CHAPITRE 12
Write by Emyam
MARC-ARIEL
Une semaine est passée depuis l’incident...Oui, l’incident.
C’est ainsi que j’ai décidé de nommer le fait que je me sois masturbé en
pensant à la nounou de mon fils.
Rien de plus qu’un
foutu incident !
Mais le problème est qu’il est franchement difficile de
qualifier d’incident un évènement qui vous trottine l’esprit 24h/24h.
Normalement, un incident est censé être un évènement sans
importance, un fait secondaire qu’on peut reléguer facilement au second
plan...Mais quand cet incident devient une sorte d’obsession, dur dur de s’en
sortir.
Après l’incident, mon plan était clair. Tout oublier et
éviter d’y penser mais chaque fois que je croise miss Koffi, vous ne pouvez pas
deviner les scènes aussi obscènes et tordues les unes que les autres qui me
traversent l’esprit !
La dernière fois que je l’ai croisé (deux jours plus tôt),
c’était à l’un des rares petits déjeuners que je peux prendre avec mon fils et
alors que Lydia se baissait pour ramasser quelque chose qui était tombé de la
table, je me suis mis à l’imaginer à genoux, à me faire toute sorte de choses
avec sa belle petite bouche et je vous assure que ce n’est pas une situation
facile à vivre quand toutes ses pensées ont un incident direct sur le contenu
de son pantalon et que son fils est dans la même pièce !
Non mais quelle image je donne à mon fils ?
A moi-même je me fais l’effet d’un pervers et je déteste
cela...
Je suis tellement concentré sur mes pensées que je ne me
rends pas compte que Richmond a arrêté de parler et m’observe. Je sens un
discours venir et ça ne tarde pas...
-Ok Marc-Ariel STOP ! On avance pas la...Nous
travaillons sur un gros projet et j’ai clairement besoin de toute ta
concentration ! Là tu me racontes ce qu’il y a car j’en ai marre de te
regarder ainsi, l’esprit dans le vide, sans rien comprendre !
S’emporte-t-il finalement et de façon légitime je dois l’avouer.
Nous avons un nouveau client actuellement et le travail que
nous fournirons déterminera la suite de nos relations avec eux car c’est une
entreprise à gros chiffres qui viendrait augmenter considérablement notre
chiffre d’affaires.
J’ai toujours tout raconté à Richmond. Il est mon meilleur
ami et mon confident. Mais lui parler de Lydia me met mal à l’aise. Ce n’est
pas que j’ai peur de son avis ; je sais qu’il ne me jugera pas. Mais le
problème est qu’en en parlant, j’aurai l’impression que les choses deviennent
plus réelles. Que tout ne se passe pas seulement dans mon esprit. Et ça, je le
refuse.
-Rien...Juste des problèmes avec Cynthia. On peut dire que
c’est assez froid entre nous actuellement et ça me prend la tête mais rien de
bien grave.
Au regard sceptique qu’il me lance je sais qu’il ne me croit
pas mais en bon ami qu’il est, il préfère changer de sujet. Il me connait bien.
Nous sommes amis depuis le lycée et nous avons vécu énormément de choses
ensemble. Il sait que je me confierai quand je serai prêt.
Nous les hommes ne sommes pas du genre à partager nos
émotions à tout bout de champ. Sur ce point, Richmond et moi nous comprenons
bien, Dieu merci.
-Eh...Tu sais qui j’ai croisé ? Entame-t-il tout
excité...
Je n’en ai aucune idée alors je me contente d’attendre...Il
est si enjoué que je sens qu’il ne va pas tarder à me sortir un nom.
-Stéphane Badou !
Ok... J’avoue que celle-là je ne l’ai pas vu venir...
Stéphane Badou est ce qu’on peut appeler plus une
connaissance qu’un ami. Je l’ai rencontré pendant ma vie de
« fêtard ». Egalement fils de famille riche, nous fréquentions les
mêmes milieux donc avons fini par traîner ensemble. La fête il savait la faire
ce gars c’est sûr. Mais nous n’avons jamais vraiment été amis car il a toujours
eu un petit quelque chose qui ne me plaisait guère. Un petit air sournois que
je n’ai jamais pu détacher de sa personne. Peut-être parce que nous étions
bizarrement toujours sur les mêmes conquêtes féminines...
C’était de même avec Marianne.
D’ailleurs c’est juste avant la trahison de cette dernière que j’ai perdu
Stéphane Badou de vue.
Un truc de dingue mais c’est à croire que ces derniers jours
tous les vents se sont levés pour que tout dans ma vie me ramène à cet épisode
de ma vie que j’ai tout fait pour effacer et reléguer à un second plan de mon
esprit.
-Et pourquoi sa venue te rend-elle si joyeux ? Fais-je
juste pour faire la conversation car en réalité la venue de Stéphane Badou
m’importe peu.
-C’est vrai que vous n’avez jamais été très amis...Anticipe-t-il
mais reconnait que ce mec a toujours été bon pour faire la fête et créer la
joie autour de lui ! En plus je l’ai trouvé plus posé qu’il y a cinq
ans...Bref il a même demandé après toi et Cynthia !
On continue de parler encore quelques minutes de Stéphane et
Richmond finit par me convaincre de penser à organiser une soirée avec lui. Je
ne lui promets rien mais je vais en parler à Cynthia. Après tout c’est
peut-être un signe. J’ai besoin de me changer les idées et une sortie ne me
ferait pas de mal. Cela fait un moment que je ne suis pas sortie et j’ai quand
même besoin de m’évader.
Je me promets d’y penser plus tard.
****
LYDIA
Déjà deux semaines chez les Ehui et toujours aucune avancée
dans mon plan. Dans mes prévisions, je devais au moins à cette période commencer
à nouer des relations avec Marc-Ariel.
Mais rien de tel ne fut réalisé en ce moment !
D’ailleurs comment pourrais-je nouer une quelconque relation avec lui quand je
ne le vois pas ! Depuis la semaine dernière où nous nous sommes rencontrés
par hasard à la salle de sport, j’ai l’impression qu’il m’évite.
En plus, Cynthia me pourrit la vie en se montrant de plus en
plus désagréable avec moi.
Non mais cette femme est une véritable peste ! Elle ne
fait rien avec son fils mais trouve toujours le moyen de critiquer tout ce que
je fais avec lui comme activité !
Par exemple la dernière fois je lui ai demandé
l’autorisation d’initier Yoann à la natation mais madame a trouvé cela trop
risqué car selon elle je ne suis pas assez qualifiée pour. Elle préfère un
« pro » ! Comme si c’était un pro qui avait plongé pour sauver
son fils de la noyade !
Il faut que je revois mon plan...Actuellement je n’avance à
rien et j’ai horreur de cela.
Dès demain j’ai droit à mon week-end de repos et je compte
bien en profiter. Il faut d’ailleurs que je pense à voir mon partenaire dans
cette aventure afin de pouvoir réfléchir avec lui à une idée pour me rapprocher
plus rapidement de Marc-Ariel.
Je regarde mon réveil et constate qu’il est presque minuit.
Une subite envie de lait chaud me pousse à m’extirper de mon lit et à enfiler
mes pantoufles. Oui je sais...Un peu puéril pour certains mais en perpétuant ce
genre de petite routine et habitude d’enfance, je me sens plus proche de ma
mère partie trop tôt à mon goût...Et tout cela par leur faute !
Aujourd’hui je porte un haut de pyjama à manches longues.
Nul besoin donc d’y adjoindre un blouson. Après avoir fait un tour dans la
chambre de Yoann et constaté qu’il dort paisiblement, je descends vers la
cuisine, laissant mon esprit vagabonder sur mes activités de demain. Je suis
tellement emportée dans mes pensées que je ne vois pas venir vers moi la forme
qui entre en collision avec ma personne, me faisant chanceler dangereusement.
J’entends un bruit de verre brisé et sens un liquide chaud
gicler sur mes pieds mais je suis trop occupée à essayer de me rattraper à
quelque chose pour m’y attarder.
Non mais quelle poisse ! Pourquoi faut-il toujours que ces choses
m’arrivent !?
Au moment où je crois tomber, deux mains puissantes me
stabilisent... Et au parfum qui me parvient, je devine aisément dans les bras
de qui je suis... Marc-Ariel !
Non pas que j’ai enregistré son parfum ! Juste qu’à
force de me retrouver frottée à lui, il a fini par m’imprégner.
Profitant de cette miraculeuse rencontre en laquelle je ne
croyais plus, je m’accroche à lui comme à la salle de sport et le sens me
rapprocher de mon torse, comme s’il cherchait à me protéger de je ne sais quoi.
L’hypocrite !
Et ses tablettes de chocolat que je sens sous son tricot me
prouvent bien qu’il peut carrément le faire...Physiquement en tout cas.
Oui, je sais, je divague. Je complimente l’ennemi...Mais il
faut bien prendre les choses du bon côté si je ne veux pas devenir carrément
dingue d’essayer de séduire une personne qu’on déteste !
-Apparemment on est condamnés à se croiser dans ces
circonstances miss Koffi...Vous tombant et moi vous rattrapant...plaisante-t-il
en me stabilisant. Son rire est une sorte de son grave et roque qui fait remuer
son torse, me donnant des frissons au passage.
Oui, je l’avoue. Marc-Ariel Ehui est extrêmement
déstabilisant ! Il me rend dingue avec son comportement parfait comme s’il
était innocent de tous ses crimes... Si moi-même je n’avais pas la preuve
irréfutable de sa responsabilité dans les malheurs de ma famille, je le
croirais presque innocent... Le mot à retenir ici étant presque !
SALUT SALUT ! J’espère que je vous ai
manqué !
Désolée pour cette longue attente. J’étais
dans une période très chaude. Aucun temps de répit. Mais DIEU merci maintenant
ça va.
Merci à tous ceux qui ont patiemment attendu
le présent chapitre. J’espère qu’il aura été à la hauteur de vos attentes.
Je ferai un effort pour publier un peu plus
les jours à venir afin de me rattraper !
Bisou Bisou. Restez Scotchés !