Chapitre 11 : Fais-moi confiance
Write by kaynaliah
****Anta***
Je viens de garer la voiture en catastrophe chez les parents. Annick ne répond pas au téléphone comme personne d’ailleurs. Je suis vraiment paniquée car je ne comprends pas ce qui se passe. Chaque chose en son temps. Je rentre dans la maison et trouve maman couchée sur son lit. Je la bouscule un peu pour la réveiller.
-« Oh Anta ! Ca va ? Tu fais quoi là ? »
-« Je cherche Annick partout mais elle ne répond pas au téléphone »
-« Mais elle m’a dit qu’elle avait un rendez-vous avec un homme »
-« Maman Anaelle est entrain de se faire opérer là et c’est grave »
-« Comment ça elle se fait opérer ? Qu’est-ce qui se passe ? »
-« Apparemment Mademoiselle était enceinte et a voulu se faire avorter. »
-« Quoi ? »
-« C’est comme je te dis là. Mais on doit trouver Annick car elle doit me de donner le carnet de santé d’Anaelle surtout pour ses allergies et groupe sanguin car il faut la transfuser »
-« Attends passe-moi mon téléphone »
Je lui donne son téléphone posé sur sa table de chevet avant qu’elle ne fouille à l’intérieur. Annick a donné à maman le nom du restaurant où elle devait aller manger ce soir en compagnie d’un homme et heureusement qu’elle l’a noté sur son téléphone. J’ai donné à maman le temps de se préparer rapidement avant qu’on parte tous les deux rejoindre le lieu où Annick est sensée se trouver.
Je gare sur le parking du restaurant et descends en laissant maman dans la voiture. Je trouve effectivement Annick en train de trinquer avec un Monsieur. Je m’avance vers la table et elle fronce les sourcils en me voyant.
-« Anta ? Mais que fais-tu là ? »
-« Je te cherche depuis Annick. Anaelle a été hospitalisée»
-« Quoi ? Mais qu’est-ce qu’elle a ? »
-« Je préfère qu’on en parle sur le chemin. Bonsoir Monsieur »
-« Bonsoir Mademoiselle. J’ai cru comprendre que vous êtes la jeune Anta »
-« Je vois qu’on vous a déjà parlé de moi »
-« Effectivement »
-« Je ne peux en dire autant de vous »
-« Matteo je suis désolée mais je dois m’en aller »
-« Je comprends mais je peux t’accompagner si tu veux »
-« Merci »
-« Avant tout Annick on a besoin des documents de santé de la petite »
-« On y va. Mon Dieu ! Ma petite fille »
Je suis allée retrouver maman à la voiture tandis qu’Annick est montée dans celle de son cavalier. Je lui ai dit de nous retrouver à l’hôpital le temps qu’elle ramène les documents. J’ai payé ce qu’il fallait régler avant daller attendre en salle d’attente avec maman qui tentait de joindre papa aussi sans succès.
-« Comment se fait-il qu’Anaelle soit enceinte et que personne s’en est rendu compte ? »
-« Je ne sais pas maman. La petite là est dangereuse. Elle ne m’a pas appelée lorsqu’elle a découvert sa grossesse mais lorsqu’elle a fait ses choses et que cela a mal tourné, elle connaît maintenant mon numéro de téléphone »
-« ….. »
-« Tu te rends compte que s’il n’y avait pas eu de problèmes ni de complications, jamais on aurait su quoi que ce soit »
-« J’ai du mal à y croire vraiment »
-« Au lieu de penser à ses études, elle va suivre les garçons. Voilà le résultat »
-« Ne parle pas comme ça Anta »
-« Pourquoi pas ? Quand il s’agit d’Anaelle là tu fermes ta bouche. S’il s’agissait par contre des enfants d’Amina, tu n’aurais pas eu la même réaction »
-« Que veux-tu dire par là ? »
-« Amina élève très bien ces enfants. Ils sont consciencieux à l’école et responsables. Quand tu parles avec eux, tu te rends compte qu’ils sont beaucoup plus matures que les enfants de leur âge »
-« …… »
-« Pendant qu’Annick faisait sa vendetta entraînée par toi contre Amina ? Anaelle faisait n’importe quoi et voilà les conséquences »
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****Eunice****
Raymond vient de raccrocher le téléphone. Il a reçu un appel alarmant de Christiane à propos de leur petite-fille Anaelle. Elle est au bloc opératoire et son cas est assez sérieux.Quand je pense qu’il y a beaucoup de femmes qui pleurent pour avoir un enfant, d’autres préfèrent gaspiller le cadeau que Dieu leur donne. On aura beau t’insulter, te montrer du doigt, ton enfant est le tien et il faut l’assumer. J’espère qu’elle va s’en sortir et ne gardera pas de séquelles à vie. Je suppose qu’un avortement doit marquer psychologiquement.
Avec Raymond, on a longuement parlé de notre situation. Les prochains jours seront difficiles et surtout avec mon état, ce sera encore plus difficile pour moi. Il veut que je quitte la ville un moment mais je ne peux pas partir comme ça. J’ai un travail tout de même. Je ne sais vraiment pas comment je vais faire là ?
-« Raymond je ne sais pas si je suis prête à tout abandonner »
-« Il ne s’agit pas uniquement de toi Eunice. Il y a un bébé en jeu à protéger »
-« Mais…. »
-« Tu imagines si Christiane se retourne contre toi. Seul moi sait de quoi elle est capable et je ne veux pas que tu sois victime de sa folie »
-« Mais de quoi parles-tu ? »
--« Je sais beaucoup de choses sur elle et cette séparation officielle ne sera pas si simple que ça »
-« …. »
-« Je la respecte car elle est la mère de mes enfants. Par amour pour eux, il y a des choses que je préfère qu’ils ne sachent pas »
-« … »
-« Christiane peut devenir incontrôlable à certains moments et je ne veux pas qu’ils vous arrivent quelque chose »
-« A ce point ? »
-« Oui »
-« « Tu me fais peur Raymond »
-« Fais-moi confiance. Tout se passera bien. »
-« …. »
-« Je veux que tu quittes la ville le temps que les choses s’apaisent ici car ce sera la guerre et je ne veux pas que tu sois confrontée à cela »
-« ….. »
-« Demain j’irai voir ma belle-famille et il faut qu’on est une discussion. Je sais qu’ils seront déçus mais je dois leur dire pourquoi je n’ai jamais songé à épouser Christiane. On ne peut épouser une personne qui est capable de faire couler du sang inutilement »
-« De quoi tu parles Raymond ? Tu décri s un portrait de Ya Christiane que je ne connais pas »
-« je t’en parlerai plus tard. Demain à la première heure je vais contacter ton responsable. Tu prendras un vol au plus tard samedi matin. Je ne te veux pas à côté de Christiane. Je vais prendre mes dispositions pour vous protéger »
-« Tu me fais peur Raymond »
-« Fais-moi confiance. »
Il se rapproche de moi et me serre dans ses bras. Il me fait un bisou sur le front.
-« Je t’aime. Ne l’oublie pas. Je t’appelle plus tard »
Il prend sa veste et quitte mon appartement. Ce qu’il m’a dit sur Christiane avec ses sous-entendus me glacent le dos.