CHAPITRE 14: FAIRE LES CHOSES BIEN

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 14 : FAIRE LES CHOSES BIEN 

**LUCIA MANGA MFOULA**

« Bhernie : Voilà un peu la conversation que j’ai eue avec le boss ce soir, qu’est-ce que tu en dis ?»

« Moi : Je n’ai pas vu ça comme ça. Mais ça remet la plus part de nos projets en perspective. Donc on met d’abord un stop pour la maison ? »

« Bhernie : Non. J’ai essayé de calculer les choses et ça n’aura pas d’impact dessus. De toutes les façons ce n’est pas le mariage mais des fiançailles et papa m’a dit qu’il va s’occuper de toute la cérémonie, notre part c’est notre présence. »

« Moi : Juste nos billets aller-retour ? »

« Bhernie : Oui. »

« Moi : Je vois. »

« Bhernie : Alors ? »

« Moi : Je vais en parler avec mes parents et je vous reviens. »

« Bhernie : D’accord. Mais tu ne m’as toujours pas dit ce que tu en penses. Est-ce que tu es d’accord pour qu’on revoit un peu notre programme ? »

« Moi : Ça ne me dérange pas, au contraire je trouve que c’est bien. De plus tu vas te rattraper. »

« Bhernie : (Arquant un sourcil) Comment ça ? »

« Moi : (Souriante) Plus tu tardes plus je prends de la valeur. »


Il sourit. Il sait de quoi je suis en train de parler. Pendant le mariage de ya Reine, auquel il n’avait pas pu assisté parce qu’il avait commencé les stages plus tôt, ya Alvine lui avait dit, alors qu’on parlait via WhatsApp, de ne pas durer avec moi sans rien car plus ça tardait plus je prenais de la valeur. Quand on ne veut pas avoir une facture salée à payer, on court. C’était dans le ton de la plaisanterie bien évidemment mais bon, il connaît les paroles. Après je n’y avais pas pensé. Je me suis dit qu’on était encore très jeune pour faire tous les protocoles de cérémonies et autres. On devait d’abord finir avec les études et une fois de retour au Gabon, on ferait toutes ces choses. Mais bon…


« Bhernie : Hum. En tout cas. Donc ça ne te dérange pas de ne pas avoir une demande particulière avant les fiançailles chez les parents ? »

« Moi : (Souriant) À la vérité, je suis déjà fiancée. (Lui montrant la bague qu’il m’avait offerte il y a quatre ans) voici la preuve. »

« Bhernie : (Souriant) C’était un cadeau d’anniversaire. »

« Moi : (Sourire en coin) Avec des intentions inavouées »

« Bhernie : (Riant) Je n’avais aucune intention si ce n’est de te faire plaisir. La preuve en est que j’avais voulu la faire ajuster, c’est toi qui avait refusé.»

« Moi : Et chasser mon mariage ? J’avais refusé pian. Et je sais, même si tu ne veux pas me le dire que lorsque tu me la mettais sur le doigt, c’était à ça que tu pensais. »

« Bhernie : (Esquissant un faible sourire) Qu’est-ce qui te fait penser ça ? »

« Moi : La forme de la bague (il sourit) avoue que tu l’avais fait exprès. »

«Bhernie : (Souriant) On n’était même pas ensemble Lucia, pourquoi j’aurais fait une chose pareille ? »

 «Moi : Pour la même raison pour laquelle tu piquais une crise et devenais nerveux quand un garçon me regardait un peu trop, me prenais la main sans plus me la lâcher quand on prenait les bus et que tu avais bandé la première fois que tu avais dansé avec moi »


Il éclate de rire aux larmes. Je crois qu’il avait dû oublier cette scène mais moi non. Je me rappelle qu’il était super gêné quand ça s’était produit. Pour ma part, outre l’effet de surprise, je n’avais pas été dérangée plus que ça car je voyais la chose du bon côté. Pour moi ça me confortait plus dans l’idée qu’il avait des sentiments pour moi d’où sa réaction.


« Bhernie : (Riant) Tu joues mal Lumière. »

«Moi : Je garde de lourds secrets te concernant. Avoue simplement que tu avais fait exprès et on va avancer. »

 « Bhernie : (Souriant) Tu ne le sauras jamais. »

 « Moi : (Souriant) Toi et moi savons que c’est ça, même si tu le nies. Mais pour revenir à ce dont nous parlions au début, ça ne me dérange pas. Je vais parler avec mes parents et je reviendrai vers toi avec des informations. »

« Bhernie : D’accord. »


Nous continuons à parler tous les deux de tout et rien avant de raccrocher. Comme j’ai eu une longue journée, je ne tarde pas à m’en dormir jusqu’au lendemain où je me prépare rapidement pour aller en cours. À l’heure de la pause, j’appelle maman pour lui faire part de la conversation avec Bhernie. Elle me dit qu’elle va en parler avec le boss et me rappeler en soirée. Je poursuis ma journée et dès que je rentre le soir, je reçois un appel de maman me disant qu’elle fera un appel vidéo. J’acquiesce et c’est ce qui se fait.


« Moi : (Souriante) Bonsoir les amoureux du bout du monde. »

«Papa : (Sourire en coin) Ce n’est pas moi qui pleurais en public en plein aéroport en m’agrippant à l’homme comme un bébé singe sur sa mère. »


J’éclate de rire et maman me suit avant de rajouter.


 « Maman : (Mimant le geste en s’agrippant sur le cou de papa, faux pleurs dans la voix) Oh Ciel nooooon, je ne veux pas partir. Tu promets que tu ne vas pas m’oublier, je t’aime. »

«Papa : (L’air surpris) Nous maintenant debout à l’aéroport que oh, les enfants là sont même comment ? Ils n’ont pas trouvé ça quand ils sont nés ? »


J’éclate une fois de plus de rire. Ça fait quatre ans que cette histoire a eu lieu mais ils ne manquent jamais de me la rappeler pour m’embêter. Il s’agit du jour de mon départ du Gabon pour ici. J’avais 18 ans, je venais à peine de découvrir l’amour dans les bras de Bhernie et c’était notre toute première séparation. Je pensais ne pas survivre loin de lui alors j’avais pleuré dans ses bras telle une madeleine en lui disant que je l’aime, j’avais complètement oublié que nous étions en public et que mes parents étaient présents.


 «Moi : (Riant) J’étais jeune, naïve et amoureuse, il faut me comprendre. »

« Eux : C’est ça. »


Nous rions ensemble un moment en échangeant les civilités avant d’aborder la raison de cet de appel.


« papa : Ta mère m’a dit que les parents de Bhernie tiennent à nous rencontrer. »

« Moi : Oui. Ils veulent venir faire les présentations parce qu’ils disent que depuis le temps que Bhernie et moi sommes ensemble, ce n’est pas bien que nos familles ne se connaissent pas alors ils veulent venir montrer le visage afin que vous sachiez qui ils sont et éventuellement convenir d’une date pour faire les fiançailles pendant les vacances.»

« Papa : «Bhernie en pense quoi ? Veut-il faire évoluer cette relation ? »

 « Moi : Oui, il le veut. »

« Papa : Et toi dans tous ça ? »

« Moi : Je le veux aussi. »

« Papa : Je vois. Je suppose que vous ne prendrez pas part au ‘’ toquer porte’’. » 

«Moi : Non, nous allons être là uniquement pour les fiançailles pendant les vacances. Les étudiants que nous sommes ne pouvons pas nous permettre deux aller-retour au Gabon la même année (il sourit) en plus des études. »

« Papa : Je comprends. Comme ce sont des choses de famille, nous allons appeler quelques un des parents pour leur faire comprendre les choses et qu’ils soient présents pour les recevoir. Après ça nous te tiendrons informé de la date que tu vas leur communiquer. »

«  Moi : D’accord. Ça prendra combien de temps ? »

«Papa : Pas grand-chose. Même demain soir il se peut que nous soyons fixés. »

 « Moi : D’accord. J’attendrai alors votre appel. »

«Eux : Ok. »


Nous continuons à parler ensemble jusqu’à ce que maman me pose une question à laquelle je ne m’attendais pas.


 «Maman : Où est Lucrèce ? »


 Mon cœur a raté un battement avant de se mettre à cogner dans ma poitrine. 


 « Moi : (Tentant de rester neutre, en réfléchissant à 1000 à l’heure) Elle est allée nous chercher de quoi manger. »

« Maman : Waah. Deux femmes dans la maison et c’est la nourriture du dehors que vous mangez ? Vous ne pouvez pas préparer ? »

« Moi : (Esquissant un faible sourire) Maman on est fatiguée, on a de longues journées. »

« Maman : C’est ce que tu diras à Bhernie une fois dans sa maison ? Guy-Roger tu entends ta fille ? »

«Papa : (Se levant) Je ne gère pas cette partie des problèmes. (À moi) Il faut saluer ta nièce pour moi. »

 «Moi : (Souriante) D’accord. »

 «Maman : Elle montre les dents à qui ? C’est comme ça qu’on prend les mauvaises habitudes. Il faut préparer vous-même. Si c’est compliqué en semaine, préparez en gros le week-end et faîtes des réserves. »

 « Moi : D’accord maman. »

 «Maman : Bon, je vais te laisser mon bébé. Salue ta vilaine nièce là pour moi et dis lui bien que je vais bloquer son numéro parce que je ne veux pas de décoration dans mon téléphone. »

 « Moi : (Riant) D’accord. Au revoir maman. »

Maman : Au revoir. »

Clic !

Je souffle. Je l’ai vraiment échappé belle avec cette histoire de Lucrèce. Ça me rappelle même que ça fait longtemps que je n’ai pas parler avec elle, depuis le lendemain de son arrivée et ça fait plus d’une semaine maintenant. Je décide donc de l’appeler pour prendre de ses nouvelles. Ça sonne pendant un moment avant qu’elle ne décroche.


 « Lucrèce : (En fond) C’est qui ? »

« Loyd : Lucia. »

« Lucrèce : Passe le moi. (Petit moment de silence) Allô tantine Lucia »

« Moi : On va basculer sur appel vidéo »

«Lucrèce : D’accord. »


Ce que nous faisons et je peux voir son visage. En dépit du fait qu’elle a du mal à me regarder dans les yeux, elle a l’air bien portante et en pleine forme.


«Moi : Bonsoir. »

 « Lucrèce : (Petite voix) Bonsoir tantine Lucia »

 « Moi : Donc comme tu es allée retrouver l’homme que tu aimes, tu as oublié mon numéro de téléphone hein ? »

« Lucrèce : Non. »

« Moi : Non ? Alors pourquoi depuis que tu es partie je n’ai reçu ni d’appels ni de messages venant de toi ? »

« Lucrèce : (Grattant derrière son cou) Je pensais que tu étais fâchée contre moi et que tu n’aurais pas voulu décrocher à mes appels. »

« Moi : Je n’approuve pas ta relation, ça ne veut pas dire que je te rejette toi. Il faut apprendre à faire de différence. »

« Lucrèce : (Silence) »

« Moi : Et il paraît que ce n’est pas toi la responsable de la situation dans laquelle vous vivez et que je ne devrais pas m’en prendre à toi. »

« Lucrèce : (Silence) »

«Moi : Bref, ce n’est pas pour ça que je t’ai appelé. Je voulais prendre de tes nouvelles et savoir comment tu vas vu que tu m’as indirectement faite complice de votre affaire. Si tu tombes, je tombe. »

 « Lucrèce : Je m’excuse, je ne voulais pas te créer des problèmes. »

 « Moi : C’est trop tard, il fallait y penser plus tôt. Nous sommes à présent dans le même bateau. »

« Lucrèce : Pardon. »

« Moi : Hum. Alors raconte, quoi de neuf au Gabon ? »

« Lucrèce : (Grattant derrière l’oreille) En fait, je ne suis pas au Gabon. »

« Moi : (Fronçant les sourcils) Pardon ?Tu n’es pas au Gabon ? »

« Lucrèce : Non. »

« Moi : Comment ça ? En partant d’ici ce n’était pas pour le Gabon ?Tu m’as dit partir là-bas non ? »

« Lucrèce : Si. J’étais au Gabon mais on a dû partir de là-bas précipitamment. »

« Moi : Pourquoi ? Et là tu es où ? »

« Lucrèce : Au Ghana. »

« Moi : (Les grands yeux) Hein ?T’es où ? »

Lucrèce : Au Ghana. »

« Moi : (Surprise) C’est depuis quand et pourquoi ? »

«Lucrèce : Depuis avant-hier. Parce qu’on a failli nous attraper la semaine dernière. »


Et là elle m’explique ce qui s’est passé. Le drame qu’ils ont évités de justesse. Je n’arrive même pas à imaginer le scénario contraire, celui dans lequel tantine Leslie l’aurait surprise dans la maison de Loyd, rien que ça mon cœur bat même. 


«Lucrèce : C’est comme ça que Loyd a estimé que je n’étais pas en sécurité là-bas alors il a décidé qu’on vienne ici. »

« Moi : Et son travail alors ? »

« Lucrèce : Il est venu dans le cadre du travail. Il avait une proposition de mutation qui reposait sur la table mais dont il n’avait pas donné suite à cause du mariage. Il a décidé d’accepter et il a fait le nécessaire pour mon visa puis nous sommes venus »

«Moi : Je vois. Au moins là vous avez bien réfléchi parce que franchement je ne sais pas ce qui t’a pris d’aller le retrouver là-bas alors que tu savais que c’était très risqué. »

 «Lucrèce : Je n’avais pas réfléchi, je voulais seulement le voir et être avec lui. »


On se regarde et elle baisse les yeux. Une question me brûle les lèvres et je lui demande.


 « Moi : Vous deux, vous avez recouché ensemble ? »

« Lucrèce : (Grattant son épaule sur laquelle je vois une marque de succion, petite voix) Oui. »

« Moi : (Poursuivant) Et c’était bien ? (Elle rougit) tu as fait tes positions bizarres là sur lui hein ? »


Elle relève les yeux et me fixe avec un léger sourire à la fois approbateur et mystérieux. La culpabilité qu’elle avait au début vient de s’en voler. 


« Lucrèce : Tu veux vraiment le savoir ? »


Et là mon esprit s’est mis à imaginer des choses. Lucrèce a pour habitude de pratiquer toute seule des contorsions bizarres, elle-même elle est d’une souplesse très rare. Quand j’étais en terminale et elle en troisième, on s’entrainait ensemble pour la gym quand elle venait à la maison ou quand j’allais chez eux. De plus, certaines choses que je sais sur le sexe, c’est elle qui me les a apprises. Donc je sais à peu près ce qu’elle peut faire ou non à un homme. Mais quand j’ai commencé à l’imaginer en train de faire ça à Loyd, j’ai bloqué mes pensées. Tout ça c’est Bhernie qui a piqué ma curiosité.


«Moi : (Levant une main devant mon visage) Pardon, pardon, garde tes choses pour toi. Je ne veux pas savoir. Je ne sais même pas ce qui m’a pris de te poser ces questions. »

 «Lucrèce : (Souriant) D’accord. Et la réponse est oui. »

 «  Moi : (La regardant sans comprendre) »

« Lucrèce : Ce que tu as vu dans ta tête et que je faisais à la maison. On l’a fait. »

«Moi : (Bougeant la tête de gauche à droite) Hum. »

 « Lucrèce : Sinon, comment vas-tu ? »

« Moi : C’est tranquille, la routine que tu connais. Bhernie et moi on risque de faire les fiançailles ces vacances. »

« Lucrèce : (Large sourire) C’est vrai ? »

«Moi : Oui. »


Je lui explique. 


 « Lucrèce : Tonton Euloge a raison. Bhernie se sucre tranquillement sur toi alors que depuis là on n’a encore rien mangé. »

« Moi : Dit celle qui se trouve actuellement au Ghana sans que ses parents ne sachent rien. »

« Lucrèce : (Souriante) Ce n’est pas la même chose. Toi ça fait 4 ans que vous êtes ensemble. Il doit faire quelque chose. »

« Moi : Hum. En tout cas, j’attends le retour de papa pour ficeler les choses. »

« Lucrèce : D’accord. (Large sourire) Je suis trop contente pour toi. »

« Moi : (Souriant) Merci. Et sinon, il avait aussi réagi aux photos et avait même débarqué à la maison le lendemain de ton départ. »

« Lucrèce : Noooonn ! »

«Moi : (Riant) Si. Je lui avais fait une petite blague en lui disant que c’était un photographe qui m’avait filmée. »

« Lucrèce : (Se calant bien sur le fauteuil) Il a fait quoi ? »

«Moi : (Riant) Tu connais ta personne non ? »

 « Lucrèce : (Riant) Il a pété un câble. »

« Moi : (Riant) Direct. »

Je lui explique la scène et elle rit aux larmes.

« Moi : (Riant) Le lendemain, j’entends quelqu’un qui cogne à la porte. Je demande qui est ce et il me dit que c’est lui. À peine j’ouvre la porte qu’il me soulève et me plaque contre le mur comme le problème. »

« Lucrèce : (Pleurant de rire) Ooohhhh ! »

«Moi : (Riant en essuyant aussi mes larmes) J’étais seulement en train de dire que tout ça c’était de ta faute. »


Nous avons continué à raconter et rire ensemble avant de raccrocher. Nous sommes au beau fixe maintenant. Comme je l’ai dit, c’est sa relation que je n’approuve pas mais je n’ai aucun problème avec ma nièce et je suis contente que les choses soient claires entre nous. Je n’aime pas être en froid avec elle. Je reprends mon téléphone et je lance un dernier appel vers le plus important, c’est-à-dire mon Ciel….


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