Chapitre 1 : La Séparation
Write by delali
Chapitre 1 : La séparation
- Maman…
- Oui Willy
- J’ai froiiid
- Je sais mon chéri…
Inaya s’accroupit et prit son fils de 3 ans et demi dans ses bras. Elle le prit contre elle et lui frotta les mains sur le corps.
- Ce sera bientôt fini, d’accord ?
L’enfant acquiesça de la tête.
- Tu n’auras plus jamais froid, je te le promets.
Elle resserra son étreinte autour de lui une dernière fois, puis se mit debout. D’une main elle s’essuya rapidement la goutte de larme qui s’était échappé de ses yeux. Elle porta à son fils ses chaussures.
- Maman, ça me fait mal au pied.
- Je sais Willy, mais sois courageux s’il te plait.
Si elle avait pu, elle les lui aurait changés, mais là, elle n’avait pas d’autres options. Sans plus perdre une seconde, elle le prit dans ses bras et s’engagea dans la rue. Il pleuvait à torrent ce jour-là. Elle savait que ce ne serait pas facile d’attraper un taxi, mais cette fois ci, elle était bien décidée à mettre son fils à l’abri.
Elle n’avait réussi qu’à trouver un mètre de tissu en plastique pour se protéger de la pluie. Elle en enveloppa correctement son fils afin qu’il soit à l’abri.
Au bout d’une quinzaine de minutes, elle était toute trempée, mais arriva à grimper sur un taxi moto. La direction était la Zone de Ambassades, Akpakpa, l’un des plus grands quartiers de Cotonou, la capitale économique du Bénin.
La circulation était fluide, vue les cordes qu’il pleuvait. Toutefois, la course prit plus d’une trentaine de minutes, et elle atteignit enfin la bâtisse qu’elle cherchait.
Une fois dans le parking de l’immeuble, elle posa l’enfant, et repéra un endroit pour se changer. Cela se fit en un laps de temps, elle reprit alors l’enfant et entra dans le bâtiment. Après avoir réussi à braver les mesures de sécurités, elle arriva à l’accueil du 1er étage. Elle trouva la secrétaire et la salua le plus aimablement possible.
- Oui, que puis-je pour vous ? interrogea cette dernière.
- J’aimerais voir Mr Wendell GANDONOU.
- Vous avez rendez-vous ?
Inaya hésita avant de dire :
- Non … mais il acceptera de me recevoir.
La secrétaire lui lança alors un regard tant d’inspection qu’inquisiteur. En effet Inaya était mal fichue. Malgré le fait qu’elle s’était changée, elle avait les cheveux mouillés, et les gouttes avaient eues le temps de ruisseler sur sa chemise et sa jupe froissée, même ses sous vêtements trempés contribuaient au massacre de son apparence, ce qui montrait clairement qu’elle avait traversée l’averse sans protection. Puis le regard de la secrétaire se baissa sur l’enfant. Contrairement à la femme qu’il accompagnait, il était étanche, sobre et d’une propreté impeccable, le seul hic, il avait l’air triste.
- Et… vous êtes qui ? articula avec suspicion la secrétaire.
- Une … vieille …connaissance, dit-elle difficilement.
- Mr Gandonou n’est pas là ! Repassez un autre jour, coupa-t-elle durement.
- Je ne partirai pas d’ici sans l’avoir vu….
- …
La secrétaire ne cilla pas d’un sourcil. Inaya soupira alors et reprit en suppliant cette fois :
- S’il vous plait, je vous en supplie. Je peux attendre tout le temps qu’il faudra, mais il faut que je le voie, s’il vous plait, je vous en prie.
La secrétaire s’en allait refuser lorsque son regard rencontra celui de l’enfant. Elle fut attendrie comme par une demande de réconfort de ce dernier. Alors elle déclara :
- Un instant, je vais voir s’il y a un endroit où je peux vous installer en attendant d’évaluer votre cas.
- Merci madame, que Dieu vous le rende.
La secrétaire se leva et emprunta le couloir en face d’elle. Inaya profita de cet instant pour inspecter le bureau du regard. Elle repéra des fauteuils visiteurs où elle n’hésita pas à faire asseoir son fils. Elle sortit deux enveloppes, soigneusement emballées dans un sachet, de sous sa chemise. Elle ouvrit la première et montra à son fils une photo d’elle-même et de lui ensemble.
- Regarde Willy, c’est maman et toi ici. Garde-la toujours avec toi.
- Oui maman.
Puis elle enfouie l’enveloppe dans le sac à dos de l’enfant. Ensuite elle remit la seconde sur laquelle il était écrit « A M. Gandonou Wendell », entre les mains de l’enfant. Elle serra l’enfant fort dans ses bras, l’embrassa et lui dit en le regardant dans les yeux :
- Je t’aime mon fils, maman t’aimera toute sa vie. Ne l’oublie jamais.
Puis, sans plus perdre une minute, elle sortit des locaux sans se retourner.
***
Le véhicule venait de s’immobiliser sur sa place de parking habituel. Wendell était franchement d’humeur exceptionnelle. Il venait de décrocher ce contrat à plusieurs millions qu’il avait passé des mois à traquer. Lorsque la portière de son côté s’ouvrit, il mit pied à terre et s’écria à l’endroit de son chauffeur :
- Merci Koffi. Tu n’as plus besoin de rester, je te donne ta journée. C’est quartier libre pour toi aujourd’hui.
- Merci Monsieur.
Tout joyeux, en sifflotant, Wendell emprunta l’ascenseur et arriva à son secrétariat. Tout de suite, son attention fut captivée par la chaise vide de sa secrétaire.
- Mais où est-elle pa….
A peine eut il commencé sa phrase que son regard atterrit sur le petit garçon, assis, immobile comme une image. Wendell se figea sur le coup, un frisson lui parcourut l’échine, il eut froid dans le dos à la seconde.
- Estelle ! appela-t-il.
- Oui, apparu-t-elle aussitôt. Oh ! Bonjour monsieur, soyez la bienvenue.
Sans quitter l’enfant du regard, Wendell demanda :
- Qui est cet enfant Estelle ?
- Euh….
Elle se mit à regarder autour d’elle à la recherche de la mère de l’enfant. Ne la voyant nulle part, elle balbutia :
- Euh… elle était là … il y une …minute…
- Qui elle, Estelle ?
- La jeune femme qui est venue avec lui Monsieur…. Elle voulait vous voir… elle a certainement dû faire un tour dehors.
Aussitôt Estelle se fraya un chemin vers la sortie et y jeta un regard. Ensuite, elle se redirigea vers l’enfant.
- Petit, où est ta maman ?
Le silence du petit accueillit sa question. Vue que sa stratégie pour arracher une petite information à l’enfant ne donnait rien, elle se détourna de l’enfant pour se diriger vers son bureau.
- Je vais appeler la guérite pour avoir des informations monsieur.
- Mais comment vous ne savez pas qui entre et sort de mes bureaux Estelle ? s’indignait Wendell. En plus, un enfant ! dit-il en regardant de nouveau l’enfant.
A ce moment-là, l’enveloppe dans les mains de l’enfant retint son attention. Il lit à la volet en entame, « A monsieur GANDO… » quand il entendit derrière lui :
- Wendell ! Félicitation mon pote !
Claude faisait ainsi son entrée dans les locaux de WG Constructions. Wendell porta aussitôt son regard sur son ami de toutes circonstances Claude. Un large sourire se dessina sur son visage, son contrat de million venait de lui revenir à l’esprit.
- Merci Claude, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux.
- J’imagine mon ami, j’imagine. On doit arroser ça !
- Ooh tu sais que ce n’est pas trop mon truc l’alcool.
- Non, pas de ça ! Pour cette fois, tu feras l’exception à la règle et on célèbrera ça comme cela se doit.
- Bon, juste une coupe pour moi et ça ira. Vous, vous pourriez continuer ensuite.
- Ne t’en fais pas. Heureusement que je suis là.
- Mais vient avec moi, on va s’installer dans mon bureau, on sera plus à l’aise.
- Ok, on y va.
Pendant que les deux hommes rejoignaient ledit bureau, la secrétaire passait l’appel à la guérite.
- Oui, Simon, y’a-t-il une femme habillée en chemise et jupe longue couleur…
Les bribes de la conversation atterrirent aux oreilles de Wendell. Il lança donc à sa secrétaire :
- Tenez-moi informé de la situation Estelle.
- D’accord Monsieur.
Son ami et lui évoluèrent sans plus perdre une seconde. Une fois dans le bureau, l’entrepreneur invita son ami à s’asseoir et se mit à le servir un verre de vodka.
- Mais dis-moi, est ce que la diva est déjà informée de la prouesse de son époux ?
Wendell se mit à sourire.
- Elle n’a pas décroché le téléphone, alors, elle n’est pas encore au courant.
- Aaah mais là, il faut qu’on la rappelle. Je suis sûr qu’encore une fois elle sera fière de toi.
Aussitôt Claude joignit l’acte à la parole. Il lança le numéro de Julia épouse Gandonou. Pendant que son ami passait la bonne nouvelle à son épouse, Wendell se tenait debout devant la vitre de son bureau à rêvasser. Il revoyait encore son parcours jusqu’ici. Agé de 35 ans, il pouvait dire qu’il avait été beaucoup chanceux. Il n’avait rien à envier aux entrepreneurs de sa génération. Il était un homme tant accompli sur le plan professionnel que sur le plan social. Il avait épousé Julia, la femme qu’il voulait depuis 5 ans déjà et ils étaient heureux ensemble. Depuis, ses affaires ne se portèrent que de mieux en mieux, la preuve, il venait enfin d’obtenir ce contrat pour lequel ils étaient plusieurs à soumissionner.
- Mission accompli frère.
Claude le tira ainsi de ses pensées. Celui-ci avait déjà pris place au niveau du petit salon installé dans le bureau. Alors il alla le rejoindre.
- Je t’assure Claude que j’ai toujours l’impression de rêver.
- Ah mais c’est bien la réalité mon pote. Tu seras… mais que dis-je ? Tu es désormais parmi les milliardaires de ce continent.
Wendell acquiesça de la tête.
- Oui, ça je dois l’avouer. Et pour ça mon Dieu tout puissant mérite une immense action de grâce !
- Oh, tu le fais déjà si bien par tes œuvres mon ami que je pense que ton Dieu, ne se préoccupera même pas de ce cas-ci !
A cette réponse, Wendell sourit juste. Il connaissait la rationalité de son ami, alors depuis un bon moment il se refusa de mener des débats sur ce plan avec lui. Claude lui était âgé de 38 ans et exerçait le métier de facilitateur, métier qui ne nourrissait pas bien son homme. Wendell trouvait qu’il se sous-exploitait mais à la longue, il finit par se convaincre qu’il fallait de tout pour faire un monde.
Les deux amis se mirent ainsi à bavarder de tous et de rien si bien qu’ils ne virent pas le temps passer. Le téléphone de Wendell se mit à sonner. Il y lit le nom de son épouse.
- Allô mon amour ?
- Oui mon chéri, je viens d'apprendre la merveilleuse nouvelle. J'espère que tu ne vas pas tarder au boulot...
- mmm, normalement non. Je peux bien prendre un peu de repos avant d'entamer le véritable boulot.
- Alors à ce soir mon cœur.
- À ce soir ma belle.
Wendell raccrocha et croisa le sourire plein de sous-entendu de son ami.
- Hum, une soirée torride attend quelqu'un on dirait.
- Je ne peux rien te cacher mon ami !
Tous deux partirent dans un éclat de rire, ils se mirent donc à se raconter et se remémorer leurs bons moments et ceux pendant un bon bout de temps jusqu’à ce que l’interphone de bureau les ramenât à l’ordre. Wendell appuya sur la touche hautparleur.
- Oui Estelle ?
- Monsieur, … euh…. C’est…
- Qu’y- a-t-il Estelle ?
- L’enfant monsieur.
- Ah oui ! Vous avez enfin retrouvé sa mère ?
- Non monsieur, elle n’est toujours pas revenue et on ne la trouve nulle part.
- Comment ça ?
Aussitôt Wendell raccrocha. L’anxiété le gagna tout d’un coup.
- Qu’est ce qui se passe ? demanda Claude.
- Je ne sais pas encore. Je vais en avoir le cœur net à l’instant.
Il se leva et engagea la sortie aussitôt pour rejoindre son secrétariat. Pendant ce court trajet, il se rappela de la lettre que tenait l’enfant. Lettre sur laquelle il avait cru lire un début de nom. Une fois au secrétariat, l’enfant était toujours là, sage comme une image. La même sensation qu’il avait eue lorsqu’il le vit quelque instant plus tôt le regagna encore une fois. Il n’y comprenait rien, mais restait calme.
- Estelle ? appela-t-il sans même la regarder.
- Oui monsieur.
- Trouvez quelque chose à manger à cet enfant.
- D’accord monsieur.
Elle s’exécuta aussitôt et il vint s’accroupir devant l’enfant. L’enfant avait l’air fatigué et intimidé. Il lui demanda :
- Comment tu t’appelles ?
- …Willy, répondit-il d’une voix à peine audible.
La lettre était bien visible à présent. Il était écrit « A M. GANDONOU ». Wendell déglutit d’un premier abord, puis il se dit que cela devait être une personne qui demandait de l’aide. Il prit la lettre, l’ouvrit et se mit à la lire.
« M. Gandonou,
Je suis désolée de réapparaitre ainsi dans ta vie, mais il le fallait. Je suis Inaya et je te présente William, il aura 4 ans dans exactement 6 mois 5 jours. Il est adorable. Par moment débordant d’énergie comme tout enfant de son âge, mais c’est un vrai petit ange. Il est le soleil de mes jours, mais le moment est arrivé de me séparer de ma raison de vivre. Je sais que cela paraîtra invraisemblable mais c’est notre fils. … »
Wendell marqua aussitôt un arrêt dans la lecture. Il crut manquer d’air.
- Non, c’est pas possible ! C’est quoi cette plaisanterie ? s’interloqua-t-il à mis voix.
- Qu’est ce qui n’est pas possible ?
" Voilà Donc le chapitre 1er. Comme je l'avais mentionné au tome 1, le tome sera pas totalement publié ici, il est disponible sur Amazon (sur tous les marchés) , je vous laisse un lien : https://www.amazon.fr/kindle-dbs/search/ref=dbs_P_W_auth?_encoding=UTF8&author=D%C3%A9lali%20M&searchAlias=digital-text
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