CHAPITRE 11: S'AFFIRMER

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 11 :  S’AFFIRMER.

**LOYD MBAZOGHO**

J’arrive au boulot ce matin de très bonne humeur. Dire que j’ai passé un bon week-end est un euphémisme, c’était excellent. Lucrèce a toujours su me remettre sur les rails, quelque soit le tumulte qui peut m’atteindre, quelques heures dans sa présence et tout va bien. Cette fille c’est mon repos et ma force. C’est quand je suis avec elle que j’ai envie de me surpasser et sortir de ma coquille. Elle me pousse à me challenger et sortir de ma zone de confort, bien qu’effrayé à l’idée d’aller à l’aventure ainsi à chaque fois qu’elle me propose de nouvelles choses. Avec elle je me sens bien et je peux être moi-même. C’est l’une des raisons qui fait que malgré les obstacles autour, je n’arrive pas à m’éloigner d’elle.

J’arrive devant le bâtiment en même temps que Barthélémy, le responsable des ressources humaines et Andres qui est le comptable de la boîte. Ils me regardent tous les deux et ils sifflent.


Moi : (À leur niveau, souriant) Bonjour à vous.

Andres : Comment tu brilles le matin comme ça ?

Barthélémy : Tu vas me dire ce que tu veux mais je sais que tu as passé ton week-end dans une chatte. 


Malgré moi, je souris. Cet homme ne changera jamais c’est confirmé.


Barthélémy : Tu es au beau fixe avec ta métisse ou tu as cogné ailleurs ? 

Moi : Je jure Barth, il faut te faire soigner, c’est sérieux. La vie ne tourne pas autour du sexe.

Barthélémy : Laisse moi les conneries MBAZOGHO et avoue que la petite t’a libéré le truc. Tout le mois dernier, tu rasais les murs et aujourd’hui tu te présentes comme une jeune fleur sortie tout droit de son emballage, tu as forcément ken. 

Moi : (Bougeant la tête de gauche à droite en le dépassant)

Barthélémy : (Me suivant à l’intérieur du bâtiment) Ça veut dire que le mariage est toujours d’actualité ?

Moi : Non. Il n’y a plus de mariage.

Andres : Tu es vraiment sérieux avec cette affaire ?

Moi : Oui. Comme je vous l’avais dit la dernière fois, c’est annulé.

Barthélémy : Je vois. De toutes les façons tu étais trop jeune pour ce genre d’engagement. Il y a trop de filles dehors pour te contenter d’une seule.

Moi : Hum. 

Barthélémy : En tout cas. (Frappant sur l’épaule d’Andres) Dommage pour toi petit, peut-être une prochaine fois.

Moi : (Arquant un sourcil)

Barthélémy : (Sur le ton de la confidence) Il espérait revoir la petite là à ton mariage.

Moi : Quelle petite ?

Barthélémy : Ta nièce, la fille de Mfoula.


Je fronce la mine en les regardant à tour de rôle pour comprendre cette histoire. Pourquoi Andres cherche à voir Lucrèce ?


Barthélémy : La petite l’a tapé dans l’œil depuis le jour où elle était venue ici pour remettre un dossier à Mfoula. Il faut dire qu’elle a énormément de potentiel la meuf mais elle l’avait bouché quand il avait essayé de l’aborder et toi-même tu connais ton beau-frère, il a dit niet. Il espérait donc la revoir à ton mariage parce qu’on a cru comprendre qu’elle est hors du pays pour ses études.

Moi : (Au concerné) Tu as des vues sur elle ?

Andrés : Oui. Elle me plaît vraiment.

Moi : Je vois. Mais je te conseille de laisser tomber, ce n’est pas possible

Eux : (En chœur) Pourquoi ?

Moi : Elle n’a ni l’âge ni le temps pour ça.

Barthélémy : Arrête ton char, tu ne vas pas nous sortir les répliques de Mfoula ici. Cette fille est déjà une adulte et même si vous la couvez, tôt ou tard elle finira par coucher avec les hommes, si ce n’est pas déjà le cas. 

Moi : D’ici là que cela arrive, on aura le temps de s’y faire mais pour l’instant c’est mort. (À Andrés) Change de cible car ma nièce n’est pas pour toi. 


Je finis de dire ça et je me sépare d’eux pour m’engouffrer dans l’ascenseur, nous ne sommes plus au même étage. Quelques minutes plus tard j’arrive devant mon bureau où je vois Ida, décemment vêtue. C’est bien, elle a compris le message. 


Moi : Bonjour Ida.

Ida : (Se levant) Bonjour monsieur.

Elle me suit dans mon bureau avec son bloc note. On échange sur le programme de la journée. Je  remarque ses coups d’œil insistants sur moi et je finis par lui demander.


Moi : Il y a un problème ?

Ida : Non monsieur. (Hésitante) C’est, c’est juste que vous avez l’air changé aujourd’hui et si vous me permettez de vous le dire, vous êtes beau et vous avez une jolie chemise.

Moi : Merci, vous pouvez y aller.

Ida : Vous n’avez besoin de rien ?

Moi : Non, merci.

Ida : Ok. 


Elle sort de mon bureau et regagne son poste. Je ne vais pas m’attarder sur son cas, j’accepte simplement le compliment. En ce qui concerne Andrés, je ne m’inquiète pas car il n’aura pas le temps de voir Lucrèce donc il n’aura pas l’opportunité de lui faire la cour et si jamais cela arrive un jour, je verrai comment recadrer les choses. 

Je commence ma journée sans attendre, je verrai Arsène à la pause, j’ai reçu plein d’appels de mes sœurs, Janaï et lui tout ce week-end mais je n’ai pris aucun, je n’ai pas non plus répondu à leurs messages. J’irai voir Arsène pour qu’il dise à sa femme que je vais bien. J’aime et je respecte énormément mes grandes sœurs, elles ont fait beaucoup pour moi mais parfois elles ont tendance à s’ingérer dans ma vie et me forcer à faire des choses que je ne veux pas. Ya Leslie par exemple, je lui ai déjà dit que je ne voulais plus de cette la relation avec Janaï pourtant elle l’a accueillie chez elle en lui promettant de me faire changer d’avis. Du coup pour éviter les problèmes, je ne prends pas ses appels. Elle aura beau m’appeler et m’écrire mais je ne répondrai pas. Je ne veux pas arriver au point où j’aurais une altercation avec elle parce que pour moi elle est bien plus qu’une sœur, c’est ma mère et je lui dois la vie. Depuis que je suis né et j’ai 30 ans aujourd’hui, je ne me suis jamais disputé avec elle, je n’ai jamais élevé ma voix face à elle et encore moins contredit. Je connais l’influence qu’elle a sur les décisions que je prends alors je préfère rester loin d’elle pour le moment. 

Je poursuis ma matinée jusqu’à ce que la voix d’Arsène m’interrompe et m’oblige à lever la tête de mon ordi.


Arsène : (Devant ma porte) Je suis ravi de constater que tu es vivant.

Moi : (Le regardant) Bonjour.

Arsène : (Entrant dans la pièce) Et tu as très bonne mine. Bonjour. J’ai tenté de te joindre ce week-end.

Moi : Je sais. Je n’ai volontairement pas pris vos appels parce que j’avais besoin d’être seul et de souffler un peu.

Arsène : Je vois, en tout cas ça t’a réussi. Tu m’as l’air en forme et reposé.

Moi : Si tu peux passer le message à ta femme et lui dire de me laisser tranquille, tu me rendras un grand service.

Arsène : Ce n’est pas à moi de couper le cordon que tu as avec tes sœurs. Si tu veux qu’elles arrêtent de te materner, montre leur que tu es un homme et impose toi. Je ne le ferai jamais pour toi. 

Moi : (Silence)

Arsène : C’est l’heure de la pause, on déjeune ensemble ?

Moi : Oui, je te suis.


Il s’est levé et est sorti. J’ai rangé mon bureau et je l’ai suivi. Chacun a pris son véhicule et on s’est retrouvé au restaurant tous les deux. À peine je prends place que mon téléphone se met à sonner dans ma poche et se coupe presqu’aussitôt. La sonnerie m’informe que c’est WhatsApp. Qui peut biper les gens par WhatsApp ? Je regarde et je vois que c’est Lucrèce qui l’a fait. J’entre dans notre conversation et son message me fait me lever de façon brusque de ma chaise.


-Ma Reb : Maman est devant ta porte avec tantine Lauria et Janaï, qu’est-ce que je fais Loyd ? 

-Ma Reb : J’ai peur.

Moi : (Inquiet) Merde. 

Arsène : Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : Il faut que je rentre immédiatement à la maison.

Arsène : Mais


Je ne lui laisse pas finir sa phrase que je sors en courant du restaurant pour aller grimper dans ma voiture et je démarre aussitôt les mains tremblantes et les nerfs à vif. 


-Moi : (À ma Reb) J’arrive tout de suite. Va te cacher dans la deuxième chambre stp.


Je pose le téléphone et j’accélère en klaxonnant comme un fou et grillant les feux tricolores. J’arrive quelques minutes plus tard à la maison et je trouve le portail ouvert. J’aperçois ya Leslie essayant de forcer la serrure pendant que les deux autres regardent par les fenêtres qui sont ouvertes pour essayer de voir l’intérieur de la maison d’où on peut entendre de la musique. 


Moi : (Descendant en claquant la portière) Qu’est-ce qui se passe ici ?

Ya Leslie : (Me regardant) Loyd tu sors avec une autre femme ?

Moi : Pardon ?

Ya Leslie : Qui est dans ta maison ?

Moi : Il n’y a personne.

Lauria : Il n’y a personne et puis tes fenêtres sont ouvertes, la musique passe et l’odeur des senteurs sortent de ta maison ? Qui a fait ta lessive ?

Ya Leslie : Donc c’est à cause d’une autre femme que tu as décidé de faire souffrir Janaï en annulant votre mariage à quelques jours seulement ? 

Janaï : (Éclatant en sanglots) Ô mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

Ya Leslie : (La prenant dans ses bras) Calme toi ma chérie. (À moi) Tu es fier de toi ? Ramener une autre femme dans ta maison pour foutre en l’air ta relation Loyd. C’est qui cette femme ? 


Je les ai regardées à tour de rôle avant de venir ouvrir la maison pour qu’elles rentrent.


Moi : Entrez et fouillez la maison pour vérifier par vous-même s’il y a une femme à l’intérieur. 


Elles me regardent toutes les trois sans bouger et je m’en vais tirer Janaï des mains de ya Leslie pour la conduire de force dans la maison, les deux autres se mettent à crier et me suivent en me demandant de la lâcher mais je ne les écoute pas. Je la tire jusque dans ma chambre pour qu’elle voie de ses propres yeux s’il y a une femme à l’intérieur. Dans la chambre je la conduis dans ma douche, puis on répète l’expérience avec la deuxième chambre, le toilette visiteur et la cuisine. Je l’ai fait tellement vite en la tirant dans tous les sens afin qu’elle ne prête pas attention aux détails, mes sœurs étaient trop occupées à essayer de me séparer d’elle pour voir quoique ce soit. 


Moi : (La Lâchant énervé) C’est bon ? Tu es satisfaite maintenant ? Tu as vu une femme dans ma maison Janaï ? 

Janaï : (Silence)

Moi : (Haussant le ton) Il faut me répondre Oliwina (elle sursaute) Tu as vu une femme ici ? 

Janaï : On m’a dit que tu es rentré ici avec une femme hier soir 

Moi : (Lui coupant la parole) Et comme à ton habitude tu t’es empressée d’aller chercher mes sœurs pour les ramener ici ? Dans quel but Janaï ? C’était quoi ton but ?

Janaï : (Silence)

Moi : Combien de fois t’ai-je dit de ne pas mêler mes sœurs dans cette relation ? Combien de fois ? Après tu t’étonnes que je ne partage rien avec toi et que je ne veuille pas poursuivre cette relation ? Tu es en couple avec moi ou mes sœurs ? Bref, je ne veux pas le savoir vu que toute cette histoire est terminée.

Janaï : (Pleurant) Loyd pardon.

Ya Leslie : Ce n’est pas la peine de t’énerver comme ça Loyd, on voulait juste

Moi : (L’interrompant en haussant encore plus la voix) Vous vouliez quoi ya Leslie ? Qu’est-ce que vous vouliez faire ? Me mettre au pied du mur ? M’attraper la main dans le sac ? Qu’est-ce que vous vouliez faire au juste ? Me forcer à faire quelque chose que je ne veux pas ? Je vous ai déjà dit que je n’aime pas cette fille et que je ne veux pas l’épouser. Quand est-ce que vous allez vous rentrez ça dans la tête et me foutre la paix ? Quand est-ce que vous allez me laisser faire mes choix personnels ? Quand est-ce que vous allez cesser de me traiter comme un enfant ? Pendant que vous y êtes vous ne voulez pas aussi me donner mon bain et me nourrir ? Je ne me mêle pas de vos mariages putain lâchez moi les basques et laissez moi vivre ma vie. Si je fais des mauvais choix ça n’engage que moi alors arrêtez de m’étouffer comme vous le faites et laissez moi respirer deux minutes.

Elles : (Les gros yeux)

Moi : Je veux être seul.

Lauria : (Choquée) Tu es en train de nous chasser de chez toi Loyd ?

Moi : J’ai besoin d’air Lauria.

Arsène : (Devant la porte du salon) On s’en va Leslie .


Elle l’a regardé comme si elle était déconnectée de la réalité et il lui a fallu une deuxième interpellation pour la faire bouger. Lauria est également sortie de la maison, seule Janaï est restée debout en train de pleurer.


Janaï : (Essayant de venir vers moi) Loyd

Moi : Janaï stp sort d’ici, ne m’oblige pas à être désagréable.


Elle m’a regardé pendant un moment avant de sortir de la pièce, je me suis lourdement assis sur le fauteuil en me soutenant la tête avec une de mes mains. Je n’ai pas tardé à entendre des bruits des moteurs des véhicules m’informant qu’ils sont partis. Je me suis levé et je suis allé fermer mon portail en modifiant le code. Je suis revenu dans la maison et j’ai trouvé Lucrèce debout près de la porte de la deuxième chambre. On s’est regardé un moment puis elle est venue m’enlacer et j’ai resserré mes bras sur elle en respirant fortement. J’ai tellement eu peur pour elle, peur que mes sœurs la trouvent ici et les conséquences d’un tel fait.


Moi : (Après plusieurs minutes) Ça va ?

Lucrèce : Oui, j’ai eu tellement peur quand je les ai vu descendre de la voiture. J’étais en train de faire le ménage en écoutant de la musique, je n’ai pas entendu le bruit du portail et quand je me suis rendue compte, elles étaient déjà là. Je me suis accroupie et j’ai marché à 4 pattes pour récupérer mon téléphone et me cacher derrière les coussins pour t’écrire. 


Je lui caresse le dos avant de l’entraîner avec moi sur les coussins. Je la fais asseoir sur mes jambes pendant qu’elle pose ma tête sur sa poitrine pour m’apaiser, ce que je ne tarde d’ailleurs pas à faire.


Lucrèce : (Me caressant la tête) Je n’aime pas que tu parles de la sorte à maman Loyi.

Moi : (Soupirant) Je ne voulais pas le faire Reb, en venant ici je n’ai pas réfléchi à ce que j’allais dire ou faire. Tout ce qui m’importait c’était toi et le fait qu’il ne t’arrive rien. Ce que je leur ai dit est sorti tout seul.

Lucrèce : Tu pensais vraiment ce que tu leur as dit ?

Moi : (Après un moment) Oui. Même si je n’aurais pas dû le leur dire comme ça, j’avais cette pensée au fond de moi depuis un moment, juste que je n’avais pas eu l’occasion de le leur dire. J’irai m’excuser auprès d’elle mais pas pour le moment, je préfère que chacun reste d’abord dans son coin. 

Lucrèce : D’accord. 

Moi : En ce qui te concerne, je vais trouver une solution pour t’enlever d’ici car tu n’es pas en sécurité. S’il y a quelqu’un qui a dit à Janaï que je suis rentré avec une femme, il se peut qu’elle ait mis quelqu’un pour me surveiller et je n’aimerai pas que cette personne te voit ou prenne une photo de toi. Pour l’instant, j’ai changé le code du portail, entre temps, je vais réfléchir à comment te loger ailleurs jusqu’à ton départ en Belgique.

Lucrèce : Tu seras avec moi dans le nouvel endroit ?

Moi : Oui.

Lucrèce : D’accord. C’est quoi le nouveau code du portail ?

Moi : Ta date d’anniversaire.


Elle sourit avant de me faire un bisou dans le cou.


Lucrèce : Je t’aime.

Moi : (Caressant son dos) Moi aussi bébé.


Elle relève la tête pour me regarder dans les yeux et on finit par s’embrasser. 


Lucrèce : Tu as mangé ?

Moi : Non. 

Lucrèce : (Se levant) Laisse moi te faire rapidement quelque chose à manger avant que tu ne partes. 


Je ne m’y suis pas opposé et elle m’a préparé rapidement un bout que j’ai avalé puis je suis retourné au boulot où je savais que je devais m’expliquer avec Arsène. 


Moi : Pff, je déteste être stressé ainsi vivement que je trouve une solution rapide car ça urge…


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