Chapitre 11 : Déboires

Write by Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 11 : Déboires****


Début de la deuxième partie.


<<Si quelqu'un te dit qu'il peut avaler la noix de coco, c'est qu'il fait confiance à son anus.>>


Proverbe africain...


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Un an et demi plus tard...


Les un an et demi passés étaient les meilleurs moments de ma vie. Tout allait bien comme sur des roulettes de chaque côté : l'université, ma relation avec Théophile, l'entreprise de ma sœurette et aussi l'état de santé de mami. Je n'avais plus aucun souci à se faire. Théophile m'envoyait régulièrement de l'argent chaque mois et lorsqu'il rentrait, il me gâtait comme une petite fille. C'était mon apogée et ce que j'avais oublié c'était qu'il n'y avait plus d'étape supérieure à franchir après. C'était le déclin ou la chute libre. Mais je me préoccupais tellement de mon mon bien être que j'avais oublié cette partie. Ce bonheur fut très tôt étouffé dans l'œuf.


Théophile rentrait moins au pays. Et il commençait à réduire l'argent qu'il m'envoyait mensuellement sans raison et le pire, il ne m'accordait plus assez de temps comme il avait l'habitude de le faire avant. Lorsque je cherchais à savoir ce qui n'allait pas, il me répondait toujours que tout allait bien et que c'était juste qu'il avait investi dans un grand projet qui lui prenait la tête. Je me faisais des soucis pour lui mais cela ne m'empêchait pas de vaquer à mes petites occupations. 


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Ma petite sœur Nadine tomba malade. Elle fut hospitalisée dans une clinique pas très loin de notre domicile à mes frais. Après plusieurs analyses, le médécin finit par me mettre au courant de son état de santé. Elle était enceinte de deux mois. Mon cœur battit à se rompre dans ma poitrine lorsque j'entendis cette nouvelle. Elle n'avait que dix huit ans. Comment se faisait-il qu'elle soit enceinte? Et son avenir? Qui était le farfelu qui l'avait mise dans cet état? C'était les questions qui n'arrêtaient sans cesse de se défiler dans mes pensées  auxquelles je n'avais pas de réponses. Il voulut la garder en observation pendant quelques jours pour suivre de près le traitement qu'il lui avait administré  avant de la libérer ensuite. Dans ma tête, cela m'intéressait moins. Je pensais plutôt à son avenir; de ce qu'elle allait devenir maintenant qu'elle portât une grossesse. Involontairement, des gouttes de larme assaillirent mon visage et je ne pouvais m'empêcher d'éclater en sanglots. Il était vrai que j'étais tombée amoureuse de Théophile et que je m'étais mise avec lui par amour mais d'une part, je l'avais aussi fait pour eux surtout Létho, Dalila et elle Nadine. Au moins, ils allaient profiter de cette occasion pour terminer les études et réussir à donner un sens à leur vie. À croire que j'avais fait tout cela pour rien. 


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Après l'hôpital, je débarquai au restaurant Awa's pour annoncer la nouvelle à ma grande sœur. À ma grande surprise, je la trouvai derrière le comptoir dans les bras de Titi en train de s'amouracher devant ses employés. Elle eut une sorte de gêne en me voyant. C'était pour moi un autre coup dur de la journée au point où j'avais failli m'évanouir. Je réussis quand même à contrôler mes émotions pour ne pas les laisser apparaître devant Titi. 


  - Mais Awa ! Tu as perdu la tête ou quoi? Lui lançai-je sans vraiment considérer Titi. 

  - Calme-toi Béné. Est-ce qu'on pourrait parler en privé s'il te plaît ?

 

Après un long soupir, je lui répondis par un hochement de tête.  Nous nous éloignâmes donc et nous nous retrouvâmes dans le vestiaire. 


  - Écoute Béné, d'abord, je suis désolée pour ce que tu viens de voir. J'avais voulu t'en parler plus tôt mais je ne savais pas comment m'y prendre. Quand Titi est sorti de prison, il est venu me voir et nous avions longuement discuté. Il m'a supplié à plusieurs reprises et m'a promit qu'il allait changer et suivre une cure de désintoxication. Alors, je n'ai pas pu m'empêcher de lui pardonner malgré ce qu'il nous a fait. Je l'aime sœurette. 

  - Et tu as cru à tous ces ramassis qu'il t'a racontés? Ne vois-tu pas qu'il essaie de t'embobiner et de profiter de toi et de ta situation actuelle? 

  - Non. Je ne crois pas Béné. Essaie de me comprendre. Je l'aime et je crois fermement qu'il a changé. Il me l'a promis. Il m'a même demandé de l'accompagner durant  son processus de guérison. Pourquoi ne pas lui accorder le bénéfice du doute? 

  - Mais Awa! Ouvre les yeux! Tu es trop naïve en matière d'amour. Un voleur reste un voleur. Ce mec va seulement profiter de toi.

  - Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point. Écoute Béné, je suis reconnaissante pour tout ce que tu as fait dans ma vie et je le serai toujours mais là c'est ma vie privée et on parle de mon bonheur. Pourquoi tu ne me soutiens pas comme moi je l'avais fait pour toi et Théophile ? 

  - Ne confond pas les choses grande sœur. Les deux situations sont différentes. Comme tu ne veux pas m'écouter, je te laisse avec ton amoureux. Mais ne viens pas plus tard pleurer dans mes bras quand il te cassera de nouveau la figure avec ses coups de poing. En passant j'étais venue t'annoncer que Nadine est enceinte bien avant que je ne tombe sur vous deux aussi. Pfffff! Que des conneries dans cette famille! 


Je m'en alllai sans même lui dire au revoir. Je l'entendis criailler.


  - Tu n'es qu'une égoïste Béné ! Tu ne penses qu'à toi! Tu te soucis moins de ce qui arrive aux autres! Je n'ai pas besoin de toi dans ma vie. Va t'en! Et ne reviens plus jamais. 


Je voulais retourner et lui répondre mais quelque chose m'arrêta et je repartis tranquillement sans faire de vague; deuxième coup dur de la journée. 


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Je n'avais pas fini de résoudre les problèmes de Nadine lorsque Dalila aussi tomba enceinte. Elle par contre n'était pas tombée malade mais présentait des symptômes. Je ne savais plus à qui me confier. À part les nourrir et payer leur scolarité, je devais aussi m'occuper de leur grossesse puisque les géniteurs n'en valaient même pas la peine. Celui de Nadine avait le même âge que lui et était le fils d'un cordonnier et quant à Dalila, c'était le fils de notre domestique qui habitait sous notre toit. Que des désolations. 


Théophile m'appela un soir et je lui expliquai la situation. Vu la manière dont il m'avait répondu, j'en jugeai qu'il n'était pas du tout ravi. C'était des dépenses supplémentaires pour lui et je le comprenais parfaitement. Il fallait trouver une solution et sincèrement, aucune alternative ne me passait par la tête. J'étais dans un désarroi total. Il m'annonça qu'il allait rentrer au pays et cette fois ci avec sa femme et ses enfants et qu'il se ferait rare chez moi une fois rentré. C'était comme si l'on me tirait une balle en pleine tête...


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Le professeur de comptabilité avait pris un peu de retard. La salle était silencieux au point où l'on pourrait entendre même les moustiques passer. Au fait, il avait annoncé la veille qu'il ferait une petite interrogation écrite raison pour laquelle tout le monde était plongé dans ses documents en attendant son arrivée. Quelques minutes plus tard, il arriva, accompagné d'un jeune homme beau et élégamment habillé. Il nous le présenta en tant que notre nouveau camarade de classe. Il s'appelait Oliver. Tout le monde était surpris parce que nous étions en plein milieu d'année mais tout compte fait, il était déjà là. Le professeur lui demanda de venir occuper le siège à côté de moi qui était non occupé. Il s'exécuta et me salua avec un léger sourire...


À suivre...


Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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