Chapitre 8

Write by Djelay

Je me jette dans ses bras et enfonce mon visage dans sa poitrine. Il se calme aussitôt. Cette technique marche toujours.

-         Ok  ma belle. Ne pleure pas. Moi tout ce que je veux c’est que tu sois heureuse mais cet imbécile… Excuse-moi, je sais que c’est ton frère… Bref vaudrait mieux qu’on y aille avant que je ne change d’avis.

Il prend mon sac à dos, me tient par la main et nous marchons en direction de l’école. On récupère Emy en chemin qui remarque immédiatement l’état de mes yeux. Cependant elle ne fait aucun commentaire. Evidemment quand il s’agit de son très cher Tom elle ne bronche pas. Quelle traitresse. Et elle dit ne pas l’aimer, foutaise.

Il est midi et j’ai finis les cours. Je ne peux pas attendre mes deux mousquetaires car ils  en ont encore pour cinq heures de cours. Néanmoins je passe dans leurs classes respectives pour leur dire au revoir. Sur le chemin de la maison je repense à Mike et à sa proposition. Si j’accepte je serai son esclave et ça je refuse. Je souffre déjà assez avec Tom. Ah maman ! Comment as-tu pu m’abandonner ?  

Mike

Je regarde encore les photos que m’a remises Kevin. Je suis fou de rage. Cet imbécile de Ricky tient ma poupée contre son torse. Je n’arrive pas à croire que Lili refuse d’être avec moi pour ce minable. Impossible. Il ne fait pas le poids. J’ai cru qu’elle me téléphonerait en arrivant chez elle hier mais non. Mademoiselle veut se faire désirer. Qu’est-ce qu’elle croit ? En même temps elle a raison de vouloir m’éviter après  ce que je lui ai fait. Je m’en suis voulu énormément ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant. La voir pleurer m’a brisé le cœur. Oui je l’avoue. Elle est fragile même si elle ne le montre pas. Je regarde de nouveau les photos. Je la fais surveiller depuis que je l’ai revue. Parfois j’ai l’impression de me comporter comme un psychopathe et peut-être que je le suis. C’est la première fois que je me sens autant attiré par une meuf. J’en perds même la raison. La savoir en danger ou avec un abruti me met dans une colère noire. Et quand je suis dans cet état il me faut me défouler sur quelqu’un et vite.

-         Kevin, fais venir Thomas illico ! Je raccroche et m’adosse dans mon fauteuil.

Une trentaine de minutes plus tard Thomas est là, un pansement sur le nez. Je lui ordonne de s’assoir. Il obéit. J’adore qu’on m’obéisse, si seulement ma p’tite poupée pouvait être aussi docile.

-         Tu as obtenu les documents signés ?

-         Oui monsieur.

Je suis déçu. J’espérais qu’il me dise non pour lui en mettre une. Là je suis à deux doigts de péter un câble et Thomas le voit ou du moins il le ressent. Il flippe grave. Mais non, je ne peux pas le tabasser sans raison. Il déglutit.

-         Nous nous sommes occupés de tout monsieur. Explique-t-il la voix tremblante. M. Traoré s’est montré résistant au début mais rassurez il a fini par céder. J’étais sur le point de téléphoner Kevin pour obtenir un rendez-vous avec vous mais il m’a devancé

-         Très bien. Tu peux disposer.

-         Merci monsieur.

Il sort presqu’en courant. Je ne me suis toujours pas calmé, je sens l’adrénaline monter de plus en plus. Merde. Je cogne violemment le mur avant d’appeler Kevin.

-         Salle de combat tout de suite.

Deux minutes plus tard, Kevin et moi nous faisons face sur le tatami. Purée que je suis excité. Je craque mon cou, étire mes bras et mes pieds avant de me mettre en position de combat. Kevin me salue de la tête puis fonce sur moi sans prévenir. Ayant l’esprit vif, Je parviens à esquiver de peu son redoutable coup de pieds. La seconde d’après je le fauche avec mon pied droit, il tombe sur le dos mais se relève aussitôt. Je réussis à lui mettre un puissant  coup de poing dans la gueule. Oh putain, c’est bon ça. Il crache du sang puis riposte avec une sacrée droite dans mon flanc gauche. Merde ! Je l’ai bien cherché. Je n’ai pas le temps de digérer qu’il m’en met une autre dans l’autre flanc. Je tombe à genoux, affaibli par la douleur. A peine je lève les yeux que je vois venir son pied en plein sur mon visage. Je me retrouve dos au sol, la mâchoire fracassée je crois. Le goût métallique du sang dans ma bouche me met en rogne. Je déteste être blessé.  Kevin s’approche et s’arrête juste au-dessus de moi, les jambes de chaque côté des miennes. Il se penche et tente d’empoigner mon cou mais je réussis malgré la douleur à le jeter au sol. Je me relève rapidement pour le maintenir au sol avec mes jambes enfoncées dans les siennes. Appréhendant ce qui va suivre, il se couvre le visage. Mais non Kevin, œil pour œil et flanc pour flanc.   Je ne retiens pas mes coups, lui déchirant les flancs comme jamais. Oui je suis rancunier ! Je rends toujours le mal qu’on me fait par le même mal. Je savoure ce moment de vengeance jusqu’à ce que Kevin abandonne le combat en frappant trois fois sur le sol. Je me stoppe immédiatement puis l’aide à se relever. Je souris en le voyant chanceler.

-         Merci Kevin.  Dis-je en lui faisant une accolade.

-         Je vous en prie monsieur.

-         Pas trop mal ?

-         Je survivrai. La prochaine fois je ne vous ferai aucun cadeau.

J’éclate de rire.

-         Je ne demande que ça.

Après notre exercice de relaxation, je monte dans ma chambre. Mon téléphone sonne au moment où j’allais entrer dans la salle de bain. J’arbore un sourire en voyant « p’tite poupée » s’afficher sur mon écran.

-         J’espère que tu m’apportes de bonnes nouvelles poupée.

-         Tu peux venir à la maison tout de suite ?

Je regarde l’heure sur ma pendule. Quinze heures.

-         Je dois me rendre à une réunion dans quinze minutes, mais je n’en aurai pas pour longtemps. Tout va bien ?

Je suis inquiet.

-         Oh…oui. Ne te dérange pas surtout pas.

-         Tu es sûre que tu vas bien ? Ta voix est faible.

-         Si ça va. Au revoir.

Elle a raccroché. Je ne crois pas qu’elle ait téléphoné pour rien. Il a dû se passer quelque chose.

-         Roxane ! reportez mon rendez-vous à demain.

-         Très bien monsieur.

Je raccroche et file à la douche.

Il est seize heures lorsque j’arrive chez Lili. J’entends les cris de Tom depuis la rue. Le connard ! Toujours en train de gueuler sur ma p’tite poupée. Il va falloir qu’il arrête sinon j’oublie qu’il a été mon ami. Je m’apprête à sonner lorsque le hurlement de Lili me parvient à l’oreille. Inquiet, je défonce la porte d’un coup de pieds. Mon cœur gonfle de colère en voyant  le tableau  dressé devant moi: Lili, étalée dans le canapé et Tom debout près d’elle, une main levée dans sa direction. Sans demander d’explication, je fonce sur lui et fourre mon poing dans son visage. Il tombe. Je le relève, le coince contre le mur et me déchaine sur son nez. Je n’arrête pas. Plusieurs fois j’ai senti son pauvre nez craquer sous mon poing mais ça ne m’a pas stoppé pour autant. J’ai continué jusqu’à ce que Lili me supplie de ne pas le tuer. C’est à ce moment que j’ai réalisé qu’il était inconscient. Je l’ai relâché puis j’ai ordonné à Kevin qui me regardait faire sans broncher, de l’emmener à l’hôpital. Lorsqu’ils sont sortis de la maison, je me suis approché de Lili. Elle n’avait pas bougé du canapé.

-         Il est mort ?

Ses yeux sont trempés de larmes. Son visage est pâle et sa voix à peine audible. Qu’est-ce qu’elle a ? Je pose ma main sur son front et faillit m’étrangler en constatant qu’il est brulant.

-         Putain, tu as de la fièvre. Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

Je crispe les mâchoires et fais craquer mes doigts un à un. Je sens que je vais le tuer.

-         Emmène-moi voir un médecin s’il te plait. Je me suis cognée la tête.

-         La tête ? Comment est-ce arrivé? Demandé-je en la portant dans mes bras.

-         J’ai glissé pendant que je faisais le ménage. Ma tête a violemment cogné l’accoudoir  du fauteuil.

Je sors en trombe de la maison. Putain, Kevin a emmené la voiture. J’extirpe mon téléphone de ma poche et lance le numéro de mon médecin personnel.

-         Dav, je t’attends chez moi dans zéro minute. Et viens avec ton matos.

Je raccroche, hèle un taxi et grimpe avec Lili. Quinze minutes plus tard nous sommes dans mon appart. Claudia, la servante que m’a déniché Kevin s’affole en nous voyant.

-         Monsieur, vous avez besoin d’aide ?

-         Non. Attend là ! Mon médecin va arriver dans un instant. Tu lui diras de monter  directement dans ma chambre.

-         D’accord monsieur.

J’installe Lili dans mon lit puis remonte la couverture sur elle.

-         Merci. Murmure-t-elle avant de fermer les yeux.

Alarmé, je la secoue vivement.

-         Non ! regarde-moi. Surtout ne ferme pas les yeux.

-         Je suis si fatiguée.

-         Oui ma poupée, mais attends d’abord que le médecin t’examine. Tu dormiras ensuite d’accord ?

Elle essaie de fermer les yeux mais je lui tapote la joue.

-         Non ouvre les yeux. Alors tu as été à l’école aujourd’hui ?

Il faut que je la maintienne éveillée.

-         Oui. Répond-elle.

-         Et ça été ?

La porte s’ouvre  au moment où elle allait me répondre.

-         Dav, putain, t’en a mis du temps.

Je suis soulagé de le voir.

-         Qu’est-ce qu’elle a ? Demande-t-il en s’avançant.

-         Elle s’est cognée la tête contre l’accoudoir d’un fauteuil.

-         Je dois lui faire passer une radio. Emmène-là au bloc.

Il me devance hors de la pièce. Dans le bloc, il a déjà tout préparé. J’allonge Lili sur la table radiologique tandis que Dav prépare une injection.

Fin du huitième chapitre. Bizbi.
Facette obscure