Véronique

 

Voilà déjà 2 mois que j’ai découvert que mon mari voit une autre femme. J’ai décidé de ne pas lui mettre la pression par rapport à cette relation qui commençait réellement à modifier les habitudes de Paul.

Il rentre à des heures impossibles, oublies les rendez-vous qu’il donne lui-même aux enfants, se cache pour répondre à son téléphone, restait connecté des heures et whatsappait même pendant les repas. Il ne s’attaque plus à moi et à mon addiction au travail, il avait changé, il souriait seul et parfois chatonnait seul sous la douche.

Sexuellement c’était le désert, il ne venait vers moi que si je faisais le premier pas !

Cette situation m’amusait, même si en même temps j’appréhendais le moment où cette femme mettrait son plan a exécution. Mais je ne voulais pas agir dans la précipitation, j’avais beaucoup à perdre. Alors j’observais ce petit manège et j’attendais le moment où je pourrais retourner la situation à mon avantage.

J’avais durant ces deux mois aménagé mon emploi du temps afin de combler le vide que mon mari créait auprès des enfants à cause de sa relation extraconjugale. Donc je rentrais plus tôt du restaurant qui était passé d’un service à la carte au buffet et cela semblait attirer une nouvelle clientèle en plus des habitués qui revenaient petit à petit. J’accordais donc plus de responsabilités au personnel qui savait qu’à la moindre faute je coupais les têtes pensantes ou celle qui n’ont pas assez pensé.

J’avais demandé à Rodrigue de ne plus ni les suivre ni les espionner mais de rester alerte sur la vie de la jeune femme et de noter ces habitudes.

J’avais aussi poussé Armelle à rester proche de cette femme en lui rappelant que si elle en disait trop nous aurions toutes les deux de véritables problèmes. Si je ne peux pas savoir qui elle est au moins je peux garder un œil sur elle.

Et attendre tranquillement que les carottes se mettent à cuire.

Ce qui ne tarda pas !

Je suis rentrée du boulot tôt comme je le faisais depuis quelques temps et mes enfants finalement préféraient quand je n’étais pas à la maison parce que de cette façon je n’étais pas continuellement sur leur dos. Ils faisaient leur devoir pendant que moi j’inspectais les sites de fournisseurs pour mes boutiques lorsque Paul rentra du boulot ! Sa mine était affreuse, on aurait dit qu’un train avait déraillé avec toute sa famille à l’intérieur.

Les enfants lui dirent bonsoir et c’est à peine s’il répondit à ce bonsoir.

Les carottes venaient de cuir !

Je suis allée le retrouver dans la chambre, il n’avait pas fermé la porte derrière lui alors j’ai surpris sa conversation.

-         Non… je ne sais pas à quoi tu pensais mais il n’en était pas question… Pourquoi tu fais ça ? Arrêtes tu es folle ! J’ai dis arrêtes… Je ne peux pas… je suis marié… Arrête !

Il coupa l’appel et balança le téléphone  sur le lit. Il avait la tête dans la main quand je fermais la porte derrière moi.

-         Paul qu’est-ce qui se passe ?, lui ai-je demandé. Un problème au travail ?

Il ne fallait pas qu’il sache que j’avais écouté sa conversation encore moins que je me doutais de ce qui se passait.

-         Oui… Oui, un dossier compliqué !, me mentit-il.

-         Hum, tu veux qu’on te  fasse une soupe d’aubergine ? D’habitudes ça t’aide à calmer tes nerfs…

-         Merci ! Mais attends… pourquoi tu es rentré aussi tôt du travail ?, me demanda-t-il en se tournant vers moi.

J’ai souri, il n’avait même pas remarqué que mon emploi du temps avait changé depuis un moment ? C’est pire que ce que je pensais ! Il a cette femme dans la peau et quoiqu’elle lui ait annoncé ce soir il va lui céder !

-         J’ai trouvé le temps… comme je le fais depuis le début de l’année, ai-je répondu.

Je serrais les poings pour contrôler la rage qui commençait à monter en moi ! Je dois vraiment faire attention.

-         Excuses moi ma belle… J’ai beaucoup trop de chose en ce moment dans la tête !

-         J’ai remarqué ! mais tu peux m’en parler…

-         Non… C’est… laisse tomber !

-         Tu es sûr ? Je peux t’aider tu sais… je l’ai toujours fait…

Il me sourit et me tend ses mains. Dans ses bras je sens qu’il manque quelque chose, il est ailleurs et il réfléchit.

-         Paul, tu peux me parler ! Si tu as un problème explique moi… Je suis ta femme je suis là pour te soutenir lorsque tu as des difficultés !

-         Je sais… ne t’inquiètes pas je vais trouver une solution ! Tu me fais confiance ?

J’ai levé les yeux sur lui, je ne faisais confiance à personne d’autre que moi-même, mais j’allais devoir lui mentir.

-         Bien sûr !

-         Okay… je vais prendre ma douche… j’arrive pour mon bouillon d’aubergines !

-         Ok !

Je suis sortie de la chambre avec le sentiment qu’il était temps d’agir.  J’avais  attendu assez longtemps de voir ce que cette femme avait en tête et maintenant que j’avais entendu Paul parler au téléphone je savais ce que me réservaient ceux qui voulaient s’attaquer à mon foyer. Je ne savais pas encore pourquoi mais je sais ce qu’on me prépare.

  

Noura

 

Paul avait paniqué en entendant la nouvelle, mais ce n’était pas grave ! Pendant deux mois j’avais agi de tel sorte que quelque soit ce qu’il décide, je fasse toujours parti du tableau. Je ne sais pas si sa femme a remarqué un changement en lui, ce qui aurait été vraiment stupide de ne pas le remarqué.

Mais à chaque fois que j’essayais de la ramener dans la conversation il se débrouillait pour se dérober. Il ne me parlait pas d’elle, ni de ce qu’il vivait à la maison, ce qui ne m’arrangeait pas vraiment ! Selon le plan, le rapprochement avec lui devait me servir aussi de source d’information pour toujours avoir une idée de ce qu’elle avait en tête.

Même sa sœur ne me parlait pas d’elle, elle me posait plutôt des questions sur moi et sur mon projet de bébé. Je ne pouvais rien lui dire et comme elle ne m’était plus vraiment utile j’évite de la rencontrer.

Je devais le retrouver à son bureau parce que la phase d’action de mon plan avait commencé et je devais agir rapidement avant que Mme Nana ne me sorte une carte que je ne pourrais pas battre.

En me voyant entrer dans son bureau je vis les yeux de Paul s’assombrirent. Vraiment les hommes, Il y a trois jours quand il n’avait pas de nouvelles de moi il pouvait devenir fou et m’assaillir d’appels et de messages, maintenant il a  du mal à me regarder dans les yeux.

-         Qu’est-ce que tu fais ici ?

-         Waouh ! Quel accueille ! Paul c’est moi…

Il baissa la tête. Je n’étais pas la bienvenue, mais je m’en foutais !

-         C’est moi ! Je viens te voir parce que je n’ai pas de nouvelle depuis trois jours…

Je me suis précipitée vers lui pour le prendre dans mes bras, mais il me repoussa d’une main.

-         Non Michelle… Nous sommes dans mon bureau là !, dit-il irritée.

-         Pardon ? Ce même bureau où nous avons fait l’amour sur tous les meubles ?, lui ai-je demandé offusquée.

Il leva les yeux sur moi.

-         Je ne veux pas parler de ça…

-         De quoi tu veux parler Mr Nana ? Tu ne réponds ni a mes message ni à mes appels depuis que je t’ai annoncé…

-         Michelle arrêtes ce n’est ni le moment ni l’endroit ! me coupa-t-il.

-         Paul, que tu le veuilles ou pas nous allons en parler, je suis enceinte de toi… Donc mets toi dans la tête que c’est une situation que nous devons gérer tous les deux comme deux grandes personnes… Matures et partenaires consentants…

Il se leva brusquement de son siège et se mit à se gratter la tête et se tourna brusquement vers moi.

-         Michelle toi et moi ce n’est pas possible ! Je te rappelle que je suis marié !

-         Et alors ? Est-ce que je t’ai demandé de quitter ta femme ? Ou de m’épouser ? je veux juste que tu t’occupes de moi et de ton bébé voilà ce que je te demande…

-         Et comment ?, me demanda-t-il en levant les bras et le ton.

C’est pourtant lui qui vient de se plaindre en disant que nous sommes sur son lieu de service.

-         Comment tu faisais avant que je ne t’apprenne ma grossesse ?, ai-je rétorqué. Pourquoi changer maintenant ?

-         Tu es sérieuse ?

-         Oui… Je t’aime Paul, j’ai besoin de toi… mon bébé aura aussi besoin de son papa !

-         Tu n’es pas sérieuse ! Déjà que notre relation était dangereuse maintenant tu voudrais que je te prenne en charge… tu ne peux pas juste te débarrasser de…

Je lui ai appliqué une gifle bien prononcée. Il n’avait pas osé me dire ça ! Je savais que je jouais un rôle mais qu’un homme me parle d’avorter me donnait juste envie de lui arracher les yeux.

-         Quand tu me prenais dans toutes les positions imaginables tu ne savais pas ? La conséquence principale du sexe c’est un bébé… Je n‘aurais jamais imaginé que tu puisses penser comme ça ! J’aurais dû le savoir tous les hommes sont les mêmes… Après ce que j’ai vécu avec mon ex mari j’aurais dû savoir !

-         Michelle s’il te plait ne me compare pas avec ce type !

-         Tu crois être différent ? Tu crois que j’essaye de te piéger avec une grossesse ?

-         Non…

-         Si c’est ce que tu crois ! Que je veux venir bouleverser ta vie… je veux juste que mon enfant connaisse son père !

J’avais mis en avant le meilleur argument possible pour l’amadouer.

-         Et tu le sais vu mon âge et le nombre de foi que je suis passée par l’avortement je ne suis pas prête à recommencer ! Mais si tu veux que je te laisse tranquille…

J’allais m’en aller lorsqu’il me rattrapa par la main.

-         Non s’il te plait ! On peut trouver une solution… mais ma famille ne doit jamais apprendre ceci…

-         Je n’ai pas l’intention d’aller annoncer à la radio national que je suis enceinte d’un home marié Paul ! Je respecte ton foyer et ta vie… je veux juste que tu me donnes ma place aussi… Quelque part !

Il me regardait et je lisais la lutte interne qu’il avait en ce moment, dans ses yeux.

-         D’accord ! Nous allons gérer cette situation !

Ses traits s’adoucir et moi je lui ai sourit. Une victoire pour moi, je pouvais maintenant commencer à poser les jalons pour attaquer vraiment.

Nous avons échangé un baisé de réconciliation, et pendant qu’il m’embrassait je pensais à la tête que ferait Véronique Nana si elle apprenait que j’étais enceinte de son mari.

  

Véronique

 

-         Vévé… Ce n’est pas possible !, s’exclama Miriam surprise par ce que je venais de lui dire. En est tu certaine ?

-         Je suis déjà venue raconter n’importe quoi ici ?

-         Attends comment peux-tu être certaine qu’elle est enceinte ? Et qu’elle va faire endosser sa grossesse à Paul ?, me demanda une fois de plus Miriam.

-         Ce dont je suis certaine c’est qu’elle va faire endosser sa grossesse à Paul…

Miriam était estomaquée. Elle secoua la tête et se servit ne deuxième verre de vint. Elle gérait un club excentrique mais elle n’avait pas toujours eut le sens de la déduction et de la stratégie, ça c’est mon domaine !

-         Je savais que cette fille était louche à la seconde où mes yeux se sont posés  sur elle ! Je sais qu’elle a un plan contre moi, mais je ne sais pas qui elle est, ni ce qu’elle me reproche ! Alors je me dis qu’elle n’est pas seule…

-         Tu penses que c’est une vengeance ?

-         Oui !

-         Mais de qui ? Une des femmes de tes partenaires ?

-         Non ! Elle m’aurait confronté… Et puis la probabilité pour qu’une femme prenne l’avion pour venir me tendre ce genre de piège ici est trop infime. Ceux qui tissent ça me connaissent bien !

-         Leur but c’est quoi ?

-         Exposer mes secrets !, ai-je répondu.

J’avais cette image dans la tête de moi qui m’enfonce dans des sables mouvant avec ces oiseaux qui chantent un hymne funeste.

-         Je vois !, fit Miriam. Il faut que tu sortes du club…

-         J’ai encore un dernier rendez-vous avec Olu…

Miriam ouvrit des yeux abasourdie sur moi. Je ne devais en aucun cas lui parlé de la relation particulière entre mon partenaire de jeu et moi.

-         Vévé, ne me dis pas que tu as traversé les limites avec lui ?

-         Non… non… Juste que j’ai mon dernier rendez-vous avec lui et… je veux en profiter ma Tata !

-         Il est doué à ce point ?, me demanda-t-elle en riant.

-         Il est comme il faut !

Il est plus qu’il n’en faut.

-         L’orage arrive ! Quoi de mieux qu’une dernière petite douceur pour l’affronter ?

Elle m’observa une minute avant d’acquiescer.

-         Après le dernier rencard je te sors du club !

-         Cela va de soit !

Je devais donner de nouvelles instructions à Rodrigue, j’ai besoin d’en savoir plus sur cette fille avant que tout s’écroule autour de moi pour de vrai.

-         Tu vas faire quoi ? Par rapport à cette Michelle ?

-         Je vais rester tranquille pour le moment et voir si pour une fois dans sa vie Paul va réussir à gérer une situation critique comme un homme !

-         Vévé… parfois je me demande comment et pourquoi tu as choisi un homme comme celui-là ! Vous êtes tellement différent !

-         On dit que les opposés s’attirent, ai-je rigolé. Je ne peux pas t’expliquer mais Paul est le seul homme pour qui je ressens autre chose que de l’attirance sexuelle ! Parfois j’ai envie qu’il gère comme un homme mais… Certaines choses ne sont pas dans sa nature ! Alors moi je prends les commandes !

Miriam éclata de rire.

-         Je sais… façon tu le protèges souvent, tu le soutiens, tu lui ouvres les portes… une lionne qui gère le territoire de son roi !

J’ai souri en me rappelant que j’avais donné ma parole il y a longtemps et que chaque jour je me débrouillais pour tenir à cette parole.

-         J’ai promis de prendre soin de lui et je le ferais !

-         Bon, moi ce que je peux te conseiller de faire… c’est de retrouver ton mari pendant qu’il sera encore confus par cette histoire… Ne lui force pas la main ! Mais fais en sorte qu’il se rappelle qui est la reine mère !

Pendant qu’elle parlait j’envoyais un message à Paul pour lui envoyer un message doux.

-         Je sais quand il faut enlever les gants de boxe pour caresser mon mari Tata…

-         C’est bien ma belle ! Tiens-moi au courant…