Chapitre 10
Write by Jennie390
Lionel
Après m'être changé, je suis reparti dans la cuisine pour laver la fameuse salade. Mme Akan est en train de pétrir la pâte pour faire le pain. Et la pâte collante en question me fait penser bizarrement à de la pâte à modeler.
Moi(pensif): Je n’ai jamais eu de pâte à modeler quand j’étais enfant.
Vu son regard elle ne m'a pas cru. Lol! Vu ce que je possède aujourd'hui, beaucoup n'imaginent pas que je viens de loin.
Moi: Non, c’est vrai. Nos parents n’avaient pas d’argent à gaspiller pour de telles frivolités. Et plus tard, après la mort de mon père, maman a commencé à faire des heures supplémentaires au grand magasin où elle travaillait. Pour la soulager, je m'occupais de la maison et des petits. Et tout l’argent qu’elle avait pour les jouets (très peu), c'était pour mes petits frères, Joyce et Alexis.
Elle a ouvert la bouche pour dire quelque chose, mais elle l’a fermée immédiatement. Je n’a pas aimé, je voulais entendre ce qu’elle avait à dire.
Moi: Mme Akan, allez-y!Exprimez-vous. On est en train de discuter, sentez-vous libre de commenter si vous en avez envie.
Angèle: Quel âge aviez-vous?
Moi: Environ onze ans. Alexis et Joyce avaient respectivement six et quatre ans.
Angèle: C’est beaucoup de responsabilités pour un enfant de 11 ans.
Moi: Oui, mais je n'avais pas le choix. Ce n'était pas facile pour notre mère de se retrouver veuve, avec trois gosses. Elle se battait chaque jour pour aller chercher de quoi nous nourrir, nous soigner, nous envoyer à l'école. La moindre des choses c'était que quand elle rentre le soir, épuisée, de ne plus avoir à trouver les tâches ménagères qui l'attendent. Vous comprenez? Et comme vous voyez, on s'en est très très bien sortis. (Rires)
Angèle: Vous avez été brave!
Moi: Ouais!
Nous nous sommes fixés un moment sans rien dire.
Angèle (apparemment mal à l'aise): Vous avez assez lavé la salade, elle est suffisamment propre. Vous pouvez aller au salon, je vous appellerai quand ce sera prêt.
Je ne suis pas habitué à ce que ce soit les employés qui m'envoient balader, c'est souvent moi qui dis aux employés où aller...
Moi: Je peux faire autre chose?
Angèle: Il n'y a plus rien à faire, il reste les spaghetti à cuire et c'est terminé. Vous pouvez y aller.
Moi(souriant): Mme Akan, pourquoi vouloir me congédier si vite? Ma présence vous dérange?
Angèle: Non...non du tout. En fait si je dis ça, c'est juste pour vous aider.Vous devriez vous allonger davantage. Pour vous reposer.
Moi: Mme Akan, ça va mieux. Mais honnêtement je m'ennuie à mourir. Et même si ça vous agace, j'aime bien discuter avec vous.
Elle a bousculé la tête. Je me suis assis.
Angèle: Donc...euh...que vous est-il arrivé?
Moi: Pour résumer, j'ai toujours eu un cœur fragile. Et vu mon style de vie, ça n'a pas arrangé les choses. Je ne vis que pour le boulot, même le week-end je suis au boulot. Je ne prends jamais de congés. Même quand on décide de venir en vacances ici en famille, vous devez avoir remarqué que je passe tout le séjour sur mon ordi à travailler. Donc avec la pression au boulot, mon cœur a eu un dysfonctionnement, j'ai dû me faire opérer.
Elle me regarda d'un air désolé. J'avais encore l'impression qu'elle voulait dire quelque chose mais elle s'est abstenue. Je comprends son besoin de ne pas trop se mêler de la vie des gens. Mais j'avais vraiment envie de discuter longuement avec elle. Peut-être que c'est parce qu'on est ici isolés, que je n'ai rien à faire de mes journées, que je m'intéresse autant à discuter avec elle, de partager des choses sur moi ou parler de sa vie à elle aussi.
Je ne suis pas un homme affectueux ou démonstratif, je ne manque pas d’amour dans ma vie. Pas avec une sœur qui me force les câlins tous les jours , un frère qui m'adore en héros sans honte, et une mère qui s’est toujours mêlée de ma vie privée.
Mais cette femme, malgré l’appel téléphonique qu’elle a reçu il y a quelques heures, semble complètement seule. Et cela me dérange. Honnêtement j'admets que je n’aurais pas pris en considération son bien-être mental et émotionnel dans des circonstances normales.
En fait, j'ai très peu pensé à elle pendant les trois années où je l'ai employée. Mais à l’heure actuelle, avec peu d’autres choses pour occuper mon esprit et mon temps, Mme Akan est une énigme, et j'adore résoudre les mystères.
Plus tard, vers 2h du matin...
Angèle
Je me réveille en sursaut dans mon lit en sueur, je viens encore de faire un autre de mes cauchemars. Ces mauvais souvenirs de mon passé qui me hantent chaque nuit. Et l'appel de ma sœur ne m'a pas du tout aidée, au contraire.
Je calme petit à petit ma respiration. Il n'est plus là, il ne me fera plus de mal...
Je décide d'aller nager un peu, la natation me détend à chaque fois. Je mets mon maillot et je me rends à la piscine intérieure où je nage pendant environ une heure.
Il me faut une bonne douche chaude et peut-être que je pourrai m'endormir pendant une ou deux heures de temps avant de commencer mes tâches ménagères.
Je suis sortie de la piscine. Etant donné que mes tresses sont trop longues pour être contenues par un bonnet de bain, je les ai tressées ensemble en une queue de cheval qui me tombe à la taille.
J'attrape la serviette et je commence à m'essuyer. Je lève la tête et M.Mebale est au niveau de la porte, il m'observe.Je n'ai pas vraiment eu peur mais je n'ai pas apprécié le voir là à m'observer en silence.
J'ai automatiquement attaché ma serviette au niveau de ma poitrine.
Lionel: Excusez-moi Mme Akan, je ne m’attendais pas à vous trouver ici, pas à cette heure.
Moi(un peu froide): Je pourrais vous dire la même chose.
Enfin, c'est sa maison, il peut aller où il veut à n'importe quelle heure. On dirait que parfois j'oublie ça.
Lionel: Je ne pouvais pas dormir. C’était de la natation ou du lait chaud, la première option était la plus attrayante. Qu’est-ce qui vous amène ici à trois heures du matin?
Moi: J’ai fait un cauchemar.
Lionel(étonné): Ah bon? Vous voulez me raconter?
Moi: Non...c'est pas important...Merci quand-même.
J'ai bien ajusté ma serviette pour ne pas qu'elle tombe quand je vais passer à côté de lui, vu qu'il est devant la porte.
Soit dit en passant, il a les cuisses bien dessinées, il porte un caleçon de bain bien court qui dessine bien le matos. Seigneur...
J'avale la salive sèchement à la vue de sa poitrine nue, essayant de ne pas remarquer trop de détails. Étant donné que j'ai caché mon corps, ce serait bizarre de le reluquer ouvertement comme ça. Mais comme on dit les yeux n'ont pas de frein, j'ai du mal à ne pas regarder.
La chaleur commence à monter dans mon corps, j'ai comme des fourmillements dans le bas ventre et j'ai le coeur qui commence à battre un peu plus vite.
Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti de telles sensations, je suis confuse et ne sais pas trop comment m’y prendre.
Une partie de moi est contente de ressentir ça parce que ça montre que je suis encore un être humain, une femme faite de chair.
Mais une autre partie de moi déteste que ce soit M.Mebale qui ait remué ces sensations.
Je réagis de la sorte certainement parce que je n'ai pas été avec des hommes célibataires, virils, depuis des années. Je n’aurais peut-être pas dû me couper si complètement du monde. La proximité avec lui et l’absence d’autres distractions pourraient être les raisons pour lesquelles, là tout de suite, devant moi, je le vois comme un homme viril et extrêmement sexy.
Il se rend compte visiblement de l'effet qu'il a sur moi vu qu'il a un petit sourire en coin et il ne s'est pas écarté pour me laisser passer, il me fixe dans les yeux.
Poussée par je ne sais quel esprit, je décide de m'avancer, je me retrouve devant lui.
Je me suis suffisamment rapprochée pour sentir la chaleur de son corps, sentir sa divine eau de Cologne.
Moi(le regardant dans les yeux): M.Mebale...le passage.
Lionel(avec un sourire): Bah...passez Mme Akan.
Moi: Vous jouez à quoi comme ça? Je veux passer svp.
On se regardait dans les yeux, on regardait la bouche de chacun. J'avais une folle envie de l'embrasser, de passer mes mains sur son torse et ses bras et ...
Au moment où j'ai incliné la tête, que nos lèvres allaient se toucher, il a chuchoté...
Lionel(avec un sourire en coin et les yeux pétillants): Bonne nuit Mme Akan! Surtout dormez bien...
Chien!
Au moment de passer à côté de moi, il a frotté son bassin et sa poitrine contre moi et il est passé comme si de rien n'était. J'ai eu la chair de poule, les tétons bien durcis...
L'abstinence est très dangereuse, voilà où j'en suis...!
Il a plongé dans la piscine et il a commencé à nager. J'avais juste envie d'aller le rejoindre... de le chevaucher...yeee.!!!
Qu'est-ce qui m'arrive? Il fallait que ça se réveille aujourd'hui et sur le patron?Merde!
Disons qu'il est presque quatre heures, j'ai fait un mauvais cauchemar qui a affaibli mes défenses habituelles. Mes émotions sont un peu chamboulées, en face d'un homme bien comme il faut, la proximité, le manque de vêtements...
Une bonne douche froide et une à deux bonnes heures de sommeil seront suffisantes pour me remettre les idées en place. Et demain on fera tous les deux comme si rien de tout ceci n'était arrivé, c'est mieux! Enfin je crois...