Chapitre 112

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 112⚜️


Depuis près d’une heure trente, le procès suit son cours. Toutes les preuves contre Jean- François ont été présentées, l’avocat commis d’office de Jean-François et le procureur multiplient les interrogatoires et contre-interrogatoires. La salle d’audience est pleine à craquer, tout le monde veut assister à la « chute d’un géant », Lionel et Angèle sont également présents. 


Jean-François a le cœur aussi lourd qu’une pierre, plus le temps s’égraine, plus il voit le moment de la sentence approcher. Il est également déçu parce que lorsqu’il entrait dans la salle, il a jeté un coup d’œil de part et d’autre il n’a vu aucune personne de son entourage. Aucun de ses enfants, amis et maîtresses ne sont venus. Il se rendait compte à quel point ils étaient ingrats et opportunistes.


Quand il finançait leurs styles de vie princiers, ils étaient tout le temps autour de lui, à lui faire des courbettes. Mais aujourd’hui comme il n’y a plus d’argent, plus de privilèges, l’amour s’est vite tiré par la fenêtre. Celle de qui il est d’autant plus déçu c’est Imelda, il ne pensait pas que sa fille chérie l’aurait abandonné quand il aurait besoin de soutien. Même cette harpie de Simone qui aimait professer son amour pour lui sur tous les toits, ne s’était pas pointée. 


Au bout d’une dizaine de minutes le procureur appelle à la barre Alice Deguenon, une des jeunes femmes présentes dans le bateau OMNIA lors de la saisie par la police. Elle se lève et prend place face à l’assemblée, ça se voit qu’elle est mal à l’aise devant autant de monde, elle garde constamment la tête baissée. Le Procureur s’approche d’elle. 


Procureur : Mademoiselle Deguenon, vous avez besoin d’un verre d’eau ?


Alice D : Non merci, ça va. 


Procureur : D’accord.


Il se tourne vers l’assemblée…


Procureur : Nous sommes en face d’un trafic qui a une ampleur internationale.Jean-François Mounguengui est jugé ici aujourd'hui, son complice nigérian Deyemi Oluwa sera jugé dans trois jours à Abuja au Nigéria.

Grâce à Interpol, les polices des pays où les filles sont mises dans les rues pour se prostituer commencent petit à petit à remonter jusqu'à tous les bo*rdels où les filles travaillent. Vous avez pu voir tout à l’heure la vidéo de cette fille qui est esclave sexuelle à Dubaï, depuis plus de 5 ans déjà. Dieu merci elle pourra rentrer chez elle, enfin. 

Là, je veux que vous écoutiez le témoignage de cette jeune demoiselle. 

Mademoiselle, pouvez-vous faire une brève présentation de votre personne s’il vous plaît ? nom, prénom, nationalité, âge et ce que vous faisiez dans la vie avant toute cette…tragédie.


Alice D(inspire un bon coup) : Je m’appelle Alice Deguenon, je suis de nationalité béninoise. J’ai 17 ans et il y a de cela quelques mois encore, j’étais en classe de Terminale au lycée Behanzin de Porto-Novo au Bénin. 


Procureur : Très bien. Pouvez-vous nous raconter assez brièvement, comment vous avez atterri dans ce bateau ? 


Alice D : Un vendredi en rentrant des cours aux alentours de 17h30, je suis montée dans un taxi où il y avait un homme déjà assis à l’arrière. Au bout de 10 minutes, je me suis rendue compte qu’on avait pris le mauvais chemin. Quand j’ai voulu faire remarquer au chauffeur qu’il s’était trompé de route, c’est à ce moment que le monsieur à l’arrière a posé un mouchoir devant mon nez. 

Je me débattais mais malgré ça, j’ai pu inhaler l’odeur du mouchoir et je suis tombée dans les vapes. Quand je me suis réveillée, j’étais attachée et bâillonnée dans un endroit avec une trentaine d’autres femmes, toutes dans le même état que moi. Nous sommes restées dans cet endroit pendant 2 jours sans boire, ni manger, sans voir personne d’autre. Nous étions apeurées, nous ne comprenions pas ce qui nous arrivait. 


Elle marque une pause pour se donner de la contenance, puis elle reprend. 


Alice D: Au 3e jour 5 hommes sont arrivés dans cette pièce avec de la nourriture, ils nous ont donné à chacune une pomme, un morceau de pain et une bouteille d’eau. Celles qui ont essayé de se rebeller ont été copieusement bastonnées pour servir d’exemple. 

Un peu plus tard, ce jour-là on nous a sorti de cette pièce pour une autre où il y avait des hommes qui ont pris notre poids, taille, tour de taille, de poitrine, de hanches. Nos noms ont été répertoriés ainsi que nos âges. Ensuite, nous passions une à une dans une autre pièce où une femme en blouse, nous demandait de retirer nos culottes. On s’allongeait sur la table et elle examinait nos… sexes. Puis elle précisait au monsieur si on était vierge ou pas. 

On a passé beaucoup de temps dans cet endroit sans se doucher ni voir la lumière du jour. On nous donnait à manger une fois par jour et on n’avait pas le droit de se plaindre, sinon c’était la bastonnade. Un jour, on nous a bandé les yeux, bâillonné encore.

On nous a fait monter dans un véhicule, certainement un camion à cause du bruit du moteur. Peu de temps plus tard, nous sommes descendues à un endroit. On savait que c’était le port à cause de l’air marin et de l’odeur du poisson. On nous a fait embarquer dans le bateau puis on nous a retiré nos bandages. On a trouvé d’autres filles déjà à l’intérieur, certaines ne parlaient pas français. Elles étaient en mauvais états tout comme nous. Nous étions plus de 300,toutes entassées comme des animaux. Le bâteau faisait plusieurs arrêts et apparemment dans d’autres ports puisque certaines filles nous rejoignaient au fur et à mesure. Pendant le trajet 5 des filles ont voulu se rebeller, elles ont été battues à mort et leurs corps jetés à l’eau. 

Une des filles commençait à présenter des signes de grossesse, quand ils s’en sont rendus compte, ils l’ont jeté à l’eau sans hésiter.


Plusieurs cris de consternation se font entendre dans la salle, tellement les gens sont choqués. Même l’avocat de Jean-François jette un coup d’œil à son client, ahuri. Alice a les larmes qui perlent sur ses joues, plusieurs personnes dans la salle ont les yeux embués de larmes.


Alice D : On était en permanence attachés, en sous-vêtements comme des animaux. Les hommes qui étaient chargés de nous surveiller violaient constamment les filles qui n'étaient plus vierges. 

Celles qui étaient désobéissantes, en plus de la bastonnade, étaient mises dans des compartiments à part, enchaînées. Elles mangeaient dans des gamelles pour chiens, elles faisaient leurs besoins sur place et dormaient dessus. Ce calvaire a duré pendant tout le trajet jusqu’à ce qu’on arrive dans ce pays pour récupérer d’autres filles et que la police fasse irruption dans le bateau. 


Le procureur sort un mouchoir de sa poche et le tend à la jeune fille, elle s’essuie le visage et se calme graduellement. 


Procureur : Merci beaucoup Mademoiselle d’avoir trouvé la force de nous partager cette expérience cauchemardesque. Vous pouvez repartir vous asseoir. 


Procureur : À l’heure actuelle, toutes les jeunes filles qu’on a retrouvées dans ce bateau sont rentrées dans leurs pays, auprès de leurs familles. Cinq sont mortes en arrivant au CHU de Libreville de suite d’une pneumonie. Mademoiselle Alice Deguenon a accepté de rester pour témoigner avant de rentrer au Bénin. 

Vous venez d’écouter le témoignage d’une jeune femme qui a été brutalement arrachée aux siens, elle était en terminale elle s’apprêtait à passer le bac et du jour au lendemain PAF ! elle et des centaines de jeunes femmes se sont retrouvées dans les filets de cette organisation pilotée par Jean-François Mounguengui et Deyemi Oluwa. 

Certaines ont été dupées parce qu’on leur a promis de meilleures conditions de vie à l’étranger. Elles sont traitées comme des animaux depuis leur pays respectifs jusqu’à ce qu’elles atteignent l’Europe et le Moyen-Orient.

Ce trafic, c’est 10 ans d’existence, plus de 250.000 jeunes femmes enrôlées, 600 dont les corps ont été jetés à la mer. On parle de plusieurs vies détruites à ce jour, des familles endeuillées qui n’ont plus jamais entendu parler de leurs filles, sœurs,etc.

Jean-François Mounguengui est un monstre qui n’a aucune compassion pour l’être humain. Il est lui-même père et certaines de ses jeunes femmes ont l’âge de sa fille. C’est un homme qui a passé des années a traumatisé, ruiné, escroqué, mettre à la rue plusieurs familles dans ce pays et… 


Me. Ondzague(le coupant) : Objection votre honneur ! Le Procureur n’a pas le droit d’insulter mon client, il peut faire sa plaidoirie sans avoir besoin de l'injurier. Et en plus il parle des familles qui ont été mises à la rue dans ce pays par mon client, qu’est ce que ça a à y voir avec l’affaire en cours ? 


Procureur : Votre honneur je suis juste en train de démontrer à cette cour le genre d’homme à qui on a à faire et… 


Me. Ondzague(grondant) : À ce que je sache, le procureur n’est pas psychologue. Pourquoi vouloir faire une analyse de la mentalité de mon client ? 


Le Juge(avec ironie) Me. Ondzague vous n’avez pas besoin de crier. Et à l’heure actuelle votre client est la dernière personne qu’on va chercher à caresser dans le sens du poil. Surtout pas avec les déclarations qui sont sorties aujourd’hui. Laissez le Procureur terminer et vous aurez la parole. À ce moment, vous aurez toute la latitude de nous démontrer l’homme honorable qu’il est selon vous. 


L’avocat de Jean-François s'assoit tout honteux. 


Procureur : Votre honneur et je vais terminer par là, en ce qui concerne la traite des êtres humains. L’article 345 du Code Pénal Gabonais énonce que : « L’infraction est punie de trente ans de réclusion criminelle et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus, lorsqu’elle est commise en bande organisée.


L’auteur de la traite des êtres humains est puni de trente ans de réclusion criminelle à la perpétuité et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus, lorsque l’infraction est commise en recourant à des tortures ou à des actes de barbarie. »

Votre Honneur, même la perpétuité ne pourrait soigner la douleur et le traumatisme subis, ramener les filles qui ont perdu la vie, restaurer les avenirs gâchés mais ce serait la moindre des choses que cet homme mériterait après tout le mal qu’il a fait vu que la peine de mort n'existe plus dans ce pays. Il ne devrait plus jamais mettre les pieds hors d’une prison. Ce sera tout. 


Le Procureur s’assoit, toute la salle est silencieuse pendant un laps de temps. Puis le Juge reprend la parole. 


Juge : Maître Ondzague, voulez-vous ajouter quelque Chose ?


Me. Ondzague : Non votre Honneur, rien à ajouter. 


Jean-François est indéfendable. L’avocat ne veut pas se ridiculiser pour rien, il est juste près de lui pour l’assister parce-que c’est la procédure qui le veut. 


Juge : Et votre client, n’a t-il pas un dernier mot avant que la cour ne délibère pour le jugement ? 


L'avocat regarde Jean-François, ce dernier bouscule la tête par la négative, il sait que rien de ce qu’il ajouter ne peut lui épargner la prison. 


Me. Ondzague : Non votre honneur, mon client ne souhaite rien ajouter. 


Juge : Très bien, la cour va délibérer. 


♤~~~~~~~♤

Après tout ce temps loin de chez lui à dormir sur un matelas d'à peine 2 cm d'épaisseur, dans un lieu totalement insalubre, ça fait du bien d'être enfin de retour parmi les siens. Pouvoir dormir sur un lit et un bon matelas, sur des draps parfumés prendre une bonne douche bien chaude. 


Alexis se lève aux alentours de 11h00, il prend une bonne douche puis il s’assoit sur le lit pour manipuler le nouveau téléphone que Lionel lui a acheté. Il n’a pas eu envie d’aller au procès de Jean-François, il avait suffisamment vu sa face de rat lorsqu’il était en prison. 

On frappe à la porte, dès qu’il répond Sophie fait son entrée dans la chambre.


Sophie : Bonjour ya Alexis. 


Alexis lève la tête un instant puis la baisse à nouveau sur son téléphone. 


Alexis : Bonjour Sophie, comment vas-tu ? 


Sophie : Je vais bien et toi ? 


Alexis : Content et soulagé d’être libre et auprès des miens. Alors, et l'école comment ça se passe ?Le bac c'est cette année…


Sophie : Ça se passe bien, je me prépare. 


Alexis : Très bien. Où est Hope ? 


Sophie : Elle est allée faire les courses avec Joyce Marina et Farrell.


Alexis : Ok. 


Alexis manipule toujours son téléphone, vu que Sophie ne parle plus, il lève la tête et la regarde. 


Alexis : Oui, tu as besoin de quelque chose ?


Sophie : Ya Alexis je…je suis désolée. 


Alexis : De quoi ? Tu te reproches de quelque chose ? 


Sophie : Je n’ai aucune excuse aujourd’hui… Je me suis mal comportée, je sais que tu es fâché contre moi-même si tu ne le dis pas. Depuis que tu es arrivé hier, tu es très distant avec moi. Je sais que je vous ai tous beaucoup déçus ici à cause de mon comportement qui a mené au kidnapping de Farrell mais surtout mon comportement vis-à-vis de toi. 

Rien ne t’obligeait à nous recueillir Hope et moi, tu aimais beaucoup Ya Michelle et c’est pour elle que tu as pris l’engagement de t’occuper de nous comme tes propres filles. Par respect pour Ya Michou et pour ta promesse envers nous, j'aurais dû mieux me comporter ne pas laisser le doute entrer dans mon esprit. J’aurais dû te donner le bénéfice du doute, que quelqu'un d'aussi bon que toi ne peut pas se lever un matin et devenir le tueur qui a été décrit dans la presse à moins d'être très bon dans le double jeu. 

J’ai honte de moi et je sais que Ya Michou doit être très déçue de ma personne. Demander pardon ne va pas tout faire disparaître par magie mais je n’ai que ça. Je te demande pardon du fond du cœur. 


Pendant que Sophie fait son mea culpa devant Alexis elle a les larmes qui coulent, Alexis se lève et vient la prendre dans ses bras. Il la console pendant au moins 2 minutes avant de la faire asseoir sur le lit à côté de lui. 


Alexis : Essuie tes larmes Sophie. J’ai beaucoup été déçu de ton comportement de ces derniers mois par rapport à Farrell et vis-à-vis de moi. Que tu n'aies à aucun moment demandé de mes nouvelles m’a blessé parce que j’estime que de la même manière que Lionel, Angèle, Joyc, ma mère et tous mes proches étaient très tristes pour moi, toi aussi tu aurais dû l'être même un peu parce que je te considère comme un membre de ma famille. Que tu donnes du crédit à Didier, un imbécile qui a très mal traité ta sœur était totalement incompréhensible, je l'ai mal vécu. Mais je ne peux pas t'en vouloir éternellement, tu es jeune et naïve et ce type en a profité pour jouer sur ton mental.

C'est une bonne chose que tu reconnaisses tes torts et que tu aies la grandeur de demander pardon. Pendant tout ce temps où j’étais loin d’ici, je n’étais pas content de toi mais hier quand je suis arrivé et que j’ai posé mes yeux sur Hope et toi j’ai directement eu une pensée vers Michelle. J’ai pensé à mon engagement et à ma promesse par rapport à vous, ma colère s'est dissipée d'un coup. 

Je suis restée dans mon coin pour que tu fasses le premier pas et que tu aies le courage de reconnaître tes fautes donc ne t’inquiète pas je ne t'en veux plus. 


Sophie : Merci beaucoup Ya Alexis, merci pour ta gentillesse même si je ne le mérites pas. 


Alexis : De rien ma chérie. Maintenant n’y pense plus, c’est oublié. Et Didier ? 


Sophie : Depuis que Ya Edna m'avait demandé de couper les ponts avec lui, je l'avais bloqué. Un mois plus tard, il m’avait contacté sur Facebook.là-bas aussi je l’ai bloqué tout comme sur Messenger Instagram et WhatsApp. 


Alexis : C'est très bien. Maintenant il disait qu’il voulait vous prendre chez lui parce qu’il est le père de Hope. Je suis dehors, qu’il vienne alors vous récupérer, je l’attends. Toi je veux juste que tu te concentres sur l’école et que tu décroches ton Bac haut la main pour me rendre fier et surtout pour ta sœur qui lorsqu’elle était en vie se battait pour te voir aller très loin dans la vie. Les garçons et le sexe, ça peut attendre, il n’y a rien dedans qui mérite que tu gâches ton avenir. Est-ce que tu comprends Sophie ? 


Sophie : Oui Alexis, je ne vais pas te décevoir. Ni toi ni Ya Michelle, ni toutes les personnes qui comptent sur moi ici. 


Alexis : C’est parfait alors. 


Sophie : Euh… on n’a pas rangé les choses du petit déjeuner. Maman Justine a demandé que je vienne voir si tu vas prendre le petit déj. 


Alexis : Non merci, je n’ai pas faim. Je vais juste prendre un café. Tout à l’heure, je dois sortir avec Lionel et maman. L’enquête sur la mort de Michelle est enfin terminée donc on va nous rendre son corps. On va acheter le cercueil, les vêtements et tout ce qu'il faut et on va l'enterrer demain matin. Elle a trop duré à la morgue il faut qu’elle repose en paix. 


Sophie(nostalgique):Oui elle le mérite… 

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35 min plus tard le juge reviens dans la salle, tout le monde se lève. Il rappele brièvement les chefs d’accusation qui pèsent contre Jean-François puis donne le jugement. 


Juge : Monsieur Jean-François Mounguengui, cette cour vous condamne à la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 40 ans… 


Pendant que le juge prononce la peine, Jean-François a les yeux fermés. Il fait de son mieux pour ne pas pleurer, il vient de quitter d’homme riche et respecté à misérable prisonnier. Il sait qu’il ne sortira jamais de là. 


Le juge quitte la salle 5 minutes plus tard, cette dernière se vide graduellement, les policiers passent les menottes à Jean-François et on le conduit vers la sortie. À l’extérieur la scène qui le reçoit est comme une douche glacée, il est totalement tétanisé. 


Une foule de journalistes est présente, prenant des photos, filmant, posant des questions. En plus de ça, il y a plusieurs personnes agglutinées qui sont venues assister à la chute de celui qui se croyait comme un Dieu sur Terre dans ce pays. Elles prennent des photos et vidéos qu’elles balancent sur les réseaux sociaux. Ces gens huent sur lui, d’autres ont apporté des tomates pourries qu’ils lancent sur Jean-François. 


- Chien ! 

- Monstre ! 

- Tu te croyais trop arrivé ! 

- Tu vas vivre ça ! 

- J’espère qu’on va t’enfiler en prison, c’est ce que tu mérites ! 

- Voleur ! 


Les injures pleuvent de partout, la foule est déchaînée. Des agents de police sont obligés d’intervenir pour apaiser les échauffements. 


Jean-François a juste envie de disparaître à cet instant, cette humiliation nationale et même internationale est trop lourde à porter. Son moral est à zéro, juste en pensant au fait que beaucoup des personnes qui crient sur lui aujourd’hui n’aurait jamais eu le courage de lever la tête pour même lui demander l’heure dans la rue.


Yvette n’a pas assisté au procès, mais elle là à la sortie du Tribunal avec Lionel, Angèle, Félix et le Philippe Omanda le Procureur. Tous observent la scène sans dire un mot, c'est à la fois tellement pathétique et jouissif. 

Le grand Jean-François Mounguengui, avec une sale barbe pas entretenue, tee-shirt et pantalon délavés, tongs aux pieds. Les mains derrière le dos couvert d’une humiliation populaire face à une foule que même les policiers ont dû mal à canaliser. 


Lionel : Monsieur le Procureur, merci beaucoup. 


Procureur : Pas besoin de me remercier, je n’ai fait que mon travail et sans oublier que vous nous avez livré ce sal*aud sur un plateau. Vous aviez déjà fait tout le gros du boulot. Félix, par rapport à ton père, cette fin te ravie, j’espère.


Félix : Ça ne ramènera pas mon père, ni la douleur que ma famille a endurée mais il y a une certaine satisfaction de savoir qu’il est mis pour toujours hors d’état de nuire. 


Angèle : Au fait, le juge a dit perpétuité avec une période de sûreté de 40 ans. J’espère qu’il ne sera pas libre au bout de 40 ans. 


Félix : La période de sûreté c’est cette période pendant laquelle le prisonnier ne pourra jamais bénéficier d’aucune libération.Même libération conditionnelle pour bonne conduite, même s’il y a une grâce présidentielle il ne sortira pas et c’est donc 40 ans pour lui. 


Procureur : Il a pris la perpétuité, il ne va jamais sortir de là, le juge le sait très bien. Mais légalement il était obligé de donner une période de sûreté juste pour ne pas avoir de problèmes avec les défenseurs des droits de l’homme. Donc il a juste donné cette période de 40 ans pour faire genre comme on dit au quartier. Vous pouvez dormir tranquille, cet homme ne va plus jamais sortir de là. 


En montant dans le véhicule de la police, Jean-François les aperçoit de loin. Son cœur se serre en voyant ses ennemis rassemblés pour se moquer de sa chute. 


Yvette : Bon j’ai vu ce que je voulais voir, je vais pouvoir partir en paix. Mon avion décolle dans 2 h, je dois déjà être à l'aéroport pour les formalités d’enregistrement. Je voulais également vous dire merci pour tout. Vous m’avez libéré de cet esclavage dans lequel j’étais plongée depuis des années sans avoir le courage de me battre pour ma vie. C’est Dieu qui va vous récompenser. 


Félix :Toi aussi tu as beaucoup donné du tien pour que cet homme soit arrêté. Tu as mis ta vie en danger sans avoir l'assurance que ça allait marcher. 


Lionel sort un chèque de son portefeuille et le lui tend. 


Yvette : 40 millions ? Mais c’est beaucoup trop, vous avez déjà… 


Lionel : Tu ne peux pas refuser. Félix, Alexis, Angèle et moi, on avait tous mis de l’argent dans un compte pour toi au moment où tu partirais, même Brian avait donné sa contribution. C’est cet argent qu’on te remet pour que tu puisses recommencer à zéro. 


Angèle : Pour que tu puisses te créer un business, te prendre en charge avec ta famille. Pour que demain plus aucun chi*en ne puisse te traiter comme une chose parce que c’est lui qui te nourrit. 


Yvette a les larmes qui coulent, de voir des gens avec qui elle n’a aucun lien de parenté, lui faire autant de bien sans rien demander en retour. 


Yvette : Monsieur Brian, qu’il repose en paix…Merci du fond du cœur. Je vous promets que je vais me prendre en charge, je ne vous décevrai pas. 


Elle les serre tous, un à un dans ses bras avant d’embarquer dans le taxi qui l’attend.


Avant que la voiture de police ne démarre, certains jeunes hommes téméraires s'approchent de la vitre baissée pour cracher sur Jean- Francois, ce dernier est juste sans voix. 


La voiture de police démarre à son tour, les gens ne cessent de huer sur un Jean-François qui a juste envie de creuser un trou pour disparaître complètement. Il regarde par la vitre les gens qui lancent des tomates sur la voiture. 


Jean-François (dans sa tête) : Si tu n’avais pas fait entrer ce garçon maudit dans nos vies. Ma vie allait jusqu’à présent être très belle. Jamais je ne vais te pardonner. C’est de ta faute si j’en suis là aujourd’hui, maudite sois tu Imelda ! 



Notre amour face aux...