Chapitre 12 - A tout prix
Write by NafissaVonTeese
CHAPITRE
12 - A tout prix
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PRECEDEMMENT --
En
suivant Maurice, Amina avait été kidnappée par trois parfaits inconnus qui
l’avaient amenés en pleine nuit, à un homme occupant une cabane. Etant persuadé
qu’elle n’allait pas s’en tirer, Il l’avait quand-même ramené chez elle après
avoir parlé au téléphone avec une personne dont elle ignorait l’identité.
Arrivée
devant la porte de son appartement qu’elle était certaine d’avoir fermé à clé avant
de le quitter, elle s’était rendue compte qu’il y avait quelqu’un à
l’intérieur.
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«
Il y a des choses dans la vie pour lesquelles il vaut la peine de se battre
jusqu'à la fin. »
Paulo Coelho
La
vérité, aussi belle ou aussi dure qu'elle puisse être, restera toujours la
vérité ; alors que le mensonge lui, prend la forme de la bouche de celui qui le
prononce.
Chaque
question à une réponse. Mais sachant ce qu'elle vaut, sommes-nous toujours prêt
à en payer le prix ?
***
Un
pas après l'autre...
Je
ne respirais plus, j'avançais, les mains moites, serrant ce bout de bois qui
était censé servir de butoir de porte. C'est devant la bibliothèque aux livres
éparpillés et certains par terre, que j'entendis des pas se rapprocher.
Instinctivement, j'avais brandi le morceau de bois pour frapper de toutes mes
forces le corps devant moi. Je ne lui avais pourtant portée qu'un seul coup
quand il s'écroula sur mes pieds. C'est seulement là que je me rendis compte de
mon geste. J'avais laissé le buttoir me filer entre les doigts avant de me
mettre à genoux.
C'était
Malick !
-
Ma petite Princesse !
J'étais
entrain de lui attacher les pieds après les mains, avec de la colle en rouleau
quand j'entendis la voix de mon père. Il avait alors réussi à le faire sortir
de prison en l'espace de quelques heures, juste pour ne pas que je dise à sa
femme qu'il lui été infidèle.
Il
avait très vite gagné la chambre, où nos yeux se croisèrent quelques secondes
dans le silence, avant qu'il n'accoure pour se mettre par terre, à côté de moi.
-
Mais c'est Malick ! Qu'est-ce que t'as fait chérie ?
Je
m'étais levée pour rejoindre le salon. Papa n'avait jamais eu pour habitude de
fermer quoi que ce soit dans sa vie, et comme je m'y attendais, il avait laissé
la porte béante. Après deux tours de clé, je l'avais retrouvée au chevet de
Malick, la main sur son cou, entrain de prendre son pouls.
-
Ne t'en fais pas, il n'est pas mort !
-
Qu'est-ce que Malick fait ici ?
En
guise de réponse, j'avais tout simplement haussé les épaules.
-
Alors pourquoi est-il inconscient, dans mon appart ? Et pourquoi il est attaché
?
Son
appart ! J'avais vécu si longtemps dans ce studio que j'avais fini par oublier
qu'il était à lui. Quand il a été arrêté, j'avais trouvé les clés dans un des
tiroirs de sa chambre. L'adresse était gravée la claque en argent du porte-clés
entourée de cuire marron. J'avais alors eu l'idée de la garder comme personne
dans la famille n'était au courant de l'existence de cet appartement. Après que
Maurice soit rentré en France, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour me
décider à m'y installer, puisque j'étais certaine que son propriétaire n'allait
pas sortir de si tôt de prison.
Comme
à ses habitudes, il posait une question, et avant même de recevoir une réponse,
en sortait une autre. Comment avais-je apprise qu'il possédait ce studio ?
Pourquoi n'avais-je pas donné signe de vie ? Si j'avais des problèmes avec
Malick ?
J'essayais
de réfléchir en faisant les cent pas dans la chambre et lui me suivait pas
après pas, en me bombardant de questions auxquelles je ne me donnais aucune
peine de répondre.
-
Les photos !
J'avais
couru vers le lit pour soulever le matelas où j'avais caché la carte mémoire
contenant les photos prouvant l'infidélité du juriste à sa ministre de femme.
Elle y était toujours. Mon père me l'avait alors pris de la main avant de me
mener jusqu'au pouf et m'obligea à m'y asseoir.
-
Qu'est-ce qui se passe ?
Il
avait pris sa mine de père autoritaire et quand il s'y mettait, je redevenais
sa petite fille timide et soumise, qu'il avait éduqué ainsi. J'évitais de le
regarder dans les yeux mais il m'y obligea en se mettant à genoux devant moi,
pour prendre ma tête entre ses mains.
-
Cet homme t'a-t'il fait du mal chérie ?
J'avais
remué la tête de gauche à droite. Cela ne l'avait apparemment pas convaincu car
il avait soutenu son regard, attendant une réponse moins évasive.
C'est
là que Malick reprit conscience. Il gigota dans tous les sens avant de
remarquer notre présence et se mit à crier à l'aide. Je m'étais approchée
calmement de lui avant de lui donner un coup de point à la mâchoire, ce qui le
fit aussitôt se taire. Rapidement ressaisi, il m'avait craché dessus, avant de
me lancer, la haine dans sa voix :
-
Petite garce ! Je vais te tuer !
-
Salop ! Tu me fous en prison pour un crime que tu as commis et maintenant tu
t'en prends à ma fille ! avait dit papa en s'approchant avec le rouleau de
scotch à la main, pendant que j'essuyais la salive et le sang qui dégoulinaient
sur mon visage.
Il
lui avait scotché la bouche avant de se tourner vers moi pour me demander ce
qu'on allait pourvoir faire de lui. J'avais alors regardé la montre accrochée
au mur et il faisait déjà six heures du matin. La fatigue t la nervosité
avaient gagné tout mon corps et m'empêchaient d'avoir une réflexion rapide et
ordonnée. « Le buter », j'avais pensé lui rétorquer, mais j'avais repensé à ce
que El luces m'avait dit « c'est ta dernière chance alors ne la gâche pas ! ».
Il avait raison, je laissais beaucoup de traces sur mon passage et après notre
malencontreuse rencontre, il n'allait certainement pas se donner la peine de
passer derrière moi pour tout effacer. Au moins, papa était là. Il n'avait
alors qu'à me prouver que j'avais bien eue raison de l'avoir sorti de prison.
-
Qu'est-ce que tu sais sur le meurtre de maman ?
-
Fatou Kiné...
Il
avait jeté un rapide regard à Malick avant de me supplier à nouveau d'oublier
cette histoire. J'avais alors pris mon revolver caché sur un compartiment
secret de ma commode avant de le pointer sur mon père.
-
Ne m'oblige pas à me répéter papa !
Cela
se voyait sur son visage qu'il n'arrivait pas à cerner la situation, pourtant
il n'y avait aucun besoin d'explication. Il fallait que je sache. Si c'était
vraiment ma dernière chance de commencer une nouvelle vie en prenant ce vol
vers Conakry, il ne me restait alors plus que quelques heures pour découvrir la
vérité, et peu importe ce que ça allait me coûter.
-
Qu'est-ce que tu fais chérie ?
-
Pour la dernière fois, qui a tué maman ?
-
Personne n'a tué ta mère ! Combien de fois vais-je devoir te le répéter ?
Malick
avait recommencé à bouger dans tous les sens comme pour attirer l'attention sur
lui. Je suis alors allée enlever le scotch sur sa bouche avant de lui poser la
même question que je venais de poser à mon père. Il se mit à ricaner comme
possédé par un esprit maléfique.
-
Tu ne poses pas la question à la bonne personne ! On devrait demander à Fadiga
; avait-il dit en jetant un regard vers mon père, qu'on pouvait voir de manière
flagrante, son corps se raidir.
-
Toi tu la fermes ! avait-il rétorqué.
-
Oh j'ai oublié, ta petite fille chérie a tué ton cher copain Fatigua !
-
Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
-
Tu crois que cette cinglée est un ange ? Elle ne vaut pas mieux que sa tarée de
mère !
Sans
hésiter, je lui avais tirée sur la jambe. En entendant le bruit sourd de la
détonation atténué par un silencieux, papa avait sursauté avant de reculer pour
se coller au mur. Les cris de Malick avaient envahi la pièce avant je ne
remette du scotch sur sa bouche.
-
Fatou Kiné mais qu'est-ce qui te prend ? avait-il demandé complètement paniqué,
en regardant la tâche de sang qui gagnait de plus en plus de terrain sur le
tapis blanc au sol.
-
10, 9, 8, 7...
Je
décomptais en m'approchant de toi tout en visant sa tête, pendant que lui,
gardait les yeux grands ouverts et forçait sa respiration par la bouche.
-
3, 2...
-
D'accord ! D'accord ! Ta mère ne s'est pas suicidée.
-
Ça je le sais ! Je veux un nom !
-
Chéri... Je ne peux pas. Je ne peux pas te dire la vérité.
-
Tu l'auras voulu !
J'étais
sur le point d'appuyer sur la gâchette quand il s'écria, les mains sur le
visage :
-
Malick !
-
Quoi ?
Il
avait regardé Malick entrain de gémir de douleur avant de lui adresser :
-
Je suis désolé Malick mais c'est mieux ainsi !
Je
ne m'étais pas demandée pourquoi il avait tant tenu à le protéger après tout ce
qu'il lui avait. Il était là, sous mes yeux pendant tout ce temps ! J'avais
dirigé mon revolver vers lui. Tout était enfin terminé.
-
Pourquoi ?
Je
le voyais remuer la tête quand je m'approchais de lui. Je lui avais retirée
d'un trait la colle de sa bouche avant de la jeter par terre.
-
Enfoiré ! Je n'ai pas tué...
-
Pauvre lâche !
Je
lui avais donnée un coup de pied avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase.
Le connaissant, jamais il n'aurait eu le courage de l'avouer.
Et
moi alors ? Pourquoi ne me sentais-je pas soulagée ? J'avais cherché cette
réponse durant toutes ces années et maintenant que je l'avais trouvée, pourquoi
est-ce que je me sentais toujours vide à l'intérieur ? Quelle importance ?!
-
J'aurais dû le faire depuis le premier jour que je t'ai retrouvée ; lui
avais-je lancée, sur le point de vider mon chargeur sur lui.
-
Non ! cria une voix de femme derrière moi.
Illusion
? Le manque de sommeil et la montée d'adrénaline me rongeaient le cerveau
depuis des heures. Je n'y avais pas fait, certaine que nous étions seuls dans
cet appartement.
-
Ne fais pas ça !
La
voix avait encore raisonnée dans ma tête comme dans un rêve. Je m'étais alors
retournée pour m'assurer que je n'étais pas devenue folle. Elle était bien là,
de grosses lunettes de soleil et un foulard cachant à moitié son visage.
-
Maman !