Chapitre 12 : Bastath BADIROU
Write by Fleurie
°°° Un mois plus tard °°°
°°° Enora °°°
Nous n’avons pas perdu espoir. Plus d’un mois déjà que nous n’avions aucune nouvelle de mon père. Il a été confirmé qu’il est mort, que nous ne devrons plus faire de recherches. Mais simplement nous résigner à cette information concernant sa mort. Grâce aux relations de mes parents, nous avons personnellement investigé sur sa probable survie. Mais malheureusement il s’avère qu’il n’est plus de ce monde. C’est un coup très dur pour ma famille. Spécialement ma mère qui n’est plus dans tous ses états depuis sa disparition. Ayanda est si abattue, la pauvre.
Je donnerais tout pour me réveiller et me dire que ce n’était qu’un cauchemar. Mais la triste réalité est belle et bien là. La vie n’aurait plus de sens pour moi sans mon papounet. Je ne saurais expliquer comment, mais une voix intérieure me dit qu’il est toujours en vie. Je garde espoir.
[ … ]
Nous sommes tous présentement à l’église St Michel de Cotonou. Une messe a été demandée en mémoire de mon père. Il n’y a pas eu de corps, ni de cendres de lui. Rien de rien.
Tous assis en première rangée, nous tournons nos regards vers le prêtre et ses enfants de coeur. Ils viennent de faire leur entrée. Une fois tous installés sur l’autel, la messe a pu commencer.
Prêtre : Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Que la paix soit avec vous.
Nous : Et avec votre esprit.
Prêtre : Chers frères prêtres concélébrants ( à l’endroit des frères à ses côtés ), chers frères et soeurs,
Nous offrons cette Sainte Messe pour l’âme du défunt Jean-Etienne QUENUM.J’exprime du fond de l’âme mes condoléances humaines et chrétiennes, ainsi qu’à tous les membres de la famille qui l’a engendré.
Face à la mort humaine, la nôtre et celle de nos proches, chacun de nous se tient d’un coeur bouleversé, l’intelligence étonnée et l’oeil triste, mais Dieu a le droit de rappeler de ce monde à Lui, dans la patrie éternelle, qu’il veut, quand il le veut, d’où il veut et à la manière qu’il veut.
[ … ]
Après l’introduction du prêtre, les fidèles choisis pour les lectures, sont passés. La célébration de la messe suit bien son cours.
Prêtre : Nous célébrons la fête de Christ-Roi aujourd’hui et à qui nous offrons cette sainte Messe, reçoive l’âme du défunt Jean-Etienne, et lui accorde la récompense pour ses bonnes oeuvres et le pardon de toutes ses omissions. Nous aussi, repentons-nous pour les bonnes oeuvres non accomplies et pour toutes les mauvaises pensées, paroles et actes qui n’étaient pas en accord avec la loi de Dieu.
Ensuite est venu le moment où les proches du défunt sont invités à compléter les intentions de la prière universelle. Au fur et à mesure que Leandre un coussin à mon père disait les intentions, la chorale l’accompagne avec un chant. Mon regard a quitté le lecteur, pour se poser sur ma mère. Elle essuie de temps en temps, les larmes qui coulent sur ses joues, à l’aide de son mouchoir. Ça me déchire le coeur de la voir dans cette état. J’ai senti une main serrée la mienne. Je me suis tournée pour faire face à Ronan, qui a sans doute suivi la scène.
Ronan a prévu faire un discours avant la fin de la messe. Il s’est mis debout, après avoir ajusté le micro, il a balayé la salle du regard, avant de commencer.
Lui : La mort t’a apporté pour ton dernier grand voyage. Notre peine est immense. Le décès d’un être proche est une vraie douleur au cœur et à l’âme. Mais nous voulons t’offrir de joyeuses funérailles. Ta mort, ton enterrement ne sont pas une fin de vie… Non, ton départ est le début d’une nouvelle vie dans un autre monde… Un monde fait d’amour et de bonheur… Certains l’appellent le paradis. Comment lire ce discours en ta mémoire, ce discours écrit pour toi mon beau père sans que des larmes d’amour et de peine nous montent aux yeux ? Comment lire ce texte d’amour pour un être cher décédé et pourtant tellement vivant dans nos cœurs et dans nos souvenirs. Tu étais pour nous un modèle de vie… Un exemple à suivre.
Dans son discours, l’on peut ressentir la douleur. Le son de sa voix témoigne de sa tristesse.
Lui : Ta mort est pour nous une leçon de vie. Tous tes amis sont là pour toi. Ils présentent leurs sincères condoléances à tes parents, frères et sœurs et bien sûr à tes enfants. La tristesse de tes enfants témoigne que tu étais le meilleur des papas. Ils te disent papa nous t’aimons, papa nous te t’oublierons jamais.
Les larmes perlent déjà sur les joues de certains. Il s’est tu pendant un moment avant de poursuivre son discours.
Lui : Repose en paix… La vie ne dure qu’un instant… L’amour pour les défunts est éternel. Nous ne t’oublierons pas…. Puisqu’il faut bien mourir un jour, nous devons apprendre à vivre comme toi, notre frère, notre père, notre repère de vie.
Ayanda s’est collée à moi en posant sa tête sur mes épaules. Elle pleure à chaudes larmes.
Moi ( à son oreille ) : Ne pleure pas ma chérie, il sera toujours présent dans nos coeurs. Les morts ne sont pas morts. Ils sont toujours présents parmi nous.
Elle ( reniflant ) : C’est si injuste
Moi ( la calmant ) : Oui je sais.
Laure et les autres employés sont également affectés par l’événement.
[ … ]
Le prêtre a conclu et la messe a pris fin. Nous sommes rentrés, j’ai préféré aller dans notre maison familiale, histoire de tenir compagnie à ma mère.
Je l’ai aperçue allongée sur le ventre. Elle renifle de temps en temps. Je me suis approchée d’elle. Lentement j’ai pris place tout près d’elle.
Moi ( au bord des larmes ) : Mom s’il te plaît, tu dois arrêter de pleurer. Tu ne sais pas combien ça me fend le coeur de te voir ainsi. Je sens tout au fond de moi ( touchant ma poitrine ) qu’il est toujours vivant. Tout porte à croire que mon père est mort. Ce n’est pas le cas pour moi, mon cerveau refuse d’accepter cette nouvelle.
Ce n’est pas toujours les pleurs qui caractérisent notre douleur. Parfois, la douleur est si grande, que l’on arrive plus à verser une larme. Je n’ai pas envie de pleurer devant ma mère. Cela l’attristait davantage. Mais plus fort que moi. Je vais craquer à tout moment.
Mom ( se redressant ) : Ma fille, tu sais cette situation m’a appris une leçon. Il ne faut jamais que tu te sépares d’un être très aimé dans de mauvaises conditions. Nous n’avons aucune garantie que l’on se reverra. Pour cela évitons de garder rancune et d’être en colère avec nos êtres chers.
Moi ( un peu confuse ) : Mom de quoi tu parles ?
Mom : Ton père et moi avions eu une dispute avant son départ de la maison. J’ai également reçu un appel de lui dans la matinée avant qu’il ne prenne cet avion.
Moi : Qu’a t-il fait papounet ?
Mom : Tu sais que je suis très attachée à toi. Ton père avait, enfin a une maîtresse.
Moi ( sous l’effet de la surprise ) : Oh !
Mom : Eh oui, figure toi que tu as une demie soeur aussi.
Cette fois ci la nouvelle a été très choquante pour moi. Je me suis levée, pour me mettre devant ma mère.
Moi : Mom je ne peux pas croire ce que tu me dis non. ( Reculant ) mon père est un homme très respecté et je ne peux en aucun cas croire ce que tu me dis. Il est un homme certes mais il ne peut pas se rabaisser de la sorte.
Mom : C’est pourtant le cas.
Elle s’est levée pour aller vers sa coiffeuse. Elle a ouvert le tiroir pour en sortir une grande enveloppe. Elle me l’a tendue.
Je l’ai prise et je l’ai ouverte. J’ai pris quelques minutes pour vérifier son contenu. J’ai effectivement constaté que tout est vrai.
°°° Léontine °°°
L’expression de son visage a changée. Je sais exactement ce qu’elle ressent à cet instant. Lorsqu’on a une bonne image de son père, il est difficile de croire que cette personne pourrait décevoir. Je suis allée vers elle. J’ai affectueusement posé mon bras sur son épaule. Ce sont les larmes qui coulent sur l’une des lettres qui m’a le plus fait mal. Je suis tellement affectée par la situation, que cela m’est difficile de réfléchir.
Moi : Calme toi chérie. Après tout, le vin est déjà tiré. Et ton père n’est plus vivant pour nous éclairer. Je ne sais pas encore comment nous allons procéder. Mais il faut que nous trouvons cette fille. Je n’ai que le nom de sa mère. Lyse elle s’appelle.
Elle : Mom comment arrives tu à rester si sereine ?
Moi ( souriant ) : Laisse tomber ma fille, les circonstances nous forment.
Elle : Tu as raison mom.
Moi ( essuyant mes larmes ) : Nous devons être fortes Nora. Et nous battre.
Elle : Mom je me sens fatiguée. J’irai me reposer dans ma chambre.
Moi : Vas y ma fille. Tu en as besoin.
Elle : Fais de même mom.
Elle a posé l’enveloppe sur le lit et à disparue de la pièce. J’en ai profité pour me reposer à mon tour.
Deux semaines après
°°° Enora °°°
En passant par le couloir, j’ai aperçu Ronan qui monte.
Lui : Je te cherchais Nora. Ça va ?
Moi : Oui chéri et toi.
Lui : J’ai besoin d’aller rapidement faire une course, je reviens.
Moi : Okay, à tout à l’heure Ronan.
En voulant ouvrir la porte, je me suis souvenu que je dois aller à l’aéroport. Ma bestie rentre des states aujourd’hui. Je suis si excitée comme une puce. Je pense que je ferais mieux de le dire à Ronan.
Moi ( derrière lui ) : Chéri pourrais tu s’il te plaît m’amener à l’aéroport ? C’est aujourd’hui que mon amie rentre au pays.
Lui : Euh oui, je vais justement dans cette direction. J’avais complètement oublié.
Moi ( souriant ) : Donne moi deux minutes, je vais récupérer mon sac à main.
Une vingtaine de minutes plus tard
Debout dans le hall, j’attends patiemment que cette fille se pointe. Elle m’a trop manqué. Pendant un moment, j’ai oublié qu’elle devait venir aujourd’hui. Ronan a préféré nous attendre dans la voiture. En l’attendant, je me suis mise à pianoter sur mon portable.
Après quelques minutes, une voix que je reconnaîtrais entre mille s’est faite entendre.
Elle ( lâchant son trolley pour se jetter dans mes bras ) : Nora ma chérie.
Moi ( la serrant dans mes bras ) : Bonne arrivée ma fofolle, tu as fait un bon voyage ?
Elle ( très excitée ) : Tout s’est très bien passé. ( Me faisant tourner sur moi-même ) waouh quelle physique, mama tu es très sexy, plus que sur les photos.
Moi ( lui tapant l’épaule ) : Tu exagères, mais on dirait que le pays de l’oncle Sam t’a métamorphosé. Tu es canon, dis moi ton secret .
Elle : Le temps est juste en notre faveur, lol. Nous avons tout le temps, tu sais très bien que nous nous disons tout. ( Regardant autour de nous ) tu es seule Ayanda n’est pas venue avec toi ?
Moi : Non, j’ai prévu lui faire la surprise, elle n’y croira pas.
Elle : Allons y je crève de faim.
Moi ( me moquant d’elle ) : Tu aimes trop la bouffe toi, gourmande. Les repas qu’ils t’ont servis n’ont aidé en rien, à ce que je crois.
Elle : Je me suis réservée pour la bonne bouffe du bled. Allons seulement.
J’ai pouffé de rire. Elle est vraiment folle celle là. Nous sommes sorties de l’aéroport. Dehors, j’ai trouvé Ronan adossé à la voiture. Il a toute son attention sur son portable.
Moi : Chéri je te présente Bastath, ma meilleure amie d’enfance. Nous sommes plus que des amies, des soeurs je dirai.
Lui ( lui serrant la main ) : Enchanté de faire enfin ta connaissance. Elle m’a trop parlé de toi.
Elle ( souriant ) : Le plaisir est partagé Ronan. C’est donc toi qui fait tourner la tête de Nora comme ça. En tout cas je vous vois.
Moi : Allons y s’il te plaît chéri.
Il a ouvert l’arrière de la voiture, pour y déposer ses bagages. Ensuite nous nous sommes engouffrés à l’intérieur et il a mis le contact.
Après une quinzaine de minutes, il s’est garé devant notre maison. J’avais déjà préparé la chambre d’amis pour elle. Tout est déjà prêt pour l’accueillir. J’en ai également parlé à mon époux. Elle restera avec nous, le temps qu’elle se trouve un appartement. Bastath est une amie avec laquelle j’ai grandi. Nous sommes si proches et complices. Elle sait tout sur moi et vice versa. Je n’ai pas averti ma famille de son arrivée, je sais qu’elles seront contentes de la revoir. Ronan nous a laissées et à continuer pour faire ses courses.
Moi ( la conduisant dans sa chambre ) : Alors c’était comment les states ?
Elle : Bien ma belle, je te raconterai plus tard. J’ai envie de prendre une bonne douche.
Moi : Okay vas y. Je vais te montrer. Tu auras le temps de tout me dire après.
Après l’obtention de notre baccalauréat, elle s’est envolée pour les États Unis pour finir ses études. Elle est de passage au Bénin. Je compte bien profiter d’elle.
Elle a fini une demie plus tard, et nous sommes passées à table. Nous avons parlé du bon vieux temps. Ces fous rires m’avaient bien manqués. Enfin elle est de retour.
[ … ]
Le lendemain dans l’après midi
°°° Ronan °°°
Je me précipite pour descendre de la voiture. J’ai oublié un document dans la précipitation ce matin. J’en ai vraiment besoin pour fininaliser mon dossier.
Une fois à l’intérieur, j’ai vu Bastath qui se tient debout vers la baie vitrée de la salle de séjour. Elle est de dos, la première image à frapper l’oeil a été son postérieur bien arrondi et potelé. Sa pose est provocatrice et joue sur sa féminité. Elle porte un jean slim qui met parfaitement ses cuisses en valeur. Son haut est un décolleté de couleur rouge vif. Celui ci montre très bien ses belles épaules. C’est une femme très belle.
Moi ( me raclant la gorge ) : Salut Bastath
Elle a posé son regard languisant et interrogateur sur moi. Elle a de longs cheveux marrons. Ses sourcils sont bien arqué. Ses longs cils sont mis en valeur par une coloration noire par mascara.
Elle ( d’une petite voix ) : Salut Ronan, tu es rentré sitôt aujourd’hui, il y a t-il un problème ?
Moi : Euh non, je suis là pour récupérer certains documents.
Elle ( allant s’installer dans le canapé ) : Je vois.
Moi : Bonjour j’y vais.
Elle : À ce soir.
Depuis le jour où nous étions partis la prendre, j’ai su qu’elle est une personne charmante. Elle a la peau naturellement lisse. Elle serait probablement très douce.
Pendant un insant, j’ai failli oublier l’objet de ma présence à la maison. Je suis un homme après tout, et les bonnes choses je ne peux m’empêcher d’apprécier. Je me suis surpris entrain de la mater. J’ai immédiatement pris conscience de ma perversité. C’est tout troublé que j’ai pris les escaliers. Je dois arrêter de lui porter mon attention. J’ai une femme pareille.
°°° Bastath BADIROU °°°
Vous entendez déjà parler de moi. Laissez moi me présenter, Bastath BADIROU est mon nom. Âgée de 28 ans, je suis de nationalité béninoise. Je suis la benjamine de mes parents. Latifath mon aînée vie au Canada avec sa famille. Nous sommes issues d’une famille musulmane. Malheureusement mes parents ne sont plus envie. Ils sont morts dans un accident de voiture. Il y a huit ans de celà, j’ai perdu tout contact avec elle.
Depuis toute petite, je n’ai jamais été une pratiquante de la religion. Je vie comme je le sens, il n’y a que ma soeur qui respecte tout. Vous en saurez plus sur ma vie plus tard.
Ronan est le mari de mon amie. Je le vois qui est déjà troublé par ma beauté.