Chap7

Write by Djelay

Je sursaute en réalisant que je  regardais Mike sans vraiment le voir. J’étais perdue dans mes pensées. Comment puis-je accepter d’être son jouet parce que c’est ce qu’il veut que je sois : son jouet.  En même temps je suis tellement attirée par lui que le perdre serait comme me planter un poignard dans le cœur. Que faire putain ? Quand j’y pense, si je me comporte bien, je ne risque pas d’être punie…Non mais tu t’entends ? Encore ma conscience qui s’en mêle. Tu vas me lâcher à la fin !

-         Lili ! Dit-il d’un ton pressant.

-         Tu me fais peur.

Il se fige. Pourquoi ça le surprend ? Il devrait s’y attendre ? N’est-ce pas le but qu’il visait ? Lorsque tu te comportes comme un bourreau avec une fille attends toi à ce qu’elle te craigne et qu’elle soit terrifiée. Et c’est mon cas, moi qui suis forte d’habitude. Tom ne m’a jamais fait flancher malgré ses bastonnades. Je lui ai toujours tenu tête quitte à me retrouver avec un œil au beurre noir ou une fracture. Je ne me reconnais plus. Mike me fout tellement la frousse. Je n’ose même pas soutenir son regard, de peur qu’il se mette en colère et me punisse à nouveau. Sera-t-il toujours ainsi ?

-         Je sais que tu as peur. Il ne faut pas. Je ne veux plus te faire mal.

-         C’est une chose de ne pas le vouloir mais c’en est une autre de le faire. De ressentir le besoin de le faire. Dis-moi ça t’a soulagé de me frapper ?

Je fais attention à ne pas hausser le ton. J’ai bien appris la leçon.

-         Non p’tite poupée.

J’adore quand il m’appelle comme ça. Non. Remets-toi les idées en place Lili. Ce n’est pas le moment de se laisser embobiner.

-         Donc si je commets de nouveau une erreur dans le genre, tu me frapperas ?

Il semble réfléchir. Je n’ai pas besoin d’entendre sa réponse. C’est évident qu’il me punira. Qu’est-ce que je fous encore là. Tout est clair, je devrais m’en aller mais pourquoi suis-je encore ici ? Qu’est-ce que j’attends ? Une excuse qui me poussera à accepter sa maudite proposition ? Bien sûr ! Quelle conne tu fais Lili. Sois forte et dis-lui non. Me conseille ma conscience. Il a dit qu’il ne m’obligerait à rien. C’est bien ça le problème. Je préfèrerais qu’il me contraigne accepter. Au moins j’aurais bonne conscience.

-         Mike…j’ai cours demain, il faut que je rentre me reposer.

-         Ça veut dire que tu refuses ?

-         Je ne sais pas ! J’ai besoin d’y réfléchir.

Il a subitement l’air soulagé.

-         Combien de temps ?

-         Pardon ?

-         De combien de temps as-tu besoin pour réfléchir ?

-         Je ne sais pas. Je veux juste rentrer chez moi et dormir.

-         D’accord. Finit-il par dire au bout d’un long silence.

Je le vois se diriger vers les escaliers. Je l’attends. Il aurait pu s’excuser au moins. Se lever comme ça et partir sans…

-         Tiens !

Je tressaille en entendant sa voix. Putain je ne l’ai pas vu arriver.

-         Qu’est-ce que c’est ? Demandai-je en fixant la boîte en carton qu’il me tend.

-         Un téléphone portable. J’y ai déjà mis une carte SIM et j’ai aussi enregistré mon numéro.

Comment a-t-il su que je n’en avais pas ?

-         Je…ne peux pas accepter.

-         Prends-le. Et appelle-moi quand t’auras fini de réfléchir.

-         Et si je refuse ta proposition, je pourrai te rendre ton…

-         Non ! me coupe-t-il sèchement.

Je vois. Monsieur l’autoritaire est de retour. Que dis-je, il a toujours été là. Je prends le carton qu’il me tend et balbutie un merci.

-         Kevin va te ramener chez toi. Dit-il en s’approchant de mon fauteuil. Bonne nuit p’tite poupée.

Il se baisse et m’embrasse sur la joue. Je suis aussitôt parcourue de charges électriques. Comment refuser de coucher avec un spécimen pareil ! Ce serait de la folie.

Non la folie serait plutôt de lui dire oui.

-         J’attends ton coup de fil poupée. Surtout ne tarde pas, j’ai trop envie de te baiser.

Quoi ! Je m’empourpre en assimilant ses mots. Je ressens des picotements partout dans le corps. Surtout à l’endroit le plus intime de mon anatomie. C’est la première fois que je désire autant un homme. Comment est-ce que sa grossièreté peut-elle m’exciter ?  Je serre les cuisses afin de soulager les fourmillements dans ma foufoune. Il le remarque en baissant les yeux sur mes jambes. Un rictus s’étire au coin de sa bouche pendant qu’il rapproche ses lèvres  des miennes sans jamais les toucher.

-         Il te suffit de me dire oui et je te délivre tout de suite de cette torture. Murmure-t-il de façon très arrogante.

Oh mon Dieu ! Son souffle est si chaud. J’entrouvre la bouche en signe d’invitation. Mais il ne bouge pas. Ah oui. Il attend que j’accepte d’abord sa proposition.  Quel sale arrogant !

Il se redresse. Oh non pas encore. Embrasse-moi avant. Je le supplie silencieusement. Heureusement ! Reprends-toi Lili.

-         Je dois m’en aller. Réussis-je à dire d’une voix encore troublée.

-         Très bien. A bientôt P’tite poupée.

Lorsque je rentre dans la maison, Tom m’attend au salon. Il est resté éveillé juste pour savoir si Mike m’a baisée j’en suis sûre. Quel sale enfoiré.  Je fais mine de l’ignorer et me dirige vers ma chambre.

-         Hey ! Emmène-toi. 

-         Il est 23h, je suis fatiguée. Je vais me coucher.

Il a un sourire en coin quand il me rejoint devant l’entrée du couloir qui mène à ma chambre.

-         Si tu es fatiguée alors ça veut dire que…

-         Tu es tellement pathétique. lançé-je d’un air dégouté.

Je n’ai pas l’intention d’en entendre d’avantage. Alors que je lui faussais compagnie, il m’empoigna brutalement le poignet.

-         Petite insolente. Au lieu de me remercier de m’être occupé de toi, tu te montres irrespectueuse et ingrate. Sais-tu tout ce que j’ai sacrifié pour toi ? hein ?

Il resserre la pression sur mon poignet. Aie, ça fait mal. Je repense à la fessée de Mike et mes larmes coulent aussitôt. Suis-je destinée à être traitée de la sorte ? Aurais-je un jour une vie normale remplie d’amour ? D’un côté, il y a Tom qui me frappe à longueur de journée et d’un autre côté Mike qui lui aussi…Je suis tellement bouleversée que je ne parviens pas à me contrôler. Tom m’a relâchée. Il semble vraiment inquiet. D’habitude, il faut plus qu’une pression sur la main pour me faire chialer.

-         Qu’est-ce qui t’arrive ?

L’inquiétude se sent dans sa voix. Je ne réponds pas et m’enfuis dans ma chambre dont je verrouille la porte.

-         Lili ! Appelle Tom en toquant. Dis-moi si tu vas bien ?

-         Laisse-moi tranquille.

-         Mike t’a fait du mal ? Dis-moi si c’est le cas il…

-         Quoi ? Hurlai-je ! Tu feras quoi ? N’est-ce pas toi qui m’as demandé de le laisser me baiser ? N’est-ce pas toi qui veux que je me donne aux plus offrants ? Alors qu’est-ce que ça peut te faire que j’aille bien ou non ?

-         Lili, je…

-         Va-t’en et fous-moi la paix.

Je termine en sanglotant. Tom a compris que je n’ai aucunement envie de lui parler et s’en est allé. Je me recroqueville dans mon grand lit et laisse sortir ce que je retenais au fond de moi. Je pleure maman. Pourquoi a-t-il fallu que ça lui arrive à elle ? Comme papa elle a été victime d’un accident de la circulation. Un chauffeur de camion ivre a foncé sur le taxi dans lequel se trouvait maman et elle est morte sur le champ. Le conducteur du taxi aussi.  Son absence a laissé un grand vide dans ma vie. Si elle avait été là, Tom ne m’aurait jamais traité de la sorte et peut-être que Mike aussi. Mes pensées s’attardent sur ce dernier et je pleure de plus belle. Je pose un instant les yeux sur le téléphone près de mon visage. Tout ce qu’il veut c’est m’utiliser pour satisfaire la libido. Si au moins il m’aimait… je renifle et prend un énième  mouchoir pour soulager mon nez. Je refuse d’être sa chose. L’homme à qui je me donnerai devra le mériter.

Mon réveil me fait sursauter. J’y jette un coup d’œil. Six heures. Merde, j’ai les yeux gonflés. Tout le monde saura que j’ai pleuré et Ricky me le reprochera. Voilà un homme qui mérite tout mon amour. Il est toujours à mes petits soins, ne hausse jamais le ton quand il s’adresse à moi, même lorsqu’il est en colère. Je me souviens qu’un jour il m’a remis trente mille francs pour que je m’en serve au cas où j’en aurais besoin. Evidemment j’ai refusé mais il a tellement insisté que j’ai fini par accepter. Ricky connait ma situation. Il est au courant de tout ce que me fait subie Tom. Une fois, il a voulu se confronter à mon frère après que ce dernier m’ait fait mal au bras. Je l’ai supplié pour qu’il ne le fasse pas. Je ne veux pas qu’il se crée des problèmes à cause d’un enfoiré comme Tom. Et pour être honnête, Ricky ne fait pas le poids face à lui. Mon frangin n’hésitera pas  à lui foutre une raclée même s’il l’apprécie. Une heure plus tard je suis dans la cuisine. Tom s’y trouve aussi. Je lui lance un bonjour à contre cœur. Il répond sèchement avant de refermer le frigo devant lequel il est posté. J’attends qu’il dégage pour aller me servir un verre de jus de citron. J’en bois tous les matins avant de prendre mon petit déjeuner.

-         Tu vas mieux ?

-         Oui.

Il s’avance vers moi. Je le fusille du regard, prête à riposter au cas où…

-         Il va falloir qu’on cause ce soir.

-         Causer de quoi ?

-         J’ai dit ce soir. Ne commence pas à m’énerver.

-         C’est toujours comme ça avec toi. (je crie) j’en ai marre de toi, de cette maison, de cette vie.

Tom me donne une bonne claque. Je pose une main sur ma joue avec un regard mauvais à son encontre. Il soutient mon regard sans ciller. Je n’ai versé aucune larme malgré la douleur. Je ne lui ferai pas ce plaisir.

-         Je crois qu’il est temps que je te dresse très sérieusement Lili. Si tu ne veux pas que je devienne méchant change d’attitude.

Je me contente de le regarder avec toute la haine que j’ai en moi. Il reste là à me dévisager pendant un instant puis s’en va. C’est à ce moment que je me permets de laisser couler la seule larme qui me brulait les yeux. Je l’essuie rapidement et sors ensuite sans boire mon jus de citron. Je retrouve Ricky devant mon portail. Il m’attendait comme d’habitude.

-         J’ai vu ton frangin sortir à l’instant. Il n’avait pas l’air content.

-         Il n’est jamais content. Vient, on s’en va.

Il me retient par le bras lorsque je passe devant lui la tête baissée.

-         Hey ! Regarde-moi.

Je remue la tête mais il m’oblige à la relever en m’attrapant par le menton.

-         Tu as pleuré ?

Une ombre passe sur son visage.

-         C’est lui ? Il t’a encore battue ? Cette fois, il va m’entendre…

-         S’il te plait Ricky. Ne fais…

-         Non Lili. Ça fait dix ans que ça dure. Il faut que ça s’arrête.

-         S’il te plait, ne t’en mêle pas ou sinon il se mettra en colère et s’en prendra de nouveau à moi.

Je me jette dans ses bras et enfonce mon visage dans sa poitrine. Il se calme aussitôt. Cette technique marche toujours.

   Fin du septième chapitre. Bizbi.

PS : EXCUSEZ POUR LES IMAGES PAS VRAIMENT APPROPRIEES.  C'EST PLUS DIFFICILE DE TROUVER DES IMAGES QUE D'ECRIRE LOL. DONC NE M'EN TENEZ PAS RIGUEUR POUR CA PLEASE.

TOUT DE SUITE LA SUITE (RATTRAPAGE DU SAMEDI).
Facette obscure