Chapitre 103

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 103⚜️

Le commissaire avait décidé que les deux interrogatoires se dérouleraient au même moment pour gagner du temps, ils avaient débuté depuis 08h30. Dans la salle 1 l’inspecteur MBA interrogeait Olivia, cette dernière était assistée de son avocat. Dans la salle deux, l’inspecteur Ndjimby menait l’interrogatoire de Nathaniel qui lui aussi était accompagné de son avocat. 

Depuis qu’on avait commencé à les interroger, Olivia et Nathaniel avaient sous les conseils de leurs avocats, adopté la même stratégie, chacun de leur côté. Ils ne répondaient que par « oui » ou par « non » ou alors ils refusaient de donner la moindre réponse. C’était une stratégie qui fonctionnait vu que l’interrogatoire stagnait, ce qui agaçait les 2 inspecteurs. Au bout d’un moment ils se sont retrouvés dans une salle tous les deux.

Inspecteur Mba : Ça avance de ton côté ?

Inspecteur Ndjimby : Pas du tout ! La stratégie c'est de ne rien dire, de ne rien répondre. 

Inspecteur Mba : C'est pareil de mon côté et l'avocat précise à chaque fois qu’on a aucune preuve matérielle pour accuser sa cliente de quoi que ce soit . Et en plus c’est vrai ! Le mec est tombé du balcon mais rien ne dit que c'est réellement elle qui l'a poussé. Elle dit qu’elle n'était pas présente chez lui à ce moment.
Je sais que c’est elle qui l’a poussé, elle l'a quasiment avoué l’a dernière fois. Mais on n’a rien pour la contredire actuellement quand elle dit qu’elle n’était pas présente. Peu importe ce que le gardien peut dire, ce sera sa parole contre celle d’Olivia.

Inspecteur Ndjimby : Moi j’ai commencé à parler de leur implication dans l’affaire de Alexis Mebale, je lui ai même fait écouter le message dans lequel le défunt les accuse sa fille et lui. Mais là aussi il n’y a rien qui prouve que ce soit vrai. Pendant des mois, les enquêtes n’ont trouvé aucune preuve pour innocenter Alexis Mebale.
Son procès aurait dû avoir lieu aujourd’hui, mais il a été repoussé à cause de ce message vocal. Et de plus, parce qu’aussi bien Alexis Mebale que Brian Ondo, ont des amis assez haut placé comme le Président du Tribunal par exemple. Pour le contenu du message, là encore ce sera la parole du défunt contre Olivia et Nathaniel, il n'y a rien qui les relie concrètement. Honnêtement on est dans une impasse, sans preuve matérielle à leur mettre sous les yeux pour les pousser à avouer, on ne va jamais avoir le fin mot de cette histoire.

Inspecteur Mba : Il faut les pousser à se dénoncer tout seul, quitte à prêcher le faux pour avoir le vrai. La fille craque vite sous la pression et a tendance à vouloir protéger son père. Mais j’ai remarqué que Nathaniel veut sauver sa peau même si pour ça, il doit vendre sa fille. 

Inspecteur Ndjimby : Il nous faut donc les mélanger, leur cogner les têtes comme on dit. Les monter l’un contre l’autre. La vérité va finir par sortir, quand l'un se sentira trahi il dénoncera l'autre. 

Inspecteur Mba : Pour ça ce serait bien que les avocats soient absents, c’est facile de manipuler un suspect sans la présence de son avocat. Surtout dans le cas d'Olivia.

Inspecteur Ndjimby : Ok… On fera ça, mais je vais aller voir le commissaire, vu qu’il a demandé à me voir. 

Les 2 inspecteurs on monté leur supercherie pendant quelques minutes avant de se séparer.
             
         ♤~~~~~~~♤

La disparition de Farrell-Divine avait porté un gros coup sur le moral de Joyce. Elle avait passé un nombre incalculable de nuits blanches, avait pleuré jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus la moindre larme dans son corps. Pendant cette période, elle avait perdu du poids, souriait et mangeait à peine. Plusieurs mois aujourd’hui après la disparition de la petite, Joyce a décidé de s'incliner face au caprices du destin et de continuer le combat de la vie Dieu avait permis que sa fille s'en aille, elle n'avait d'autre choix que de s'y plier. 

Il lui suffisait de prendre exemple sur Angèle qui elle aussi avait perdu son enfant des mois auparavant, cette dernière avait fini par se relever malgré la douleur. Aussi,le fait d'abandonner son corps dans la tristesse affectait beaucoup Justine qui pleurait chaque jour de voir sa fille dans cet état, Joyce allait donc continuer à vivre au moins pour sa mère pour la voir sourire à nouveau et surtout pour sa santé. 

Joyce avait donc repris ses activités quotidiennes, elle allait tous les jours à son atelier ou à sa galerie et certains soirs, elle passait faire les comptes à sa boîte de nuit. Parfois, elle passait ses journées avec Hope la fille de Michelle avec qui elle était très proche. 
Pendant les mois immédiats qui avaient suivi la disparition de l’enfant, Jules passait la voir quasiment tous les jours, pour la consoler, lui donner des paroles encourageantes. Parfois il l’emmenait prendre l’air à la plage ou s’asseoir dans un parc, ils passaient de longues journées ensemble pendant lesquelles, Jules avait essuyé ses larmes tellement de fois. 

À présent, il venait moins fréquemment parce qu’il avait trouvé un boulot dans un laboratoire qui lui prenait énormément de temps, mais il passait un coup de fil à Joyce chaque matin au réveil et chaque soir au coucher. 
Joyce ne lui en voulait plus pour la vidéo, c'était un mauvais souvenir de sa vie mais ça ne la perturbait plus du tout. De plus, à cause de toutes les épreuves qu’elle avait traversées, Joyce avait remis sa vie en question, ses choix passés, ses principes et même ses « guerres ». Il y avait des combats qu'il était inutile de continuer surtout considérant le fait que la vie soit courte, alors pourquoi continuer à entretenir cette rancune pour Jules ? Honnêtement, elle n’en voyait plus l’intérêt, surtout qui lui avait démontré qu'il n'avait pas un mauvais fond. 

Ce matin en se rendant à la galerie, elle a justement reçu un appel de lui.  

Joyce :Allô…

Jules : Salut toi…

Joyce :Salut, comment tu vas ce matin ? 

Jules : Bah moi ça va, je vais rapidement prendre un café avec Dan avant d’aller bosser. Je voulais savoir comment tu as dormi et te souhaiter une bonne journée. 

Joyce : C’est gentil ça… Tu sais que j’ai toujours un peu de mal à m’endormir tôt, le sommeil vient généralement vers une ou deux heures du matin. Donc je ne dors pas assez et je suis assez fatiguée au réveil. Tu pourrais peut-être me conseiller des pilules pour dormir.

Jules : C'est une très mauvaise idée, la plupart de ces cachets pour dormir sont des psychotropes, et tu peux facilement devenir accro à ces trucs. Privilégie les boissons chaudes comme des tisanes, du lait, évite le café et le thé. Fais également le vide dans ta tête, tu ne peux pas trouver le sommeil si tu as l’esprit à chaque fois tourmenté. Je sais que c’est dur ma puce mais il faut essayer, ne serait ce que pour ta santé. 

Joyce : J’ai compris, je vais faire des efforts. 

Jules : D’accord, passe une bonne journée, bisous. 

Joyce : Bisous à toi aussi ! 

Clic ! 

Dès qu'elle a raccroché, Joyce est tombée sur Giscard dans la rue. Elle l'a totalement ignoré et a continué son chemin jusqu'à ce que ce dernier l'a rattrape. 

Giscard : Joyce tu pourrais au moins dire bonjour, dans mes souvenirs tu n’étais pas aussi impolie.

Joyce : Tu devrais faire comme si tu ne me connaissais pas Giscard, je n'ai aucune envie d'avoir une quelconque altercation avec toi ce matin. Donc passe ton chemin sans me chercher des noises. 

Giscard : Je ne suis plus ton employé, je dis ce que je veux et quand je le veux. 

Joyce a voulu continuer son chemin sans répondre, Giscard lui a barré le chemin. Il s’est rapproché jusqu’à être presque collé à elle. 

Giscard : Ce jour-là où tu m’as viré, j’aurais dû correctement de ba*iser dans ton bureau. Tu aurais… 
 
La suite de sa phrase est mo*rte dans sa gorge quand Joyce lui a subitement pressé les co*uilles, jusqu'à ce qu'il ressente ses ongles dans sa chair même à travers le tissu du pantalon en lin qu'il portait. Il s’est mis à crier comme un animal blessé, l’entre-jambe en feu. 

Giscard : Tu me fais mal Joyce ! Ça va, je rigolais lâche-moi pu*tain !

Joyce : Dorénavant quand tu me croises, continue ton chemin sans me chercher. La prochaine fois ce ne sont pas tes boules molles que je vais simplement appuyer, je ferai pire. Au cas où tu ne l’aurais pas encore remarqué, je suis une ancienne habituée des hôpitaux psychiatriques. La folie ça me connait ! Est-ce que tu as compris ? 

Giscard : Ouais c’est bon, me*rde ! 

Joyce l’a relâché, elle a continué son chemin jusqu’à son véhicule et elle a démarré 3 min plus tard sous le regard de Giscard. Ce dernier s’était adossé à un mur, il se massait légèrement les bijoux de famille pour que la douleur se dissipe. 

Giscard : J’avais l’intention de te rendre ta fille en échange de 500 millions, mais à cause de l’acte stupide que tu viens de poser, cet excès de zèle… je vais demander un milliard ! Tu vas te débrouiller à trouver cet argent même s’il faille que tu vendes ta galerie, ta boîte de nuit, jusqu’à ton dernier sous-vêtement. À la fin de tout ceci, on verra qui est le vrai fou de nous deux. Mon visa pour la Jamaïque est prêt, je voyage dans 3 jours et dès que je serai arrivé là-bas, je mettrai mon plan à exécution.

 Il parlait tout seul dans la rue en se massant les co*uilles, les passants le regardaient comme un sujet qui venait d’expérimenter ses premiers moments dans la folie.

                 
                ♤~~~~~~~♤
La mise en scène des inspecteurs était en marche, l’inspecteur Ndjimby est entré dans la salle d’interrogatoire où il y avait Olivia et son avocat. Il a parlé à son collègue à l'oreille pendant quelques minutes avant de se redresser et de sortir de la salle. L’inspecteur Mba a adopté une mine contrariée…

Inspecteur Mba : Je vais devoir m’absenter pendant un petit moment, nous reprendrons cet interrogatoire plus tard. 

L’avocat : Pour quelles raisons ? Normalement ma cliente devrait déjà être libre, vu qu'il n'y a rien contre elle. Pourquoi continuer cet interrogatoire qui ne mène nulle part ? 

Olivia : Votre collègue, j’ai remarqué comment il m’a regardé en arrivant et lorsqu’il vous a parlé à l’oreille vous avez levé les yeux vers moi, comme si c’est de moi qu’il vous parlait. 

L’avocat : Mlle Rogandji, ce n’est pas important l’essentiel c’est que vous soyez libre. (À l’inspecteur) : Ma cliente souhaiterait voir son père pour quelques minutes, depuis qu’ils ont été arrêtés et mis dans des cellules séparées, elle ne l’a pas vu. 

Inspecteur Mba : Si c'est par rapport à son état de santé, vous n'avez pas à vous inquiéter. Dès ce soir il pourra aller voir son médecin. 

Olivia :Comment ça, il pourra aller voir son médecin ? 

L’inspecteur a regardé Olivia d’un air bizarre, il ne lui a pas répondu et il est sorti de la salle. Olivia n’aimait pas ce qui se déroulait, le regard de l’inspecteur Ndjimby et de l’inspecteur Mba ne lui avait pas plu. Et pourquoi son père allait être libéré au bout de 2 jours ? Pendant que la mort de Brian n’avait pas encore été élucidée. Comment il avait fait pour qu’on accepte de le laisser partir ? 

Olivia : Je sais que mon père est souffrant mais je ne pensais pas que la police pouvait laisser une personne en liberté juste parce qu’elle est malade, aussi facilement. 

L’avocat : La police ne libère jamais un suspect parce qu’il est malade, tant qu'ils n’ont pas ce qu’ils veulent la personne reste là. Donc soit son avocat a pu prouver qu’il est clean, soit il leur a dit ce qu'ils voulaient entendre. 

L’avocat a marqué une pause, il a regardé si l’appareil qui enregistrait l’interrogatoire était éteint puis, il a repris. 

L’avocat :Quand on s’est parlé tout à l’heure vous et moi, vous m'avez raconté exactement comment s'est passé la mort de M. Ondo. Votre père n'était pas présent, mais est-ce que vous êtes sûre que pour sortir d’ici il ne serait pas capable de tout dire à la police ? de dire que c'est vous qui avez poussé votre petit ami ? même accidentellement ? Il pourrait leur dire qu’il a juste voulu vous aider à quitter le pays parce qu’il est votre père, il vous aime. 

Olivia : Nous sommes une famille, nous nous soutenons. Jamais il ne me ferait ça. 

L’avocat : Il est malade, vous pensez qu’il pourrait accepter de plonger avec vous ? Dans son état ? 

Olivia : Non il ne pourrait pas me trahir… 

Olivia avait répondu sans hésiter mais au fond, il y avait un tout petit doute en elle. Elle se souvenait que son père l’avait convaincu d’aller enterrer la tête de Michelle chez Al parce qu’il voulait échapper à la prison. Honnêtement, quelqu’un qui pouvait aller jusqu’à demander une telle chose à son propre enfant était capable de trahir ce même enfant pour échapper à la prison ! N’est ce pas ? 
Vu quelle était silencieuse et vraisemblablement en plein cogito, l’avocat a repris la parole. 

L’avocat : Vous savez, c’est vous qui êtes ma cliente, pasvotre père. Donc je vous orienterai toujours dans le sens qui permettrait de sauvegarder vos intérêts. Vous êtes face à la justice, pensez d’abord à vous. Arrêtez de vous préoccuper Pour votre père. Ça fait très longtemps que je suis dans le domaine et je peux vous assurer que j'ai vu des amitiés se déchirer, des parents abandonner leurs enfants, des enfants renier leurs parents pour échapper à la prison. Donc tout est possible mais pensez d'abord à sauver votre peau. 

Le téléphone de l'avocat a sonné, il s’est levé. 

L’avocat : Au cas où l'inspecteur revient, ne répondez à aucune question en mon absence. 

Il est sorti de la pièce en laissant Olivia toute seule dans ses pensées. Pendant ce temps l'inspecteur Mba est revenu dans la salle.

Inspecteur Mba : On peut continuer…

Olivia : Je veux voir mon père…

Inspecteur Mba : Vous n’avez pas à vous inquiéter pour votre père il sera dehors comme je vous l’ai dit.

Olivia : Je ne vous crois pas ! 

Depuis qu’il était revenu dans la pièce, l’inspecteur parlait avec tellement de sérieux et de froideur, que c’était difficile d’imaginer qu’il mentait.

Inspecteur Mba : Vous êtes libre de ne pas me croire, son autorisation de sortie va être signée dès que le procureur arrivera. Donc reprenons et cette fois-ci ne perdez plus de temps, veuillez répondre aux questions…

Olivia :Mon père est…

Inspecteur(haussant le ton) : Votre père s’est dédouané ! Il a dit que vous êtes arrivé chez lui toute paniquée ce soir-là que vous lui avez raconté une histoire comme quoi vous vous étiez disputé avec votre petit-ami et que votre relation avait pris fin.
C’est vous qui aviez proposé ce voyage pour Brazzaville, il a accepté de vous accompagner mais il a bien précisé que peu importe ce qu’il s’est passé ce soir là, chez Brian Ondo, il n’est au courant de rien. Lorsqu’on lui a dit que c’est vous qui êtes la principale suspecte parce que vous êtes la dernière a avoir vu Brian Ondo vivant, il a insinué que peu importe ce que vous avez fait, il est certain que c’était par légitime défense. Il a toujours su que, cet homme n’était pas fait pour vous. Il… 

L’avocat est revenu dans la pièce.. 

L’avocat : Je dois m’en aller Inspecteur, j’ai une urgence. Pourrait-on reporter cet interrogatoire à demain ? Vu que vous ne devriez pas interroger ma cliente sans moi. 

Au même moment dans l’autre salle d’interrogatoire, l’inspecteur Ndjimby mettait le feu dans la tête de Nathaniel. Pendant près de 15minutes, il lui racontait plein de choses sur Olivia. 
Sous les conseils de son avocat, Nathaniel restait très calme, il ne montrait pas qu’au fond, il avait des doutes. En plus de tout ça, il avait toujours cette douleur à la poitrine et cette grosse fatigue mélangée à la peur de finir en prison. 

À la base le commissaire, voulait que les interrogatoires se passent dans la violence et la menace, que sous le coup de la peur et de la douleur Nathaniel et Olivia allaient certainement avouer. Mais les Inspecteurs avaient d’abord voulu procéder selon leur plan, « la manière douce ».Si ça ne marchait pas, ils emploieraient « la manière forte ». 
Pendant les interrogatoires où, les deux inspecteurs retournaient les cerveaux de Nathaniel et Olivia, ils s’écrivaient en même temps par messagerie. Pour se tenir au courant des réactions des deux suspects.
            
           ♤~~~~~~~♤

Maude était en route pour l’université, en chemin elle s’est arrêtée dans une boulangerie pour prendre des croissants. Pendant qu’elle faisait la qu*eue pour être servie, elle a remarqué deux hommes assis à une table en train de siroter un café.
Elle était troublée par l'un d’eux, tellement il ressemblait trait pour trait à une personne qu'elle connaissait. Elle n'arrivait pas à retirer son regard sur lui, jusqu'à ce que ce dernier lève les yeux et croise son regard qu'il a soutenu pendant quelques secondes avant de reporter son attention sur l'homme à côté de lui. 

Au bout de quinze minutes d'attente, elle a finalement été servie. Après avoir payé sa facture, elle a pris la direction de la sortie mais elle s'est subitement arrêtée, cet homme l’intriguait. Elle s’est donc rapprochée de leur table.

Maude : Bonjour

Jules/Dan : Bonjour

 Maude : Excusez-moi de vous déranger mais votre visage m’intrigue, il me rappelle quelqu’un.

Jules : Ah bon ? 

Maude :Oui vous me faites penser, à une personne de ma famille. 

Jules: Ça ce n’est pas nouveau, on dit qu’on a tous un sosie quelque part, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas une raison pour dévisager les gens comme vous le faites, c’est malpoli.

Maude : je suis désolé si je vous ai mis mal à l’aise et…

Jules : Vous m’avez plutôt agacé ! Mais bon, je comprends...

Dan :Et il vous rappelle qui ? 

Maude : Il a exactement la même tête que ma petite cousine, la fille du petit frère de ma mère. Elle s’appelle Dora. J’aurais même pensé que vous êtes son père, c’est fou. Malheureusement je n'ai aucune photo d’elle, sinon je vous l’aurais montré. 

Dan(amusé) : Tu as tellement flingué plusieurs femmes dans ce pays au point où tu dois avoir des enfants dont tu ne connais même pas l’existence.

Jules : Très drôle…

Le serveur s’est approché de la table, Jules a réglé la facture et il s’est levé avec Dan. 

Jules : Mademoiselle, des gens qui se ressemblent on en rencontre tout le temps, à chaque coin de rue donc ça n’a rien de particulier. Passez une bonne journée.

Sur ce, ils sont sortis du salon de thé. 

Maude était tellement troublée par la ressemblance de Jules et « bébé Dora », qu'elle a décidé d'appeler sa mère pour lui raconter. Après plusieurs tentatives, cette dernière a finalement décroché.

Valentine : Allô…

Maude :Bonjour maman

Valentine :Ma chérie, ça va ? Et les cours ? 

Maude : Je vais bien maman, les cours se passent bien et toi ? 

Valentine : Je suis là ma fille comme tu m’as laissé, ça va.

Maude : Et Dora ? Ça fait un moment que je suis partie du village, elle doit déjà avoir grandi. 

Valentine : Oui elle a grandi, tu sais que les enfants ça pousse vite. Elle va bien, elle parle maintenant un peu mieux. Elle dit déjà qu’elle veut de l’eau, qu’elle veut manger,elle demande sa mère,etc. En tout cas je suis déjà bien attachée à elle, si je suis de mauvaise humeur, il suffit que je vois son sourire et ma colère se dissipe, je l’aime beaucoup. 
Mais c’est un vrai petit cas oh, figure-toi que quand je l’appelle Dora, elle ne regarde pas, elle ne répond pas. Si je dis peut-être « bébé » tout simplement, elle va me regarder, me répondre, s'approcher de moi. J’ai même pensé que peut-être sa mère l’appelait autrement et que Giscard lui a ajouté Dora, mais j’oublie toujours de lui poser la question quand je l’ai au téléphone. 

 Maude : En parlant d'elle, aujourd'hui, j'ai vu un homme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. La même tête, le sourire, les yeux… Maman est ce que c’est sûr que c’est vraiment la fille de tonton Giscard ? On connaît les femmes de nos jours, elles aiment attribuer la paternité à d’autres hommes. 

Valentine : Il se ressemblaient à ce point ?

Maude :Totalement… 

Valentine : Mais il a dit qu’il a vu le test ADN et que c’est vraiment sa fille. 

Maude : Maman avec l’argent, on peut trafiquer n’importe quel document. Je te dis que l’homme que j’ai vu aujourd’hui là doit avoir un lien avec Dora. Qui sait, cette femme-là était peut-être enceinte d'un autre homme et elle a juste attribué la petite à tonton Giscard pour aller mener la belle vie Au Canada.

Valentine(soupir) : Ecoute quand j’aurai Giscard au téléphone, je lui parlerai de ça. Peut-être qu’il ira faire un nouveau test de paternité pour vérifier si c’est vraiment sa fille.

Maude : C'est une bonne idée, tu ne peux pas te plier en 4 pour un enfant qui n'est peut-être même pas de ton sang. Bon je te laisse maman. Bisous.

Valentine : D’accord ma chérie, prends soin de toi.

Clic !
                 ♤~~~~~~~♤

Olivia sortait de la salle d’interrogatoire avec un agent qui la raccompagnait dans sa cellule suivie de l’avocat et de l’inspecteur Mba. L’inspecteur Mba avait alors envoyé un SMS à son collègue pour que lui aussi sorte de sa salle avec Nathaniel. De cette façon, Olivia et son père allaient se croiser dans le couloir et il suffirait d’ajouter de l’huile sur le feu pour voir s’ils allaient tomber dans le piège. 
En sortant de sa salle, l’inspecteur Ndjimby s’est adressé à Nathaniel. 

Inspecteur Ndjimby : J’espère que ça va bien se passer pour vous là bas… 

Nathaniel a regardé l’inspecteur bizarrement, ne comprenant pas pourquoi il lui avait sorti une telle phrase. Olivia passait par là et elle a entendu… 

Olivia : Donc c’est vrai en fait papa,tu as osé me faire ça ?

Nathaniel, l’inspecteur Ndjimby et l’avocat se sont retournés. 

Nathaniel :Tu parles de quoi ? 

Olivia : Je peux comprendre que tu sois souffrant, que tu ne veuilles pas mourir en prison. Mais je ne pensais pas que tu me lâcherais aussi vite. Honnêtement, tu es une déception et un pu*tain d’ingrat papa ! 

Les mots d’Olivia ont été semblables à de l’essence qu’on verse sur un brasier. Nathaniel s’est directement enflammé.

Nathaniel :Tu dois être malade toi, ça ne va pas dans ta tête ? À qui est-ce que tu t'adresses de la sorte ? Et c’est toi qui peux me parler d’ingratitude Olivia ? toi ? après tout ce que j'ai fait pour toi ? Toutes ces années de sacrifices, de privations ? et c'est comme ça que tu me paies ?en me poignardant dans le dos au moindre petit obstacle !!! Quand je pense que j’étais prêt à tous laisser pour toi, j'ai fait ma valise, j'ai pris mes papiers je m’apprêtais à quitter le pays pour toi, laisser mon travail, ma clinique que j'ai souffert à bâtir, ma prestigieuse carrière de plus de 20 ans dans la médecine, ma maison ! Tout ça pour t'éviter la prison, pour que tu ne finisses pas ta vie derrière les barreaux. Je n'étais pas là quand tu l'as poussé Olivia, et pourquoi c’est sur moi que tu rejettes toute cette histoire ? 

Les inspecteurs se sont regardés du coin de l'œil, le cœur d'Olivia a raté un battement quand son père a prononcé ces mots. L’avocat d'Olivia sentait que ça allait dégénérer davantage, et il avait remarqué les regards qu’avaient échangés les inspecteurs, il avait compris. 

L’avocat : Inspecteur je ne comprends pas pourquoi nous sommes tous debout dans ce couloir, pendant que ma cliente et son père devraient déjà être dans leurs cellules. (S’adressant à l’autre avocat) : Vous devriez empêcher votre client de raconter autant de calomnie sur ma cliente, et… 

Olivia avait les yeux qui s’étaient remplis de larmes et la colère montait aussi de son coté… 

Olivia :Non! non Maître, pourquoi voulez vous l’empêcher de parler ? Qu'il continue ! Vas-y papa vas-y ! 
Que je l’ai poussé ? Tu as le culot de me sortir ça devant tout le monde ? Pourquoi Brian et moi, on en est arrivé là,si ce n’est à cause de toi ! 

Nathaniel :Tu ne me cries pas dessus imb*écile ! Si tu as commis un cri*me tu dois l’assumer comme une adulte, pourquoi je dois payer ça avec toi ?

L’avocat de Nathaniel : Ça suffit ! 

Les deux inspecteurs assistaient à la scène, tranquilles, tout en ayant leurs magnétophones en marche. 

Olivia est partie dans un rire hystérique, elle avait l’impression de nager en plein délire. Son père lui disait d’assumer son cr*ime, comme une adulte, c'était vraiment l'hôpital qui se foutait de la charité ! 

Olivia : Assumer ? Tu me dis d'assumer ? Toi papa ? Quand toi, tu devais assumer tes crimes, où étais-tu ? Tu as oublié Michelle Reteno ? Alexis Mebale ? N’EST-CE PAS MOI QUI AIT DÛ ASSUMER POUR TOI ?!! J’AI MIS MES PUT*AINS DE PRINCIPES AU PLACARD PAR AMOUR POUR TOI ! J’AI TRAHIS L’HOMME QUE J’AIMAIS POUR TOI ! SI BRIAN EST MO*RT, C’EST JUSTEMENT PARCE MOI J’AI DÛ ASSUMER POUR TOI !! Aujourd’hui, tu me jettes en pâture et tu te présentes en victime ? 

Olivia était très en colère, avec les larmes qui coulaient, elle parlait tellement fort qu’on l’entendait dans tout le Commissariat. Tous les agents avaient reçu pour ordre de ne pas intervenir, vu que le plan des inspecteurs avait parfaitement marché. Nathaniel voyait qu’à l’heure actuelle, tout était sur le point de sortir, chacun devait sauver sa peau. 
Il a regardé Olivia droit dans les yeux… 

Nathaniel :De quoi tu me parles ? Quel crime j’ai commis ? Et d’ailleurs, qui sont les deux personnes que tu viens de citer, je ne les connais même pas !!! 


Notre amour face aux...