Chapitre 1

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*Les chroniques de Verdo Lompiol*



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*L'HÉRITAGE* (Série littéraire)




****Chapitre 1****



Le jour parut frileux et triste. De grandes brumes traînaient sur le toit des maisons. Le ciel était bas. A six heures, l’on se croirait encore à l’aube. Au Centre hospitalier de la ville, les médecins avaient déjà commencé les contrôles matinaux. Accompagnés des infirmiers, ils se baladaient de salle en salle pour s’assurer que l’état de leurs patients était stable.  Bunch, un vieil homme dans la quatre vingtaine attendait impatiemment son tour. Un léger sourire apparut sur ses lèvres lorsque l’infirmière posa les trousses de soin à ses côtés.



- Bonjour monsieur Bunch. Comment vous sentez-vous ce matin ? Lui demanda-t-elle fraternellement.


- Tant que je respire, je me sentirai toujours bien ma chère Edith. J’ai juste envie de profiter des derniers moments de mon existence sans oublier aucun détail. 


- Hum, monsieur Bunch répondit-elle en s’accroupissant auprès de lui et en caressant ses mains. Vous êtes un homme formidable et si j’étais le tout puissant Mungu (Dieu en swahili), j’allais vous accorder quelques années de plus parce que des hommes sages et honorables comme vous sont à compter au bout des doigts sur cette Dunia (terre). Mais dommage que nous avons juste une seule vie.


- Ne t’en fait pas mon enfant. Je me suis déjà accompli sur cette terre. Quatre-vingt longues années ne sont pas données à n’importe qui. Je dois remercier le ciel pour cette générosité. J’attends que le moment vienne pour m’en aller calmement. 


- Ne parlez pas comme ça monsieur Bunch. La médecine peut faire des miracles. Je suis tellement attachée à vous et je n’aimerais pas que vous en alliez.


- (Sourires). Dieu fait des miracles et non la médecine ma chère et s’il décide de me rappeler, que pourrait faire la médecine ? Rien évidemment. J’aimerais juste que tu m’aides à profiter de ces derniers moments. Une petite balade dans le jardin après l’auscultation du docteur me fera du bien.


- Okay monsieur Bunch. Dit-elle tristement. Je me plierai à vos exigences.


Le docteur entra finalement dans la salle, salut Bunch et lui fit un petit check up puis soupira profondément avant de lui parler.


- Monsieur Bunch, je vois que vous vous portez à merveille ce matin dit-t-il en premier lieu.


- Je vais bien docteur. C’est ce que je disais à Edith.


- D’accord. Dieu merci. Poursuit-il. Mais j’ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer.


- Je vous en prie docteur, je sais ce qui m’attends déjà. Il n’y a pas pire que la mort. Je me suis déjà préparé et je l’attends avec impatience. Dis-moi juste combien de temps me reste-t-il. 

Les larmes coulent abondamment dans les yeux d’Edith.


- La tumeur se développe rapidement plus que nous l’avons imaginé. Les médicaments n’ont plus aucun effet. Je suis vraiment désolé monsieur Bunch.


- Je suis au courant de tout cela docteur. Combien de temps vais-je encore respirer ? 


- Selon nos calculs une semaine ou deux au plus.


- D’accord. Arrêtez d’avoir ces airs de chien abattu. Ce n’est pas la fin du monde. Tout le monde est censé partir un jour et c’est mon heure qui est arrivée. Mais bien avant cela, (se tournant vers Edith) j’aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.


- Okay monsieur Bunch. Je suis à l’écoute.




****Edith****


Monsieur Bunch va donc partir comme ça et me laisser seule (les larmes aux yeux). Il est comme le père que je n’ai jamais eu. Je l’ai connu il y a plusieurs années et grâce à lui, je suis infirmière dans cet hôpital. Il a payé mes frais de scolarité lorsque je lui ai raconté mon histoire. Je suis orpheline de père et de mère depuis l’âge de dix ans. Ma grande famille s’est accaparée de la fortune de mes parents et m’a chassée de la maison. Je n’avais nulle part où aller alors j’ai commencé à errer dans la rue et quémander de porte en porte pour nourrir mon estomac. Cet homme m’a vu un jour et je lui ai raconté mon histoire. Il a coulé les larmes et depuis ce jour m’a pris sous ses ailles. Il est la seule famille que j’ai à vrai dire. Et voilà qu’il est sur le point de me laisser aussi. Il ne m’a jamais parlé de ces deux fils et je ne veux pas lui demander pourquoi. Il a peut-être ses raisons.


Je prends mon téléphone et je compose l’un des numéros qu’il m’a écrit sur un bout de papier. Ça laisse sonner quelques secondes avant qu’une voix grave ne décroche. Derrière la voix se faisait entendre un vacarme pas possible.


- Allô, bonjour. Dis-je poliment.



- Qui est à l’appareil répondit la voix avec un ton amer.


- Je suis Edith, l’infirmière de votre père. 


- L’infirmière de mon père ? Et alors ? Pourquoi me déranges-tu à cette heure ? 


- Au fait votre père est dans un état critique et il a demandé à vous voir. Il n’a pas assez de temps. Donc si vous pouviez faire le nécessaire pour venir le voir, il se sentirait aux anges.


- Me voir ? (Rires) maintenant il veut me voir ? Pour quoi faire ? N’est-ce pas lui qui m’avait chassé de sa maison soi-disant que je fumais du cannabis ?  Dis-lui qu’il peut aller se faire foutre. Qu’il crève ou pas, ce n’est pas mon affaire. Cela fait longtemps qu’il n’est plus mon père.


- Mais monsieur…


- Ecoutez madame, je n’ai pas votre temps. Ne venez pas me mettre de mauvaise humeur ce matin. Un conseil, n’appelez plus jamais ce numéro c’est compris ?


- Hum pas de problèmes. Je lui passerai le message.




****Georges****


Il se prend pour qui ce vieux sans scrupule ? A-t-il oublié toutes les souffrances qu’il m’a infligées ? Même s’il doit crever, qu’il crève sans moi. J’ai mieux à faire que d’aller lui rendre visite et pleurnicher sur son sort comme un gamin de deux ans.


Me tournant vers mon ami Damien avec qui je fumais la Gandja bien avant l’appel de l’infirmière. 


- Passe-moi le whisky sur la table Damien. Je dois irriguer mon esprit de positivité ce matin. Cette salope d’infirmière et mon putain de paternel ont failli me mettre hors de moi. Figure-toi que ce vieux me demande de lui rendre visite parce qu’il est à l’agonie.


- Eh Georges ! Il est un peu tôt pour le whisky non ? il n’est que six heures du matin et nous avons déjà assez fumé. Et si on cherchait quelque chose à se mettre sous la dent avant de continuer ? 


- T’as pas écouté ce que je viens de dire ou quoi ? Mon paternel vient de me mettre en colère. Je dois irriguer mon esprit pour ne pas qu’il disjoncte. Déjà mes manières de penser sont en train de changer. Je n’ai pas envie de faire quelque chose que je regretterai après. 


- Okay man, c’est cool. On se la joue à la tranquille. Tiens. Voilà le whisky. Est-ce que je peux donner mon avis sur la question ? 


- (Rires) Avis ? Depuis quand tu donnes des avis ? Toi et moi sommes pareils. La marijuana et la cocaïne nous ont ôtés le bon sens. 


- Mais n’empêche de m’écouter. Peut-être c’est le seul moyen pour que tu deviennes millionnaire.

- Millionnaire ? Je ne te suis pas.


- Bon écoute-moi. Tout le monde sait que ton paternel roule sur de l’or. Peut-être qu’il va vous laisser à toi et à ta petite sœur son héritage raison pour laquelle il vous demande.


- Non non Samuel. L’alcool te fait perdre les pédales. Ce vieux même dans sa tombe ne nous donnera pas un centime. Selon lui, nous l’avons désobéi donc nous ne faisons plus parti de sa vie.

 

- Mais imagine que le temps et la solitude lui ont fait changer d’avis. Il demeure votre père et les liens de sang sont indéfectibles. Vous êtes liés à jamais.


- Arrête de penser à ces conneries Damien.  Laisse cette affaire-là.




****Georgette****


Je ne peux pas me sentir plus heureuse que ça aujourd’hui. Ce vieux va donc mourir. Qu’il aille vite retrouver ses aïeux pour que moi Georgette sa seule fille s’accapare de toute sa fortune. Moi et Georges sommes ses seuls enfants et je sais que mon frangin n’est intéressé que par la marijuana et la cocaïne ; ce qui me laissera le champ libre de profiter de tout ce que le vieux nous lèguera. Je me vois déjà en femme millionnaire. Des voyages en classe d’affaires à Paris, New York et à Dubaï me feront du bien. Je profiterai des belles plages de Miami, Honolulu et des iles caïmans avec mon amour Séraphine. On profitera pour organiser le mariage du siècle.



Séraphine entra dans le salon et me demanda : 


- Peux-je savoir la raison de l’immense joie qui se fait lire sur ton visage mon amour ? As-tu gagné à la loterie ou quoi ? 


- C’est plus que la loterie ma Séra. Fais-moi d’abord un bisou pour que je t’annonce la bonne nouvelle.


- Okay. Viens par là ; que j’arrose tes lèvres de mes salives. 



Après s’être embrassées longuement, Georgette brisa le silence.


- Mon vieux est à l’agonie dans un hôpital de la ville. Son infirmière vient de m’appeler. Il a demandé à me voir après toutes ces années. Je suis sûre qu’il nous lèguera toute sa fortune ; vu que moi et Georges sommes ses seuls fils. On sera bientôt riche mon amour. Bientôt j’accomplirai toutes les promesses que je t’avais promise.


- Hum, mon cœur, es-tu sûre que ton père vous lèguera sa fortune ? Il n’a jamais apprécié le fait que tu préfères les femmes aux hommes et ton frère qui est un putain de toxico. 


- Oui bien sûr, il a peut être changé d’avis avec le temps et aussi la prise de l’âge. S’il ne nous laisse pas sa fortune, à qui la laissera-t-il ? 


- Je n’en sais rien. C’est juste une manière de parler. Je crois que j’ai une idée pour accélérer le processus. Tu vas aimer j’en suis convaincue.


- C’est pour cela que je t’aime…



****Séraphine****



Et enfin le temps est venu pour que je quitte cette salope de Georgette qui m’a manipulée toutes ces années. J’ai été à ses côtés dans tous ses moments difficiles sans rien obtenir en retour. C’est le moment de payer les dettes.




J’appelai Jean ; mon mec avec qui je prévois me marier et fonder une vraie famille une fois que je réussirai à voler l’héritage à Georgette.


- Allô Jean.


- Séraphine ! Cela fait une semaine que je n’ai pas eu de tes nouvelles. Je commence par me lasser de tes promesses. Si tu ne veux plus de moi, libère-moi pour que j’aille voir ailleurs au lieu de me faire poireauter à chaque fois.


- Non non mon petit cœur. Tu es la seule personne que j’aime au monde. Et tout ce que je fais c’est pour nous. Je suis presqu’à la fin de mon plan. Bientôt nous aurions notre famille de rêve que nous avions souhaitée.


- Si tu le dis mais ne me fait plus perdre patience. Quand viendras-tu me voir ? Ta chaleur et tes magnifiques courbes me manquent énormément.


- Bientôt mon cœur. Je t’appellerai. Je t’aime bisous.


- Je t’aime aussi.




****Jean****


Après avoir raccroché ;


- Où en étions-nous chérie ? me demanda ma femme en plongeant ses mains dans mon caleçon.


- Je crois que j’étais en train de faire les préliminaires…


- Tu crois ou bien tu le faisais vraiment ? (Rires)


- La deuxième réponse est la juste. Haha.


- Dis, qu’est ce que cette femme t’a dit ? Quand va-t-elle finalement réussir à soutirer les sous à cette Georgette pourque tu les lui voles aussi ? 


- Elle a dit que ce sera dans peu de temps. Ne t’inquiète pas, bientôt, nous serions les futurs milliardaires de cette ville crois-moi.


- Pourvu que tout marche comme nous l’avions prévu. On achètera une nouvelle maison et nos enfants frôleront le sol du lycée français. 


- Tu parles beaucoup trop ma chérie. On réalisera tout cela lorsque l’argent sera à notre portée.



A suivre…



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*Koffi Olivier HONSOU*


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