Chapitre 11

Write by WumiRa

Il était plus de vingt-deux heures, lorsque les mariés décidèrent de se retirer de la soirée. Maya avait prétextée ne pas se sentir bien et pour son plus grand embarras, sa mère l'interpréta comme étant un signe de grossesse. Devant Malik de surcroît !


- J'espère que tu n'es pas enceinte ? fit-elle. Ce serait dommage que tu tombes malade pendant votre lune de miel.


- Ce n'est pas le cas, maman ! avait-elle répondu, outrée. 


Mais bien entendu, ses parents avaient gobés les mensonges de leur beau fils, soit disant qu'ils étaient amants depuis fort longtemps. 


- Tu as mal quelque part ? s'enquit ce dernier à son tour, lorsqu'ils furent sur le chemin du retour.


- Où est-ce qu'on va ? demanda t-elle, ignorant sa question.


- À l'hôtel.


- Pourquoi ? Ils peuvent partir, la fête est terminée. 


- Ce serait malpoli de les mettre à la porte. La plupart viennent de loin et nous partons pour les îles-Maurice demain.


- C'est gentil, mais je n'irai pas.


Malik poussa un juron, excédé.


- Je ne demandais pas ton avis, en fait.


- Ah parce que tu as l'intention de faire de moi ton esclave ? Je suis libre d'aller où je veux, et si tu as tellement envie d'aller aux îles-Maurice pourquoi tu n'y vas pas tout seul ?


Sentant la colère monter en lui, Malik referma ses mains sur le volant. Il ne comprenait pas comment elle réussissait toujours à le mettre hors de lui, c'était...inexplicable. Lui qui ne perdait jamais son sang-froid.


- Arrête la voiture, ordonna t-elle soudainement, alors qu'ils étaient en pleine circulation. 


Il n'en crut pas ses oreilles. 


- Pardon ?


- Arrete cette fichue voiture ! 


- Maya...


- Je te jure que si tu ne t'arrêtes pas, j'ouvre la portière.


Il manœuvra tant bien que mal et finit par se garer en bordure de route. À peine la voiture s'arrêta t-elle que Maya bondit à l'extérieur, claquant la portière. Il fit de même.


- Mais où est-ce que tu vas ? 


- À l'hôtel, figure toi.


- À pieds ? Qu'est-ce qui te prend au juste ?


Elle l'ignora et continua à marcher, manquant parfois de se tordre la cheville à cause de la hauteur vertigineuse de ses talons. Il la rattrapa.


- Lâche-moi ! s'écria t-elle lorsqu'il lui saisit le bras.


- Un pas de plus et je te jure d'annuler mon contrat avec ton père. Un simple appel suffira à tous vous réduire à la misère. 


Elle leva la main, mais il fut plus rapide qu'elle. 


- Toi tu as besoin qu'on t'apprenne à bien te tenir.


Sans prévenir, il la souleva et la balança sur son épaule.


- Repose moi tout de suite, Malik ! 


Elle lui martela le dos de ses poings.


- Je te déteste, laisse moi tranquille ! 


Il se dirigea vers la voiture, ouvrit la portière arrière et l'assit de force. 


- Cries autant que tu voudras, la prévint-il d'un air sévère, mais si tu bouges, si tu pars, tu sais ce qui t'arrivera.


Il claqua ensuite la portière et regagna sa place derrière le volant. 


Un sanglot étouffé lui parvint, mais il était tellement en colère qu'il n'y prêta pas attention. Qu'elle pleure si cela lui chantait ! Il ne supportait pas les caprices. 


Le reste du trajet se fit en silence.  Elle n'essaya plus de sortir du véhicule et lorsqu'il alla lui ouvrir la portière une demi heure plus tard, elle s'était endormie. Comment ce bout de femme pouvait-il être aussi agaçant ? se demanda Malik en la soulevant. Heureusement, fatiguée qu'elle était, elle ne se réveilla pas lorsqu'il la porta jusqu'à la suite qu'il leur avait réservée. 


À la réception, il s'était trouvé dans l'obligation de repousser leur départ de deux jours, car contrairement à ce qu'il avait laissé entendre un peu plus tôt, il n'avait pas l'intention de la forcer à aller en lune de miel. Il avait voulu lui faire plaisir pour une fois, mais peu importe, bientôt elle allait être sienne, jusqu'à ce qu'il se soit lassée d'elle. Tout n'était qu'une question de temps. 


Il l'étendit sur le lit et la débarrassa de ses chaussures qu'il jeta dans un coin. Ensuite il se déshabilla et s'éloigna en direction de la salle de bain. Leurs affaires se trouvaient toujours dans la voiture et il allait devoir appeler la réception le lendemain matin. Pour l'instant, il se contenterait du peignoir de l'hôtel.


Lorsqu'il réapparut un moment après, elle avait roulé sur le ventre, lui dévoilant le décolleté de sa robe qui révélait la plus grande partie de son dos. Cette femme l'agaçait au plus haut point, mais le simple fait de l'imaginer nue, suffisait à embraser sa libido.  Il passa une main lasse sur son visage, puis se dirigea à l'autre bout du lit. Il se débarrassa du peignoir, avant de se glisser sous les draps. Morphée allait se la jouer dur...


*** 


Ce fut d'abord la chaleur épouvantable due à ses vêtements, qui réveilla Maya. Puis peu à peu, ses yeux s'habituèrent à la lumière et elle prit conscience de l'endroit où elle se trouvait. Elle se retourna.


La tête reposée sur son bras replié sous lui, Malik dormait paisiblement. C'était la deuxième fois qu'elle se retrouvait dans le même lit que lui, mais cette fois, comme il le lui avait assuré, c'était pour de bon. Du moins, jusqu'à ce qu'ils divorcent ; chose réalisable, mais qui n'allait pas être facile. 


Elle le regarda dormir, se demandant  quel âge il pouvait avoir. Il paraissait beaucoup plus jeune dans son sommeil. Et quelque chose de vulnérable émanait de lui... Non, c'était absurde. Cet homme avait tout d'un tyran né, il n'y avait rien de bon ni de vulnérable en lui. Avec précaution, elle se leva et chercha ses affaires du regard. Ils ne se trouvaient nul part, ni dans le dressing, ni dans la salle de bain. Ceux de Malik non plus. Étrange. La robe qu'elle avait sur le corps lui démangeait la peau et elle mourrait de chaleur. Elle allait retourner se coucher, lorsqu'elle aperçut la chemise que Malik avait sur lui, un peu plus tôt. Elle n'avait même pas remarqué qu'il s'était déshabillé, serait possible qu'il était... Bien sûr que non, il n'était pas aussi stupide ! Elle prit la chemise et s'enferma dans la salle de bain. Au cas où il se réveillerait. 


Durant plus d'une heure de temps, elle somnola dans la baignoire emplie de mousse parfumée. Après une aussi longue journée, rien n'aurait pu être plus apaisant que cette eau chaude, qui lui dénouait les muscles. La scène du retour lui revint en mémoire et elle se promit cette fois de s'excuser auprès de lui. Elle s'était laissée emporter, ce qui n'était pas dans ses habitudes ; il n'y avait que lui qui réussissait à la faire sortir de ses gonds et elle détestait cela.


Maya se mit un fredonner un air de Westlife quand un bruit de verre cassé lui parvint. Sur le moment, elle n'y prêta pas attention. Une réception avait peut être lieu dans l'hôtel... Elle sortit du bain, s'essuya, remit ses sous-vêtements, puis enfila la chemise. Un autre bruit s'en suivit, puis des voix. Curieuse de savoir d'où elles provenaient, elle colla l'oreille à la porte lorsqu'elle reconnut celle de Malik. Il semblait en colère et...inquiet ?


- Elle n'a pas pu aller loin, dit une voix étrangère.


- Vous êtes fou ou quoi ? tonna tout à coup Malik, la faisant sursauter. Vous venez de me dire que deux réceptionnistes ont été tués.


Un cri de surprise s'échappa de la gorge de Maya. Un grand silence s'en suivit, puis subitement de grands coups de mirent à résonner à la porte de la salle de bain. Ils l'avaient entendu.


- Je sais que tu es à l'intérieur Maya, ouvre cette porte et tout de suite. 


En d'autres circonstances elle aurait pris un malin plaisir à lui désobéir, mais des personnes étaient mortes, bon sang ! 


Elle tourna la poignée et ouvrit. Un immense soulagement se peignit sur le visage des deux hommes ; ce qui lui fit penser que quelque chose de grave s'était passé. Elle vit Malik se tourner vers l'autre homme.


- Ça va. J'avais oublié qu'il y avait une salle de bain dans cette suite. Vous pouvez partir. 


- Vous êtes sûr de ne pas...


- Il est trois heures du matin monsieur, veuillez nous laisser seuls, répéta t-il. Demain à la première heure nous partirons.


L'homme murmura des excuses, puis s'en alla. Malik le suivit, verrouilla la porte à clé et revint.


- Je peux savoir ce qui se passe ? C'est quoi tout ces bruits en bas ? Y-a-t-il des morts ?


- Il faut que tu te reposes, repondit-il.


Elle le regarda, ahurie.


- Tu plaisantes ? Il y'a un instant tu me cherchais comme un fou. 


Leurs yeux demeurèrent soudés pendant quelques secondes, puis il s'éloigna. Il ne portait rien d'autre qu'un boxeur et elle profita du fait qu'il ait le dos tourné, pour le matter.  D'accord, il était bel homme, bien bâti, avait des abdos à faire pâlir d'envie des stars de cinéma et aussi...


- Maya.


C'était la deuxième fois qu'il la faisait sursauter en quelques minutes. Elle réalisa qu'elle était quasiment en train de le dévorer du regard et elle renfrogna la mine. Il l'avait prise sur le fait.


- Quoi ?


- Viens te coucher. 


- Je ne suis pas censée t'obéir. C'était quoi tout ce bruit ?


Il la fixa durement.


- En temps normal, il y'a un agent de sécurité à chaque étage, dit-il. J'ignore comment les choses se sont passées mais un homme a réussi à pénétrer au sein de l'hôtel et il était armé.


- Comment est-ce possible ? Que voulait-il ?


- Je n'en sais rien. Si je te cherchais, c'est parce que j'ai cru que tu étais sortie. 


Évidemment. Elle, la petite fugueuse.


- Et bien je suis toujours là, tu vois ? 


Il ignora son sarcasme et se recoucha. Comment pouvait-il songer au sommeil alors qu'il savait qu'un voleur ou un psychopathe aurait pu les surprendre ? Bon, elle exagérait, mais deux personnes étaient mortes, assassinées et le simple fait d'y penser suffisait à la tenir éveiller.


À son tour, elle regagna sa place et se glissa sous les draps. Heureusement qu'il n'avait fait aucun commentaire concernant sa chemise ; il n'avait pas l'air de l'avoir remarquée.


- Je suis désolée pour ce soir, déclara t-elle en plaçant une taie d'oreiller entre eux. Quand je suis stressée je deviens agressive...


- Qu'est ce qui te stressait autant ? 


Le fait de devoir voir ta sale tête à chaque réveil, fut-elle sur le point de répondre.


Elle tira la couverture de son côté, révélant involontairement, le ventre musclé de Malik. Il tourna la tête vers elle.


- En fait, plus j'apprends à te connaître, plus je me demande comment tu as fait pour te retrouver avec ton ex. C'est un lâche.


- Djibril et moi avions beaucoup de choses en commun, s'empressa t-elle de répondre, même si c'était le plus gros mensonge qu'elle ait jamais dit. 


Mais de toute façon, c'était encore mieux que d'avouer qu'elle s'était posée la même question, deux jours plus tôt et qu'elle avait conclu qu'il était vraiment lâche.


- Alors il est clair que toi et moi n'avons rien en commun, comme tu le dis.


- J'en aurais été malade si c'était le cas.


Il y eut un silence, qu'aucun des deux ne se décida à rompre. Puis au moment où elle lui tournait le dos, il jeta la taie d'oreiller par terre et la fit rouler sur le dos. Un cri de surprise échappa à Maya lorsqu'il se plaça entre ses cuisses.


- Mal...Malik qu'est-ce que tu fais ?


- Et si nous passions aux choses sérieuses ?


Elle le repoussa comme elle pu, en y mettant toutes ses forces, mais il ne bougea pas d'un seul centimètre. Au contraire, il lui releva les bras au dessus de la tête et la tînt immobile.


- Écoute, ce n'est pas drôle. Ôte tes pattes de...


- La colère est un très grand stimulant, tu sais ça ? 


Malgré qu'elle se soit crispée, elle le foudroya du regard.


- Je ne suis pas en colère.


- En plus de quoi, tu es une petite menteuse, railla t-il en fixant la naissance de sa poitrine à travers la chemise entrouverte. 


Maya devina ses pensées et déglutit.


- Ce serait du viol, fit-elle, paniquée.


- Nous sommes mari et femme. Et je n'ai pas oublié tes fantasmes.


- Si tu...si tu oses, j'alerterai tout l'hôtel par mes cris. Maintenant lâche moi.


Il se tut un moment avant de dire : 


- Si je t'embrasse, tu seras incapable de crier. Tu sais pourquoi ? 


- Parce que d'habitude tes maîtresses s'endorment à peine effleurée ? 


Malik glissa sa main libre sous elle et la plaqua contre lui. Lorsqu'elle sentit l'ampleur de son érection contre son ventre, tous ses sens s'embrasèrent. Il arqua un sourcil arrogant.


- Parce que malgré tes airs de femme fatale, tu es très réceptive et qu'au fond tu aimerais savoir à quoi ressemblerait le sexe avec moi. En fait, tu n'as pas un seul instant cessé d'y penser depuis notre altercation à l'aéroport.


Partagée entre la surprise, la confusion et l'indignation, Maya fut incapable de prononcer le moindre mot. Il l'avait percée à jour. Elle avait en effet une certaines idées peu catholiques, mais comment...


Il mit en terme à ses réflexions lorsqu'enfin il rapprocha son visage du sien, puis s'empara de ses lèvres.


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