait déjà faim.
Quand le serveur vient vers nous
-avant toute chose, faites nous une petite photo de famille s'il vous plaît.
Mais la honte ne dérange pas cet homme hein.
Le cinéma a duré jusqu’à 19 heures, heure à laquelle nous avons
pris la direction de la maison. Les
enfants dormaient déjà.
-Soliath, merci pour cette
journée. Les enfants ont adoré j'en suis
convaincu
-je t'en prie, c'est
normal. En famille on se soutient
-tu es une très bonne
personne, vue que tu n'étais pas de la même confection religieuse que nous, j'avais des a priori mais je me suis trompé. Je m'en excuse
Face au une telle
confession je ne sus quoi répondre.
Le reste du trajet se
passa en silence. Une fois à la maison, la nounou et la gouvernante vinrent
prendre les enfants. J’entrepris d’aider
Rachid à faire sortir les paquets du coffre. Quand tout fût monté, au moment où je m’apprêtais à prendre la direction de mes appartements, il
me retint.
-Soliath, une minute s’il
te plaît
-oui ?
-tiens c'est pour toi, je
n'accepterai aucun refus car avant de te l’offrir j'ai prévenu ton mari. C'est pour te remercier pour ton aide avec
les enfants
-merci.
En entrant dans la
chambre, je constate que mon mari est dans le noir. Je ne savais même pas qu’il
était là. Je n'ai pas vu sa voiture
garée.
Après avoir allumé, je lui
lance un bonsoir et pause mon sac et le petit paquet sur ma commode et j'entreprend de me divertir avant d'aller dans la salle de bain.
Abdallah Hamid
J’étais davantage en
colère contre elle car elle était avec Rachid. Je sais bien que c'était pour
des courses mais la voir sur la photo qu’il a posté m'a encore plus énervé.
Il a commenté en disant « une perle dans une famille, c’est une grâce »
Ça veut dire quoi ?
Et elle qui souriait. J ai mal parce que si on avait eu notre enfant, il aurait
5 mois. C’est ma famille qui aurait du avoir un tel commentaire.
Je me dirige vers la salle
de bain quand je vois. Un paquet à côté
de son sac. Par curiosité je le prends et il y a la carte de Rachid qui en
tombe.
Il y a écrit au dos : « merci d'exister ». Non mais je
rêve ou quoi ? Solène serait elle la maîtresse de mon frère ?
Dernièrement ils sont presque toujours fourrés ensemble.
J’entre en colère dans la
salle de bain, coupe le jet d’eau et l’empoigne par le bras
-tu me fais mal, bon
sang ! Que t'arrive t-il ?
-ferme là toute suite et
dis-moi ce qu’il y a entre toi et mon frère ?
-quel frère ?
-ne joue pas à l’idiote
avec moi
-tu es malade ma
parole ?
--je t’interdis de
m’insulter, sinon tu me verras passer
-je n'ai pas le temps pour
ces idioties, slut…
-arrête ça je te
préviens, tu risques de le regretter.
-Qu’est-ce que je peux
encore regretter dans cette maison ? J’ai perdu mon bébé et mes parents
par votre faute et en idiot que tu es...
Je n ai pas supporté
qu'elle me jette à la figure la mort de notre bébé. Je lui asséné une gifle, un
peu trop forte que je ne l aurais voulu. Je voulais juste qu'elle se taise.
-tu es fou, N'ose plus
jamais lever la main sur moi. Tu me fais pitié. Un homme n'aurait jamais fait
ça
Et là les coups se sont
apprêtés mis à pleuvoir sur elle. Je ne
pouvais pas m’arrêter. J’ai sentis deux mains l’empoigne et me relevé d elle.
Elle était par terre. Nue repliée sur elle-même, pleurant.
Rachid m'a fait sortir de
la chambre. J’étais tellement en colère que je n'avais pas encore réalisé que
je venais de commettre l irréparable. J’ai pris une des voitures disponible
puis je suis sortie de la maison.
Rachad Hamid
Je ne peux pas retourner
dans la tête chambre. Soliath était nue du sang au visage. J’appelle Soraya
-Soraya, passe moi ton
mari s il est là
J’explique à ce dernier qu'il doit permettre à Soraya de
venir immédiatement, car nous avons une urgence familiale.
En moins de 15 minutes.
Soraya et son mari sont là
-c est Ma' ?
- non Soraya, calme-toi.
Ma' va bien il faut que tu ailles aider
Soliath dans sa chambre
-pourquoi ? Abdallah
est en déplacement ?
- vas-y, on en reparlera
plus tard.
Soraya Hamid
Non de Dieu, qui lui a
fait ça ? Je vais user du pouvoir de mon mari pour faire enfermer Rachid.
Je l aide à se relever et
je prends des photos avant de nettoyer le sang sur son visage. Je l'aide à
enfiler quelque chose puis je l aide au sortir de la chambre. Abdallah n’est
jamais là pour la défendre pff.
En croisant Rachid je lui
lance
-de quel droit ?
-demande ton frère adoré
-Abdallah ?
C’est à ce moment que Solène me serre le bras, comme
pour me dire oui c est Abdallah ou j’ai peur d'Abdallah
Dans la voiture, j’étais
derrière avec elle. Je l'ai sentie partir comme pendant sa dépression
-Solène je te l’interdis.
Reste avec moi, on va se battre. Je serai à tes côtés
-pas à l’hôpital s’il te plaît
Je demande à mon mari de nous conduire à la maison et qu’il fasse venir le médecin de
famille.
Je suis tellement en
colère, comment Abdallah, lui que j'ai
pris comme mon modèle peut il tomber si bat. Je suis aussi révoltée que
déçue. Il est tombé en estime dans mon
estime.
A paris, elle m’avait
parlé de la violence psychologique dont elle était victime, de la part de Ma'
et Rachad, sans que Abdallah ne puisse lever le doigt. Elle est humiliée, dévalorisée, en présence ou non d’autres personnes. Ma' la Rabaisse systématiquement
et l' ignore ou dénigre ses
réussites et ses souhaits. Ils lui ont exigé d'elle, qu'elle demande l'autorisation de sortir du logement familial. Elle était empêché de voir ses proches ou ils l’incitaient à ne plus les fréquenter. Comme quoi elle est marié et qu'elle ne dois plus être fourré dans les jupons de ses parents. Ses dépenses ont surveillée , ainsi que ses communications ou ses allées
et venues.
Elle a trop souffert et tant perdu dans ce mariage. Frère ou pas, je ferai ce qu’il y a à faire
avec sa permission.
Je lui envoie un message après les photos que j'ai prises de son
épouse
« Père, vue son amour
particulier pour toi t'aurais sans nul doute renié. J'ai honte que tu sois mon frère ».
Le médecin est passé, je l’ai informé des antécédents médicaux de
Solène. Dieu merci elle n'a rien de casser. Elle a pleins d d’hématome sur tout le corps.
Comment a-t-il pu lui faire
ça ? Je le déteste pour ça.
Abdallah Hamid
Je me suis réveillé à
l’hôtel avec une gueule de bois mémorable. C'est ma première expérience
en accès d’alcool. Je fais quoi ici
d’ailleurs ?
Je me souviens, avec douleur de ce qui s'est passé la veille. Ma
Solène. Comment ai-je pu lever la main sur elle ?
Je prends mon portable et je vois que je n’ai pas moins de 84
appels en absence, tous de Rachad. J’ai
un message. Je l'ouvre et quel ne fût pas mon choc de découvrir le corps de ma
femme couvert de bleus, le visage ensanglanté.
C’est moi le responsable de cette horreur ? Comment est-ce
possible ?
Le message qui l’accompagne me fait couler davantage de larmes
« Père, vu son amour particulier pour toi, t'aurais
sans nul doute renié. J ai honte que tu
sois mon frère ».
Soraya est au courant. Je prends une douche rapide et file chez
moi. Je dois demander pardon à ma
femme. Je ne suis qu’un idiot. Je m’en
veux terriblement.
Quand j'arrive à la maison, il est 10 heures. Je salue rapidement
Ma' et je monte dans mes appartements. C’est vide. Elle n'y est pas.
Je redescends
-mais où étais tu toi ? Rachid m'a dit que ta femme s’est
sentit mal alors Soraya l'a conduite aux urgences. Ton frère a essayé de te joindre m'a t’il dit
-Ma' j’étais sur un dossier que,
je devais impérativement boucler
-C’est ça ! Tu es musulman,
tu sais que tuas droit jusqu’à 4 épouses. Ne fais pas les choses en cachette.
-j’ai compris Ma'
Je lance l’appel vers Rachid
-enfin tu réagis. Où étais tu bon sang. J’ai dû inventer un
mensonge à Ma'
-je suis au courant merci
-alors ta femme comment va-t-elle ?
-mais sais-tu dans quel hôpital elle est ?
-il faudra le demander à ta sœur
-ok à plus tard.
-attend, pourquoi l'avoir
battu ?
-je me suis laissé gagner par la colère
-prie pour que ça te t’arrive plus
Je décide de prendre la direction de chez Soraya. Il faut que je
lui parle.
En moins de 20
minutes, je me gare devant chez elle.
Je demande au
gardien de m'annoncer à sa patronne
Soraya Hamid
Lui il n’est
pas le bienvenu chez moi. Il est certes mon grand frère mais ici je suis là
maîtresse des lieux, le capitaine à
bord. Je demande au gardien de lui faire savoir que je refuse de le
recevoir
Mon mari, tire
la tronche mais, il sait bien qu’il ne
peut pas contester ma décision. Il se
lève après m’avoir lancé une salle regard.
Je m'en fiche
pas mal. C’est ma maison et je reçois qui je veux.
Abdallah Hamid
Le gardien
m’informe que ma petite sœur, ma complice, refuse de me recevoir. J'ai mal, très mal. Je vois le mari de Soraya
venir vers moi
-Bonjour mec
-Bonjour,
Soraya est en colère. Ne lui en veux pas stp
- Comment
pourrais-je ? Je le mérite. Je veux juste savoir dans quel hôpital est ma
femme. S'il te plaît.
-je n'ai pas
le droit de te le dire, mais elle est chez nous. Laisse-leur du temps. Qui
suis-je pour te juger ? Demande à Allah de te rendre meilleur
-oui, je le
ferai. Merci. Pourrais-tu demander pardon à Soraya pour moi ?
-je le ferai
-aussi dis à
ma femme que je l'aime plus que tout.
-elle le
saura.
Je repars de
là complètement dévasté. Je n'ai pas envie de retourner à la maison au risque
de subir un interrogatoire de la part de Ma'. J’irai vite fait au boulot et
après je vais me réfugier dans notre petite maison. On n’aurait jamais dû la
quitter. Si j’avais été intransigeant ma femme et moi seront toujours dans
notre petit monde, loin de toutes ces péripéties.
Rachid Hamid
A voir sa
tête, il n'a pas pu résoudre le problème
avec sa femme. En appelant Soraya, le résultat que je recherchais est encore
mieux que ce que je m’imaginais.
-Frère comment
va Soliath ? Vue qu’elle était nue, je ne pouvais pas l'aider alors j’ai
demandé les services de Soraya. Elles sont proches, Soraya saura lui faire
entendre raison. Elle te pardonnera
Il part sur un
rire amer
-si tu savais
comme Soraya est à cran, je ne veux même pas imaginer ce que Soliath ressens à
mon égard à cette heure
-Ça va aller.
Allah est grand. Si je peux faire quelque chose pour toi n’hésite pas.
-merci bien,
je vais rester quelques jours dans notre maison. J’ai besoin d’être seul.
-pas de soucis
Si seulement
Soliath pouvait l’envoyer bouler, j'en serais très ravie
-dis-moi
Rachid, pourquoi lui avoir offert des bijoux
- ce n n’est
pas ce que les femmes aiment ? Je n'aurais pas dû ? Je t'ai demandé
la permission
-non il n'y a
aucun souci
Je jubile, il
est jaloux ? Si j'ai offert à
Soliath des bijoux, c’est parce
que j'ai entendu une conversation où il la taquinait comme quoi, on peut
l'acheter avec des parures. Ça me donne une nouvelle idée. Pour que mon plan
marche, il faut que sa femme rejoigne la maison.