Chapitre 11

Write by Djelay

Un silence gênant s’installe entre nous. Ma bonne humeur s’est volatilisée et j’ai envie de cogner quelqu’un. La violence ne résout pas toujours tout. Oh que si.

-         Mike ? Finit-elle par dire au bout d’un moment.

-         Je suis là.

Au mouvement du matelas, je sais qu’elle s’est tournée vers moi. Je fais pareil et nous nous retrouvons face à face. Je peux sentir son souffle chaud sur mon visage ce qui signifie que celui-ci est à seulement quelques centimètres du mien. Même dans l’obscurité je vois à quel point elle est belle.

-         Tu es fâché contre moi ?

-         Non mon ange. Pourquoi penses-tu cela ?

-         Je le sens c’est tout.

-         Ne te prends pas la tête pour ça. Je ne suis pas fâché.

Elle soupire. Je crois qu’elle ne me croit pas. Que puis-je faire pour la convaincre ? Je fais taire tout de suite cette petite voix qui me dit de l’embrasser.  Ce n’est pas que j’en ai pas envie bien au contraire. Ce pendant je ne compte pas revenir sur ma parole. Tant qu’elle sera terrifiée par moi, je ne la toucherai pas à moins qu’elle ne fasse le premier pas.

-         Dors maintenant. Ordonnai-je avant de lui tourner le dos.

Je l’entends soupirer de nouveau avant de me lancer sèchement un ‘’bonne nuit’’. Je m’y attendais de toute façon.

Il est six heures pile lorsque j’ouvre les yeux. Et la première chose que je vois c’est le visage de Lili tout près du mien. Elle dort profondément.  J’ai la queue qui se tient déjà au garde-à-vous. Comment est-ce possible ? Rien que son visage suffit à me mettre dans tous mes états. J’avais dit que  j’attendrai qu’elle se donne à moi d’elle-même mais…

-         Bonjour. Murmure-t-elle en clignant des yeux.

Eh bah voilà ! C’est ce que je me disais : Je suis incapable de respecter mes promesses quand il s’agit de cul surtout si le cul en question est celui de Lili. Refusant de réfléchir d’avantage à mes soi-disant résolutions,  je l’embrasse à pleine bouche. Elle parut surprise au départ mais finit par me rendre mon baiser avec le même engouement que le mien. Putain comme j’adore quand elle se lâche comme ça. J’ai envie de la prendre tout de suite sans attendre une minute de plus mais je me rappelle soudain que ma p’tite poupée est pucelle. Mon cœur se réjouit à nouveau. Je compte bien être le seul mec de sa vie. Hey minute ! T’as oublié la vie sale que tu mènes ?  Bon sang, pourquoi  chaque fois que j’essaie de penser à une vie normale et heureuse, cette stupide petite voix dans ma tête se manifeste ? Je ne veux pas songer à tout ça pour l’instant. J’ai mieux à faire. Je me déplace pour me retrouver allongé au-dessus de ma belle sirène.

-         Tu sais que tu es à moi maintenant ?

Je lelui susurre à l’oreille de ma voix rauque, emplie  de désir. Elle me répond avec un doux gémissement qui me pénètre en profondeur. Comment pourrais-je résister, hein ? Je capture donc sa bouche et ma langue entame avec la sienne une danse langoureuse. Elle se frotte contre mon corps, les mains autour de mon cou, réclamant plus. C’est qu’elle est chaude ma poupée. Je souris car ça me plait. Je passe ma main sous le tee-shirt qu’elle porte. D’ailleurs, pourquoi est-elle encore habillée ? Je résous immédiatement le problème et bientôt nous nous retrouvons nus tous les deux. Je veux qu’elle se souvienne de ce moment, qu’elle en redemande encore et encore.

-         Dis-moi que tu le fais parce que tu en as envie ? Lui demandai-je soudainement.

L’idée qu’elle puisse se sentir  obligée de coucher avec moi me tracasse alors j’ai besoin de savoir.

-         J’ai rêvé de ce moment toute ma vie Mike.

Il ne m’en faut pas plus. C’est justement ce que j’avais besoin d’entendre. Je me baisse, place ma tête entre ses jambes écartées et lui fais ce que jamais je n’ai fait à une femme. Et je suis satisfait du résultat. Ma poupée se contorsionne en hurlant de plaisir. L’entendre m’excite encore plus mais elle d’abord. Je titille, torture sa chatte jusqu’à ce qu’elle explose. Alors qu’elle ne s’est pas encore remise de la première vague de plaisir, je me repositionne entre ses jambes et entre lentement en elle. Elle se raidit aussitôt. Je l’embrasse, et me sers de mes mains pour lui prodiguer des caresses. Je veux qu’elle se détente et ça marche. J’ai passé la barrière ce pendant je reste immobile le temps qu’elle s’habitue à ma présence.

-         Ça va ? Demandai-je contre ses lèvres.

-         Oui.

-         Je peux continuer ?

Elle hoche la tête, un joli petit sourire plaqué sur sa belle bouche. Je souris à mon tour avant de reprendre sa bouche dans la mienne. Puis je me mets à bouger d’abord lentement et lorsque je la sens complètement détendu je la pilonne. La seconde vague de plaisir ne tarde pas à l’emporter. Je la suis quelques secondes plus tard. Epuisé je m’étale sur elle de tout mon poids.

-         Tu m’étouffes. Déclare-t-elle difficilement.

Je souris avant de rouler sur le côté. Putain ! Je n’ai jamais pris autant plaisir à faire l’amour à une femme. Encore ? Je ne fais pas l’amour moi bon sang ! Je baise !  J’attire Lili dans mes bras et l’embrasse passionnément. Il faut que j’arrête sinon je risque de passer au deuxième round tout de suite.

-         Tout va bien ?

Merde Mike. Depuis quand tu te soucies des trucs d’après baise ? Ressaisis-toi voyons !

-         Oui. C’était magique !

-         Magique ? Répétai-je en riant. Et tu aimerais recommencer ?

-         Oui. Avoue-t-elle timidement.

-         Moi aussi poupée.

J’observe un moment de silence avant de reprendre plus sérieusement :

-         Tu es conscientes qu’à partir de maintenant tu m’appartiens ?

-         Je ne suis pas un objet ! Rétorque-t-elle en haussant le ton.

-         Hey hey ! Que t’ai-je dis ?

Je saisis sa mâchoire et exerce une forte pression. Pourquoi faut-il toujours qu’elle gâche tout ? Nous passions un bon moment là non ? Je vois ses yeux se remplir de larmes. Je ne voulais pas lui faire mal, elle ne m’a pas laissé d’autre choix. Je n’ai pas l’intention de la laisser m’adoucir. Je veux bien être gentil quelques fois mais il faut qu’elle sache comment se comporter avec moi. Je finis par la relâcher.

-         Tu vois ce que tu me pousses à faire poupée? Dis-je d’une voix douce.

Je lève la main pour caresser son visage mais elle recule avant de sortir précipitamment du lit. Ma colère monte ! On ne me refuse jamais rien à moi, Pour qui se prend-elle ? Je me lève à mon tour. Je suis sur le point de la rejoindre dans la salle de bain où elle s’est enfuie lorsqu’on toque à la porte.

-         Quoi ! Hurlai-je.

-         Monsieur vous devez absolument descendre Tiger est au parking, devant l’ascenseur. Il souhaite monter.

-         Merde ! Sifflai-je avant d’enfiler mon jogging.

J’ouvre brusquement la porte.

-         Qu’est-ce qu’il vient foutre ici cet enfoiré? Je ne l’ai pas invité.

-         Aucune idée monsieur mais il ne doit pas voir mademoiselle Lili.

Merde, merde, merde ! Kevin a raison. Personne ne doit connaître l’existence de Lili encore moins ce taré de Tiger.

-         Monte la garde. Elle ne doit sortir de cette chambre sous aucun prétexte. Je me charge de cet imbécile.

-         Contrôlez-vous monsieur ! Tiger est maintenant le bras droit du grand chef.

-         Je me fiche qu’il soit le bras droit de Luc. Je vais lui apprendre à prendre rendez-vous avant d’emmener son cul chez moi.

-         Monsieur. Soyez raisonnable ! La demoiselle est ici ne l’oubliez pas.

-         C’est pour elle que je le jetterai dehors. Dorénavant elle passera plus de temps ici alors pas question que ces enfoirés se pointent chez moi comme s’il s’agissait d’un marché.

J’appelle Alex pour qu’il ouvre l’ascenseur depuis la salle de contrôle. Puis je pars me poster devant l’entrée mon arme à l’arrière de mon jogging. Je n’ai pas l’intention de m’en servir mais ne sait-on  jamais. J’aperçois sa face de rat dès que les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Je me demande comment les femmes peuvent-elles baiser avec ce porc ? Il est loin d’être agréable à regarder. Moche  est un adjectif bien trop léger  pour le décrire. Avec son crâne rasé et son nez aussi large que sa bouche qui lui arrive jusqu’aux oreilles, Tiger est affreusement laid. Pour couronner le tout, il a une longue balafre sur son front…quelle horreur.

-         Bonjour caméléon. Ça fait un …

Je l’interromps avec une bonne droite, direct sur la mâchoire. Il s’écroule immédiatement. Assis sur les fesses, il m’envoie un regard assassin. J’avais besoin de déverser ma frustration de tout à l’heure sur quelqu’un.

-         Tu fiches quoi chez moi ?

-         Le boss va te tuer s’il apprend…

-         Je me fiche de ce que pense Luc.

Tiger se relève lentement. Il porte la main à sa joue puis ricane.

-         Tu te crois insaisissable ?

-         Je le suis.

-         Et prétentieux en plus. Je ne comprends pas pourquoi le chef t’autorise à l’appeler par son prénom.

-         Parce que je suis supérieur à toi.

-         Tu ne perds rien pour…

-         Tu fous quoi chez moi ? Réponds si tu ne veux pas te retrouver à l’hosto.

J’avance vers lui histoire de mettre ma menace à exécution.

-         Attends, attends ! S’empresse-t-il de dire en levant les bras.

-         C’est le boss qui m’envoie.

-         Et parce que Luc t’envoie tu te permets de te pointer chez moi sans autorisation ?

-         C’est urgent alors j’ai pensé que…

-         Rien du tout.

-         Tu dégages de chez moi tout de suite.

-         Mais…

-         J’ai dis… tu fiches le camp d’ici ! Prends contact avec Kevin, il t’indiquera le lieu et l’heure du rendez-vous.

Tiger me regarde avec rage. S’il le pouvait, il me tuerait sur le champ.

-         Une dernière chose ! Lancé-je alors qu’il retourne dans l’ascenseur. Je ne veux plus jamais voir ta sale gueule chez moi.

Je remonte dans ma chambre, une fois cet imbécile parti.

-         File-moi ton téléphone ! Ordonnai-je à Kevin, posté devant l’entrée de ma chambre.

Il s’exécute sans poser de question. C’est ce que j’aime chez lui. Il est obéissant et ne remet jamais en question mes actes.

-         Bonjour fiston. Lance Luc tout de suite après avoir décroché.

-         Je ne veux plus que tu envoies tes chiens chez moi Luc.

-         Dis bonjour au moins. Ne sois pas mal poli.

-         J’ai dit ce que j’avais à dire. Bye.

Je raccroche, rend son téléphone à Kevin puis entre dans ma chambre. Lili n’a pas intérêt à me contrarier parce que là je ne suis pas d’humeur. Le bruit de l’eau de douche emplit toute la chambre. J’ai envie d’elle aussitôt. Rapidement, je me débarrasse de mon jogging après avoir rangé mon arme puis entre dans la salle de bain. Heureusement qu’elle n’a pas mis le verrou j’aurais pété les plombs sinon. Lili est là, le visage levé vers le jet d’eau fumant. Elle ne m’a entendu entrer. Silencieusement je fais coulisser la vitre de la cabine et m’y introduis. Elle tressaillit lorsque je fais passer mes bras autour de ses hanches.

-         J’ai encore envie de toi p’tite poupée.

Je chuchote à son oreille avant de la faire virevolter. A présent face à moi je la soulève et la plaque dos contre la vitre. Les jambes enroulées autour de mes hanches, elle me regarde d’un air surpris. C’est nouveau pour elle oui mais là je ne peux vraiment pas me contenir. Mes lèvres s’emparent des siennes tandis que mon sexe s’introduit en elle. Oh putain ! Qu’est-ce qu’elle est serrée. Je sais qu’elle n’est pas prête à me recevoir mais je n’ai pas la force de m’arrêter. Mon besoin d’elle est tellement fort que c’en devient vital. La crispation de Lili s’atténue au fil de mes « va et vient ». Les gémissements qu’elle laisse à présent échapper m’indiquent que la douleur a laissé place au plaisir. Alors je m’applique, accélérant la cadence. Nos gémissements mêlés au bruit de l’eau s’écrasant sur le carrelage créent une ambiance incroyablement érotique. Mes mouvements se font de plus en plus bestiaux. On y décèle, toute ma rage envers Tiger, envers Luc et envers cette vie de merde qui est la mienne. Etre en Lili m’apaise. Jamais je n’aurais pensé qu’elle me serait d’un si grand réconfort. Je l’entends hurler mon prénom.

-         Oh oui poupée ! C’est ça, Crie mon nom.

-         Mike. Répète –elle.

L’entendre me booste d’avantage. Je la pilonne donc jusqu’à ce qu’elle en ait assez. Je me joins à elle et ensemble nous franchissons la porte de l’extase. Lili devient distante une fois nos ébats terminés. Elle me tourne le dos aussitôt après que je l’ai reposée par terre. Je déteste ça. Putain que je déteste ça. Je passe mes bras autour de ses hanches puis je l’attire contre moi. Je la sens se raidir. Alors je la fait virevolter afin qu’elle me fasse face. Son regard fuit le mien.

-         Bon sang Lili ! Tu vas arrêter ça tout de suite oui ?

En colère je prends sa tête en coupe et l’oblige à me regarder. Ses yeux se remplissent aussitôt de larmes ce qui me déstabilise. Comment arrive-t-elle à m’attendrir putain ? Personne n’y est jamais arrivé auparavant.

-         Je suis désolé p’tite poupée ! Dis-je en la serrant contre moi.

Quel homme normalement constitué ferait pleurer un tel ange ? Tu es un sale enfoiré Mike. Lili pleure sans réserve et moi je me maudis de me comporter comme un animal avec elle.

-         Ne pleure plus ma poupée. Viens, sortons d’ici avant que tu n’attrapes froid. 

Je ferme le robinet, enroule Lili dans une serviette et l’entraîne dans la chambre. Après nous être essuyés, nous nous installons dans le lit. Lili n’a toujours rien dit et son silence me tue.

-         Dis-moi quelque chose p’tite poupée, je t’en supplie.

Ban sang ! Me voilà à supplier quelqu’un et de surcroit une femme. Reprend toi Mike

-         Je veux rentrer chez moi. Dit-elle d’un ton apeuré.

Je suis soudainement pris de panique. Et ce sentiment me met en rogne. Pourquoi est-ce que je ressens ça ? Aurais-je peur de la perdre ? Impossible. Sur le point d’exploser, je me retiens à temps. Je ne veux pas aggraver la situation.

-         Il n’y a personne chez toi en ce moment et je ne veux pas que tu y sois seule. Tu pourrais encore te faire mal. Dis-je d’une voix tendre.

-         Je ferai attention. Ne t’en fais pas pour moi.

-         Lily ! (je m’énerve). J’ai dit non. Ne m’oblige pas à me fâcher. Tu es  mienne maintenant et donc tu dois faire tout ce que je te dis.

-         Je ne veux plus continuer. Rétorque-t-elle automatiquement.

Là, je commence réellement à m’inquiéter. Si elle ne veut plus de moi je ne peux pas la retenir mais putain que j’en deviendrais fou de rage. Est-ce que l’amadouer est la bonne solution ? Ne devrais-je pas me comporter comme un bourreau ? Je crois que la deuxième option est la meilleure. Elle ne m’échappera pas aussi facilement. Je voulais bien essayer de m’y prendre autrement pour une fois, c’est-à-dire délicatement mais elle ne me laisse pas le choix. Je l’ai goûtée et je refuse de la laisser partir. Je suis peut-être un malade mais je m’en fiche. Je la veux et c’est tout. Arborant un air assassin, je la fusille du regard. Bien, ça fonctionne. Elle tremble.

-         Jusque-là j’ai essayé d’être gentil p’tite poupée. Pour toi j’ai fait l’effort d’être une meilleure personne mais je me rends compte que ç’a été inutile. Alors je vais être le plus clair possible. Jamais je ne t’ai obligée à accepter cette relation. Tu l’as fait de façon libre. Alors mets-toi dans le crane que dès lors où tu as donné ton accord tu ne peux plus revenir en arrière à moins que je ne me lasse de toi un jour. Et ne pense même pas te rendre à la police pour me dénoncer car ça n’irait nulle part. Tu n’as pas idée de l’étendu de mon pouvoir dans ce pays. Cependant tu peux toujours essayer pour t’en assurer.

Je marque une minute de pause avant de continuer sans toutefois la quitter des yeux. Je vois la panique dans son regard. Excuse-moi poupée mais tu m’y as obligé. Je ne suis pas satisfait de mon attitude, bien au contraire je me sens comme un minable de la pire espèce. Je disais que je n’obligeais jamais une femme à baiser avec moi. N’est-ce pas ce que je suis en train de faire en ce moment ? Qu’elle me déteste si ça lui chante mais une chose est sûr je ne la laisserai pas filer.

-         Donc si je te dis que tu ne retournes pas chez toi aujourd’hui, tu n’y retournes pas. Ce n’est pas à discuter. A présent habille-toi et rejoins moi dans la salle à manger pour le petit déjeuner.

Sur ce je quitte la pièce dégouté de moi-même. Jamais je n’oublierai son regard affolé, effrayé et par-dessus tout triste. En quoi es-tu différent de Tom ? C’est la question qu’elle m’a posée quelques minutes plus tôt. Malheureusement je suis pire que lui.

Lily

Lorsque je retrouve Mike en bas, il est déjà installé. La simple idée de partager la même table que lui me donne la nausée. Comment ai-je pu être aussi idiote pour m’abandonner à un monstre pareil ? Ce n’est pas mon Mike d’il y a dix ans. Celui-là est le diable en personne. Qu’est-ce qu’il attend de moi au juste ? Il peut avoir toutes les femmes qu’il désire alors pourquoi ne me laisse-t-il pas m’en aller ? Est-ce cela mon destin ? Être malheureuse ? Qui est réellement Mike ? Pourquoi affirme-t-il contrôler la police ? Est-ce pour me faire peur qu’il a dit ça ? Où est-il capable d’aller ? Je préfère ne pas y penser.

-         Assois-toi. M’ordonne-t-il.

J’obéis sans faire d’histoire. Nous sommes plongés dans un silence total tandis que la servante nous sert le petit déjeuner. Je m’efforce à ne pas poser les yeux sur ce type pour qui je ressens progressivement de la haine. Tu en es sûr ?  La ferme putain ! J’ai l’impression que ma vie m’a échappé en un clin d’œil. Comment cela a pu se produire d’un coup ? Pourquoi je le laisse me contrôler de la sorte ? Ai-je peur de lui ? Bien sûr que oui. Serait-il capable de me bastonner sérieusement ? Je n’en ai aucun doute. Devrais-je le défier et courir le risque d’en assumer les conséquences ? Reste à savoir de quelles conséquences parle-t-on. Seigneur ! Ayez pitié de moi je vous en supplie.

-         Mange ! ordonne-t-il de nouveau.

Je ne m’étais pas rendu compte que la domestique était partie. Sans joie, je saisis la fourchette et pique dans mon omelette. Je la fais tournoyer sans jamais la porter à ma bouche. Il me semble que le bruit que je produis agace Mike. Mais je m’en fiche. Comment pourrais-je avoir l’appétit dans une pareille situation ? Je veux juste rentrer chez moi pour ensuite trouver le moyen de m’enfuir loin, très loin d’ici. Mais où aller ? Sans argent, ni parents ? La voix menaçante de mon bourreau me fait revenir sur terre.

-         Cesse de jouer avec ta fourchette et mange avant que je ne m’énerve.

-         Je n’ai pas faim. Rétorqué-je courageusement.

Ma voix n’a pas tremblé. Je ne le laisserai pas avoir le control sur moi. Je ne suis l’objet de personne. A peine ai-je prononcé ses paroles que je le vois se lever. Il contourne la table pour me rejoindre. Je cesse automatiquement de respirer tant je suis terrifiée. Debout à côté de moi, il presse fort ma mâchoire pour me contraindre à ouvrir la bouche. Ça fait un mal de chien. Je sens les larmes me monter aux yeux. Il prend ensuite une bouchée de l’omelette qu’il enfonce dans ma bouche avant de me relâcher.

-         Mastique ! M’ordonne-t-il.

Les larmes sur mes joues, j’obéis immédiatement.

-         Tu préfères que je continue ou tu as compris la leçon ?

Sans répondre, je saisis la fourchette et m’empresse de manger. Il m’observe pendant quelques minutes avant de se décider à rejoindre son siège. Mes larmes coulent à flot sur mes joues. Jamais je n’ai été traité de la sorte. Pourquoi fait-il ça ? Que recherche-t-il ?

-         A compter d’aujourd’hui p’tite poupée, tu feras ce que je te dis sans discuter. Tu m’obéiras sans poser de question. Si tu te conduis correctement et sagement tu verras que tu seras la femme la plus heureuse du monde. Mais si tu te rebelles Lily… ce que je viens de te faire est un avant-goût à ce qui t’attendra. C’est compris ?

-         Oui. Répondis-je la tête baissée.

-         Tu te demandes sans doute pourquoi je me comporte ainsi ? Eh bien parce que tu me plais énormément. Je suis du genre franc et direct. Si tu veux tout savoir, jamais une femme ne m’a autant attiré et je ne compte pas te laisser être à un autre. Tu es à moi un point c’est tout. Tu peux me détester si tu veux. ça m’est égal car je sais que ton corps lui ne me déteste pas.

J’écoute son charabia et je suis choquée de réaliser l’absurdité  de la situation. C’est un obsédé. Il me veut alors ça suffit pour que je sois à lui. Putain, c’est quoi ce délire ?

-         Tu peux faire tout ce que tu veux, je ne t’interdis rien. Tu es libre de tout mouvement. La seule règle que je t’impose c’est de ne plus jamais traîner avec ce Ricky.

-         Pardon ? (J’ouvre grandement les yeux) Ricky est mon meilleur ami je ne peux pas…

-         Il ne l’est plus dorénavant. Me coupe-t-il.

-         Tu n’as aucun droit de m’interdire quoi que ce soit. Hurlai-je en portant un coup de poing sur la table.

Il en reste bouche bée. Je crois que je l’ai surpris. Je me mets debout et ajoute :

-         Je ne suis pas ta propriété alors si tu crois que je vais tranquillement te laisser m’imposer tes règles à la con, tu peux te fourrer le doigt dans le cul espèce de malade.

Je m’enfuis ensuite, puis m’enferme à double tour dans la chambre.


Fin du onzième chapitre. Bizbi.

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