Chapitre 12
Write by YadRosa
**Maman Franck**
Je suis passée chez Oumou, c'est aujourd'hui que nous avons rendez-vous avec son charlatan. J'avais hésité à me décider mais tout compte fait, c'est la seule chose que je peux faire à présent pour ne pas perdre l'amour de Franck. Pourquoi parmis toutes les belles femmes qu'il y a, c'est une villageoise qu'il veut épouser ? Ça n'arrivera pas, pas de mon vivant en tout cas...
Moi : tu es sûr qu'il est efficace ?
Oumou : fais moi confiance aah ! Tu pense que je vais t'emmener chez un amateur ? Tu verras par toi même. Maintenant alors y, je dois retourner dans ma boutique ensuite.
Je lui lance un dernier regard et on monte dans ma voiture que je démarre ensuite. On roule pendant plusieurs minutes et je commence par avoir des inquiétudes.
Moi : Oumou, c'est loin hein !
Oumou : tu pense qu'il vit dans une villa au centre ville ? On parle d'un charlatan ma chère. Arrêtes de stresser, il ne vas rien se passer.
J'acquiesce et je continue de rouler pendant une bonne dizaine de minutes encore. On arrive au mieux de nul part et elle me dit de me garer.
Moi : c'est ici ?
Oumou : non, on va continuer à pieds.
On descend de la voiture et on entre dans une sorte de brousse. On marche quelques minutes, l'endroit est effrayant, aucun signe de vie. Oumou est devant, sûre d'elle. Je rassemble le peu de courage qu'il me reste et Dieu merci, on arrive devant une tente.
Oumou : c'est ici !
L'endroit est vraiment effrayant. Je commence à penser que c'était une erreur d'être venue. Mais impossible de faire marche arrière.
Moi : OK.
On enlève nos chaussures et on entre. Un vieil homme est assis sur un tapis en peau de bête. Devant lui gissent plusieurs cauris qu'il tourne dans sa main et jette par terre. Il est vêtu d'un tissu rouge, torse nu, il a les yeux fermés. Je regarde Oumou et elle me sourit comme pour me donner du courage. Deux petits tabouret sont près de l'entrée.
Charlatan : asseyez vous !
Sa voix est rauque et cassante, j'aperçois deux rangées de dents jaunies dans sa bouche et j'ai la nausée. Je reste statique, Oumou s'assied et me tire le bras, m'obligeant à faire pareil.
Le vieil homme ouvre enfin les yeux et nous fixe durement. Mes yeux n'arrivent pas à se détacher du ridicule chapeau en plume de poule qu'il a sur la tête. La pièce est petite et un nombre innombrable de statut l'orne. Des taches de sang par ci, des têtes d'animaux morts par là...bref, l'horreur !
Oumou : tous mes respects grand prêtre, j'ai amené l'amie dont je vous avais parlé...
Charlatan : je le sais déjà !
Il me regarde un moment et commence par dire des incantations après avoir jeté ses gri-gri. Ça dure cinq minutes tout au plus et il se tait.
Charlatan : ta requête ne peut être exécutée !
Moi (surprise) : quoi ? Mais pourquoi ?
Charlatan : impossible de la tuer. Quelque chose de très puissant protège cette fille.
Je savais que c'était une sorcière !Moi : non non, je ne voulais pas la tuer mais juste la séparer définitivement de mon fils.
Charlatan : d'accord !
Des frisson me parcourent tout le corps. C'est dans quoi je me suis embarquée. Il se met soudain debout et vas vers une jarre que je n'avais pas remarqué tantôt.
Oumou (voix basse) : relaxe, il fera ce qu'il y a à faire.
Moi(sur le même ton) : d'accord mais...je flippe !
Le charlatan revient ensuite une petite fiole en main. Il l'approche de sa bouche et commence par dire des choses incompréhensibles. Il prend un petit balais et le pose trois fois la dessus en continuant par dire ses incantations. Il me la tend enfin.
Charlatan : prends ça ! Tu devras mettre deux gouttes de ça dans la nourriture de ton fils. Pas plus, pas moins. Le reste, creuse un trou dans sa cour et enterré le.
Moi : c'est compris.
Je la prends d'entre ses mains en tremblant un peu. Il retourne s'asseoir.
Charlatan : revenez me voir dans une semaine...
Oumou s'est levée et j'ai fais pareil. Elle m'a ensuite dis de déposer une piece de 25f et une autre de 5f.. Dieu merci j'ai pensé à apporter ça. Le charlatan nous ignore comme si nous n'étions plus là, jetant ses gri-gri en appelant des noms de fétiches.
Je dépose les pièces dans un bocal près de lui et je m'incline comme Oumou m'a dis de faire.
Oumou : merci grand prêtre !
Moi : merci.
Nous sommes sorties et nous avons pris le chemin de retour, en silence. J'espère que ce charlatan est efficace.
**Kelvin**
Ça fait des jours que Maëlys refuse de me parler. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que notre relation commence par dégénérer. Lorsqu'on se croise au boulot, c'est à peine si on échange une phrase. Je suis encore dans mon bureau à l'epier à travers la vitre.
Je me lève brusquement et je me dirige vers son bureau. Elle ne lève même pas la tête en m'entendant entrer.
Moi : Maëlys..
Maëlys : ...
Elle a toujours la tête baissée sur son ordinateur.
Moi : chérie parle moi s'il te plaît...
Maëlys : ...
Moi : d'accord, j'avoue que je n'aurai jamais dû hausser le ton sur toi. Je m'en excuse sincèrement. S'il te plaît, laisse moi t'expliquer. Je veux me confier à toi.
Elle lève lentement la tête et me fixe un moment.
Moi : arrêtes de me bouder s'il te plaît. Allons dans un endroit calme que je t'explique.
Elle me regarde toujours sans rien dire. Je m'approche et je la mets sur pieds. Elle tourne le regard ailleurs.
Moi : pardonne moi.
Maëlys : hum ok. Mais ne cries plus jamais sur moi. J'ai ça en horreur. Je comprends que tu puisse avoir de mauvais souvenirs concernant ta famille mais moi je ne suis en rien responsable de tout ça.
Moi : oui, je sais. Tu as parfaitement raison. Je suis désolé.
Maëlys : tu es pardonné !
Je l'embrasse pour la remercier et elle glousse.
Moi : viens ! je vais t'expliquer un peu.
On sort du cabinet et on se dirige vers le même restaurant que la fois dernière. On s'assied et je commande des rafraîchissements.
Maëlys : Kelvin, tu n'es pas obligé de me raconter tu sais, je peux le comprendre.
Moi : tu as raison mais il faut que j'en parle pour avancer. J'ai gardé ça pour moi trop longtemps.
Maëlys : ok. C'est compris. Je t'écoute.
Moi : je vais t'éviter les détails inutiles . Je suis fils unique et mes parents étaient des gens très pauvres à l'époque. Mais le comble c'est qu'ils ne s'occupaient pas de moi. Ils ne faisaient rien pour m'assurer un avenir meilleur. En plus de ça, mon père était un vrai tyran, il a fais de ma vue un enfer. J'ai dû quitter le domicile familial alors que je n'étais qu'un ado. Moi seul sais ce par quoi je suis passé pour en arriver là aujourd'hui. Mon passé est très douloureux Maë, je ne veux pas m'y attarder de peur de rouvrir certaines blessures. Je veux juste que tu sache le pourquoi je voue de la haine pour mes parents. Comprends le juste ainsi.
Un long silence s'installe, après quoi elle se racle la gorge et brise le silence.
Maëlys : je comprend un peu ce que tu essaies de m'expliquer. Je ne voudrais pas non plus te forcer à faire quoi que ce soit mais sache que tu ne devrais pas avoir tant de rancune en toi. Je sais que ça te fait mal mais essaies de ne pas laisser le passé impacter le présent.
Moi : hummm, ce n'est pas si facile à faire qu'à dire. Après toutes ces années, je découvre que ma mère veut construire une maison qui vaut des millions. Cette femme là... je suis curieux c'est vrai, curieux de savoir ou elle a pu dénicher tout cet argent mais au même moment rien qu'en pensant la revoir, j'ai des envies de meurtres.
Maëlys : tu dois avoir vraiment souffert pour tenir de tels propos !
Moi : tu n'imagines pas à quel point.... Tu sais quoi, oublions toute cette histoire. Je n'ai pas envie de gâcher ma journée.
Maëlys : c'est compris !
Moi : ça te dit de venir chez moi ce soir ? Ça fait longtemps que je ne t'ai plus touché...
Je joins une caresses furtive sur son bras, à ma phrase et elle tressaillit.
Maëlys ( riant) : tu devrais arrêter de faire ce genre de chose dans les endroits publics.
Moi : ça sera un peu difficile...
On se met à rire.
Je suis content d'avoir pu arranger les choses avec elle. C'est la seule qui arrive à me comprendre vraiment. On termine nos boissons et on retourne au cabinet. J'appréhende vraiment demain. Je vais revoir la femme qui n'a pas pu s'occuper de moi comme il le fallait...
**Stéphane**
J'ai eu une grande peur lorsque j'ai appris que Flora pourrait perdre la raison mais Dieu merci, rien de tel ne s'est produit. J'ai profité du fait qu'elle était hospitalisée pour mener mes enquêtes et j'ai découvert plusieurs choses intéressantes concernant Prisca, cette sorcière.. Je crois même savoir où elle retient prisonnier mon fils mais ce n'est pas encore sûr.
Cette femme, c'est la peste. Je prépare le bon moment pour la mettre derrière les barreaux et récupérer mon fils. On ne s'amuse pas avec mon sang. J'ai engagé un homme qui suit constamment Prisca, elle nous conduira à mon fils, j'en ai la conviction. Je ne comprends pas pourquoi elle veut gâcher la vie des autres comme elle l'a fait avec la sienne. Elle pense qu'elle a tous les pions entre ses mains mais elle ne verra pas venir la surprise que je lui réserve.
J'ai décidé que Flora vienne vivre avec moi. À ma plus grande surprise, elle n'a pas objecté et je trouve ça mieux ainsi. Tant que nous n'aurons pas retrouvé notre enfant, nous resterons soudés, ensemble. Je veux également la protégée parce que selon mes investigations, la mort de son amie Mélanie n'était pas un accident en tant que tel. Pour le moment, c'est sa santé qui me tient à coeur. La suite je ne le sais pas encore.
Elle a été silencieuse pendant tout le trajet. Je n'essaie plus de la bousculer de peur qu'elle fasse une rechute. On descend de la voiture et je l'aide à sortir. Arrivés au salon, je suis surpris de découvrir que mes parents et ma soeur sont sur place. Mon père est dans un fauteuil roulant à cause de son état de santé et ils sont tous devant le post téléviseur.
On n'informe plus avant de débarquer chez les gens ou quoi ?
Je tiens Flora par le bras et on avance ensemble.
Moi : salut la famille !
Ma mère et ma soeur se retournent.
Maman : mon bébé !
Ma soeur coure et vient se jeter dans mes bras. Moins un, on se serait retrouvé à terre.
Moi ( riant) : ne me casse pas les côtes je t'en prie, Roxana.
Ma mère se lève et tourne le fauteuil roulant de mon père. Ils s'approchent de nous. Je vois les yeux de mon père s'aggrandirent d'étonnement lorsqu'il voit Flora.
Mon sourire se meurt sur mes lèvres et je tourne lentement mon regard vers Flora. Elle aussi a l'air choquée de le voir.
Papa(hurlant) : que fait cette femme ici ?
Que quoi ? Il se passe quoi ici ?