Chapitre 1: Incompréhension.

Write by Tunde William

Chapitre 1 : 

Elle sortit de l'Université d’Abomey Calavi,les écouteurs dans les oreilles ,les mains fourrés dans les poches de son sweat-shirt. La musique à fond, elle semblait être couper du monde extérieur. Elle l'était en effet, coupée du monde ,insensible aux regard prédateur des hommes et celui envieux des femmes. Exceptée la musique qui fredonnait dans ses oreilles, c'était le trajet du retour qui captait son attention. 

Les coups de klaxon insistant d'un véhicule derrière elle , la fit se retourner. 

- Puis je vous avancer?? S'enquit aussitôt une voix d'homme.

- (Elle) Non merci. 

Il fit semblant de ne pas avoir entendu, en remuant sa main droite gantée de bagues en or et d'une  gourmette ravissante. 

- Je peux vous aider demander réitéra t'il ?? 

- Non merci répondit aussitôt t'elle sur les nerfs. 

- Ça ne sert à rien de vous énerver, j'essaie  juste d’être…. avança l’homme. 

- Je ne suis pas intéressée fit elle sèchement en s'en allant.

L'homme était un peu interloqué d'être éconduit. Comment une fille peut refuser d'entrer dans une voiture de luxe comme la sienne. Une Audi sortie il y a à peine un mois. Il remua la tête toujours aussi étonné. Tout le monde sait le goût et l'amour particulier que porte les femmes au matériel. Cette fille est vraiment étrange pensa t'il.

Elle l’était en effet, la petite Kira AGOSSOU. Ignorant la luxueuse voiture, elle fit trois pas en avant. Puis elle héla un taxi-moto et lui manda sa destination. Elle s'assit derrière le taxi en balayant avec nonchalance ses cheveux derrière elle.  Tout ses gestes étaient parfaits, ses  mouvements éloquents. Le taximan fière d’avoir remorqué une beauté divine embraya aussitôt. Direction Cadjehoun pensa t’elle avec soupir , le cœur meurtris.  Son téléphone sonna aussitôt dans sa main, et d'un geste rageux elle décrocha : 

- J'arrive fit elle un sourire mélancolique aux lèvres. 


  *** Samantha AGUIAH*** 

- (Moi) Bonsoir Maman Sara. Comment vas-tu ?

- ( Maman Sara) Je vais bien merci et Grâce ?.

- (Moi) Elle va super bien. 

- ( Maman Sara) Vas y entre ne fais pas comme si tu étais une étrangère.  

- ( Moi) Désolée d’être venue à l'improviste.

- ( Elle) Ne me fais pas rire. Cette maison est autant qu’à moi qu’à toi et il n’y pas de raison pour que tu ne passes quand tu veux.


Quelques minutes plus tard autour d’une bonne tasse de thé au jasmin fumant, elle fit aussitôt : 

-( Maman Sara) Samantha tu devrais essayer ses donuts , je te jure qu’ils sont succulents qu'ils n'en ont l'air. 

-( Moi) [ D'un air blasée] Non sans façon mais merci. 

Elle se leva de son siège et vint me prendre la main en m’entraînant vers le jardin arrière de la maison.

Quand je pénètre, je m'extasie encore une fois devant ses marguerites plantées dans des pots noirs et blancs. Le gazon où serpentait des rangées de rose et de tulipes venait d’être taillée. Le soleil caché par la baie vitrée de l’étage supérieur offraient des reflets lumineux qui éblouissaient le jardin. Ils donnaient différents tons de couleurs au parterre de fleurs, à cette verdure incroyablement luxuriante à mes yeux.

- Assieds toi fit elle en s’asseyant à son tour.


Quand ce fut fait, elle me dit de lui dire ce qui n’allait pas.


-(Moi) Mais tout va bien. Je t’assure. J'avais juste envie de te voir.

Elle rapproche sa chaise de la mienne et me mit un bras autour des épaules en disant : 

- Samantha !!! Maintenant que nous sommes seuls dis moi ce que tu veux? Ne me dis pas que c’est juste une visite de courtoisie ? Ne me dis que tu t'es tapée tout cet trajet, supportée tout ces embouteillages monstrueux pour venir admirer mon jardin.

- (Moi) Maman Sara, je .. Fais je ne sachant pas par où commencer.

- (Elle) Samantha c'est vrai que je vieillis  mais je ne suis pas sénile ni débile. Alors dis moi ce que tu veux.


-( Moi) [ Pleurant]  Je suis venue pour que vous m'aidez à raisonner mon mari, votre petit fils. 


-( Elle) [ Avec un sourire éclatant] Qu’est-ce qu’il a encore fait ? 

- ( Moi) Je ne sais pas ce que je lui ai fait mais depuis que j'ai accouché il me délaisse. J’ai l’impression d’être plus qu'un objet de décoration que sa femme. Il ne fait que multiplier les absences. Quand je prépare, il ne mange pas. Il ne m’accorde aucune importance. 


-( Elle) [ D’un air sérieux] Si je comprend bien ce que tu es entrain de me dire, mon petit fils est souvent absent. C’est ça ?


-( Moi) En effet.


-(Elle) Manques tu de quelques chose ??

-( Moi) Non.

-( Elle) T'as t'il porté main ?? 

-( Moi) Non. 

-( Elle) A-t-il  déserté le lit ?? 

-( Moi) Non. 

-( Elle) Je ne vois pas où se situe le problème. 

-( Moi) [ Commençant par m’énerver] Mais il ne me porte presque plus d'attention. J'ai l’impression qu’il ne m'aime pas. 

-( Elle) T'a-t-il chassé de sa maison ?

-(Moi) Non

-( Elle) Alors ou se trouve le problème s'il est toujours là pour vous, ton bébé et toi ?

-( Moi) [ Suppliante, me mettant à genoux] Je vous en supplie, faites quelques chose. Il n’écoute que vous. 

 - ( Elle) [ Me mettant un bras sur les épauler en un signe de réconfort] Je suis désolée Samantha mais je ne peux rien faire pour toi. 

C’est ton mari, pas le mien. Alors c'est toi seule qui doit lui faire entendre raison. 

-( Moi) Mais  il refuse de m’écouter. Comment voulez vous que je le fasse entendre raison quand il m’ignore royalement ?.

-( Elle) [Me laissant ,en s'en allant] Trouve le moyen. Mais n’oublie pas qu'un homme ne se garde pas seulement qu’avec le ventre et le bas- ventre. 

-( Moi) Que tentes tu de dire par là ?? 

- (Elle) [Me dépassant] Va et sois heureuse.


*** 

** 

*

Je viens de réaliser que je viens de perdre inutilement mon temps. J'ai pleuré  et imploré l'aide de cette vieille harpie de Maman Sara et pourtant elle refuse. 

Que faire lorsque la situation vous échappe ? Lorsque tout vos rêves d’avenir s’écroulent comme un château de sable ? Lorsqu’en vous tournant vous ne voyez que le noir ténébreux d'un lendemain qui vous terrifie , vous paralyse.? Je ne cesse de me disputer avec Prince chaque soir depuis près de deux semaines.

Je ne sais pas comment font certaines personnes, lorsqu’elles affirment s’accrocher à un rêve brisé. 

Je reste quelques minutes dans la voiture puis demande au chauffeur de démarrer. Je ne sais plus quoi faire ni vers qui me tourner. Je n’ai jamais été en bon terme avec ma propre famille. Mes sœurs ne me tolèrent en aucune manière encore moins ma mère qui me trouve sournoise et vicieuse. Pour elles je dois arborer éternellement habit de la parfaite sœur en christ. Rester souriante, écouter, lire et méditer sur la bible à longueur de journée. Ce qui est vraiment très peu pour moi. Je refuse de me laisser dicter  ma conduite par un livre de plus de trois mille mots. Un livre écrit par la main des hommes. Mon père quant à lui, à par essayer de m'estoquer de l’argent les rares fois qu’on se voit ,me trouve ambitieuse. C’est vrai, j'ai toujours été ambitieuse. Voir plus gros que mon nez, et ce n’est pas hier la vieille. Je dois trouver une solution et le plus tôt serait le mieux.

      *Tard dans la soirée*

Je prends soin de moi, de lui ,de toute la maison. Il n'y a pas une tâche d’encre, de poussière quelques part.  Même si c’est avec l’aide des domestiques. Mon salon est toujours accueillant, parfumée alors où se trouve le problème. Je me paie des chemises et autres nuisettes sexy pour lui. Je suis toujours endimanchée et prête à le recevoir dans mon lit. Alors où se trouve le problème ?? Pourquoi éprouve t'il le besoin d’aller voir ailleurs ?? Parce que si ce n’est pas une femme, je ne vois pas ce qui peut amener un homme, un père de famille à rester dehors jusqu’à 23 h moins quart. 

Les secondes s’égrènent lentement comme des grains de chapelet, puis laissent place au minutes qui s’écoulent. Les aiguilles de l’horloge murale ne faisait que tourner. Bientôt il allait être 23h 30. Mes yeux commencent pas se fermer tout seul, vaincus par la fatigue.

Sans le savoir, je m'assoupis là. L'attendant dans les escaliers. 

Ce fut le bruit d'une porte qui grinçait qui me réveilla. Je me levai d'un bond, énervée et pleine de rage. 

-(Moi) C’est à cette heure ci que tu trouves pour rentrer ?? 23h 48 ???.

-( Lui) Femme, je n'ai pas envie de me disputer ce soir.

-(Moi) Oh que si. 

-( Lui) Très bien. Dispute toi avec toi-même. 

-(Moi) Hum Akoba [ Exclamation d’étonnement] fais je complètement dépassée par la situation. Mais je rêve là ? Quitter la maison à 06h du matin pour ne revenir qu'à minuit. Parce que tu es qui ?? Parce que tu es le seul à diriger une entreprise ici au Bénin. Parce que tu es TALON ?? 

[Secouant la tête] Même TALON qui dirige tout le Bénin ne fait pas tout çà. 

-(Lui) [ Ne me calculant pas, allant vers la chambre en sifflotant].

Il ne disait rien. Ne me regardait même pas. Pas le moindre regard désolé. Pas la moindre petite excuse même si bidonne était elle. Il ne m'a pas fait son petit sourire  au coin des lèvres qui le rends si craquant et dont j'en raffole. Ce sourire qui inhibait toutes mes colères.  Prince ne me prêtait aucune attention. Ce qui me rendait davantage folle de rage. J'avais des envies de meurtres. Je brûlais  de colère. Mais lasse de parler à une armoire de glace, à un mur je me mis à me retourner sur moi-même. Que pouvais je faire si ce n'est de ruminer ma colère ? De me calmer convaincue que mes cris d’hystérie ne résoudront en rien la situation. Au lieu de décanter l’affaire, ils ne feront qu'empirer les choses. Son indifférence me coupait le souffle. Il me rendait amer. Que lui avais le je donc fait pour qu'il me traite avec autant de bassesse. 

  Quelques minutes plus tard il redescendit frais et dispos. Il venait de troquer son costume trois pièces contre un Jean noir ,un t-shirt blanc qui moulait son torse à merveille. Des air max Jordan aux pieds, une casquette sur la tête, mon époux était sexy à mort. Je ressentis une douloureuse sensation au cœur à l’idée de perdre cet prince charmant. Cet prince sortit tout droit des contes de fée de Disney. Mon prince à moi. 

Il prit ses clés de voitures dans le bocal réservé à cet effet juste au moment où je lui posai la question qui me brûlait les lèvres. 

-(Moi) Où vas-tu ?? Il est presque une heure du matin. 

-(Lui) [ Me regardant droit dans les yeux] Ça ne te regarde pas. 

<< Ça ne te regarde pas>> 

Cette petite phrase tournait en boucle dans ma tête. Cette phrase composée de cinq petits mots, mettait mon cerveau en ébullition. Plusieurs émotions me traversèrent sur le champs. Tout d’abord ce fut la stupéfaction puis l’incompréhension qui laissa libre cours à la colère. Une colère trop longtemps retenue. Mon sang ne fit qu’un tour dans mes veines. 

-(Moi) Quoi ?? Ça ne me regarde pas dis tu ??  

Regarde moi, droit dans les yeux et dis moi que je viens de rêver dis je en riant nerveusement. 

Il prit tout son temps pour accrocher sa montre autour du poignet puis sans un mot sortit du salon. 

- PRINCE hurlais je. 

- PRINCE EST-CE À MOI TU FAIS ÇA ? criais je sur ses talons. 

J'eus du mal à respirer, il me fallait de l'air. Ma vue se brouilla par les larmes. Et sans le savoir je manquai une marche des escaliers du véranda, puis alla m’étaler face contre terre sur le sol. 

Juste au moment où ma tête, touchait le sol j'eus le temps de l’entendre ouvrir la portière de son véhicule.

Madame fit la domestique accourant quand Prince faisait la marche arrière vers la sortie. Le baby phone de sonner non loin de moi et ce fut le trou noir.

    ** Narrateur externe** 

Prince gara son véhicule sur le parking, prit quelques billet dans la boite à gang puis sortit. Il se dirigea vers le bar VIP de l’hôtel de France de Cotonou où l’attendait déjà Deen ADECHI, son meilleur ami. Ils se firent des accolades puis entrèrent dans le night club de l’hôtel. On leur offrit un verre qu'ils burent d'un trait en éclatant de rire. 

- Détends-toi fit Deen. Même si je pense que ce n'est pas une bonne idée à l’encontre de son ami en lui glissant un pass entre les mains. 

Quelques minutes plus tard, Prince entra dans la chambre 204 dudit hôtel où une lumière jaillit aussitôt. 

Une jeune fille en peignoir se tenait au milieu de la pièce.

- Bienvenu à vous, cher Monsieur. La déesse Jupiter est là pour vous servir fit elle la voix enchanteresse. 


Prince clignota longuement des yeux, il n'en croyait pas ses yeux. C’était bien elle. La fille aux allures de la déesse, la fille de cet après midi. C’était Kira. 

- Ça alors fit il dérouté. 

- Détendez-vous et profitons ensemble de cette nuit qui s’annonce longue. Tout vos fantasmes deviendront réalité entre mes bras fit elle en faisant glisser sa peignoir sur ses épaules. 


Se détendre et profiter de la vie quand la mère de son enfant est couchée dans un lit d’hôpital ?? Il faut être fou pour le faire. 


PS : La suite est là. Seuls vos commentaires pourront la faire poster. Cordialement votre chro qui vous aime.


Bonne lecture…


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