Chapitre 11
Write by Lilly Rose AGNOURET
Revigorée par ma rencontre avec Pédro, je rentre au bureau avec
l'intention de voir l'après-midi s'écouler rapidement. Pour ne pas montrer mon
empressement à rentrer à l’hôtel me reposer avant le dîner avec Pedro qui passe
me chercher à 19h, je décide d'opérer en mode question/réponse pour rendre les
échanges plus dynamiques.
Jalil est dans sa bulle tout au long des débats alors que son
équipe est au taquet. Je pense à ce que m'a dit Pédro qui ne voulait pas
s'étendre sur l'affaire : ce qui se
passe avec sa femme.
Puis, je me dis d'un coup que cela ne me regarde pas. Je ne suis
pas ici pour me préoccupée de la vie privée de Jalil. Je suis ici pour...
« Madame Anderson. »
« Je vous ai demandé de m'appeler Merlie. Je vous
écoute. »
« Comment reprendre une commerciale dont on estime qu'elle
s'est mal comportée vis à vis d'un client ? Comment faire entrer dans leur
tête, et cela définitivement, que nous sommes là pour satisfaire le
client ? »
« Pour que le commercial, ou tout autre employé le comprenne,
il faut que lui aussi en tant qu'être humain, soit satisfait et aie la
sensation que sa personne est valorisée et prise en compte. Ne vous attendez
jamais à ce qu'une personne se montre avenante et disponible pour les clients,
si elle est insatisfaite et négligée par son employeur. Mettez en place un
système de boites de réclamations. Matérialiser cela en posant la boite dans
une salle de réunion ou de repos. Chaque employé peut ainsi y insérer ses
récriminations, ses attentes. Tout cela de façon anonyme. Faite-le et vous
verrez que l'ambiance de travail n'en sera que meilleure. »
Le silence se fait alors que tout le monde m'a écouté
religieusement. Cela me revigore et me dit qu'effectivement, ce boulot, je n'y
suis pas tombé par hasard. Il me prend soudain l'envie d'appeler Londres et
d'entendre la voix de mes enfants. Oui, tout à l'heure. Plus qu'une heure à
tenir.
Je tiens évidemment le coup. Et comme toujours tout le monde s'en
va et je me retrouve seule, rangeant mes affaires. Mais ce soir, je suis
pressée. J'ai hâte de retrouver Pédro. Et il y aura aussi Christian qui sera
là. Cette soirée sera forcement différentes de celles passées ici depuis mon
arrivée.
Alors que je m'apprête à sortir, de nouveau Jalil fait son
apparition. Il referme la porte à clé derrière lui.
« Jalil, je n'ai pas de temps à consacrer à ce petit jeu ce
soir. Je suis attendu. »
« Hum ! Deux minutes. Juste deux minutes. »
Je pose alors ma sacoche sur le bureau et le regarde droit dans les
yeux.
« J'ai rencontré pas mal de spécimen dans mon parcours
professionnel, tu sais. Il y a quelque chose qui n trompe pas. Dis, c'est le
vide qui t'attend à la maison, n'est ce pas ? »
« Pourquoi ? Ne me dis pas que tu t'es renseignée sur
moi. Qui t'a parlé de ma vie privée ? »
« Jalil, c'est ton comportement qui te trahi. Ta vie privée ne
m’intéresse pas. Mais tu es si peu empressé de rentrer chez toi le soir venu,
qu'à force, je me pose des questions. »
« Et de suite tu supposes que c'est parce que j'ai peur du
vide ! Tu ne t'es pas dit que c'est toi qui produit cet effet sur
moi. »
« Hum ! Je passe mon tour. Je ne suis pas venue pour
produire un quelconque effet sur toi. »
« Quel souvenir te revient en mémoire quand tu penses à nous
deux ? »
« Jalil Ratanga ! J'ai d'autres choses à faire là, maintenant
qu'à penser à une affaire qui ne m'a menée nulle part. Je ne sais pas pourquoi
tu reviens là dessus. Je m'en vais. »
« Euh ! je...Je... »
« Je t'accorde deux minutes. Que veux-tu ? »
Son téléphone vibre alors. Il le sort de sa poche, semble lire un
message, puis se redresse précipitamment. Il va vers la porte et me dit :
« Rien. A demain. »
Il l'ouvre et disparaît.
Je ne m'arrête pas sur son comportement car cela me fait des
vacances qu'il disparaisse. Je descends rapidement l'escalier. Là, un spectacle
d'un genre particulier m'attend. Heureusement j'ai le réflexe de me cacher là,
dans une allée du hall, conduisant vers les vestiaires. Car, là, en plein milieu
du hall, alors que les bureaux se sont vidés, j'entends une femme
vociférer :
« ça fait 3 quart d'heure que je t'attends dans la voiture,
Jalil ! Dis-moi avec quelle pute tu étais. Dis-le-moi. »
Et lui de supplier :
« Pourquoi m'attendre si longtemps a lors que j'ai ma
voiture ? Arrête de crier, s'il te plaît, chérie. Arrête de crier.
« C'est toi qui me rend chèvre, Jalil. C'est qui la pute avec
qui tu étais, dis-moi ! »
« Victoire ! Tu es ivre ? Rentrons à la maison.
Arrête de te donner en spectacle. »
« Je te l'ai dit. Je tuerai à mains nues les putes qui osera
toucher mon époux. »
« Pas ici, Victoire. Pas ici. Que veux-tu ? Que je me
fasse virer comme à Vivarex !!! »
« Non, non, bien sûr. L'angoisse me rongeait pendant que je
t'attendais dans la voiture. Oh, je t'aime tellement, mon amour. »
« Sortons d'ici. Il y a encore des gens dans les bureaux.
Arrête de te donner en spectacle. »
C'est ainsi que s'estompent les bruits et que je peux enfin
respirer. Je sors de ma cachette et regarde le couple qui s'en va. L'époux
tirer littéralement l'épouse par le bras et l’entraîne vers le parking à l’extérieur.
« C'était la version soft du scénario. Dans la versions hard,
je suis sensée recevoir des gifles dès l'entrée de l'actrice principale, alias
Victoire Ratanga. », me fait quelqu'un dans le dos.
« Oh ! Merveille ! », fais-je en me retournant.
« Ne me dites pas que vous vous
planquez à chaque fois que l'épouse de votre patron arrive dans les
locaux. »
« Je le fait systématiquement quand elle arrive après les
heures de travail. Ici, tout le monde s'en va 16h. Si elle arrive après 16h30,
c'est la cata. Il vaut mieux se planquer. Elle tire sur toutes les nanas qui
osent s'approcher de son époux, que se soit professionnel ou pas. Mais, faites
comme si je ne vous avais rien dit. Je gagne pas à kongosser de la vie privée
de mon patron. Il est cool. Il a simplement fait le mauvais choix en épousant
cette fille à papa. Bref, j'ai des cours à réviser. Vous partez? »
« Oui, oui. Je suis déjà en retard. Bonne soirée. »
Il est 18h 30 quand je monte à bord du taxi qui me dépose à mon
hôtel. Quand j'arrive là, je me dirige vers la réception pour y prendre mon
passe magnétique. L'agent qui se trouve là me le tend en me souhaitant une
bonne soirée puis me lance :
« Au fait, je me suis renseigné pour vous au sujet de la
coiffure de Mme Albertine Malanga que
vous trouviez si jolie. Je lui ai demandé ou se trouve son salon de coiffure.
Elle m'a dit qu'il fallait voir le salon chez Parfaite, au quartier Venez
Voir. »
« Merci pour le renseignement. Bonne soirée à
vous. »
Tiens donc ! Ma tante parfaite a ouvert un salon de coiffure ???
Histoire à suivre. Si elle tremble pas de tout son long en me voyant chez elle
demain celle là ! Ça va se savoir.
Pour le moment, je me prends une douche, je m'habille d'une robe
légère en coton qui épouse les formes de mon corps. Je mets un collier autour
du cou, du parfum, un peu de rouge à lèvres. Je prends mon petit sac à main et
vais tranquillement attendre l'arrivée de Pédro dans l'un des salons de
l’hôtel.
Je vois mon ami arriver quelques minutes plus tard.
« Hum ! Toujours belle à croquer ! Et tu oses me
dire que tu es divorcée ! C'est incompréhensible. »
« Difficile de redresser une branche qui a pris un coup de
hache. Je reste debout malgré tout. »
« Hum ! Cette affaire là, il va falloir que tu m'explique
encore. Ce n'est simplement pas possible. Viens. J'ai appelé Christian. Il nous
rejoint au Restaurant. Je t'invite à La Roma. C'est à la montée de
Louis. »
« Vérifie tes poches, Pédro. Assure-toi qu'il y a bien du fric
à l'intérieur. », dis-je pour le charrier.
« Ma chérie, je ne peux quand même pas te jouer ce tour là.
Pédro d'avant ce n'est pas Pedro d'aujourd'hui. »
Oui ! Parce que le Pédro d'avant draguait des filles trop belles.
Les emmenait dans son lit dans un bel hôtel. Puis les invitait dans un grand
restaurant. Ils y mangeaient et le type s’éclipsait en douce, abandonnant la
jeune fille et sans payer.
Sitôt que nous arrivons à La Roma, le serveur nous conduit à la
table où nous attend déjà Christian. Ce dernier se lève avec le sourire et
m'accueille en disant :
« Marlène Azizet ! J'ai cru que Pédro me faisait une
blague en m'invitant. Comment vas-tu ? »
« Bien. Je vais bien et suis heureuse de te revoir
Christian. »
« Qu'es-tu revenue faire ici? »
LA GRANDE QUESTION...
Nous nous asseyons et commandons des apéritifs. Là, je les regarde
et leur dis :
« Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas revenue
pour Jalil. Enfin, partiellement. Enfin... »
« Je savais bien qu'il y avait du Jalil Ratanga là dessus.
Mais pourquoi avoir attendu si longtemps si tu es toujours amoureuse de
lui ? », me demande Christian.
« Vous n'y êtes pas du tout, les gars. Je n'en suis plus
amoureuse. Et ce n'est pas lui qui me ramène. Enfin, je veux dire que je ne
suis pas revenue pour lui. »
« Pourquoi es-tu là, Marlène. », insiste Christian.
« Appelez-moi Merlie. Plus personne ne m'appelle Marlène. Je
suis là pour trois raisons dont la principale est de régler un petit compte à
quelqu'un. »
« Sois plus claire ! Qu'est ce que cela veut dire. »
« Je vous explique. », fais-je en avalant une gorgée d'Orangina.
Je fais quelque peu durer le suspens histoire de les faire rager.
Là, Christian me dit :
« Balance la sauce si tu veux que l'on t'aide. »
« Hum ! Désolé. Il me faut des force pour raconter cette
histoire parce qu'elle me pèse sur la conscience. »
« Qu'y a t-il ? Que peut-on faire pour t'aider. »
« C'est bien simple, j'ai envie de couper les couille à une
canaille ! »
« Aïe ! Merlie, je ne touche jamais les attributs
masculins ! Je suis hétéro, moi ! », me fait Pédro.
« Dans ce cas, trouver une chien, un doberman qui mangera les
couilles de ce type. »
« Oh ! Même celle de ce fichu Nyama, tu ne les as pas coupé
ni mordu quand tu en avais l'occasion ! Maintenant ce sont celles de je ne
sais qui que tu veux voir bouffer par un chien ??? », s'étonne Pédro.
Je respire en m'adossant confortablement à ma chaise.
« Ma sœur Lauryne et moi, venons de loin ! »,
dis-je.
« Euh ! Nous t'écoutons. », me lance Christian.
Je souffle un grand coup puis leur dit :
« En quittant le Gabon, ma petite sœur était enceinte. C’est
au court de son année universitaire qu'elle s'en est rendu compte. Il était
trop tard pour une IVG, alors, elle a du se résigner à garder l'enfant. »
« Oh ! Et pourquoi n'en voulait-elle pas ? »
« Mon neveu est né d'un viol. »
« Dis-nous tout, Merlie. Que s'est il passé ? En quoi
pouvons-nous t'aider ? »
« Lauryne a été violée par un type de la haute qui venait se vider les couilles chez la voisine. Voilà. »
« Ok. Et que viens-tu faire aujourd'hui à Libreville, 12 ans
plus tard ? »
« Le petit a été adopté par ses parrains. Il s'agit d'un
couple français dont ma sœur est devenue très proche en arrivant en France. Ils rêvaient d'avoir un enfant. Ils ont adopté le petit quand il avait 2 deux. »
« Et ? »
« Il a besoin d'un dont de moelle osseuse. Personne autour de
lui n'est compatible. Il faut que nous fassions tester ma mère, ce violeur et
éventuellement l'une des sœurs de Lauryne, côté paternel. Le hic, c'est que nous
ne connaissons pas son père. »
« Oh ! Je vois. Et par où veux-tu commencer. Tu connais
au moins le nom de son violeur, n'est ce pas ? »
« Oui, oui. Il s'appelle Bertrand Makaga. »
« Merde, Merlie ! Le Bertrand Makaga ??? Zut
alors ! Sais-tu seulement qui est cet homme ? », me demande
Pédro en sursautant sur sa chaise.
« Je sais que c'est un violeur, et c'est tout. Aucun des titre
dont il pourrait être affublé ne m'impressionnera. », fais-je.
« Merlie, Pédro a raison de frissonner. Bertrand Makaga est
comme qui dirait, très très haut placer aujourd'hui. Déjà à l'époque dont tu
parles, il était déjà PDG d'une société nationale, alors, aujourd'hui !!!
Laisse-moi te faire le topo : le type se déplace avec une escorte
policière. », me dit Christian.
« Ne me dîtes pas que personne ne peut
l'approcher ! », fais-je étonnée.
« C'est cailloux ! Ton affaire là... En tout cas, on dit
qu'impossible n'est pas français, mais je crois que ce mot existe en punu, ma
langue maternelle, ma vieille. On fini direct au cimetière sans passer par la
case prison si jamais l'on s'attaque à ce Bertrand Makaga. T'as pas quelque
chose de plus DIFFICILE à nous proposer ? Parce que là, tu nous envoie
carrément au casse-pipe., me lance Pédro.
« Je n'en reviens pas ! Mes frangins me laisse tomber
avant même d'avoir essayé ? Vous pensez bien que s'il a violé ma sœur
c'est qu'il a dû faire la même chose à d'autres filles. »
« On te comprend, frangine. Le truc c'est que ce type est
cinglé. Il a surpris son épouse en plein ébats sexuels avec son amant dans un
motel, il as sorti son arme, a tiré deux balles direct dans la tête du type et
a fait jeter sa femme en prison pour 3 mois. Vois un peu le genre de fou
furieux vers qui tu nous envoies ! », lance Christian.
« En même temps, on peut étudier l'affaire. Enfin, je ne sais
pas trop si je ne devrais pas prendre une assurance vie avant de t'aider. Dis,
t'as pas une affaire plus DIFFICILE a
nous confier ? Parce que là, c'est pas pour dire, mais mes jambes
tremblent toutes seules depuis que tu as prononcé ce nom ! », me fait
Pédro.
« Les gars, c'est très important. La santé de mon neveu est en
jeu. Déjà qu'il me faut adoucir les angles avec l'idiotie qui me sert de mère
pour qu'elle accepte de m'accompagner dans une clinique privée pour passer ce
test ! Imaginez la chose. », dis-je dépitée.
« Nous imaginons très bien. Mais es-tu sûr qu'il n'est pas
plus facile de retrouver le géniteur de ta sœur ? Je ne sais pas, on mène
l'enquête dans le quartier de venez-voir et tu peux être sûre que nous aurons
des pistes. », me lance Christian.
« Êtes-vous sérieux quand vous vous mettez à penser qu'il vous
sera plus facile de retrouver un fantôme que de piéger ce Makaga ? Je n'en
crois pas es oreilles ! Et s'il se trouve
que le géniteur de Lauryne est au cimetière, comment
ferons-nous ? »
« Aïe ! Elle n'a pas tord, mec. Il se peut que le type
soit dead. Mais quand même je persiste : je préfère courir après un
fantôme que de me retrouver face à ce cinglé de Bertrand Makaga. », fait
Pédro.
« Bien. Je vois. Je vous laisse cette nuit et toute la journée
de demain pour retrouver le nom de ce géniteur. Après cela, on procédera
autrement. Sommes-nous d'accord. »
« Ok. C'est jouable. Je met mes enquêteurs dessus et j'active
mes radars ! Ce soir, on me verra du côté de Plein Ciel ! »
« Puis-je avoir confiance en vous ? », leur fais-je.
« Comme si nous étions sortis du même ventre ! Même si ma
foi, je préfère ma dingue de mère à la tienne. », me lance Christian.
« Dans ce cas, nous pouvons tranquillement continuer ce
repas. »
« Hum ! Tu ne nous as pas tout dis, frangine. Tu caches
encore quelque chose. Tu nous as dit que tu dois faire trembler quelqu'un. De
qui s'agit-il ? »
« Oh ! C'est trois fois rien. Moi aussi il faut que je
trouve un peu de temps pour me pointer du côté de Plein Ciel. A la seule
idée de me retrouver les pieds dans l'eau, dans ce mapane (bidonville)
là...Aïe. »
« Et oui ! En saison des pluie, la bonne humeur est de
mise quand il pleut dans les mapanes. Si tu perds le sourire en vivant là-bas,
dis-toi que la mort te guette. Ce n'est toujours pas la joie là-bas. Combien
perde leur toiture et leur maison toute entière en période des
pluies ! », lance Pédro.
« Rien n'a changé à Libreville, c'est ça. »
« Libreville ne changera jamais ! », fait Christian.
« Arrête de noyer le poisson et dis-nous pourquoi tu es
revenue pour Jalil Rémanda ? », insiste Pédro.
« Il n'y a rien de particulier. C'est juste que j'ai été
sélectionné par un comité de femmes. »
« Et ? », demande Christian.
« Voilà ! Mon amie Salima, qui est plus qu'une sœur, fait
partie d'un comité de femme businesswoman qui chaque année décerne une distinction
honorifique à diverses personnalités africaines. Il y a une catégorie qui est
assez particulière, qui est celle du manager africain le plus sexy de
l'année. »
« Ooooooh ! Donc les femmes quelque soit le domaine,
s'ennuient vraiment !!!! Sexy, c'est plus les acteurs de vos série sur
Novellas TV, non ! C'est maintenant au niveau des PDG ? », lance
Pédro qui n'en revient pas.
Christian se tord de rire en me regardant et me dit :
« Pédro n'a pas tort, tu sais ! Attend, si vous demandez
maintenant au DG, PDG et Entrepreneurs d'être sexy, ne vous étonnez pas que
tout finisse en droit de cuissage et promotions canapé dans
l'entreprise !! »
« Je vois que je n'aurais pas dû en parlé. Mais sachez que
c'est plus important que ça car l'on ne juge pas seulement le physique, mais la
classe du type, ses gouts vestimentaires, sa coiffures et comment la gent
féminine le perçoit. Est-ce que vous comprenez ? », dis-je pour me
défendre.
« Faut dire la vérité, Merlie. Vous voulez savoir qui est le
boss le plus baisable un point c'est tout. Vous même là-bas. Vous êtes là pour
dire émancipation de la femme, émancipation de la femme, et vous êtes les
premières à venir nous juger en fonction de la beauté de nos
fesses ! », lance Pédo.
Là, Christian est incapable de se retenir de rire. Il éclate
résolument à se fendre la gueule. Je reste là à les regarder. Je m'attendais à
tout sauf à ce que Pédro soit aussi désarçonné par cette révélation.
« Donc si je comprends bien, on t'a envoyée pour taster la
marchandise ? »
« Dis pas de bêtise, Pédro. Non, bien sur que non. Il se
trouve simplement que l'on fait souvent l'impasse sur l'Afrique centrale quand
il est question de business et leadership. De fait, cela fait 10 ans qu'aucun
Chefs d'entreprise d'Afrique Central n'est entré dans la liste des potentiels
lauréats. Mon amie Salima a convaincu le comité qu'il y avait des potentiel au
Congo et au Gabon. Elles ont travaillé sur ce dossier. Deux noms ont été retenus
pour le Gabon. Il se trouve que le nom de Jalil en fait parti. C'est un pur
hasard. Aucune des fille ne sait que j'ai eu une aventure avec lui. Seule
Salima est au courant. Elles m'ont demandé de venir faire discrètement une
enquête sur lui. Voilà. J'étais simplement loin de me douter qu'il était
désormais DG de cette entreprise pour laquelle mon cabinet a été sollicité
après avoir remporté un appel d'offre. »
« Ok. On comprend. Tu l'observes et tu balance les infos. Je
ne comprends même pas pourquoi vous avez mis le focus sur lui. Il n'a jamais
été que DG depuis qu'il est entré dans la vie active. Son beau-père l'a placé,
tu t'en souviens ! », lance Christian.
« Oui, mais il a rebondis et fait d'autre choses. Il ne s'est
pas contenté de rester dans cette entreprise où il a été
pistonné ! », dis-je.
« Moi, ce que je dis c'est qu'il n'a pas eu à ses salir les
main. Il a sauté sur la bonne personne et pour le reste de sa vie, il peut se
torcher avec des billets de banque. », lance Pédro.
« Vous êtes sérieux ? C'est ce qui est dit à son
sujet ? »
« Oh ! Bref, je ne le fréquente pas. Mais le kongossa
souvent arrive à mes oreilles. On est à Libreville, tu sais. Tout ce qui se
passe derrière des portes closes, fermées à double tour, finit par se
savoir. », dit Pédro.
« Tu disais qu'ils sont deux sur ta liste. Qui est le
deuxième ? », me demande Christian.
« Arcèle Adolphe Amoniè. »
Là, Pédro manque de s'étouffer en avalant de travers. Christian se
lève alors et en riant très franchement, tape sérieusement dans le dos de notre
ami pour qu'il retrouve ses esprits.
« Dis-moi Merlie. Qu'est ce que vous mangez là-bas aux
États-Unis ? Les choses qu'on racontes sur les OGM là dans la nourriture,
donc c'est sérieux ! », fait Pédro.
« Je t'ai dit que je vis à Londres. Et qu'ai-je dit pour
déclencher une telle réaction ? »
Christian toussote et me dit :
« Quand tes parents ne trouvent rien d'original que de te
baptisé de 3 initiales identiques, c'est que ta vie sera
particulière ! »
« Sois plus clair, Christian ! »
« Christian veut dire que si c'est ces deux là qui
représentent la crème des DG ou businessmen au Gabon, le pays est réellement
foutu ! »
Je reste là à les regarder sans trop comprendre ce que tout cela
veut dire.
« J'ai rendez-vous avec lui demain soir. Je me ferai ma propre
idée. »
« Moi, je mange tranquille ! Après tout, je suis venu ici
pour manger, n'est ce pas ? », lance Pédro.
« Tout à fait ! », lui répond Christian.
Ces deux là me cache quelque chose. Qu'est ce que cet Arcèle Adolphe Amoniè a de particuliers ?