Chapitre 11 : The broken trust

Write by Fleurie




°°° Léontine  °°°



Je n’ai qu’une seule envie en ce moment. Celle de me ruer sur lui,  et de défouler toute la rage qui me submerge  depuis un bon moment. Je n’aurais jamais cru qu’un homme pouvait vivre avec un tel secret pendant plus de trente années. 



Moi ( énervée ) : Tu m’as menti, tu m’as caché l’existence de ta fille. Tu m’a juré n’avoir été sexuellement avec cette Lyse qu’une seule fois. ( Lui jetant les photos et les lettres à la figure ) et quelles explications trouves tu à ça ?  Tu me prends pour une idiote, pas vrai Jean ?


Lui : Je voulais éviter tout ceci Léontine.  J’ai merdé je sais. Tu es encore sous l’effet de la colère. Je te comprends parfaitement. Calme toi je t’en supplie. C’était juste pour satisfaire les désirs d’une femme enceinte. Son ventre n’était pas si remarquable, c’est pour cette raison.


Moi ( furieuse ) : Mensonge Jean, je met ma main au feu qu’elle continue d’être ta maîtresse. Et tu vas me le dire maintenant. Je ne vais plus tolérer une seule trahison de ta part. J’en ai assez vu et entendu. A toi de voir soit tu me dis tout ou je vais décider autrement.


Lui : …


Moi : Jean parle avant que je ne réagisse.


Lui  ( soupirant ) : Je n’ai plus à ajouter. Je t’ai déjà tout dit.


Moi : Comment s’appelle t-elle et où se trouve t-elle ?


Lui : Je ne veux pas t’imposer cet enfant. Je te prie de prendre ton temps, et nous en reparlerons après. 


Moi ( me tenant la tête ) : Je ne suis qu’une idiote.  Mais comment n’ai je pas remarqué ton soudain acharnement à renvoyer la pauvre dame entre temps ? 



Je me suis levée pour me mettre debout face à lui. Il me dégoûte  au plus haut point.  Je sens que si je ne quitte pas cette pièce,  je vais commettre une un meurtre. J’ai juste envie de l’étrangler de mes propres mains.  Mais à quoi me servirait cela ? 



C’est inadmissible, mais doit on toujours espérer de bonnes choses venant d’un homme ? Non à mon avis.



Lui ( voulant prendre mes mains entre les siennes ) : Pardonne moi chérie. 


Moi ( d’un ton ferme ) : Ne me chérie pas. Je veux que tu t’en ailles de la maison. Vas t’en et laisse nous en paix. Nous n’avons plus besoin de toi dans cette maison.


Lui ( sûrement surpris par ma phrase ) : Mais Léontine je ne peux pas. Tu me chasses de ma propre demeure ? 


Moi : Alors c’est moi qui m’en irai.  Je ne pourrai pas vivre sur le même toit que toi. Même si l’un de nous occupait la chambre d’amis, ça ne changerait  en rien les choses.  Alors décide  toi.


Lui : Qu’allons nous dire aux enfants ?

 

Moi : Cela n’engage que toi. Si tu regrettais vraiment ton infidélité tu aurais dû répondre à ces simples questions.  A moins qu’il y ait d’autres squelettes dans ton placard, tchip.


Lui : Je vais te donner tout le temps dont tu auras besoin. Sache que je t’aime et que j’ai mes raisons chérie.  Tu es en état de choc. Lorsque les choses seront calmées, je te présenterai ma fille. 



Je ne lui ai plus répondu.  Il s’est levé et a quitté la pièce.  Je me sens abattue et trahie. Je ne trouve même plus la force de pleurer. 



Je suis allée dans notre chambre.  Je l’ai vu entrain de faire sa valisette. Peut être qu’il a raison j’ai besoin de temps pour digérer cette nouvelle. Je vais plus réfléchir à la suite.



Lui ( prenant sa valise ) : Penses y Léontine, je vais t’appeler demain. 


Moi : …



Il a traîné les pas avant de disparaître  de la chambre. 



Je me suis ruée vers la douche, pour prendre un bain bien chaud. Je me suis ensuite engouffrée dans mon peignoire. Allongée sur le lit, et recroquevillée sur moi même, je n’ai pas su à quelle moment Morphée m’a  accueilli dans son royaume.



Le lendemain 



°°° Jean-Etienne °°°



C’est à pas nonchalants que je suis sorti de la douche ce matin. Je n’ai pas su combien d’heures j’ai passé dans cette cabine.  J’ai passé une nuit blanche. Avoir révélé cette vérité à Léontine hier m’a énormément secoué. Et le pire est ma fuite de la maison. Si nous sommes dans cette situation,  c’est bien sûr de ma faute. Je ne peux qu’en prendre qu’à moi même. Heureusement que les filles n’étaient pas à la maison. Avant qu’elles ne s’en aperçoivent, le problème serait déjà réglé.



Je me suis rapidement habillé pour ne pas manquer mon vol. Je dois rencontrer un groupe allemands qui sont intéressés par ma société. Une demie heure plus tard,  j’ai rendu la clé de la chambre d’hôtel  que j’ai occupé à la réception. Dehors une légère fraîcheur se fait ressentir. L’harmatan a déjà pointé son nez. J’ai mis mon cache col avant de m’engouffrer dans le taxi. Le paysage défile magnifiquement sous mes yeux. J’ai ressenti l’envie d’entendre sa voix.



J’ai lancé l’appel espérant qu’elle décroche.



Elle ( froide ) : Allô 


Moi ( la gorge sèche ) : Bonjour Léontine, c’est moi Jean.


Elle : Oui Bonjour, fais nous gagner du temps en allant droit au but.


Moi : C’est pour te dire combien tu me manques. J’espère que tu me pardonneras un jour. 


Elle ( impatiente ) : C’est tout ?  


Moi : Je voyage et je ne serai de retour qu’après une semaine.


Elle : Tu as fini ?  Tu me saoules avec tes tu me manques à la con. Ce n’est pas le moment.


Moi : Merci de m’avoir écouté. Passe une agréable journée je t’aime.



Clic.



Elle a déjà coupé l’appel. Je sais que vous m’en voulez. Mais tant pis, je ne pouvais pas lui avouer que je continuais de voir Lyse. Je les admire toutes les deux à leur manière.  Chacune d’elle a sa particularité. Et je ne peux en aucun cas m’en passer.



[ … ] 



Je me suis dirigé vers la salle d’embarquement, pour me faire enregistrer. Une fois confortablement installé, j’ai fermé les yeux pour laisser libre cours à ma peine. 



°°° Enora °°°



J’apprends chaque jour à refaire confiance à mon homme. Je sais très bien que ce n’est pas aisé. Mais rien ne vaut la peine d’essayer. Je l’aime et il a été honnête, c’est l’important. J’ai décidé de rencontrer son enfant cet après midi . Il m’avait montré quelques photos de lui. Je lai trouvé si mignon. Je ne lui ai encore rien dit à ce sujet. Mais je compte lui faire la surprise. Après avoir fini mon travail au bureau, je suis passée par le supermarché pour acheter quelques friandises et des cadeaux  aux enfants. 



Il sonnait 13h à ma montre, lorsque je franchis le seuil de la porte principale. Monsieur a décidé de ne pas se rendre au bureau aujourd’hui. Donc il se balade dans la maison à ne rien faire. Je l’ai trouvé allongé dans le canapé. Il suit un match de football comme dans ses habitudes. 



Moi ( l’embrassant ) : Coucou chéri.


Lui ( répondant à mon baiser ) : Comment vas la plus belle d’entre toutes ?


Moi ( me mettant sur ses genoux ) : Cool.


Lui ( tirant les sachets ) : Qu’as tu ramené ?


Moi  ( me penchant sur lui ) : J’aimerais rencontrer ton fils Ronan.



Il a paru surpris par ce que je viens souvent de dire. Son visage le montrait. 



Lui : D’où te viens cette envie soudaine ?  


Moi : Nous sommes légalement mariés,ton enfant est le mien et vice versa. J’aimerais me familiariser avec lui. Cela te gêne si tant ?


Lui : Euh non non, pas du tout. Je ne pensais pas que tu me le demanderais si tôt. Accorde  moi quelques minutes et je serai à toi.



Il a couru en dévalant les escaliers. J’en ai également profité pour me rafraîchir le corps.  Un quart d’heure plus tard, nous sommes  descendus. Il s’est vêtu d’un ensemble lin blanc et moi d’une robe paysanne de la même couleur. C’est dans une ambiance très joviale que nous avons pris la route pour leur maison. Il a mis un morceau de Medhy Custos “Auprès de toi “ que j’adore tellement. 



La Fortuner s’est garée une vingtaine de minutes après devant une grande maison.



Lui ( me touchant le bras ) : Ça peut aller Nora, si tu n’es pas prête nous pouvons toujours revenir, tu sais ?


Moi ( secouant la tête ) : J’avoue que je suis un peu stressée, mais ça peut aller. J’imagine comment il me verra, tu comprends ? 


Lui : Parfaitement bébé, on y va ?


Moi ( respirant un bon coup ) : Oui.



Nous sommes descendus et sommes entrés.  A l’intérieur, l’on constate que la maison est plus grande qu’à l’extérieur. Il y a plusieurs chambres.  Ce qui amène à dire sur le champ, qu’il s’agit d’une  maison de location. Ronan nous a conduit vers la troisième chambre située à notre droite. Il a légèrement  cogné à la porte, en attendant que la propriétaire vienne nous ouvrir.



°°° Ronan °°°



Je sens qu’elle est super stressée par cette rencontre. Mais c’était prévisible. Je savais qu’un jour viendrait où  elle me demanderait à le rencontrer. Pour une   surprise, s’en est vraiment une. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle le dirait aussi tôt. J’avais déjà plusieurs fois parlé d’elle à Anita et aux enfants. Ils la connaissent déjà. La question reste à savoir comment réagira Yan.



Il a fallu plus de cinq minutes, avant qu’Anita ne se pointe enfin.



Elle ( hésitante ) : Euh Bonsoir 


Moi : Bonsoir Anita.


Elle  ( nous invitant à entrer ) : Soyez les bienvenus.


Enora : Bonsoir madame.



Elle nous a devancée pour nous inviter à prendre place. La pièce est toujours soigneusement rangée et très propre. Anita est une jeune dame qui a toujours été une femme très responsible et affectueuse.  Elle a disparue pour ressortir avec un plateau, contenant des rafraîchissements et des verres.  Elle a posé le tout devant nous avant de nous servir. Je ne savais pas vraiment quoi dire en ce moment.  



Anita : Comment allez vous ? ( Me regardant ) tu aurais pu m’avertir de votre venue. Je n’ai rien apprêter pour vous recevoir convenablement.


Moi ( un peu gêné ) : Ne te dérange surtout pas Ani, je suis venue avec ma femme. Elle aimerait voir Yan mon fils.


Enora : C’est ma première fois de vous voir madame. Laissez moi vous dire que vous avez une très belle maison. 


Anita : Merci, nous pourrons nous tutoyer si tu ne vois aucun inconvénient. Appelle moi simplement Anita.


Enora ( lui tendant la main ) : Enora, enchantée.


Anita : Le plaisir est partagé 


Moi : Où sont les enfants ? 


Anita : Maya est allée chez une amie du quartier et Yan prend son bain.



Elle a fait une moue de gêne que je lui reconnais bien. 



Anita  ( se levant ) : Excusez moi je vais le chercher. 



Elle s’est éclipsée et je me suis tournée vers ma femme.



Elle : Elle m’a l’air plutôt sympa. Mais je sens qu’elle ne va pas apprécier le fait que je me rapproche de son fils.


Moi ( la rassurant ) : Tu te fais des films pour rien.  Laisse les choses se faire d’elles-mêmes. Relaxe et tout ira bien. 


Elle  ( peu convaincu ) : Okay 



Au même moment,  ils ont fait irruption dans la salle de séjour.  Yan est venu se jeter dans mes bras comme d’habitude.



Lui ( très content ) : Bonsoir papa.


Moi : Salut mon champion ( mettant sur mes genoux ) alors on dit quoi ? 


Lui : Je suis content de te voir papa.


Moi : Je le sais.


Anita : Yan dis Bonsoir à la tata.


Lui : Bonsoir tata


Enora ( souriant ) : Viens me faire un  câlin mon petit 



Il s’est empressé de descendre et de lui faire un câlin. Anita et moi étions surpris par son geste. Pour un premier contact, Enora s’en sort plutôt bien.  Elle a fait sorti les cadeaux et les friandises qu’elle leur a acheté. Yan était émerveillé par ses présents et nous a oublié. Elle s’est approché de lui pour lui donner quelques instructions sur certains jouets. Je me suis levé pour aller au dehors, mais je me suis senti suivi d’un coup.



Anita ( derrière moi ) : Luc, j’ai besoin de te parler.


Moi ( me tournant ) : Je t’écoute. 


Elle : Je ne connais pas les intentions de ta femme. Je ne sais pourquoi depuis vous n’avez pas encore eu d’enfant.  Je sais que ce n’est pas mon affaire. Mais je n’aimerais pas qu’elle use de son statut pour m’arracher mon enfant. 


Moi ( dépassé ) : Tu t’entends parler Ani, d’où sors tu ces stupidités.  Tu es assez mâture pour dire ces puérilités. Enora n’a aucune mauvaise intention envers notre fils. Elle veut juste faire partie de sa vie, c’est tout rien de plus.


Elle : Faire partir de sa vie ? J’espère que personne ne viendra m’arracher mon enfant. La façon dont je la vois avec ses cadeaux pour me détourner l’enfant Hum. 


Moi : Je ne sais pas d’où tu sors toit ceci.  Je crois que tu exagères et prends le temps de la connaître.  Tu n’auras plus ces genres de propos.


Elle : Je te préviens Luc. Je t’aurais averti. 


Moi : Anita tu...



Je n’ai pas fini ma phrase lorsque j’ai aperçu Nora sur le seuil de la porte qui nous fixait à tour de rôle. Je ne sais pas si elle nous a entendu ou non. Pourvu que non.



Au même moment Maya a fait son entrée dans la maison en courant. 



Elle ( essoufflée ) : Papa maman vous devez suivre l’information. Il y a une mauvaise nouvelle.


Anita m’a bien lorgné avant de nous devancer. Je ne comprend pas franchement ce qui lui a revue parfois. Tu es à l’aide chez toi. Tu ne manques de rien. En plus elle a un petit ami c’est elle qui joue à présent à la dure. 



Nous lui avons emboîté le pas. Une fois tous installés, elle a allumé la télé.



Journaliste : Chers téléspectateurs bonsoir, nous nous retrouvons aujourd’hui pour un journal télévisé un peu particulier puisqu’il traitera de l’avion qui vient de s’écraser. En effet, le vol en destination de l’Allemagne vient de  s’écraser il y a un quart d’heure. Il devrait atterrir à l’aéroport de Berlin-Tegel. Il se   situe au nord-ouest du centre de Berlin dans l' arrondissement de Reinickendorf. Les conditions météorologiques étaient très mauvaises lorsque l’accident s’est produit, après l’escale dans la matinée. 


Enora : Encore un air crash !


Journaliste : Six personnes ont survécu à l’accident. Parmi elles, deux membres d’équipage. Il y a eu des centaines de morts. Les rescapés sont blessés et ont été transférés dans des hôpitaux du secteur. Nous vous informerons plus grâce à notre correspondant. Soyez à l’écoute.



[ Sonnerie téléphone ]



Moi  ( décrochant ) : Allô mom


Elle ( d’une voix tremblante ) : Tu as suivi les informations ?


Moi ( inquiète ) : Oui que se passe t-il ?


Elle : Ton père était dans cet avion ma fille. J’espère qu’il ne lui est arrivé rien de grave sniff.


Moi ( lâchant le téléphone ) : Non mom, ce n’est pas possible.



Je ne sais pas ce qui se passera, mais je sais que mon père survivra. 






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