Chapitre 11
Write by Mayei
Partie 11
…Morelle…
Cette semaine s’est écoulée tranquillement mais le plus surprenant était que papa changeait ses habitudes. Il ne rentrait plus sur le coup de vingt heures mais pouvait rester dehors jusqu’à 22 heures maintenant. Il était tout le temps de bonne humeur et passait tout son temps à sourire et fredonner des mélodies. Mon père était super heureux tout à coup. Nous avons été forcées de nous rendre à l’évidence. Ce n’était pas le changement de look de maman Françoise qui le mettait dans cet état. Nous avions espéré ! Hélas ! Du coup elle me tenait plus vraiment à suivre le plan original. Elle voulait tout laisser tomber. Heureusement que Lyly avait réussi à la convaincre d’essayer encore une semaine. Si rien ne changeait la, elle pouvait laisser tomber. Du balcon de ma chambre, je vois mon père assis dans le jardin au téléphone avec toutes ses dents dehors. J’appelais immédiatement ma sœur qui était couchée dans mon lit.
Moi : regarde ton père ! On dirait toi quand tu parles avec Allan !
Lyly : c’est vrai en plus. Tu penses qu’il a entamé une relation ?
Moi : ça ressemble à ça Leslie !
Lyly : c’est bizarre même ! Moi je ne veux pas qu’il vienne nous imposer une femme qui sort de je ne sais où. Notre choix est déjà fait. Si jamais elle s’amuse je vais lui montrer de quoi je suis capable.
Moi : calme-toi d’abord ! Nous se sommes encore sûres de rien.
Nous restions là à le regarder. Impossible d’entendre de qu’il disait puisqu’il était quand même loin de nous. Nous suivions toutes ses expressions du visage et ses gestes. Puis le gardien vînt vers lui et lui souffla je ne savais quoi ! La tronche de papa changea et il raccrocha le téléphone pour suivre le gardien. Mon spectacle terminé, je regagnais ma chambre. Je m’assis devant Lyly de sorte à lui barrer la vue sur son ordinateur. Madame suivait encore l’un de ses films nigérians. Il fallait voir comment elle me poussa. Je faillis laisser mes dents au sol.
Moi (me recevant) : à cause d’un simple film tu vas me faire perdre mes dents ?
Lyly : bouge !
Moi : si je n’ai plus de dent c’est Allan que je vais épouser madame
Toc ! Toc !
Lyly : oui ?
Maman Françoise se présenta à nous avec un visage plus que perplexe. Elle ferma tout doucement la porte derrière elle.
M.F (murmurant) : vous avez donné rendez-vous à un jeune homme ici ?
Moi : quoi ?
Ma : il y’a une jeune en bas et votre père vous demande immédiatement !
Je regardais Leslie qui avait déjà commencé à transpirer. Qu’est-ce que Allan pouvait bien foutre ici. Je ne voyais personne d’autre en dehors de lui. Si mon ami Franck voulait passer, il allait d’abord m’envoyer un message pour savoir si le chemin était libre. Je restais derrière elle. Nous avons descendu les marchés ensemble pour retrouver mon père assis sur la Terrace et près de lui se tenait le jeune homme en question. Je reconnu tout de suite la coiffure. C’était Lucas ! Ce gars que j’avais rencontré à la fête. Jamais je n’aurais imaginé que ce soit lui. Qu’est-ce qu’il foutait la ? Voulait-il ma mort ? Comment allais je expliquer sa ?
Papa : quelqu’un peut me dire ce que ce jeune homme fait ici ? Qui est-il venu voir ?
Lucas : en fait...monsieur !
Papa : je ne m’adressais pas à vous jeune homme mais à mes filles !
Lucas se tut automatiquement ! Je tremblais deh. Mon père allait bien me tuer.
Lyly (à Lucas) : c’est toi Lucas ? Le frère à Mélodie ?
Lucas : oui c’est moi !
Lyly : oh elle m’avait dit que tu passerais mais ne m’avait pas donné l’heure (à papa) c’est le frère d’une amie de classe. Elle a été hospitalisée et vient à peine de sortir de l’hôpital. J’ai pris ses copies et les cours qu’elle a raté. Je devais tout remettre à son frère.
Papa : apporte-moi les copies !
Je n’avais même pas fini de me réjouir de ce coup de pouces que venait de me donner ma sœur, voilà que monsieur Desoto voulait les preuves. Comment allions-nous nous tirer de cette affaire ? et ce Lucas qui pensait qu’on pouvait se présenter chez les gens comme s’il s’agissait d’un moulin. Je voulais suivre Leslie pour voir c’était quoi son plan après sa mais c’était mal connaître mon père. Il m’intima l’ordre de rester debout au même endroit. C’est Leslie qui avait les copies, je partais donc chercher quoi derrière elle. Il détourna les yeux de moi et concentra son regard sur le journal qu’il tenait en main. Les yeux de Lucas croisèrent les miens. Il me regardait d’une façon que je n’aurais su décrire. Je baissais automatiquement les yeux. Ma sœur revint avec des feuilles et des cahiers.
Lyly (à Lucas) : voilà tout y est ! Elle doit commencer à recopier à partir de 13 mars
Papa : pas si vite ! Donne-moi ces feuilles !
Lyly n’hésita pas à lui remettre les copies ! Papa analysa tout, feuilles par feuilles !
Papa : c’est bien elle est intelligente ! C’est avec ce genre de personnes que vous devez vous promener.
Il rendit les feuilles à Lucas et souhaita un prompt rétablissement à sa sœur Mélodie. J'avais les jambes toutes tremblantes alors que nous regagnions ma chambre. Pour dire vrai, je tremblais de partout, pas seulement des jambes. Je me sentais malade tout à coup. Si un docteur était dans cette maison, il aurait témoigné du fait que ma tension ait surement monté d'un cran. La première des choses que j'ai faite en rentrant dans la chambre a été de me coucher sous ma couette. Ce genre d'émotion était trop pour moi. Mais c’était sans compter sur ma sœur qui allait maintenant me montrer qu'elle avait les dents blanches.
Lyly (tirant le drap) : ma chérie tu fais quoi sous le drap ?
Moi : Desoto, il ne faut pas faire. Je ne me sens pas bien. J'ai pris froid la !
Je pense que c'était la phrase à ne pas lui dire car elle partit dans un fou rire. J'avais moi-même envie de rire mais j'aurais perdu toute ma crédibilité devant cette folle que j'avais comme sœur. Elle continua de se payer ma tête jusqu'à s'attraper le ventre pour rire bêtement.
Lyly : mais l'audace de ce type ! je l'aime déjà comme ce n’est pas possible. Lui, il ne se renseigne pas avant de venir chez les gens.
Moi : je t'assure ! il a fait papa allait me crucifier aujourd'hui. Mais toi tu mens mal hein ! comment vas-tu faire pour récupérer les affaires de la pauvre fille ?
Lyly : bonne question ! je n'y avais pas pensé.
Il s'agissait d'une amie de classe de ma sœur qui lui avait remis ses cahiers pour qu'elle puisse se mettre à jour. Au lieu de rester à l'école et suivre les cours ma sœur avait préféré aller s'enfermer dans la chambre de l'ami de son cher Allan pour se faire sauter oh. Dans les cahiers de son amie se trouvait ses feuilles de compositions et elle en avait profité pour faire tenir son argument. Ce qui est sûr, je lui serai à jamais reconnaissante de m'avoir sauvé la vie ! Nous sommes restées là à paresser et à parler de tout et de rien jusqu'à ce que mon père frappe à ma porte. Le monsieur était bien mis dans un chic polo. Son parfum avait pris toute la chambre.
Lyly : oh papa tu es beau hein !
Papa (se décalant) : tu trouves ?
Lyly : mais oui ! tu devrais t'habiller comme ça plus souvent
Papa : c'est noté alors. Je sors là vous voulez quelque chose ?
Moi (sans grande conviction) : donne-nous seulement les billets ça ira.
A ma grande surprise, monsieur mon père fouilla dans ses poches et nous remis à chacun la somme de quinze mille francs. Nous avions toutes les deux les yeux et la bouche grands ouverts. Il s'en alla ensuite. Lyly se tourna tout doucement vers moi.
Lyly (air grave) : Desoto c'est grave !
Moi : très grave ! c'est avec papa qu'on a rigolé comme ça ? et il nous a même remis de l'argent !
Lyly : je suis persuadée que ce n'est rien de sérieux ! surement une jeune fille qui le fatigue mais rien de plus.
Moi : qui vivra verra ! Allons un peu dehors.
Lyly : ah tu n'es plus malade ?
Moi : tchrrr
Nous étions tranquillement assises quand le gardien s'est approché de nous. Il avait dans ses mains les cahiers que Lyly avait remis à Lucas. Au moins il était intelligent il savait qu'il ne pouvait pas s'en aller avec les cahiers des gens. Le gardien ensuite me présenta une feuille. Il me laissa entendre que Lucas avait spécialement laisse ça pour voir. Je devais la lire car toujours selon le gardien, Lucas lui avait dit que c'était vraiment important. Je pris la feuille et la dépliais. Je me mis à lire ce qui était écris.
"Morelle, je te laisse sur cette feuille de papier mon numéro de téléphone. J'attendrai ton appel dans les prochaines heures. Dans le cas contraire je me présenterai chez toi demain en espérant que ton père soit là afin de lui indiquer l'objet précis de ma précédente visite. Je n'aime pas tellement mentir. Au passage, tu es encore plus belle quand tu as peur et que tu ne fais plus tellement la bouche. A tout la l’heure…au téléphone"
Moi : Non mais il se prend pour les fesses du pape ce type ?
Lyly (m'arrachant la lettre) : laisse-moi voir !
Comme elle aime les bêtises, il fallait la voir sauter partout en faisant les éloges de ce cher Lucas
Lyly : pardon il faut l'appeler. S'il débarque ici demain, je ne sais pas ce que je dirai oh. Je n'ai plus de cartouches
Moi : c'est seulement à cause de ça que je vais l'appeler hein sinon jamais je ne l'aurais fait !
Lyly : pardon arrête-moi ça, il y a la honte dedans.
...Leslie Desoto...
Je viens d’arriver chez l’amie de Allan. Il n’y a qu’ici que nous nous voyons. Lui qui m’avait dit d’arriver ici un peu tôt, voilà que lui-même n’y était pas. Je restais donc assise sur la Terrace à attendre que monsieur se pointe. Heureusement qu’aujourd’hui le professeur n’était pas venu sinon j’aurais encore raté un cours. Je sais ! Ne me regardez pas comme ça. Je me rattraperai automatiquement chez une amie. Je savais que tout ça n’était pas sain mais je l’aimais tellement Allan. C’était comme si je perdais la raison à chaque fois que je recevais un message de lui ou qu’il était dans les environs. Toute mon attention allait vers lui et je ne pouvais plus rien faire. Je faisais de mon mieux afin de ne pas le contrarier car je ne supporterais pas qu’il mette fin à cette relation.
La servante a été gentille et m’a proposé quelque chose à boire. C’est avec le sourire que je lui lançais un merci alors qu’elle posait ce verre de grenadine devant moi. Elle me retourna le sourire et s’assit près de moi.
Elle : tu sais je t’aime bien ! Tu es bien plus respectueuse que ces autres filles qui viennent ici. Seulement je pense que tu ferais mieux de chercher ailleurs. Les garçons-là ne sont pas sérieux...il ne faut pas te prendre les maladies cadeaux. Tu es trop belle cherche toi quelqu’un de bien.
On sonna à la porte et Allan se présenta. La fille se leva avec le plateau et s’en alla. Je n’avais pas eu l’opportunité de lui poser de plus amples questions sur ce qu’elle insinuait par là. Mais dès ce moments mon esprit était envahi de questions. Que voulais-elle dire ? Allan ramenait d’autres fille ici ? Ou parlait-elle simplement du reste de la bande ? A peine arrivé, Allan me posa un bisou rapidement sur la joue et me tira à l’intérieur dans l’une des chambres. Il se jeta sur moi et commença à me déboutonner la chemise. Contrariée, je me détachais un moment de lui.
Allan : qu’est-ce qu’il y’a encore ?
Moi : tu ne trouves pas qu’on ne fait que ça ? Chaque fois qu’on a l’occasion de se voir c’est pour baiser et rien d’autre. Il n’y a pas que ça dans une relation.
Allan : Leslie ne commence pas s’il te plaît. On est dans une bonne ambiance là, ne gâche pas tout.
Moi : oh donc te demander de faire autre chose que coucher ensemble c’est gâcher la journée ? C’est quand la dernière qu’on est sorti tout simplement prendre un pot quelque part ?
Allan : tu sais très bien que je n’ai pas les moyens pour ça.
Moi : pardon arrête-moi ça ! Même prendre le pain ou le plat de tchep ne me fera pas de mal.
Allan : c’est ce que tu veux ok. (Avançant vers moi) quand on aura fini ici on ira prendre le plat de tchep que tu veux tellement.
Allan me trouva près du mur et se mit à caresser ma cuisse sous ma robe. Je n’avais plus la tête à ça. J’étais bien plus préoccupée alors lorsqu’il posa ses lèvres sur les miennes, je tournais simplement la tête. Il recula, me regarda avant de secouer la tête et pousser un long soupire. Il prit ses vêtements sur le lit et se mit à se rhabiller avec rage. Je le regardais faire sans dire mots. Que pouvais-je bien dire dans cette situation ?
Allan : tu sais quoi ? Je pense qu’une pause nous ferais du bien. Une pause afin que chacun puisse évaluer ses sentiments et décider si cela en vaut toujours la peine de poursuivre cette relation...
C’était comme si on venait de me briser le cœur en mille morceaux, non, plutôt dix mille morceaux. Cette phrase que je redoutais tellement. Non ! Allan ne pouvait ni me dire ça ni me faire ça. Je ne pouvais pas accepter qu’il m’impose une pause parce que j’avais refusé de coucher avec lui. Une relation n’était pas uniquement faite de sexe. Pourquoi Allan voulait-il me punir de la sorte ? Alors qu’il essayait de sortir de la chambre, je me précipitais et la refermais. Il ne s’en irait pas comme ça. Nous étions dans cette relation jusqu’au bout.
Moi : tu ne sortiras pas d’ici. Et ce n’est pas avec moi que tu feras cette pause.
Allan : écoute Leslie ! Ne rends pas les choses difficiles s’il te plaît. Nous avons vraiment besoin de ce temps loin de l’autre.
Moi : oh pour que monsieur puisse faire venir d’autres filles ici à sa volonté n’est-ce pas ? Tu penses que je ne sais pas ce que tes anis et toi faites dans mon dos ? Tu veux utiliser cette pause et mettre fin à notre relation pour t’afficher avec tes putes mais ça jamais ! Jamais ! tu m’as compris ?
Allan : pousse toi Leslie.
Moi : je ne bougerai pas ! Tu ne sortiras pas !
Allan : ne m’oblige pas...
Moi : quoi ? Tu vas me faire quoi ?
La minute qui suivait, je me retrouvais projetée à même le sol. Le choc avait été tellement violent que j’avais du mal à respirer. Allan venait de me jeter au sol sans scrupule et était sorti de la chambre sans regarder derrière lui. Il avait osé me violenter de la sorte. Tout doucement, mes larmes se mirent à couler le long de mes joues puis j’éclatais en sanglots. J’avais terriblement mal. Je n’arrivais pas à croire que Allan que j’aimais aussi fort puisse se conduire de la sorte. Même dans les cauchemars les plus sombres, je n’aurais pas pu voir Allan me traiter de la sorte. Je restais là, la chemise ouverte, à pleurer jusqu’à ce qu’aucune larme ne sorte de mes yeux. Ma source de larmes avait séché. Je me levais simplement et mis de l’ordre dans ma tenue. Mon sac accroché à mon épaule, je sortis de cette maison afin de rejoindre la maison...je ne pouvais pas me présenter à l’école dans cet état. Je laissais un message à morelle pour ne pas qu’elle s’inquiète.
Dans le taxi je me fis un visage présentable pour éviter les questions des maman Françoise (MF). Hélas ! dès mon arrivée ces questions n’ont pas manqué.
MF : qu’est-ce que tu fais là à cette heure ?
Moi : je ne me sens pas tellement bien ! J’ai préféré rentrer
MF : tu aurais pu appeler et le chauffeur t’aurais récupérée.
Moi : de toutes les façons il doit aller chercher Momo tout à l’heure. Il n’allait pas faire un tour de plus pour moi alors que je pouvais tranquillement rentrer en taxi.
MF : monte te coucher, non prend un bain chaud d’abord. Je vais te faire monter un thé chaud et des remontants.
Moi : d’accord maman !
Seulement avais-je besoin de tout ça ? Tout ce que je voulais moi, c’était Allan. Je pris ce bain comme maman Françoise me l’avait indiqué. Elle monta quelques minutes plus tard et me massa le corps avec le baume mentholé. Cela me fit un bien fou. Elle me questionna sur les rougeurs qu’elle remarqua se mon bras. J’arrivais à la distraire en lui signifiant que je ne savais même pas comment je m’étais fait ça. Je me couchais et elle me recouvrit de mes draps. Je me sentais bien là. J’attendis quelle sorte pour prendre mon téléphone et composer le numéro de Allan. Ça sonnait dans le vide. J’essaie encore et encore jusqu’à tomber sur la messagerie. Mes larmes se mirent à couler de nouveau...la morve me sortait maintenant du nez. Je l’aimais comme pas possible. Je ne pourrais supporter une rupture en ce moment. J’allais surement faire une dépression s’il ne laissait pas tomber cette histoire de pause. Généralement c’était la rupture qui suivait une pause. C’est juste qu’on ne veut pas se laisser brusquement donc on instaure cette fausse histoire de pause. La porte de ma chambre s’ouvrît soudainement et je ne fus pas rapide à me cacher la tête sous les draps.
Momo : madame qu’est-ce que tu as ?
Moi : rien !
Momo : rien et tu pleures ? Rien et tu es couchée comme ça on dirait tu vas bientôt mourir ?
Moi : ... ... ...
Momo : Lyly qu’est-ce qui se passe ? On se dit pourtant tout toi et moi...
J’avais envie de lui parler mais je savais comment cet échange allait se terminer. Elle n’avait jamais aimé Allan alors si je lui racontais tout, elle serait même prête à trouver quelqu’un pouf lui régler son compte et ça allait compliquer cette affaire. Je décidais donc de zapper tout et de simplement lui dire que ce dernier avait décider qu’on fasse une pause.
Momo : c’est parce que Allan a instauré une pause que tu veux te tuer Leslie ? Aaaah toi aussi ! Tu devais t’estimer même heureuse qu’il fasse ça. Si cette relation pouvait même prendre fin maintenant là le monde se porterait mieux crois moi.
Moi : comment peux-tu me sortir des choses pareils ? C’est quoi le problème avec toi ?
Momo : simplement que ce type ne te mérite pas. Tu mérites tellement mieux mais tu refuses d’ouvrir les yeux.
Moi : non ! C’est toi qui refuses de voir que ce type comme tu le dis, je l’aime à la folie. Je l’aime vraiment et c’est lui que mon cœur a choisi. Pourquoi ne veux-tu pas comprendre ça ? Je ne questionne jamais tes choix mais tu es toujours là à me juger...à le juger. Parce que quoi ? Il ne vient pas d’une famille aussi nantie que la nôtre donc automatiquement il est derrière moi afin que je l’entretienne ? Ou directement son amour pour moi doit être questionné ? Est-ce interdit quelque part qu’une petite amie fasse des cadeaux à son mec ? Est-ce interdit ? Tu me dis que je peux tout te dire mais comment le faire si chaque fois je suis jugée et la personne que j’aime aussi ? C’est difficile.
Momo (se levant) : je vois ! Tu sais quoi ? Je suis vraiment désolée de donner l’impression que je te juge. Pour éviter tout ça, je préfère que nous n’abordions plus le sujet Allan toi et moi. Je serai toujours là pour toi concernant les autres compartiments de ta vie mais pour de qui est de ta relation avec Allan je ne m’y mêlerai plus. Repose-toi bien. Je suis dans ma chambre au cas où tu aurais besoin de moi.
Elle s’en alla me laissant toute seule. Il fallait qu’elle comprenne que j’aimais Allan et que ses remarques souvent n’aidaient pas. Je fini par m’endormir jusqu’à ce que je sois réveillée puisque mon père demandait qu’on le retrouve au salon. Il était encore rentré après vingt heures. Le changement perdurait. Au moins aujourd’hui j’étais convaincue que nous n’avions pas fait de bêtises et il n’y avait pas s avoir peur. Même maman Françoise prenait part à cette petite réunion.
Papa : qu’est-ce que tu as ?
Moi : je me sens un peu fatiguée mais ça va.
Papa : as-tu pris des remontants ?
Moi : oui papa.
Papa : ok. Alors j’ai demandé que vous soyez là pour vous avertir que nous allons recevoir quelqu’un de très important demain soir pour le dîner. Alors j’aurais besoin que lorsque les coups de vingt heures sonneront, vous soyez complètement prêtes dans des vêtements décents. (A maman Françoise) je pense que je n’ai pas besoin de préciser que la nourriture devra être impeccable. Que tout soit dans un parfait état pour recevoir notre invité.
MF : très bien monsieur !
Quel était cet invité pour qui on devait se donner autant de mal demain ? Je regardais Momo, elle semblait elle aussi réfléchir. J’étais prête à mettre ma main au feu quant au fait que nous nous posions la même question. Elle s’en alla dans sa chambre. Voilà au moins quelque chose d’autre qui allait me changer les idées.
...Alice...
Je m’ennuyais à en mourir devant cette télévision. Pourtant j’avais moi-même choisi ce film qui passait à l’instant. J’avais reçu un appel hier de ma mère. Il fallait encore que j’envoie l’argent pour je ne savais quel énième problème. Je ne voulais pas tellement parler au risque d’avoir les oreilles qui chauffent. Je n’étais pas là seule descendance de ma mère encore moins l’aînée mais à chaque fois qu’il y avait une quelconque dépense à faire, c’était moi qu’on devait appeler. Comme si je ramassais les billets sur les branches d’un arbre planté ici dans ma maison. Vivre aux Etats-Unis n’était pas synonyme d’une fortune automatique.
S’ils savaient tout ce que je faisais comme petits boulots afin de pouvoir les aider, peut-être qu’ils comprendront. Demain j’allais aller faire le western union. S’ils attendaient un jour de plus cela n’allait pas les tuer. Je me lève et pars dans la cuisine pour prendre de l’eau que je bois rapidement. Le frigidaire est complément vide. Il faut que je pense à aller faire les courses. Kevin est couché dans la chambre, il se repose. Déjà qu’il travaillait encore plus tard, maintenant il travaillait un week-end sur deux. Ce pays allait finir par nous couper de tout rapport social.
J’en profite pour faire un repas rapide. De l’igname bouillie avec la sardine dans une petite sauce tomate. Je mets aussi de côté dans un bol, ce qui constituera son dîner. C’était tout ce que je faisais de ma vie. Travailler les jours ouvrables et le week-end m’ennuyer dans cette maison. DIEU seul savait ce que j’avais dans la tête comme projets ! D’un magasin de tresse en passant par des boutiques pour articles masculins, tout se bousculait. Ou étaient les fonds ? Quelle était ma situation ici ? Et mon âge qui n’allait pas à reculons ! C’est vraiment difficile. Je retournais me poser dans le divan.
... ... ...
« Alice...Alice »
Je sens mon corps trembler légèrement puis croisais le visage de Kevin. Je m’étais endormie sans m’en rendre compte. Je me levais et m’étirais longuement. J’avisais automatiquement l’heure en vpyant que mon petit ami était déjà apprêté pour le boulot.
Moi : oh j’ai autant dormi ? Tu as mangé au moins ?
Kevin : oui ! J’ai pris aussi ce que tu as mis sur le côté
Moi : oh mais tu aurais dû me réveiller toi aussi
Kevin : tu semblais vraiment fatiguer là.
Il se pencha et m’embrassa tendrement. Je le serrais dans mes bras pour le retenir un tout petit moment. Il sourit et s’écarta de moi. Il devait s’en aller pour ne pas être en retard. Précieux ne passait plus le chercher, leurs emplois du temps n’étaient plus les mêmes. Comme cette vie était monotone. Je me levais avec toute la paresse du monde. Je pris une douche avec la musique du pays qui me manquait terriblement. J’étais nostalgique. Écouter la musique dans le haut-parleur, c’était une vraie thérapie.
Alors que je m’essuyais le corps, j’entendais mon téléphone sonner dans la chambre. Je me précipitais pour ne pas rater l’appel en espérant que ce ne soit pas un numéro d’Abidjan. Je fus ravie que ce soit mon amie Céline.
Moi (décrochant) : allo ma copine !
Céline : mais madame Kébé ! Depuis je t’appelle, tu ne décroches pas c’est comment ?
Moi : je ne suis pas encore madame Kébé oh.
Céline : Il faut seulement prendre. C’est la bénédiction que je te donne comme ça.
Moi : D’accord je prends. Je me lavais oh, on dit quoi.
Céline : au moins tu te lavais. Je voulais passer te chercher pour que tu m’accompagnes faire certaines courses. J’ai la voiture du gars.
Moi : Le gars de la go ! ça tombe bien même. Je voulais moi aussi faire les courses. Donc à tout à l’heure.
Céline : fait vite oh je quitte maintenant là.
Moi : je serai prête ah
Je raccrochais et me dépêchais. Il ne fallait pas qu’elle vienne crier dans mes oreilles. Je fis la liste de tout ce dont j’avais besoin dans les notes de mon téléphone. C’était plus facile quand tout était organisé comme ça. Je passais mon manteau lorsqu’elle me signala sa présence. Je verrouillais bien la porte et marchais avec soin pour ne pas me prendre la neige en plein visage. Je me dépêchais de monter dans la voiture pour fuir cette fraîcheur qui me frappait le visage.
Moi : tu es belle au volant hein !
Céline : si c’est la bénédiction que tu me donnes comme ça je prends oh. Je prends bien même
Moi : décidément ! tu es à fond dans les bénédictions hein. Tu vas me tuer un jour toi là.
Elle démarra avec attention. Alors que je pensais que nous allions juste tout près ici elle prit la grande voie. Je ne ratais pas de lui poser la question. Madame avait la voiture donc elle voulait coute que coute se promener. Ce n’était pas elle qui remplissait le réservoir donc elle en abusait. Puis elle commença à parler de Kevin...de ma relation en gros.
Moi : il est au travail
Céline : le travail c’est pour lui seul qu’ils ont créé ça. Moi à ta place j’allais même avoir peur. Il ne faut pas oublier qu’il se promène avec précieux. Ce faux type qui change de go à chaque fois.
Moi : lol Kevin n’est pas comme ça et il n’est pas du genre à se laisser influencer par son entourage. Le mode de vie de précieux ne changera rien à ses décisions. S’il décide de faire quelque chose ce sera parce qu’il aura lui-même décider.
Céline : ma chère tu parles comme ça mais tu oublies que les hommes lorsqu’ils sont entre eux, chacun veut montrer sa poitrine de coq. Et je le répète Précieux n’est pas d’une bonne compagnie. Crois-moi !
Moi : d’où tu connais même Précieux pour affirmer une chose pareille ?
Céline : ça parle partout tu sais ! Surtout qui ne connait pas Précieux ?
Je regardais mon amie avec des yeux moqueurs. Elle était tombée dans le piège de Précieux et avait tellement eux honte qu’elle ne m’en avait même pas parlé. Afin de lui éviter la honte, je ne la mis point sur les faits accomplis. Lorsqu’elle décidera elle-même de s’ouvrir elle le fera. Précieux avait dû lui laisser un mauvais souvenir si elle en parlait comme référence du mal. Nous arrivions finalement dans cette partie chic de New York que nous ne fréquentions que par occasion. Même le Wal-Mart d’ici était différent de celui que nous avions de l’autre côté-là. Je tirais un chariot et mon amie en fit de même. Ce fut dans la bonne humeur que nous défilions dans les rayons afin de prendre ce dont chacune avait envie.
Moi : mince ! J’ai oublié de prendre le lait. Je vais devoir aller au fond encore.
Céline : maintenant que tu le dis j’ai moi-même laissé les œufs allons !
Je choisissais mon lait lorsque j’entendais cette voix qui me semblait tellement familière. C’était tellement étrange. Puis Céline me tapa l’épaule et me demanda de regarder tout droit devant moi. Ce que je vis me paralysa sur place. J’étais tellement étonnée que la bouteille de lait m’échappa de la main et termina sa course à même le sol. Le bruit attira les regards sur moi notamment ceux de ces personnes qui se trouvaient devant moi. Kevin qui était censé être au boulot en ce moment, se tenait là avec une fille accrochée à son bras. Il ne portait même pas la même tenue qu’il avait sur le dos en sortant de la maison. Nos regards se croisèrent. Une gêne incroyable se lisait dans ses yeux.
Céline : ma copine tu vas laisser ça comme ça ?
Je ne l’écoutais plus et avançais vers le couple.
Moi : qu’est-ce que tu fais la Kevin ?
Kevin : oh Alice ! Je suis surpris de te voir ici.
La fille : oh c’est Alice
Elle se jeta sur moi pour un câlin. Dans ma stupeur je ne bougeais même pas. Elle finit par s’éloigner avec son sourire qui m’agaçait sérieusement.
La fille (me tendant la main) : je suis Divine ! Je suis tellement contente de te voir enfin. Ton frère remettait toujours à demain quand je lui disais vouloir te rencontrer, n’est-ce pas bébé ?
Moi (ignorant la main qu’elle me tendait) : mon frère ?
Kevin (avec un air taquin) : petite reste tranquille quand je rentre je t’explique tout mais ne va pas déjà raconter à la famille ce que tu as vu (riant) on vous connaît la. On va y aller.
Divine : bon ma belle on se reverra sûrement très bientôt prends soin de toi.
Ils passèrent la devant moi et s’en allèrent. J’étais tout simplement abattue. Je me tournais vers mon ami qui semblait elle aussi dépassée par la situation. Je n’avais plus aucune force. Kevin ne pouvait pas me faire ça. Non il n’avait pas osé. C’est Céline qui me tira et tout doucement nous arrivions à la caisse.