Chapitre 10

Write by Mayei

Chapitre 10


…Julien Desoto…


Je me tenais debout depuis devant sa porte sans pour autant frapper. Pour dire vrai, j'appréhendais sa réaction lorsqu'elle me verrait. Je finis par prendre mon courage à deux mains. Je me décalais pour ne pas qu'elle puisse me voir dans l'œil de Juda. Si elle me voyait c'est sûr qu'elle ne m'ouvrirait pas la porte. Je restais bien dans ma cachette jusqu’à ce qu’elle ouvre. Je me montais ensuite. Elle resta immobile, me regardant droit dans les yeux. Je ne savais pourquoi mais je la trouvais étrangement belle. Et sa poitrine qui avait grossi ! Elle était tout juste à croquer. Nous étions restés debout, à nous regarder. Elle ne portait qu’un sous corps à fines bretelles.


Moi : rentrons sinon tu risques de prendre froid !


Elle ne parla pas et rentra en laissant la porte ouverte derrière elle. Eh ben ça se passait facilement contrairement à ce que j’avais imaginé. Franchement, j’avais imaginé comment elle allait déjà me crier là-dessus ou me traiter de tous les noms. Je la suivais donc à l’intérieur après avoir refermé ma porte. Elle était assise dans l’un des fauteuils, tenant une gourde dans sa main. Pour dire vrai, elle m’ignorait royalement, regardant la télévision. Je préférais m’asseoir un peu plus loin. 


Moi : comment vas-tu Melissa !


Melissa : comme tu peux le voir je vais très bien ! 


Moi : et le bébé ?


Melissa (me regardant étrangement) : le bébé ? De quel bébé parles-tu ?


Moi (me grattant ma tête) : s’il te plaît ne le prends pas comme ça ! Je suis là pour te présenter mes excuses et prendre mes responsabilités par rapport à mon enfant. Je reconnais avoir foutu la merde. J’ai paniqué et je n’ai pas agi avec sagesse. Je t’en prie reprenons là où nous nous sommes arrêtés !


Melissa : Julien ne me fait pas rire s’il te plaît.  C’est parce que ton père va me faire tes virements maintenant que tu te pointes chez moi la queue entre les jambes ? Aies le cœur tranquille et le sommeil paisible car je ne comptais même pas utiliser ton argent. J’allais te faire parvenir toute ma somme le jour même ou ton père me fera le dépôt. Pour ce qui sera de mes factures d’hôpital, pour ne même pas voir ton visage, je te les ferai parvenir par la poste. Vous vous êtes trompés ta mère et toi. Je ne courrais pas après l’argent ! L’argent qui n’est même pas à toi en plus lol ! Si je te poursuivais, c’était pour que mon enfant ait le nom de son père sur son jugement. Je n’aurais pas supporté que mon enfant ait été considéré comme un batard et que je passe pour la pute de service qui ne connaîtrait pas le véritable père de son enfant. C’est tout ce que je voulais mais tu as été tellement lâche que tu n’as pas hésité à donner mon numéro à ta mère pour qu’elle fasse la sale besogne s ta place. Tu es peut-être plus âgé que moi mais je sais ce que je veux dans ma vie et de n’est pas toi. Je ne t’empêcherai pas de faire partir de la vie de ton enfant mais pour ce qui est de la mienne (se levant) tu es complètement rayé. Tu connais la route !


Elle passa devant moi et disparu dans sa chambre. Je restais complètement sonné après tout ce que je venais d’entendre de sa bouche. Elle n’avait pas hurlé...elle avait parlé posément et je savais que tout ce qu’elle disait, elle le ressentait vraiment. J’avais sérieusement merdé et franchement, je ne savais pas ce que je pourrai faire qui lui fera changer d’avis ! Si seulement nous pouvions remontrer dans le temps !  Si seulement je pouvais tout changer. J’avais eu peur et je n’avais pas osé m’affirmer. Je venais de perdre Melissa alors que je l’aimais terriblement. 


Tout n’était pas encore perdu. Elle portait mon enfant en elle et nous serons emmenés à nous côtoyer souvent. Je ne perdais pas espoir. Je pouvais toujours la reconquérir et c’est ce que j’allais faire. Je ne pouvais pas tout laisser tomber comme ça ! J’allais tout faire pour qu’elle change d’avis et ça commençait maintenant. Je décidais de la rejoindre dans sa chambre. Je poussais tout doucement. Elle était couchée sur son lit, le visage plongé dans l’un de ses coussins. Je m’approchais et m’assis sur le lit près d’elle. Je ne savais que dire exactement et ce silence était si pesant. Soudan. Je l’entendis renifler, comme si...comme si elle pleurait. 


Moi (tout doucement) : hey bébé ? Pourquoi tu pleures ? 


Face à son mutisme, je la retournais pour que mieux voir ce qui se passait. Son visage était baigné de larmes et ses yeux, complètement rouges. J’avais mal de la voir ainsi. Tout ce que je voulais à présent était de la prendre dans mes bras, lui apporter un peu de réconfort. Ignorant le fait qu’elle m’en veuille, je mis ma pensée à exécution et l’enlaçais. Elle n’émit aucune résistance, ce qui me réconforta dans mon geste. Je lui caressais tout doucement le dos en lui murmurant à l’oreille. 


Moi : Ne pleure pas Melissa ! Tu risques de te rendre malade et rendre le bébé triste également. 


Elle s’accrocha à moi et enfoui son visage dans mon cou. Je m’éloignais un peu et nos regards se rencontrèrent. Ensuite nos lèvres se retrouvèrent. Ses baisers m’avaient tellement manqué que je me retrouvais à pousser un soupir de soulagement. Ce sentiment pouvait être comparable à ce que ressentirait une personne dans le désert qui venait d’avoir un peu d’eau.  Elle se plaça sur mes jambes et prolongea le baiser. Bientôt son habit se retrouvait au sol et sa peau était en contact direct avec la mienne. Je ne voulais qu’une chose, prendre ses mamelons en bouche. Elle ramena sa tête en arrière en gémissant timidement. J’avais mes mains partout sur ses fesses. J’étais bien là...je me sentais chez moi. Elle défit frénétiquement le bouton de mon pantalon puis le zip. Elle se décala un peu pour qu’il puisse tomber à mes chevilles puis elle s’empala complètement sur mon sexe. 


Moi (grognant) : merde ! Tu es super bonne bébé !


Elle m’embrassa tout en continuant de bouger sur moi. Elle avait pris appuie sur mes épaules et bougeait les fesses comme si elle dansait un dangereux mapouka. Je passais mes mains sous ses fesses et la soulevais pour qu’elle se couche sur le lit. Elle m’avait drôlement manqué. Il n’était pas question pour moi d’y aller de main morte. Je la cilbutais avec envie si bien que ses gémissements avaient viré de la timidité à la férocité. Elle me grattait dans le dos et j’adorais ça. Nous nous couchions complètement rompus. 


Melissa (se levant puis jetant mon pantalon sur moi) : sors de chez moi !


Moi (sonné) : pardon !


Melissa : Julien je dis sors de chez moi immédiatement ! J’en ai fini avec toi 


Moi : écoute...


Melissa : Julien j’avais envie de toi ! Maintenant que mon désir est assouvi je n’ai plus besoin de tes services qu’est-ce que tu ne comprends pas ?


Je me levais complètement honteux et me rhabillais comme un enfant qui avait fait une bêtise. Melissa ne me prêta plus attention jusqu’à ce que je sorte complètement de chez elle. Je me sentais complètement con après cette histoire. Pouvais-je lui en vouloir ? Je n’étais pas dans ce droit-là. Je marchais jusqu’à l’arrêt du bus pour attendre que le bus qui mène à chez moi arrive. 


…Luna Tahi...


J'étais assise depuis au bar de ce restaurant avec un verre de mon cocktail préféré. J'étais sortie prendre l'air toute seule. Et pourquoi pas faire de nouvelles rencontres masculines ? Je regardais autour de moi, il n'y avait pas tellement de personnes qui me donnaient l'envie de leur adresser la parole. Je continuais de siroter ma boisson. Je me savais belle alors je jouais de ça. Je lançais des regards perçants a certains hommes qui se sentaient sûrement trop intimidées pour venir vers moi. J'avais un decolté plongeant qui laissait voir mes jolis seins bien fermes. Je bougeais la tête au son de la musique douce qui passait. J'aimais mes soirées ainsi. Pas trop de bruit. Juste ce qu'il fallait.


Ma soirée se déroulait tranquillement jusqu'à ce qu'il franchisse le pas. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit ainsi. Du coup, je comprenais tout. Il était super beau. Grand de taille, et je ne pouvais m'empêcher de constater qu'il portait un costume d'un grand couturier. Le costume était de couleur bleue et ça lui allait à ravir. Je dégageais mon visage en ramenant mes cheveux en arrière. Je redressais ensuite le buste. Il approcha du bar et commanda sa boisson.


Moi : bon choix de couture !


Lui (me regardant) : merci madame !


Moi : c'est rare de voir des personnes s'y connaître autant niveau couture. J'ai dû apercevoir ce des habits de ce couturier deux ou trois fois seulement dans la ville.


Il se contenta juste de me sourire sans plus, et cela, me décontenançait. Je n'avais pas pour habitude de traiter avec les types ayant son attitude. D'habitude, ils bavaient déjà sur moi, mais avec lui, c'était diffèrent, froid. Je décidais de lui proposer un verre à mes frais.


Moi (lui tendant la main) : appelez-moi Luna !


Lui : et moi Denis !


Moi : et si je vous proposais un verre ? À mes frais bien sûr !


Denis : j'aurais vraiment apprécié, mais j'attends quelqu'un. Désolé


Moi (souriant) : oh, il n'y a pas de soucis !


Du coup, je me sentais complètement idiote. Je n'avais pas pour habitude de me faire renvoyer comme ça par un homme. Je me concentrais donc sur ma boisson, prenant soin de l'ignorer complètement. Soudain je le vis se lever en levant la main vers l'entrée de l'établissement. Je regardais dans la même direction pour tomber sur une femme, très belle qui se dirigeait vers lui en souriant. Il la tint dans le dos et lui fit un bisou sur la joue. Par sa façon de la tenir, je savais qu'ils n'étaient pas que de simples amis. Merde ! J'allais devoir procéder d'une autre façon.

Je terminais mon verre alors qu'ils s'étaient installés dans un coin pour mieux discuter sûrement. La fille se sentait bien à ses cotes si je devais m'en tenir à sa façon de rire. Si seulement elle savait. Je pris des photos d'elle discrètement, donnant l'impression de juste manipuler mon téléphone et surtout après avoir enlevé le flash pour ne pas me faire prendre. Je me levais tout simplement et sortis de là. Une fois dans ma voiture, je composais sans passer par mon répertoire le numéro de Freddy. À force, j'avais fini par le connaître par cœur.


Freddy : allô ! Je sais que ça prend du temps, mais je te promets que...


Moi : ce n'est pas pour ça que je t'appelle Freddy !


Freddy : oh ok. Je t'écoute alors.


Moi : lorsque je vais raccrocher, je t'enverrai des photos d'une fille. J'ai besoin d'avoir toutes les informations sur elle au plus tard demain midi.


Freddy : il n'y a pas de soucis ! Ça marche. 


Moi : ok, je compte sur toi.


Clic 


À nous trois donc ! Je démarrais sur les chapeaux de roue


...Windi Agnero...


J'arrive au lieu de rendez-vous à l'heure précise qui était convenue, soit 19h30. Pour dire vrai, j'étais garée devant depuis au moins une bonne cinquième de minutes et j'attendais juste que l'heure arrive. Alors que je franchissais le pas de l'entrée, je le vis qui levait sa main pour m'indiquer qu'il était là. Automatiquement, sans le vouloir, je me mis à la noter comme je le faisais avec tous mes rendez-vous.  Il venait de se prendre un 20/20 pour sa ponctualité. J'arrivais toujours en avance sur mes rendez-vous et toujours ces prétendants étaient en retard. Vous vous souvenez de ce fou qui était venu en retard et en plus avec sa mère ? lol. En imaginant cette scène, je me mis à regarder un peu partout en espérant que cela ne se reproduise guère. 


Il marcha vers moi dans ce magnifique costume. Il n’avait pas fait dans la demi-mesure. Heureusement pour moi j’avais mis un point d’honneur à passer une belle rose sinon j’aurais fait tache à ses côtés. Il arriva à mon niveau et pris ma main afin d’y poser un baiser. Un vrai gentleman je vous dis. 


Dénis : tu es tout simplement magnifique !


Moi : que vais-je donc dire de toi ? Je me frotte à une concurrence plutôt rude. 


Dénis : j’ai fait l’effort pour honorer ce rendez-vous 


Il décala sur le côté afin que je puisse me frayer un chemin. A la table il me tira la chaise. Je lui lançais un sourire timide. Le compteur de notes tournait à fond dans ma tête. Depuis combien d’années déjà, dénis allait passer la moyenne, s’il ne l’avait pas déjà fait. En plus d’être ponctuel, il était galant et de ce que je savais il était en mesure de tenir une conversation. Toute femme devrait au moins tenir une liste de ce qu’elle attendait comme caractéristiques chez un homme pour ne pas faire place à la médiocrité. Lorsqu’on souhaitait aller loin, il fallait s’entourer de personnes qui pourraient vous tirer vers le haut. Cela compte aussi pour nos fréquentations amoureuses. Nous passions notre commande et meublions l’attente par une conversation qui tournait autour et tout et n’importe quoi. 


Dénis : je suis ravi que tu aies décidé de me joindre. Je commençais à désespérer !


Moi : déjà ? (Le regardant dans les yeux) je les aime endurants moi. Devrai-je être déçue ?


Dénis (se raclant la gorge) : euh...en fait...


Moi (éclatant de rire) : déstresse je plaisante juste 


Dénis : ouf !


Je le vis se détendre immédiatement. Oh les hommes ! Pourquoi sont-ils toujours aussi crispés quand une femme se permet une blague à connotation sexuelle ? Ils sont un peu trop coincés tout de même. Je promène mon regard un peu partout lorsque mon attention se pose sur sa main gauche. Je fus surprise de voir cette trace pâle qui contraste avec sa peau noire précisément sur son annulaire. Sans me tromper, cela montrait qu’une alliance siégeait là depuis pour laisser une trace comme celle-là. Je sentis mon humeur changer tout à coup. Qu’est-ce que j’imaginais ? A quoi est-ce que je m’attendais. Un homme aussi beau, une place bien acquise en société. C’est évident qu’il soit marié. Le Salop ! Je reviens à moi-même alors que dénis passait sa main devant moi.


Dénis : tu m’as l’air préoccupée tout à coup !


Moi (posant mon regard sur sa main) : pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu étais marié ? Tu ne trouves pas ça un peu bas ? Retirer ta bague pour un rendez-vous ? Quelle excuse as-tu donné à te femme pour être ici avec moi à cette heure ? Une réunion improvisée je suppose.  


Dénis : ... ... ...


Moi : pourquoi me regardes-tu comme un idiot ? J’attends des explications. Puis merde (me levant) qui suis-je pour attendre des explications de ta part ? 


Je fouillais dans mon sac et sortis les billets qui s’y trouvaient à l’intérieur. Je les posais bruyamment sur la table et m’en allais. Dénis ne m’avait pas couru après. Tant mieux. Que des menteurs. Une femme avait décidé de te faire confiance...de s’unir à toi pour le meilleur et pour le pire et tout ce que tu trouves à faire c’est de retirer ton alliance pour retrouver une autre. Et moi qui imaginais une possible relation entre lui et moi. J’allais délibérément me faire mal pour rien. Ma tante qui ne parlait que de mariage ! C’est ça le mariage ? S’unir avec quelqu’un pour se faire tromper à longueur de journée ? Merci mais non merci. 


J’arrivais à la maison toute énervée. Sur mon téléphone, je pouvais voir que ce menteur avait plusieurs fois essayé de me joindre. Je ne comptais même pas le rappeler. Je devrais même bloquer son numéro. Je me précipitais sous mes draps après avoir enlevé tout ce que j’avais sur le dos. J’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil. Cette soirée qui avait si bien commencé s’était soldée par un échec monumental. Peut-être que je n’étais pas faite pour un jour me marier. J’avais une carrière professionnelle bien épanouie, on ne pouvait pas tout avoir. 


Avec la nuit que j’avais eue, pas étonnant que je me sois levée en retard ! Il était déjà neuf heures lorsque j’ouvris les yeux. Merde ! Je me dépêchais et sautais dans ma voiture. Le bon côté était que les embouteillages avaient baissé et mon chauffeur me déposa au boulot en moins de trente minutes. En marchant dans les allées de l’établissement, je ne pus m’empêcher de remarquer ces gloussements à mon passage. Certains employés me souriaient puis suivaient des messes basses. Je ne prêtais pas attention mais en voyant ce large sourire de mon assistante je ne pus m’empêcher de lui poser la question. 


Moi : Viviane qu’est-ce qui se passe ici ?


Viviane : bonjour madame ! Vous avez quelqu’un qui vous attend depuis ce matin !


Je me bougeais et là je vis Dénis debout toujours en costume avec un gros bouquet de roses rouges. Il me montrait encore son si beau sourire. C’était une parfaite marque d’attention mais je ne devais pas me laisser atteindre. Ces hommes mariés avaient plusieurs tours dans leurs manches. Je passais devant lui sans lui adresser la parole. Je crois qu’il comprit que cela voulait signifier qu’il devait me suivre la ou j’allais c’est à dire dans mon bureau. 


Moi (fermant la porte) : qu’est-ce que tu fais ici Dénis ?


Dénis : tu ne m’as pas laissé le temps de m’expliquer !


Moi : bien sûr que si ! Sauf qu’il n’y a rien à dire lorsqu’on est pris sur les faits. Tu ne t’y attendais pas et le mensonge ne sortait pas. 


Dénis (fermement) : tu vas te faire et m’écouter pour une fois !


Moi : ... ...


Il posa les fleurs sur la table et s’assis confortablement face à moi. 


Dénis : j’étais marié Windi ! (Triste) j’ai perdu ma femme il y’a cinq ans. Je l’ai perdue alors qu’elle donnait naissance à mon fils qui n’a d’ailleurs pas survécu. Je l’ai tellement aimé. Je l’aimais plus que tout. Je pouvais donner ma vie pour elle. La vie a été injuste et me l’arracher bien trop tôt. Tout allait pourtant bien. Toutes les échographies étaient parfaites mais de jour là tout avait basculé pour moi. J’ai gardé mon alliance à mon doigt...cette alliance qui était la preuve de notre amour, un engagement pris devant Dieu que je ne saurais souiller avec une bassesse comme la tromperie. La première fois que j’ai retiré mon alliance depuis sa mort a été hier pour notre dîner. Je ne sais pas encore ce que j’éprouve pour toi...je ne sais pas quel adjectif ou nom mettre sur ce sentiment. Tout ce que je sais, c’est que je ne pouvais pas me montrer à ce rendez-vous avec une troisième personne raison pour laquelle j’ai retiré cette bague. (Se levant) je tenais à de donner la raison de cette trace à mon doigt. Maintenant que c’est fait, je prendrai bien la porte. 


Il s’en alla simplement et je restais là couverte de honte. Ce monsieur avait perdu sa femme et tout ce que je trouvais à faire était de le traiter d’infidèle. J’avais vite fait de sortir la carte jugement et je ne lui avais laissé aucune chance de s’expliquer. Je devais trouver un moyen de rattraper le coup. Mon regard se posa sur les roses. Quel homme qui était vraiment fâché se donnerait la peine de venir voir l’objet de sa colère avec des fleurs. Il y avait de l’espoir.


… … …


Je posais les fleurs sur la table dans ma chambre. Après ma douche je pris mon repas dans mon lit en regardant un film pour meubler le silence. Je ne saurais dire de quoi parlait exactement ce film. Je terminais et lavais les assiettes. De retour dans ma chambre, je me baisser pour humer le parfum des fleurs et remarquais la carte que je n’avais pas lue depuis. Je sentais aussi la carte dans l’espoir d’y trouver son parfum. Je faisais souvent ça quand je laissais des colis à quelqu’un. Un soupçon de mon parfum afin que le destinataire puisse penser à moi en ouvrant. Malheureusement Dénis ne le faisait pas. Aucune trace de son parfum ! 


Je fus ensuite surprise de lire ce qu’il y avait décrit sur la carte. Il me laissait tout simplement son adresse. Qu’est-ce que cela signifiait ? Devais-je le rejoindre ? J’eu envie de prendre mon téléphone et passer un coup de fil à mes amies mais elles étaient mariées et la nuit était un peu avancée. Et si je faisais une folie pour une fois ? Ça ne me tuera pas. Je suis majeure et vaccinée après tout. 


Je pris quelques affaires que je mis dans un sac et après un tour à la cuisine, m’installais derrière mon volant. Mon gardien me regarda, surpris ou confus je ne savais pas. Je lui fis simplement un sourire et pris la direction de l’adresse laissée par dénis. J’arrivais dans ce quartier qui semblait nouveau. C’était un quartier en construction dont j’avais entendu parler. L’on donnait l’argent et la construction se faisait au fur et à mesure. Bref, je garais la voiture devant le portail et sonnais. J’espérais ne pas me tromper et réveiller des personnes à cette heures. Après un court moment d’attente, le portail s’ouvrît sur Dénis qui parut surpris de me voir. 


Moi (montrant la bouteille de vin) : j’avais besoin d’aide pour finir cette bouteille 


Il me regarda un long moment sans rien dire. J’aurais pensé qu’il fermerait la porte, 


Lui : j’ai les verres pour ça !


Il se poussa et je passais en souriant. La maison était assez grande, un peu trop grande pour qu’il y vive tout seul. Je le suivis jusqu’au salon et pris place pendant qu’il s’en allait à la cuisine prendre les verres. J’en profitais pour promener mon regard un peu partout. J’étais à la recherche d’une quelconque présence féminine mais il n’y avait rien du tout, aucune photo, rien. Je positionnais mon sac contre ma poitrine. Le voilà qui revint avec un plateau qu’il posa devant moi. Il avait composé un apéritif avec des cacahuètes et tout. Il s’assit tout près de moi, maintenant, je sentais ce parfum que j’avais recherché sur sa carte. 


Dénis : alors que faisons-nous ? On se regarde un film ? 


Moi : pourquoi pas ? Mais d’abord je dois déposer mes affaires. Je ne pense pas rentrer chez moi aujourd’hui. Il est déjà vingt-trois heures 


Dénis : viens je te montre où les poser. 


Là aussi il n’y avait pas de traces féminines. Je me sentais de plus en plus mal d’avoir assumé tout ce que je lui avais sorti au restaurant. Je posais mon sac sur le lit sans ranger ce qu’il y avait à l’intérieur. 


Moi : au fait dénis ! Je suis vraiment désolée pour le restaurant. Je n’aurais pas dû imaginer toutes ses choses sans même te donner l’occasion d’en placer une. Je me sens vraiment conne si tu savais !


Dénis : tu sais quoi ? On va faire comme si rien de tout ça ne s’est passé et recommencer tout à zéro. 


... ... ...


J’ai passé la nuit chez dénis dans une chambre différente de la sienne. Rien ne s’est passé. Je vous connais, toujours à imaginer des choses. Je suis donc arrivée au boulot...tranquillement. Je n’avais qu’une seule envie, passer un coup de fil à mes amies pour leur indiquer que je venais de faire une nouvelle rencontre. Et il n’y avait rien de mieux qu’une bonne soirée entre filles autour de quelques verres pour discuter de tout ça. Je m’apprêtais à me mettre au travail quand j’ai reçu mon assistante avec un large sourire. Derrière, suivait le livreur de fleurs. Le sourire de mon assistante ne tarda pas à être contagieux. Je pris les fleurs et me précipitais sur le message qui disait « j’ai adoré passer cette nuit avec toi ! Toutes mes nuits devraient se dérouler ainsi. Bisous »


Je souriais maintenant bêtement ! Je posais les fleurs bien en évidence près de la fenêtre. Je lui composais un message, indiquant que j’avais bien reçu les fleurs. Et que pour son message tout dépendait de lui. Il me répondît immédiatement 


« Si tout ne dépendait que de moi, je t’aurais arraché la robe que tu avais hier. Bonne journée de travail mademoiselle Agnero »


Pour quelqu’un qui n’avait pas eu de rapports depuis je ne savais quand, ce message provoqua une décharge en moi. Afin d’éviter les dégâts, je laissais mon téléphone loin et ouvris le premier dossier qui était sur ma table. Le rapport de performance...et tout allait plutôt bien de ce côté. Malgré mon esprit un peu distrait, je faisais quand même le boulot. Puis je fus dérangée par la visite d’une cliente qui souhaitait coûtes que coûtes me parler. D’après les dires de mon assistante, les filles à l’accueil, n’avaient pas réussi à la faire démordre. Elle jurait de me voir ou dans le cas contraire, elle allait m’attendre à la sortie. Je me levais donc pour accueillir cette femme, dont le parfum envahit la pièce dès ses premiers pas dans mon bureau. 


Moi : bonjour ! comment puis-je vous aider ?


Elle : moi c’est Luna...Luna Tahi. 


Moi (prenant la main qu’elle me tendait) : enchantée madame. Veuillez-vous asseoir. Je suis à votre écoute. 


Luna : il n’y a absolument rien de grave. C’est juste que j’avais pour habitude de faire mes analyses ici sans vraiment savoir qui en était à la tête. Par le nom, j’imaginais qu’il s’agissait d’une structure étrangère jusqu’à ce que j’apprenne que c’est vous qui la dirigiez. Je trouve ça absolument fascinant...qu’une femme en plus de votre tranche d’âge soit à la tête de cette filiale ici à Abidjan. Je tenais vraiment à vous voir de mes propres yeux...Voir la débrouillarde qui comme moi réussit à sortir l’épingle du jeu. 


Elle afficha un sourire magnifique. Je ne m’y attendais pas du tout. Ce n’était pas tous les jours qu’une personne se présentait à mon bureau pour me sortir tout ça. C’était vraiment flattant. 


Moi : je ne sais vraiment que dire si ce n’est un merci vraiment franc. 


Luna : vous avoir comme amie serait une grande impossibilité j’imagine, les places doivent déjà être occupées. (Fouillant dans son sac) voilà ma carte. On ne sait jamais...si l’envie vous vient, nous pouvons toujours nous rencontrer pour échanger. Je me sens très souvent seule...vous savez, quand on n’a pas quelqu’un dans sa vie parce que nous ne sommes pas prêtes à accepter n’importe quoi comme des moutons, l’ennuie arrive bien vite. Bon je ne vais pas perdre de votre temps (se levant) je vais devoir y aller. 


Je la raccompagnais en lui souhaitant de passer une belle journée. Je gardais la carte qu’elle m’avait remise. Être mon amie ! Je ne la connaissais pourtant ni d’Adam ni d’Ève. Je rangeais sa carte dans mon sac. J’en profitais pour prendre mon téléphone et composer le numéro de mon Sophie. Celle-ci raccrocha et je reçu un message sur-le-champ disant « je ne peux pas parler maintenant ». Ce fut pareil avec Alida. Je décidais donc de leur envoyer un message à chacune.


« Ça vous dit un bar ce soir ? Beaucoup de chose à vous raconter »


Alida fut la première à répondre, pourtant elle disait qu’elle ne pouvait pas parler maintenant. 


Alida « désolée ma puce, ça ne sera pas possible de mon côté. Soirée prévue avec mon mari »


Euh...ok 


« Aïe ! Ça tombe mal ma chérie. Je suis en voyage avec mon mari là. On a même dit pas de téléphone. Désolée. Bisous »


Ben voilà qui était dit ! Depuis quand elles voyageaient sans même me le dire. Moi qui étais si excitée quant à l’idée de leur parler de ma nouvelle rencontre. Ça faisait quand même une éternité que nous ne nous étions pas vues. Apparemment c’était moi qui m’en préoccupais le plus. Je n’allais pas encore passer cette soirée chez Denis. J’allais tranquillement rentrer chez moi, manger devant la télévision et m’en dormir. Très bon programme n’est-ce pas ?

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