CHAP21

Write by kony ariane

J’ai rencontré l’obstétricien qui s’est occupé d’elle ici à Louis Pasteur et avec l’aide de la gynécologue de ma femme, j’ai pu avoir son accord de sortie.

Elle doit garder le lit pour le restant de sa grossesse. Je vais bien m’occuper de mon épouse. C’est le moins que je puisse faire après tout ce qu’elle vient de vivre.

Je suis conscient qu’elle et moi devrons parler. Le principal pour l’heure c’est d’être présent pour elle.

J’ai fait un tour chez nous. Les enfants tiennent à faire une surprise à leur mère. Avec l’aide de Clarisse, j’ai aménagé la chambre du bas. Ce sera notre chambre le temps qu’elle accouche. La gynécologue de Sandrine a vraiment et sympa. Elle nous a même prêté un fauteuil au cas rare où la femme souhaiterait prendre l’ai dehors. La chambre est dans les normes m’a-t-elle dit. Le matelas est correct. J’ai même acheté des pots médicaux et des haricots.

La maison est belle et accueillante. Junior nous a tous étonné. Il a fait a lui tout seul des banderoles de bienvenue avec des dessins. C’est un pur chef d’œuvre.

Mon beau-père a tenu à m’accompagner chercher ma femme. C’est vrai que je vais monter avec elle dans l’ambulance, lui il va conduire ma voiture au retour pour la ramener chez nous.

J’aurais cru que dans cette situation il m’en aurait voulu, mais au contraire nous sommes plus proches que jamais.

Le premier soleil de la vie est enfin chez nous, les enfants se sont presque jetés sur elle

-faite attente les enfants

-non laisse les faire. Ils m’ont terriblement manqué. Je suis si heureuse d’être là si vous saviez.

-maman, tu sais que tous les soirs, Junior nous obligeait à prier pour que Dieu te protège, venait de dire Chanys

Cette nouvelle a fait fondre le cœur de ma femme qui a renchéri

-je savais que c’était un ange, vient me faire un gros câlin mon chéri.

Junior ne s’est pas fait prier deux fois. Il s’est blotti dans les bras de Sandrine.

-je suis content que tu sois rentrée petite maman

-je suis contente de te revoir aussi mon chéri et vous aussi mes petits amours. C’est pour moi tout ça ? J’adore c’est une belle surprise.

Joël s’est mis à lui expliquer ce que chacun d’eux avait fait pour que la surprise soit réussie.

Après le déjeuner, Clarisse m’a aidé à l’installer dans la chambre.

-vous n’en faites pas un peu trop ? Je peux marcher vous savez ?

-mon amour, le médecin a été clair tu dois garder le lit.

-je le sais bien mais je peux faire des choses simples comme marcher, allé aux toilettes, me laver

-n’y compte même pas, mon cher petit frère a tout prévu.

-clarisse ne me fait pas rire, dis lui que je ne passerai pas dans ce pot pas question

 

Clarisse vue la tête que je faisais a éclaté de rire.

--ton mari n’est pas de ton avis. Il va tellement te bichonner, tu te croirais en lune de miel.

-oh…

Je crois qu’elle n’a pas voulu me froisser, car nous avions des choses à régler bien avant son enlèvement.

Clarisse après être restée avec Sandrine une bonne partie de l’après midi, à demandé à partir.

Maman également à dit qu’elle irait faire un tour chez elle et reviendra le lendemain, afin de nous aider la journée.

 Les parents de Sandrine eux aussi voulaient s’installer dans notre guets house mais j’ai préféré qu’ils restent là. J’aurais sans doute besoin du soutien de mon beau père.

La première nuit que ma femme et moi avons passée a été bizarre. Elle n’a pas dormi à point fermé et sursautait à chaque fois que je tournais dans le dis ou que je posais mes mains sur elle, histoire de l’enlacer.

-ce n’est que moi mon amour. Tu es en sécurité à la maison

-c’est à la maison qu’il est venu m’enlever je te signale

-je le sais bien. Il a été appréhendé. Il ne s’approchera plus jamais de nous.

Sans réponse aucune, elle s’est mise sur son flan gauche pour se rendormir.

C’est moi ou ma femme me reproche ce qui lui est arrivé ?

-Je ne sais pas si j’ai envie de vivre ainsi le restant de la vie…

--comment ça ?

-j’ai bien failli le faire tuer par des gens qui en ont après toi et toi seul. Le pire dans tout ça c’est que j’ignore comment tu as pu être en relation avec la femme qui est ton lien avec cet homme. Mourir pour un homme que je cro6 connaître, je t’en aurais voulu même après ma mort.

-mon amour, tu ne le penses pas ?

-Je le pense très fort. Tu as gardé secret toute cette histoire. Je serais morte pour une raison que j’ignore. Mes pauvres enfants… Nous allons limiter les frais là. C’est bon j’ai donné. J’aurais pensé que je méritais bien mieux. Notre couple était déjà au bord du gouffre mais là c’est la goutte de trop. Tu fais comme tu veux, mais je veux que tu quittes la maison. Elle est à nous deux. Je pourrais racheter ta part ou si tu veux tu restes là et tu nous nous partons. Je me dois de protéger mes enfants. Tu imagines si Chanys était allée ouvrir ou Joël ? Ils auraient tenu ? Je ne te déteste pas mais je suis à un point où tout peut arriver. Junior j’ignore comment mais je l’aime comme si j’étais sa mère. Il n’a rien avoir avec les histoires d’adultes. Il pourra si tu le veux rester avec les enfants et moi. On verra comment se partager la garde des plus grands.

-Sandrine, je ne vais pas te supplier de rester pas parce que je ne veux pas, mais parce que tu es la seule à savoir ce que tu as ressenti pendant ces jours de captivité. Je ne t’en veux pas.  J’aurais dû te parler de ce qui m’est arrivé depuis bien longtemps, mais comment accepter ce que j’ai vécu. La honte qui a été là mienne est indescriptible. Il a fallu que tu sois enlevé pour que je puisse en parler. J’ai eu avec ton père uniquement et pour la première fois une discussion au sujet de la conception de Junior. Je te jure que je n’ai appris son existence que dernièrement. Je n’ai entretenu avec sa mère aucune.

Je vais dans mon dressing et reviens avec la lettre de Safia.

Tiens, tu as dans cette lettre toute la vérité. Je vais voir les enfants

Je suis sorti aussitôt de la chambre et j’ai pris mon portable. J’ai une copie scannée de la lettre dans mon téléphone. J’avais comme le besoin de lire cette lettre un peu en même temps que ma femme. Je voulais qu’elle partage ce moment avec moi. Mais la honte, toujours elle, ne m’a pas donné la force de rester presen6 dans la chambre, le temps qu’elle prenne connaissance de ces mots.

 

 

Je venais de lire cette lettre et les larmes coulaient à nouveau

-petit qu’est-ce qui se passe ? Tu as retrouvé ta femme. Tout va aller pour le mieux à présent.

-elle me tient pour responsable de ce qui lui est arrivé. Sandrine veut qu’on se sépare. Elle m’a demandé de quitter la maison, elle va racheter ma part. Si je ne veux pas partir c’est elle qui le fera. Elle m’en veut car elle a failli mourir pour une raison qu’elle ignore.

-tu dois lui parler maintenant.

-je lui ai donné la lettre de Safia. Je préfère qu’elle la lise seule. Je peux vous demander un service ?

--ça dépend

-je vais faire comme elle a dit. Elle a besoin de calme. Elle a déjà failli perdre le bébé et aurait pu y passer aussi. Je vais partir de la maison. La dernière chose que je veux c’est qu’il leur arrive quelque.

-non quand même

-elle a besoin de tranquillité, croyez moi. Elle a fait des cauchemars et lorsqu’elle s’est réveillée et m’a vu à ses côtés, ce que ses yeux ont exprimé étaient assez durs à accepter. Elle a besoin de temps. C’est sans doute mieux ainsi.

-et où comptes-tu aller ?

--je vais prendre une chambre dans un hôtel. Je n’ai aucune envie d’aller chez la famille. Je veux me faire discret

-tu es sur de toi ?

-je l’aime plus que tout et son bien être est le plus important.

-ok fils, tu m’envoie l’adresse de l’hôtel. Ne soit pas trop dure avec toi. Dans la vie des couples, il y a des choses qui arrivent. Ces épreuves sont là pour renforcer le couple pour la plupart du temps et je suis cert6 que c’est votre cas.

-merci. Prenez soin d’elle. Je vais me faire discret quelques jours. Vous pourrez dire aux enfants que j’ai dû effectuer un déplacement ?

--je crois que c’est ce qu’il fait leur dire. Prend soin de toi et reste positif.

 

Je suis monté dans notre chambre et j’ai pris quelques affaires. J’ai quitté ma maison à l’aube tel un voleur. Je ne peux que m’en prendre à moi-même.

J’ai trouvé un hôtel près de mon bureau. La seule chose qui me fera du bien s’est de noyer tous mes soucis dans le travail.

J’ai comme convenu, envoyé le nom de l’hôtel et le numéro de ma chambre à mon beau-père. J’ai envoyé un message aux enfants afin de leur faire savoir que je suis en déplacement pour quelques jours.

J’ai à peine pu fermer les yeux de la nuit. J’ai mis son portable sous silencieux et j’ai contacté le bureau pour signaler mon absence. J’étais sensé travailler de la maison mais là je n’ai pas la tête à travailler.

Rien ne me presse. Je suis bien dans ce lit. J’ai mis « Unchained Melody »l’un des titres de The Righteous Brothers. Je me souviens encore il y a quelques années lorsque que je me battais comme un forcené pour reconquérir Sandrine après deux ans de séparation. J’écoutais cette chanson en boucle et je me souviens que je pleurais comme une madeleine.

A peine la mélodie a-t-elle commencé que mes larmes se sont mises à couler. Comment me résoudre à perdre la femme que j’aime, celle que j’ai toujours aimée. Je n’ai jamais aimé une autre et je ne m’imagine pas que cela en soit autrement.

Elle s’est senti menacé et sa menacé n’est nul autre que moi. J’ai promis la protéger et me dévouer à l’aimer mais j’ai lamentablement échoué.

Si je dois m’en prendre à quelqu’un, ce n’est qu’à moi. Même si je n’aurais pas pu éviter que Safia profite de moi, même si je n’ai pas pu empêcher que Junior débarque dans nos vies, j’aurais pu prévenir l’enlèvement de Sandrine. J’aurais ou anticiper et même ma famille sous protection. Il m’aurait juste fallu faire preuve de tolérance.

Même si mon cœur n’était pas disposé à aimer cet enfant dont j’ignorais tout, en lui donnant une chance j’aurais eu connaissance de cette lettre et j’aurais préservé ma famille.

Un chef de famille qui a failli à ses obligations. Je me sens comme un incapable. Qu’est ce que je pouvais espérer de plus ? J’aurais dû savoir qu’elle ne me le pardonnerait pas.

J’ai juste voulu continuer là où j’avais laissé les choses. Je n’ai pensé qu’à moi une fois de plus.

J’ai mal, j’ai tellement mal que mes larmes se sont arrêtés de couler. Il y a de ces douleurs qui vous refusent même les larmes et c’est ce que je vis là seul dans ce lit, dans cette chambre, dans cet hôtel.

De tous les scenarios que je pouvais m’imaginer, jamais je n’ai pensé à celui-ci.

On trouve l’amour, on fait des projets, on s’imagine que rien ne peut l’atteindre, que rien ne changera ce que nous ressentons mais l’on se trompe. Il nous arrive de nous égarer tellement loin du chemin que se ressaisir pour essayer de retrouver notre chemin est la chose la plus dur et d’une impossibilité absolue.

Je suis vraiment déçu de moi. J’ai mal comme jamais. Me voilà à quarante cinq ans je suis sur le point de perdre la chose la plus importante que j’ai acquise, ma famille.

J’ai passé toute la journée au lit. Je me suis décidé à descendre manger un bout dans le restaurant de l’hôtel mais je me suis avisé. Je n’ai pas vraiment envie de rencontrer du monde et encore moins de me trouver au milieu d’une foule. Je téléphone à la réception pour commander quelque chose.

Quarante minutes plus tard, quelqu’un tape à ma porte. Je vais ouvrir et je tombe sur mon beau père.

-tu as une salle tête petit

-bonsoir papa

-tu ne décroches pas ton téléphone pourquoi ? Je t’ai appelé plusieurs fois.

-je l’ai mis sur silence, j’avais besoin de réfléchir

-ce n’est pas le moment de réfléchir. Tu dois te battre pour sau6 ton foyer

-au point où j’en suis, je doute qu’il y ait quelque chose à sauver. Ma femme a perdu foie en moi à la minute où je l’ai mise en danger. Elle a raison et si ça avait été un des enfants qui avait ouvert ? Et si elle avait eu quelque chose ?

--tu peux arrêter ? Si jamais je m’étais imaginé que tu me montrerais ce visage… le visage de l’acceptation de l’échec, jamais tu n’aurais épousé la fille. J’ai appris à te connaître davantage et j’aime cet homme. Tu es l’ideal6 pour ma fille.  Je suis ici parce que je ne veux pas te voir perdre ta famille. La tête que tu avais hier m’a vraiment fait peur et j’avais raison, ta mine est encore plus affreuse.

-…

-je ne pensais pas faire comme les bonnes femmes à colporter mais bon j’y suis contraint. Tout le monde te cherche. J’ai fait comme tout le monde j’ignore où tu es. Ta femme je peux te le dire elle n’est pas tranquille. Elle n’a fait que demandé après toi.

-…

-Tu vas te terrer combien de jours ici ?

-je n’ai pas encore pensé à ça. Pour l’heure j’ai besoin de m’évader

-je peux entendre ça. Tu es passé à l’étape de l’amoureux transit déchu. Ne me dis pas que tu écoute cette chanson en pleurant ?

-…

-Je dois filmer ça.

 

Il fait sorti son téléphone et activé sa caméra. Il se moquer littéralement de moi.

Finalement c’est le room service qui est venu me tirer de cette situation gênante. Lorsque ce dernier fut sorti.

-tu manges quoi ?

--j’ai commandé un sandwich car je n’ai pas grande faim.

-tu me fais rire de plus en plus toi. Bon je file, je voulais juste m’assurer que tu ne t’étais pas suicidé

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