chapitre 1 : Leila
Write by leilaji
LOVE SONG
Tome II
(suite de Xander et Leila + Love Song)
LEILA
Episode 1
Je regarde ce filet de sang couler le long de ma cuisse et je serre les dents pour ne pas éclater en sanglot. Je n’ai pas mal, je ne suis pas blessée. J’aurai mille fois préféré l’être. Est-il possible de souffrir autant sans être blessée ? J’ai l’impression que mille couteaux me traversent la poitrine. Mais il n’en est malheureusement rien. J’en suis réduite à vouloir mourir à chaque fois que ce sang suinte entre mes jambes. Ce n’est rien. Toutes les femmes voient ce sang suinter de leur corps. Mais pour toutes les femmes, cela n’a pas la même signification. Pour moi, c’est mon corps, qui me rappelle chaque mois qu’il a décidé d’être le tombeau vide de mon amour pour Alexander.
Je serre les cuisses. Comme si ça allait pouvoir changer quelque chose ! Je les serre à m’en faire mal. Je suffoque, putain j’ai mal pour moi. Pour lui. Pour cet enfant qu’on aura surement jamais.
Les mains tremblantes, je compose le numéro de mon mari. J’ai du mal à empêcher ma vision de se troubler. Les larmes longtemps retenues, roulent sur mes joues sans que je ne pense à les essuyer. J’ai besoin de lui plus que tout. Le téléphone sonne mais personne ne décroche. J’ai besoin de lui maintenant. Et il n’est pas là. Si je pouvais tout simplement entendre sa voix, cela me suffirait pour puiser assez d’énergie en moi pour me lever … continuer à vivre, continuer à l’aimer.
— Allez Leila. Calme-toi. Ca va aller. T’es forte. Ca va aller, je me murmure pour me donner un peu de vigueur. T’es forte… T’es… Forte… T…
Mais me murmurer « t’es forte » ne fait que m’affaiblir d’avantage. Je n’ai pas envie d’être forte en ce moment, j’ai juste envie d’être dans les bras de Xander et de l’entendre me dire que tout ira bien. L’air me manque, j’étouffe. J’essaie de respirer de grandes goulées d’air mais mes propres hoquets de douleur m’étranglent. Le sang coule toujours, tache les draps immaculés. Tout en ramenant les draps vers moi, je relance une nouvelle fois l’appel sans grand succès. A bout, je jette le téléphone qui rebondit sur le matelas.
Comme prise de folie, je me lève brusquement et arrache les draps que je roule en en boule. Je ne peux les laisser dans la corbeille de linges sales. Alors je me précipite à la douche, prends un seau que je remplis d’eau et de savon en poudre. Puis je me mets à laver ce linge avec vigueur comme si faire disparaitre ce sang ferait disparaitre la trace de mon infertilité. Je frotte de toutes mes forces et fait rougir l’eau du seau. Je frotte et je pleure en même temps. Je verse l’eau colorée par mon sang et la regarde disparaitre dans le siphon de la douche. Je pleure sur mon bonheur qui meurt devant mes yeux. Je remplis de nouveau le seau et continue de frotter de toutes mes forces.
A force, mes paumes rougissent et me font mal mais je ne peux m’arrêter. Je ne veux plus voir tout ce sang.
C’est ma quatrième tentative qui échoue lamentablement. Avoir un enfant. Un enfant d’Alexander est devenu une obsession. Comme tous les couples, nous avons des hauts et des bas. L’amour ne suffit pas toujours mais étrangement quand il commence à manquer, la relation se délite.
Pourtant, je suis prête à dire à qui veut l’entendre qu’Alexander est l’homme de ma vie. Je sais au plus profond de mon cœur que je n’aimerai personne comme je l’aime. Quoi qu’il nous arrive. Si les choses ont changé entre nous, c’est de ma faute. C’est parce que je suis incapable de lui donner ce que n’importe qu’elle autre femme de cette terre pourrait lui donner. Et moi qui ai l’habitude de trouver une solution à tous les problèmes de mes clients, je n’en trouve pas aux miens.
Ce n’est que lorsque mon ongle griffe la peau de mon poignet gauche et me blesse que je me rends compte avec quelle force je m’acharne sur de pauvres draps. Je n’en peux plus de cette douleur. Je n’en peux plus.
Mon téléphone sonne. C’est peut-être lui qui me rappelle. Devant le miroir, j’essuie une nouvelle fois mes larmes. Je ne ressemble plus à rien. Après avoir pris énormément de poids à cause du traitement, j’en ai perdu tout autant. Ma peau est terne et rêche. Mais ce n’est pas le plus important.
Je rejoins le lit et décroche avant la dernière sonnerie.
— Allo ?
— Leila, qu’est-ce qui se passe ? Ca fait trois jours que tu n’es pas allée à ton cabinet. Ton assistante a dû m’appeler.
J’en envie de raccrocher. Ce n’est pas Alexander mais Elle, ma meilleure amie qui est comme une grande sœur pour moi.
— Leila, tu es là ?
— Oui. Je… je bégaie en essayant de retrouver mes esprits. Je crois que je suis un peu malade. Peut-être un palu…
— Et tu ne prends pas la peine de prévenir ton assistante ? Dis-moi ce qui se passe réellement ? c’est Alexander ? Il va bien ?
— Oui il va bien. Il est à Londres avec Denis. Ecoute … je …
— Leila !
— Oui, Elle, je réponds un peu agacée par son ton autoritaire.
— Si j’apprends que tu me caches quelque chose de grave, ca va mal aller pour toi, tu m’entends ? Je ne sais même pas pourquoi je te parle au téléphone. Je te connais trop bien. Quand tu te renfermes sur toi c’est que ca ne va pas bien… J’arrive.
Je n’ai pas envie de la voir. Vraiment pas.
— Tu ne vas pas me trouver à la maison. Je suis en train de partir pour le cabinet. J’ai du travail à rattraper.
Il n’y a rien de plus faux. Je ne porte qu’un slip en coton. Et je crois bien que je suis incapable de sortir de cette chambre. Je n’en ai pas la force morale. Je ferme les yeux et prie pour qu’elle comprenne que je n’ai aucune envie de voir qui que ce soit.
— Il y a des problèmes dans ton cabinet en ce moment c’est pour cela que Mireille a été obligée de me contacter pour que j’essaie de te joindre. Leila… Tu m’écoutes ?
— Oui. Mais tu m’empêches de démarrer là et je serai encore plus en retard.
— … Je suppose que tu n’oserais pas me mentir.
Après une petite pause suspicieuse, elle abdique et raccroche. Je me traine jusqu’à la douche, essore le drap redevenu aussi blanc que je le souhaitais. Je l’étale comme je le peux puis j’ouvre le robinet de la douche. L’eau qui coule du pommeau est brulante. Mais j’en ai besoin, je me sens sale. J’ai pleinement conscience que tout se passe dans ma tête. J’entends déjà Elle me dire, si je lui explique la détresse dans laquelle je me trouve, que j’en fais un drame.
Mais une femme qui n’est pas dans ma situation ne peut pas comprendre. On est femme que lorsqu’on donne la vie. Dans la tradition de mon mari comme dans la mienne, la femme n’a aucune valeur sans cela aussi belle et riche soit-elle. Tout le monde ne le dit pas à haute voix, mais tout le monde le pense.
Ne me suis-je pas déjà assez battue dans ma vie ? Dois-je toujours tout obtenir après une lutte harassante ? J’arrache un à un les bijoux décoratifs qui ornent ma longue natte et la défais. Je pensais qu’il serait là. Je pensais qu’Alexander me les enlèverait lui-même. Je rêvais de sentir ses doigts dans mes cheveux et sa bouche sur ma peau. Ca au moins ça n’a jamais changé entre nous. Quelle que soit mon humeur, il suffit qu’il pose ses yeux verts sur moi pour que j’oublie tout. Qu’importe ses colères, il suffit que je pose ma main sur lui pour qu’il redevienne lui-même. Je rêvais de pouvoir lui dire : enfin, cette fois-ci, je suis enceinte. Mes cheveux me collent à la peau.
Je ne peux pas sortir de cette chambre. Je veux Alexander.
*
**
Je me suis endormie sur les carreaux beiges de la douche. Je jette un coup d’œil par le petit hublot et m’étonne de ne voir aucune lumière. La nuit est tombée pendant que je dormais. Un mal de crane lancinant me torpille la tête. Mon bras me fait mal, il porte les marbrures des carreaux. Je touche mon front chaud, j’ai de la fièvre. Je crois que j’ai pris froid. Je me rince rapidement avec de l’eau chaude, sors de la douche et me sèche. Je prends un slip et mets une serviette sans oser la regarder.
Une sonnerie me parvient vaguement à l’oreille et me sort de ma torpeur. Je me lève et prends appui un moment sur les murs pour résister au violent vertige qui me déstabilise. Je titube jusqu’à ma chambre et jette un coup d’œil désespéré à l’écran du Iphone. Mais ce n’est pas Alexander. Je décroche cependant.
— Salut princesse.
La voix grave de Denis me fait monter les larmes aux yeux sans que je ne sache pourquoi. Je suis tellement soulagée de l’entendre car je me dis qu’Alexander ne doit pas être très loin. Peut-être que son téléphone avait un souci et qu’il demandera bientôt à Denis à me parler. Comme je ne veux pas avoir l’air d’une femme désespérée, j’essaie de retrouver mes esprits et d’engager une conversation sereine.
— Salut Denis…
Le téléphone collé à l’oreille, je tire une couverture d’un des placards du dressing et retourne au lit en frissonnant. Ma serviette me gêne un peu. Je m’enroule dans le tissu épais et pose la tête sur l’oreiller de Xander.
— Ouh là ! C’est quoi cette voix d’outre tombe ? Tu vas bien ?
— Oui. Oui ca va. Et toi ?
— Sérieux, ca va ? T’es sure ? demande-t-il sans cacher son inquiétude.
— Oui, je crois que j’ai mal dormi cette nuit. Le clim est en panne. Et j’ai trop à faire au cabinet.
— T’es allée au boulot ? Tu aurais pu prendre quelques jours et te reposer.
— Oui, je vais y penser. J’en ai bien besoin.
Je suis sidérée par mes propres mensonges et le ton jovial que j’arrive à infuser dans ma voix. Je n’ai qu’une hâte, parler à mon mari.
— J’ai une grande nouvelle à t’annoncer. Tu vas halluciner comme disent les jeunes.
— Tu … te maries ?
Je le demande en bégayant car j’ai vraiment du mal à imaginer Denis marié. Il ne fait tellement rien pour trouver la femme de sa vie que je me demande si ça l’intéresse de ne plus être seul. Il se complait avec de courtes relations qui même si elles ne semblent pas le satisfaire, l’obnubilent.
— Quoi ? Non… Ne parle pas de malheur. Mon doigt est très beau sans alliance. Bon, ne me coupe pas avec tes bêtises, assieds-toi bien. J’ai retrouvé un membre de ta famille. J’en avais assez de te voir seule tout le temps et je me suis dit qu’il était impossible que moi Denis, je ne puisse te faire ce cadeau là. Je ne suis pas encore entré en contact avec lui mais je sais qui il est. Tu te rends compte que c’est un ami de ma famille… C’est extraordinaire non ?
— …
— Leila, tu m’entends ? J’ai retrouvé le père de ton père. Tu pourras enfin savoir qui tu es réellement et je t’assure …
Je me mets à pleurer tout doucement au début puis à très gros sanglots.
— Je ne veux pas d’une famille qui a fait du mal à ma mère et qui n’a pas voulu de moi. Je ne veux pas … je veux Alexander. Passe le moi s’il te plait.
— Lei… Je suis désolé, je pensais bien faire.
— Arrête de te mêler de ma vie Denis, je hurle malgré son ton contrit. Je ne suis pas une poupée en porcelaine dont tu dois prendre soin. J’ai un mari pour cela. Trouve-toi une femme. Passe-moi mon mari. C’est à lui que je veux parler… A personne d’autre.
Je ne sais pas pourquoi je me déchaine sur lui. Il faut que je me calme. Il ne mérite pas de reproche. Ma migraine m’empêche d’avoir les idées claires.
— Je te le demande une nouvelle fois, est-ce que tu vas bien ?
Il n’y a plus rien de gai dans sa voix. Et son petit coté autoritaire est réapparu.
— Excuse-moi Denis. Je suis fatiguée. Excuse-moi vraiment, je ne sais pas ce qui m’a pris. Passe-moi Alexander.
— Mais pourquoi crois-tu qu’il est avec moi ?
— Il n’est pas là ? Il est sorti ? je demande, un peu troublée par son affirmation.
— Non. Ca fait deux mois qu’on ne s’est pas vu, me lâche –t-il en toute innocence.
Lorsqu’on comprend tous les deux les implications de sa dernière phrase, un silence gêné s’installe.
— Il a fait trois voyages ces deux derniers mois à Londres pour te voir, régler des problèmes dans tes sociétés anglaises. Alors tu ne peux pas me dire que ca fait deux mois que tu ne l’as pas vu…
— …
— Denis !
— Je me suis trompé, je ne voulais pas dire deux mois. Juste deux semaines. Oui, on s’est vu. Tu me connais ces derniers temps, je n’ai pas la tête sur les épaules.
Il le dit avec tellement de conviction que je comprends tout de suite qu’il est en train de me mentir pour protéger Alexander.
— Mais qu’est-ce que Xander est en train de faire ? Je ne comprends plus rien. Il devait être ici avec moi, rentrer la nuit passée mais je n’ai plus de ses nouvelles.
— Ecoute calme toi. Il y a forcément une explication. Je vais régler ça. Ok.
— …
— Princesse je vais régler ça. Ok. Calme-toi. Ceci dit, pour ta famille, je comprends tout à fait que tu ne veuilles pas les voir. Je n’aurai peut-être pas dû les rechercher. Mais si tu changes d’avis, quand tu seras prête. Dis le moi. Mais Lei ?
— Oui.
— La vie c’est pouvoir aussi compter sur des proches dans les moments difficiles. Et j’ai l’impression que tu traverses une période difficile. Ne te coupe pas des tiens. Tu pourrais découvrir la douceur des liens de sang. Ton grand-père c’est le genre d’homme qu’on ne rencontre pas souvent. Je comprends d’où tu tiens ton caractère. Tu gagnerais à le connaitre.
— Je n’ai pas eu besoin d’eux jusqu’à maintenant. Je peux continuer sans eux.
— C’est toi qui vois. Quant à Alexander, il m’a parlé des inséminations, du fait que ça ne marchait pas. Je sais à quel point il veut un enfant et toi aussi d’ailleurs. Je suppose que sans le vouloir il te met la pression et sa salope de mère qui t’appelle aussi pour parler de bébé. Mais, je t’en prie va pas te torturer pour ça. D’accord?
— …
— Leila ?
— Je me sens fatiguée, je vais me coucher.
— Bon. Je te laisse.
Je raccroche. Je fixe longuement l’écran avant d’aller sur Whatsapp vérifier la dernière fois que le numéro d’Alexander était en ligne. Et je me rends compte qu’il est en ligne et qu’il est en train d’écrire un message que je reçois aussitôt.
Xander : Je suis avec Denis. Désolé, je n’avais plus de batterie. Mon vol a été annulé. Comment ça se passe ? As-tu une nouvelle ? Tu as vu le médecin ?
Je lis son mensonge comme un scientifique découvre une nouvelle espèce dangereuse : avec effroi. Je décortique son message jusqu’à en avoir mal aux yeux. Il a bel et bien écrit : « je suis avec Denis » alors que je sais que ce n’est pas le cas. Et toutes les dernières fois qu’il me disait être avec Denis, était-ce vrai ? Mes doigts courent sur l’écran et lui écrivent un message cinglant. Un qu’il n’oubliera jamais. Mais il m’envoie un autre message avant que je ne finisse :
Xander : Denis m’appelle. Je te rappelle juste après.
J’efface tout mon message et les larmes aux yeux, j’écris un nouveau message. Je sais qu’une fois qu’il aura parlé à Denis, il va comprendre que je sais qu’il a menti. Pourquoi me ment-il en ce moment ? Pourquoi n’est-il pas là ? Alors que nous traversons une période si difficile, alors qu’encore une fois ça n’a pas marché pour moi. J’appuie sur la touche envoyer.
Leila : Où es-tu vraiment?
Quinze minutes plus tard, il ne m’a toujours pas répondu. J’envoie un message à Elle.
Leila : Quand as-tu su que ca ne marchait plus avec Gaspard ?
Elle : Quand je découvrais les mensonges et que je me rendais compte qu’ils allaient finir par me tuer de douleur. Pourquoi ? Ma chérie qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu es toujours comme ça ? Parle-moi…
Leila : Ca va Elle, ça va. Quand je ne pourrai plus gérer, je t’expliquerai.
Elle : Tu es ma petite sœur, tu dois me parler. Le mariage c’est de l’endurance. Mais s’il te plait quoiqu’il ait pu faire, je suis sure qu’il saura se faire pardonner. Il n’y a que cet indien là pour te mettre dans cet état. Il t’aime. Ne l’oublie pas.
Leila : En réalité ca ne s’arrête jamais n’est-ce pas ?
Elle : Quoi ?
Leila : Lutter pour du bonheur.
Elle : Le bonheur est un salaire. Il faut travailler sa vie pour le mériter. Rien n’est facile. Tu dois lutter.
Leila : Ok. Merci.
Elle : Je vais passer au bureau demain. Je ne veux pas t’inquiéter mais ce qui s’y passe en ce moment… Il va falloir que tu règles ça le plus vite possible.
Elle : Mais il faut quand même que je revienne sur quelque chose Leila.
Leila : Oui ?
Elle : Aka (exclamation en fang : ethnie du Gabon) laisse moi au moins finir d’écrire le message. Aneneu (exclamation en fang : ethnie du Gabon) !
Leila : tu ne changes pas hein. Ecris ton message.
Elle : Je ne sais pas ce qui se passe exactement en ce moment avec l’indien mais, crois-en mon expérience. Dès le départ, il faut que tu montres qu’il y a des choses que tu ne tolèreras jamais ! Tu as compris ?
Leila : Ok.
Elle : C’est à toi de montrer à ton homme quelles sont tes limites. Toi seule sais ce que ton cœur peut supporter. Tu n’as pas besoin de prendre exemple sur moi ou sur d’autres personnes. Non. C’est ta vie et la sienne. Ecoute ton cœur et ton instinct. Quand il te dit ce n’est pas bon… C’est que ce n’est pas bon. L’intuition ne trompe jamais.
Leila : Ok.
Elle : Bon, Adrien est en train de me toucher les fesses, je te
Je lui souhaite bonne nuit par messagerie, sure qu’elle ne le lira même pas. Les conseils d’Elle me font réfléchir. Je me sens encore plus perdue que jamais. Je vérifie si je n’ai pas eu de message d’Alexander entre temps. Il n’y a rien.
Problème au bureau.
Problème d’enfant.
Problème de famille.
Je n’aurai jamais la paix. Je n’en peux plus. Je suis à bout. J’éteins mon téléphone et je me recroqueville dans mon lit. Mais je ne trouve pas le sommeil, alors je me lève et ouvre tous nos tiroirs. Tous nos documents, je les éparpille par terre et je commence à les analyser. Des billets d’avions qui ne correspondent à ses déplacements officiels. Tous ces petits détails, ces petites incompréhensions que j’avais négligées auparavant remontent à la surface pour que mon esprit les affronte et reconnaisse que je suis lasse.
Je ne veux pas perdre Alexander.
Si je le perds, je me perds.
J’ai tout risqué pour lui.
Mon corps me trahit, lui aussi doit-il le faire ?
Non il ne peut pas me faire ça, pas lui…
Il me l’a promis. Dans cette vie comme dans la prochaine, jamais son âme ne me quittera.
Je veux encore une fois sentir son amour m’envahir, me submerger… Je veux sentir sa passion courir dans mes veines, me consumer et plus que tout je veux voir le vert de ses yeux illuminer ma vie.
Je ne veux pas perdre Alexander.
Et parce que je suis sa femme, parce que je ne peux pas faire autrement que l’aimer, encore et encore. Je rallume mon téléphone et lui envoie un message alors que je n’en ai toujours reçu aucun de lui.
Leila : Je t’aime.
*
**
A bientôt
Leilaji.
On aime (pour me faire plaisir), on commente (pour débattre avec les autres et donner son point de vue), on partage (pour faire découvrir l’histoire).